Charles Berling : "La cause des femmes me touche beaucoup"

  • l’année dernière
Avec Charles Berling, comédien

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-03-08##

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Transcript
00:00 Sud Radio, il est 10h01.
00:02 *SUD RADIO*
00:05 Parlons vrai.
00:07 Et les dernières infos avec Florian Piera, bonjour.
00:09 Bonjour à tous, encore des perturbations importantes à prévoir jusqu'à vendredi inclus dans les trains et les aéroports.
00:17 Déclaration du ministre des Transports Clément Beaune, invité ce matin d'LCI.
00:21 La grève contre la réforme des retraites se poursuit encore aujourd'hui dans certains secteurs.
00:26 Dans les cas notamment à la SNCF où seulement 1 TR et TGV sur 3 circulent en moyenne.
00:31 Des blocages ont aussi été organisés ce matin, notamment en Normandie ou encore à l'université de Strasbourg.
00:37 Et pendant ce temps, l'intersyndicale a acté hier soir deux nouvelles journées de mobilisation pour samedi et mercredi prochains.
00:44 Hier, les manifestations ont réuni 1 280 000 personnes selon la police, 3,5 millions d'après la CGT.
00:51 Dans le reste de l'actualité, la première ministre dans les Yvelines a plaisir aujourd'hui à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes en ce 8 mars.
00:59 Elisabeth Borne se rend dans une maison des femmes pour présenter un plan en faveur de l'égalité femmes-hommes.
01:05 Le nombre de ces structures qui prennent en charge les victimes de violences conjugales sera notamment doublé.
01:11 Des pôles judiciaires spécialisés seront aussi mis en place.
01:14 EDF mis sous pression par le gendarme du nucléaire, l'opérateur est sommé par l'autorité de Sûreté nucléaire de réviser sa stratégie sur le traitement de la corrosion dans ses centrales.
01:25 Une profonde fissure a été découverte dans le réacteur numéro 1 de la centrale de Ponly en Seine-Maritime.
01:31 Le secrétaire général de l'ONU en Ukraine aujourd'hui, Antonio Guterres, doit rencontrer le président Volodymyr Zelensky.
01:38 Au cœur des discussions, la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre déclarée par la Russie.
01:44 Un accord sur les exportations de céréales ukrainiennes doit notamment être évoqué.
01:48 Et puis on termine par du football avec la Ligue des champions.
01:51 Le PSG va tenter de décrocher un ticket pour les quart de finale ce soir.
01:55 Battu 1 à 0 à l'allée au Parc des Princes, les Parisiens se déplacent sur la pelouse du Bayern Munich.
02:00 Coup d'envoi à 21h. Notez les qualifications hier soir du Benfica de Lisbonne et de Chelsea.
02:06 Voilà pour l'essentiel de l'actualité. Très bonne matinée à tous.
02:11 Sud Radio Média, 10h-10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
02:16 Bonjour Gilles. Bonjour Valérie. C'est quoi votre pronostic PSG ?
02:19 Ah vous, quand on vous en foutait. Moi ce soir je vais regarder Les Six Fleurs.
02:23 Ah quelle enceinte. C'est là que je vois la professionnelle. Absolument.
02:26 Charles Berling, bonjour. Bonjour. Merci d'être avec nous. Vous êtes ce soir à l'affiche de cette fiction, de cette mini-série en deux parties.
02:35 Les Six Fleurs avec Nadia Fares, Stéphane Monpetit. On va en reparler avec vous dans un instant.
02:41 C'est une fiction extrêmement forte sur le harcèlement, sur ces jeunes femmes qui se servent des réseaux sociaux.
02:51 On va en reparler avec vous. Des influenceuses. Des influenceuses. On va en reparler avec vous dans un instant.
02:55 Vous regarderez le foot ce soir ou pas ? Non, moi ce soir je joue au théâtre.
02:59 Ah c'est vrai que vous êtes au théâtre, Héberto. Les enfants terribles. Oui, exactement.
03:03 Les parents terribles. Les parents terribles, je veux dire les enfants terribles.
03:06 Les parents terribles avec lesquels il y a un lien avec la fiction de ce soir.
03:13 Oui, parce que c'est les rapports extrêmement complexes entre humains qui peuvent amener à des catastrophes ou à des joies absolument merveilleuses.
03:22 Et on va voir ce soir que ça peut être effectivement assez terrible et dramatique. Gilles Lezapine.
03:32 L'instant Zapping, aujourd'hui c'est la journée de la femme et c'est en lien.
03:35 La journée des droits des femmes.
03:36 Bah oui. La journée de la femme c'est les magasins qui vous proposent des aspirateurs, des culottes, des trucs comme ça. Pardon.
03:45 La journée des droits des femmes.
03:47 Mais évidemment en lien avec le téléfilm de ce soir sur France 2, l'occasion de rappeler les féminicides qui augmentent dans ce pays.
03:56 Rien que ce week-end, trois femmes ont été retrouvées poignardées dont sept à vous.
04:00 Ils ont recueilli le témoignage de la mère d'une des femmes tuée à Amiens d'un coup de couteau par son ancien compagnon.
04:06 La semaine dernière, j'ai trouvé Louis Lundy cagoulé. Il a envoyé des messages à sa mère.
04:11 Il a menacé Fatiha pour sa soeur et ses neveux.
04:14 Il a dit "je connais l'école de tes neveux, fais attention".
04:17 Il est sorti avec interdiction d'approche.
04:19 Ils n'ont pas mis ni bracelet pour lui, ni un téléphone pour elle. Elle n'a pas eu rien. Rien. Pourquoi ?
04:26 Ça vous touche j'imagine les féminicides et on en parle d'ailleurs dans le téléfilm.
04:30 Il n'y a pas un féminicide mais un des protagonistes harcèle une femme à une mesure d'éloignement.
04:38 Ah oui, ça me touche beaucoup parce que je pense que c'est lié beaucoup à ce qu'on raconte aux petits garçons quand ils sont déjà tout petits.
04:46 En leur faisant croire qu'ils sont supérieurs aux petites filles.
04:50 Donc ça commence là.
04:52 C'est-à-dire qu'après il y a un sentiment de toute puissance, d'impunité.
04:56 Et ça, il faut absolument que ça change.
04:58 Mais je crois que ça commence dès l'éducation.
05:01 Et vous, ça n'a pas été votre cas ?
05:03 Vous avez eu quel type d'éducation ? Parce que vous avez une sensibilité féministe, on le voit dans vos engagements.
05:08 Oui, parce que j'ai eu une grand-mère et une mère qui se sont battues.
05:12 Sans savoir même à l'époque qu'elles faisaient du féminisme.
05:15 Elles se sont juste battues pour exister.
05:17 Pour ne pas être victime de la puissance masculine qu'il y avait.
05:22 Tous les droits.
05:24 Et qui en plus était... J'avais un grand-père extrêmement violent.
05:27 Donc elles se sont organisées pour contrer ça.
05:31 Donc moi après, on était six enfants, trois filles, trois garçons.
05:35 C'est le hasard qui a voulu ça.
05:37 Ma mère disait toujours "C'est pas parce que vous êtes des garçons que vous n'allez pas faire la vaisselle, faire votre lit."
05:41 "C'est pas parce que vous êtes des filles que vous n'allez pas chercher un métier."
05:45 "Et que vous allez attendre de vous marier à un homme pour exister."
05:48 C'est pour ça que ça vous a choqué la phrase, vous êtes intervenu sur la phrase de Vincent Cassel.
05:53 Sur l'homme qui ne ressemble pas à un masculin.
05:56 Qui se féminise.
05:58 Oui, absolument.
06:00 C'est-à-dire qu'il y a dans le langage commun des choses qu'il faut arrêter de penser que c'est banal.
06:07 Ça n'est pas banal. Et ça entraîne beaucoup de choses.
06:10 Quand j'entends Poutine qui dit à Zelensky qu'il le traite au fond de femme,
06:16 et que ça c'est l'insulte suprême, il faut le dire.
06:20 Il faut dire que non, le féminin ne dégrade pas le masculin.
06:25 Et qu'il y a dans tout être humain, un mélange énorme entre le féminin et le masculin.
06:33 La différence est infime.
06:35 Oui mais vous comprenez que certains hommes ont envie de garder leur virilité ?
06:39 De garder la différence entre un homme et une femme ?
06:43 De ne pas faire un seul humain ?
06:46 Mais je ne me sens pas moins viril parce que je me sens féminin, c'est pas vrai.
06:50 C'est faux. C'est-à-dire que c'est un mélange.
06:53 Il faut arrêter d'être binaire et de dire "ça c'est blanc, ça c'est noir".
06:59 C'est beaucoup plus complexe.
07:02 C'est la vérité, c'est ce que le théâtre a la grâce de montrer, de raconter.
07:06 C'est les nuances. Et le film de Nathalie Marchak raconte des nuances.
07:11 C'est beaucoup plus subtil, c'est pas noir et blanc.
07:14 C'est ça que j'ai beaucoup aimé dans son scénario.
07:17 Les femmes ne sont pas gentilles et les hommes méchants.
07:20 Hier Jacques Weber était l'invité de "C'est à vous".
07:22 Il a dénoncé comment les profs du conservatoire cassaient les comédiens et parfois des carrières.
07:28 Il y avait aussi à mes côtés Jacques Viret, c'était un type énorme,
07:33 l'un des plus doués de nous tous.
07:35 C'était Charles Lofton, c'était monumental.
07:37 Et pourtant il a été malmené au conservatoire.
07:39 Il a été malmené par des profs totalement scandaleux qui regardaient ce type,
07:43 il n'a pas de physique, on ne l'entend pas, il est timide, il ne fera jamais rien.
07:47 J'ai entendu des choses absolument horribles.
07:49 A notre époque c'était horrible.
07:51 On disait de Nathalie Baye "elle paie la chambre, on ne la suit pas".
07:54 Un prof dans le dramatique qui a dit ça.
07:57 Je le dirais parce que c'est scandaleux, c'est dégueulasse.
08:00 C'est incroyable d'entendre ça.
08:02 Oui, oui.
08:03 Vous avez subi ça quand vous étiez à l'école ?
08:07 Oui, mais je pense qu'après il faut contextualiser les choses,
08:14 il faut les nuancer dans le sens que, oui j'ai subi,
08:18 mais quand on veut être acteur, quand on est jeune acteur,
08:22 on passe par des phases de réussite, d'échec, on passe par des phases de doute.
08:27 Moi je n'ai pas subi, mais j'ai eu des moments où je doutais fortement de moi.
08:35 Mais après c'est surmonter ces doutes qui fait que, et se battre.
08:40 Disons que j'ai eu moi aussi, on l'entend là aujourd'hui,
08:43 oui bien sûr il y a des metteurs en scène qui étaient particulièrement durs.
08:47 Alors c'est complexe.
08:49 Parce que ça peut vous faire progresser aussi.
08:51 Moi ça m'a fait, Claude Régis était un metteur en scène qui était très dur,
08:54 vous partir en larmes de la répétition.
08:56 Mais pour moi, c'est un des grands metteurs en scène avec qui j'ai beaucoup appris.
09:01 Donc que dire ?
09:03 Toujours la nuance.
09:05 Mais je suis d'accord, c'est une chose, moi qui ai connu,
09:08 parce que je disais que mes parents, ma mère était féministe,
09:12 mais ils étaient aussi d'une génération qui nous tapait dessus.
09:15 Elles avaient 6 enfants, elles nous tapaient dessus.
09:17 Donc moi j'ai essayé de ne pas reproduire ça avec mon fils.
09:22 C'était très important pour moi comme challenge.
09:25 C'est-à-dire que la génération suivante, elle doit s'améliorer.
09:28 Et là c'est pareil avec l'art dramatique.
09:30 Non, évidemment que ce n'est pas la violence qui fait qu'il y a du génie ou pas.
09:35 Mais après, il faut faire attention aussi à recontextualiser les choses.
09:39 Parce que, bah oui, quand je suis arrivé au Théâtre National de Strasbourg dans les années 80,
09:43 les gens y picolaient, les gens y...
09:45 Bon, alors c'est pas...
09:47 Alors on dit "oui, ok, maintenant on a compris que c'était pas...
09:49 c'est comme au jeu...
09:50 L'industrie du tabac nous a fait croire qu'il fallait avoir une Marlboro au coin des lèvres.
09:55 On sait maintenant que c'est une catastrophe sanitaire.
09:58 Donc il faut un peu faire attention aux récits qu'on a.
10:01 Mais les récits changent et tant mieux.
10:03 Direction Londres, Valérie, où un anglais sur trois n'arrive plus à se chauffer.
10:07 Alors écoutez bien ce que vous allez entendre.
10:10 Ils se font prescrire une ordonnance de chauffage par leur médecin.
10:14 Non, ça se passe à Londres et c'était dans le 20h de France 2.
10:18 Moins de 10 degrés dehors et pas beaucoup plus à l'intérieur des maisons.
10:22 Face à la flambée des prix de l'énergie,
10:24 plus d'un britannique sur trois est tout simplement contraint de couper le chauffage.
10:28 Une situation si critique que des médecins prescrivent désormais
10:32 du chauffage sur ordonnance à leurs patients les plus fragiles.
10:35 Dans l'ouest de l'Angleterre, c'est le cas de ce père de famille
10:39 atteint d'une forme d'asthme sévère, aggravé par le froid.
10:42 Il fait combien ?
10:43 Là, il fait 21 degrés, mais avant c'était entre 15 et 18.
10:47 Juste avoir ces quelques degrés en plus, c'est ce qui me maintient hors de l'hôpital.
10:51 Depuis décembre, Joshua Goral bénéficie d'une prescription médicale de chauffage.
10:56 Une aide financière qui lui permet de chauffer sa maison toute la journée
10:59 et qui a déjà un impact sur sa santé.
11:02 Incroyable, grâce à l'ordonnance, il peut avoir une aide de la sécurité sociale locale.
11:07 C'est fou, une ordonnance médicale pour le chauffage.
11:10 On va finir, il a toujours eu un succès fou avec les filles.
11:14 Vous allez aimer mon extrait musical, Valérie.
11:16 Christophe, trois ans après sa mort, sort un documentaire.
11:23 Un film qui raconte les coulisses de la création de plusieurs chansons de Christophe et de ses concerts.
11:29 Je vous propose en live un extrait de ce doc, c'est "Les paradis perdus", Christophe.
11:35 Je me souviens du temps quand je chantais
11:39 Dans les caves de Londres
11:44 Tout noyé, tout affumé
11:48 Ce rock sophistiqué
11:52 Ça, ça vous plaît ?
11:53 Oui, absolument.
11:55 Vous avez... ça vous émeut.
11:57 Oui, ça vous touche.
11:58 J'adorais Christophe. Il est venu à Châteauvalon, le théâtre que je dirige.
12:01 Je l'ai connu à la fin de sa vie.
12:04 Un personnage incroyable.
12:05 Ouais, ouais.
12:07 Là, par exemple, quand il enregistrait ça, il était dans une sorte de maison chez son musicien.
12:14 Ils étaient sous la table, ils mettaient...
12:16 C'est dingue.
12:17 Il était dingue.
12:18 Un type incroyable.
12:19 On se retrouve dans un instant avec Charles Berling pour parler de cette fiction, ce soir.
12:23 "Les six fleurs" sur France 2 à 21h10.
12:25 A tout de suite.
12:26 Sud Radio Média, l'invité du jour.
12:30 L'invité du jour, c'est Charles Berling que vous allez retrouver ce soir, mais surtout mercredi prochain.
12:35 C'est vrai.
12:36 Dans une mini-série...
12:38 On saupoudre ce soir.
12:40 On pourra vous amener petit à petit à quelque chose.
12:43 Créée par Nathalie Marchat, qui est co-écrite avec Laurent Burtin.
12:47 Je trouve que c'est important de citer les auteurs.
12:49 Avec Nadia Fares, on était en train de dire qu'on ne la voyait pas assez.
12:53 Elle est formidable ce soir.
12:55 Vous allez voir cette fiction qui est très, très puissante.
12:57 "Les six fleurs", ce sont ces hommes qui sifflent les femmes au minima et qui les agressent.
13:03 C'est compliqué de raconter parce qu'il y a énormément d'intrigues.
13:08 Comment vous recevez ?
13:09 J'aime bien poser la question aux comédiens.
13:11 Quand vous recevez un scénario, qu'est-ce qui vous plaît ?
13:13 Qu'est-ce qui fait que vous dites oui ?
13:14 Qu'est-ce qui vous a plu dans celui-là ?
13:16 Disons que là, je trouvais qu'ils avaient écrit un scénario extrêmement intéressant, très complexe.
13:22 Un polar très captivant.
13:24 Déjà, on ouvre le scénario et on voit qu'on a envie de tourner les pages.
13:29 Ensuite, Nathalie me proposait ce rôle.
13:32 Ça me plaisait beaucoup d'être du mauvais côté de la barrière
13:36 et en même temps de raconter qu'on peut être du mauvais côté de la barrière
13:42 mais avoir envie quelque part de sortir de cette ornière.
13:46 D'avoir une rédemption.
13:47 Mon personnage, comme vous le disiez, sur le premier épisode, il est construit.
13:54 Il est présent, il se construit.
13:55 Il se construit tout doucement.
13:56 On le voit et on se dit "bon".
13:57 On amène des choses.
13:58 Ça aussi, ça me plaisait beaucoup.
14:01 Ça me plaît aussi que souvent, on me donne des rôles de bon médecin ou de bon avocat.
14:07 Et tant mieux, j'adore ça.
14:09 C'est un personnage plus complexe.
14:11 C'est vraiment intéressant de jouer des phases plus noires de soi-même.
14:16 Mais pour reprendre ce que...
14:18 Et puis là, en particulier, des hommes.
14:19 Parce que là, je représente quelque chose qu'on entend aujourd'hui et à juste titre,
14:23 c'est-à-dire la culture masculine, il faut qu'elle se révise un petit peu.
14:27 Parce que vous êtes flic, formateur de policier et assez macho.
14:34 Voilà, et donc il y a un lien très fort avec le personnage de Nadia Fares qui va se dévoiler.
14:40 On ne faut pas trop en rêver.
14:42 On le sait rapidement.
14:44 On sait quand même qu'il y a quelque chose qui s'est passé entre eux.
14:49 Elle a vécu un événement avec vous et vous ne l'avez pas vécu de la même façon.
14:52 Et qui ne s'efface pas.
14:53 Et je crois que ça parle très bien de qu'est-ce que le traumatisme et qu'est-ce que la mémoire fait.
15:01 C'est-à-dire ne s'efface pas du tout si facilement si on ne regarde pas en face les choses.
15:06 Et également, on parle donc de siffleur, on parle beaucoup aussi de l'injonction des filles qui doivent être maquillées pour être sur Instagram,
15:18 pour peser, pour exister au sein des écoles, pour être mignonnes.
15:23 On voit aussi quelqu'un qui est un petit peu ronde, qui n'arrive pas à exister sur ses réseaux et qui le vit très mal.
15:28 C'est votre fille d'ailleurs.
15:29 Tout à fait, Marion Delage.
15:31 C'est incroyable.
15:32 Très bien.
15:33 Qui vit très mal le fait d'être ronde et de ne pas vivre ce que vivent les autres sur les réseaux.
15:39 Vous, quelle image vous aviez des siffleurs et des réseaux sociaux ?
15:43 Pour moi, je suis d'une génération qui a vu arriver ça, déferler ça.
15:49 Encore une fois, la grâce de ce scénario, de ce film, c'est aussi de mélanger toutes ces générations.
15:55 Et de montrer, au fond, les tensions qu'il y a entre les générations qui sont très vives aujourd'hui.
16:00 Moi, je vois qu'à mon âge, je vois arriver des jeunes gens, on en parlait tout à l'heure sur la formation,
16:07 sur des jeunes étudiants d'arts dramatiques.
16:10 On voit qu'il y a des fossés qui se sont creusés, qu'il y a quelque chose qui se produit.
16:16 Donc, comment faire pour que les générations ne soient pas, qu'il n'y en ait pas une génération qui soit sacrifiée à l'aune de l'autre ?
16:24 C'est ça. Et ce film-là, pour le coup, il est très bien équilibré pour raconter toutes ces confrontations.
16:34 Il raconte une époque aussi, il raconte cette génération des réseaux sociaux,
16:40 de ces jeunes femmes qui s'affranchissent aussi des règles en disant "si j'ai envie d'être sexy, je suis sexy".
16:46 Et à qui l'autre génération va reprocher de l'avoir bien cherché, s'il leur arrive, des bricoles.
16:51 Oui, complètement. Donc, c'est extrêmement important que cette génération montre, au fond, à leurs aînés qu'ils ont compris quelque chose.
17:02 Après, on entend les mots "déconstruire". Après, il y a une certaine radicalité que je n'approuve pas tout le temps, moi,
17:09 parce que je trouve qu'à un moment donné, on n'est pas non plus...
17:13 Il est normal, quand il y a un mouvement et une population qui a à tel point souffert, qu'il y ait un moment où c'est un peu trop...
17:25 Ça va à la pendule, un peu trop dans l'autre sens. C'est un peu normal.
17:29 Mais il faut justement, grâce à ce genre de film, il faut raconter qu'il n'y a pas un être humain,
17:38 qu'il n'y a pas un être qui est totalement ajouté à la poubelle, qu'il faut croire dans la régénérescence, dans la rédemption.
17:44 Et pourtant, je ne suis pas religieux, vous voyez. Mais pour moi, c'est pareil que quand on dit "telle actrice ou tel acteur est mauvais".
17:52 C'est comme les gens dans la vie, c'est-à-dire qu'on peut rater quelque chose et puis on peut aussi réussir d'autres choses.
17:58 Vous avez joué dans le dernier film de Nicolas Bedos, "Mascarade", qui a été très triste de ne pas être nominé au César.
18:05 Chaque année, les Césars, c'est de pire en pire. Vous avez eu plusieurs nominations. Vous avez eu 4 ou 5 nominations au César.
18:12 Quel regard vous portez sur tout ce qui se passe là-bas, sur Corinne Mazéro à poil, sur les militants qui montent ?
18:19 J'ai pris un peu de distance avec ça. Moi, je dirige un théâtre à Toulon, la scène nationale Château-Vallon-Liberté.
18:25 Donc on fait beaucoup, beaucoup de choses là-bas. Moi, je suis d'une culture théâtrale.
18:30 J'avoue que je suis moins au centre des choses au cinéma aujourd'hui.
18:37 Donc je suis ça avec un peu de distance et en même temps, amusement.
18:43 Même quand j'étais concerné, pour moi, ce qui compte, c'est le rapport avec les autres artistes, le rapport avec le public.
18:55 Et ces choses-là, c'est complexe quand même. Pourquoi tout d'un coup, un tel ou un tel ou une telle sont complètement mis en valeur et puis pas d'autres ?
19:06 Là, même dans ces Césars, vous l'avez dit, on se dit Nicolas Bedos avec qui j'ai pris beaucoup de plaisir avec Mascarade.
19:12 C'est un cinéaste surdoué. C'est-à-dire que c'est quelqu'un, c'est un grand artiste.
19:19 Donc moi, je crois qu'il est à un endroit qui n'est pas forcément iconoclaste où il mêle le comique et le tragique.
19:28 Mais pour moi, il a fait un très grand film et c'est un très grand cinéaste.
19:32 Et voilà. Mais après, c'est le jeu.
19:36 - Le théâtre, c'est votre première maison ? - Mon premier amour, comme on dirait.
19:43 - Parce que vous étiez d'une famille de médecins, c'est ça ? Votre père était médecin ?
19:47 - Oui, médecin de marine. C'est comme ça que je me suis retrouvé à Toulon.
19:50 - Et comment on devient... C'est une vocation ? Comment vous l'avez découvert ?
19:57 - C'est plus qu'une vocation. C'était une nécessité absolue pour moi. J'avais 14-15 ans. J'étais au lycée.
20:02 Je foutais rien. Je n'arrivais pas à accéder à la culture. Je n'arrivais pas à appréhender le savoir.
20:08 Et puis quand j'ai pu intégrer, grâce à des professeurs extrêmement intelligents, sensibles, le foyer théâtre,
20:17 à la suite de mon frère Philippe, j'ai compris qu'on pouvait apprendre dans la joie.
20:26 Parce que ça me passait par le corps. Donc c'est comme ça que je dirais que ça m'a totalement sauvé, en ce qui me concerne.
20:32 - Il y a deux ans, vous avez appelé à voter Renaud Muselier. Vous n'êtes pas un acteur gaucho ?
20:36 - Oui, mais c'est-à-dire que j'ai appris avec le temps aussi... - A vous regretter ?
20:41 - Non, non. Je soutiens aussi Hubert Falco à Toulon. Pour moi, il y a des gens de terrain, comme Renaud.
20:48 On peut être pas d'accord sur certaines tendances politiques, mais Renaud Muselier est un président de région
20:55 qui soutient énormément la culture. - Vous privilégiez l'homme par rapport aux convictions ?
20:59 - Non, non. Je regarde ce qu'il faut. - C'est l'action ?
21:01 - Moi, je ne suis pas pour les chapelles. En plus, aujourd'hui, on a compris que les espaces, c'est beaucoup plus trouble.
21:12 Et donc, pour moi, je regarde ce que font les hommes politiques dans la réalité. En fonction de ça, je les soutiens ou pas.
21:18 - On vous retrouve en tout cas ce soir et surtout mercredi prochain dans les six heures.
21:22 - Regardez, c'est formidable. - Merci Valérie.
21:25 - Non, non, mais surtout... - Elle est gentille avec vous.
21:28 - Oui, regardez les deux épisodes. - Non, c'est pas ça. C'est que moi, j'ai regardé et je me suis dit, mais il y a un petit rôle.
21:35 Et en fait, on comprend avec le temps, mais c'est très puissant.
21:39 - C'est très fort, très bien filmé. La musique est folle.
21:42 - C'est d'une actualité incroyable et d'une subtilité dans la façon dont ces histoires sont racontées. Vraiment admirable.
21:51 - C'est très moderne. - Bravo. Et vous allez retrouver Nadia Fares, Stéphane Monpetit, Marion Delage, Louise Massin et Ludmilla Makovski.
22:01 - On doit échapper. - Et avoir Henri Play, évidemment, parce qu'il y aura beaucoup de monde devant le foot, hélas, pour vous ce soir.
22:09 - Il y a du foot ce soir. - Oui, il y a PSG. Je ne sais pas quoi.
22:13 - PSG quoi ? - Enfin, Valérie, je ne me rabaisserai pas à ça.
22:19 - C'est PSG qui ? - C'est PSG contre l'Allemagne.
22:23 - Il ne sait pas. - Merci, le réalisateur ne m'aide même pas dans les affaires.
22:27 - La culture du foot, en passant, il devrait un tout petit peu s'améliorer sur le féminisme et sur le racisme, et ainsi de suite.
22:38 - J'ai vu le rugbyman, je ne sais plus, j'ai lu ça en diagonale, mais c'est un entraîneur qui a démissionné
22:46 parce qu'un de ses joueurs a été accusé d'attouchement, et en préparation du match, il a dit "oui".
22:52 - Parce qu'il a dit ? - Et il a dit "bon, on a tous touché des filles".
22:56 Donc il y a encore du boulot et du chemin à faire. Merci à vous, et tout de suite, c'est Jean-Jacques Bordin.

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