Aujourd’hui c’est Laetitia Casta qui est venue partager un café avec nous ! Elle sera sur les planches du théâtre du Rond Point du 8 au 26 mars pour la pièce « Clara Haskil, prélude et fugue ».
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00:00 Nous sommes ce matin avec la comédienne Laetitia Casta. Bonjour Laetitia Casta.
00:04 Bonjour. Bienvenue. Merci d'avoir accepté l'invitation de Télématin.
00:07 Vous serez à partir de mercredi, ce mercredi, au Théâtre du Rond-Point à Paris, dans la pièce Clara Aschil, prélude et fugue.
00:14 On va entendre là justement un extrait d'un concerto de Mozart.
00:18 Moi je ne la connaissais pas, Clara Aschil, je crois que vous non plus Thomas.
00:22 Vous pouvez nous rappeler qui elle était ?
00:25 C'était une immense pianiste spécialisée surtout dans les interprétations de Mozart.
00:33 Et Clara Aschil a eu un parcours assez compliqué au niveau de son succès.
00:39 Elle a mis beaucoup de temps avant d'être découverte par le public parisien.
00:43 Et elle avait une personnalité particulière, un fort caractère.
00:47 Caractère dans lequel on plonge tout au long de cette pièce.
00:50 C'est elle qu'on entend jouer là au pied de ouin sur cet extrait de Mozart.
00:52 Chaplin disait d'elle, Clara Aschil disait, parmi mes amis j'ai pu côtoyer trois génies.
00:56 Einstein, Winston Churchill et Clara Aschil.
01:00 Qu'est-ce qui vous impressionne ? Qu'est-ce qui vous a impressionné vous chez elle ?
01:03 Elle est sans compromis.
01:06 Et aussi...
01:08 Elle est abrupte aussi parfois un peu.
01:10 Oui, aussi. Mais extrêmement humble par rapport à son immense talent.
01:16 Ce qui a fait qu'elle était beaucoup en doute, elle avait beaucoup le trac.
01:21 Et dès le début d'ailleurs, on le voit dans la pièce évoluer avec sa famille,
01:26 elle n'est pas persuadée d'être un génie, pas du tout.
01:28 Non, au début la musique c'est comme quelque chose de naturel, elle ne se pose pas de questions.
01:34 Elle apprend la musique à travers sa maman qui joue du piano.
01:37 Et c'est un jeu.
01:39 Elle dit que c'est le chat, son chat Carpad qui lui a appris.
01:42 Et quand elle va commencer à avoir ce parcours dans les conservatoires,
01:47 et puis les premiers prix, etc. ça va devenir plus compliqué.
01:50 Sauf qu'elle est incroyable, parce qu'elle écoute une sonate de Mozart une fois,
01:52 elle est capable de la restituer, de la jouer tout de suite.
01:55 Vous êtes quasiment seule sur scène pour cette pièce.
01:57 Il y a vous, et puis il y a Clara Astille au piano.
02:00 C'est une femme qui joue et qui accompagne de ses notes.
02:03 On va regarder un petit avant-goût de ce spectacle.
02:06 Tu as entendu ce que je viens de jouer ?
02:09 Bon, bon.
02:11 Est-ce que tu pourrais le jouer à ton tour ?
02:13 Est-ce qu'elle connaissait ce morceau, madame ?
02:18 Maman dit non, monsieur.
02:20 Elle ne connaissait pas ce morceau.
02:22 Maman dit non, monsieur.
02:23 Mais madame, dites-moi la vérité, votre petite fille connaissait ce morceau.
02:26 Mais non, monsieur !
02:28 Ton instinct se conduit comme personne ne pourra jamais le faire.
02:36 Tout ce que tu joues est naturel, senti, apprécié.
02:43 Laetitia Casta, Clara Astille, vous la jouez
02:47 comme petite, ado, adulte.
02:50 Vous jouez plusieurs personnages aussi.
02:52 Vous jouez sa mère.
02:53 Comment on travaille un rôle comme ça ?
02:55 Vous êtes seule sur scène, vous avez un texte de fou
02:57 et vous devez passer d'un personnage à l'autre.
02:59 J'ai la chance d'avoir travaillé avec Safine Bou,
03:02 qui est le metteur en scène,
03:03 et qui m'a accompagnée dans ce parcours
03:06 d'aller trouver l'essence de chacun de ses personnages.
03:09 Mais finalement, c'est ce qui constitue Clara Astille.
03:13 La mère, le père, l'oncle, ses sœurs.
03:17 Tout au long de la pièce, elle va parler de ses souvenirs.
03:20 C'est comme un film hollywoodien.
03:23 On n'est pas du tout dans du théâtre.
03:25 On est dans un film qui se déroule devant nos yeux,
03:28 avec de la musique en direct, en live,
03:32 avec cette pianiste incroyable, Eushil Ben-Ghi,
03:35 qui est ma partenaire de jeu,
03:36 mais qui est aussi le reflet miroir de Clara Astille
03:39 dans son concert au moment des premiers prix.
03:43 Et pour traverser ces personnages,
03:46 c'est l'essence même de Clara.
03:49 C'est les mauvaises expériences, les bonnes,
03:52 les doutes, les peurs.
03:55 Vous êtes reconnue en elle.
03:56 Je me suis posé la question en voyant la pièce.
03:58 Vous avez été projetée un peu comme elle,
03:59 très jeune dans un monde d'adultes.
04:01 Vous, c'était avec le mannequinat.
04:03 Quel est le regard que vous portez
04:05 sur votre carrière précoce ?
04:09 Sur le moment, on ne se rend pas compte.
04:11 On vit les choses et c'est comme une boule de neige
04:14 qui se déroule comme ça.
04:16 On essaie juste de trouver le bon chemin.
04:20 Ça, c'était sur le moment.
04:21 Mais maintenant, avec le recul,
04:22 c'est seulement maintenant que je me rends compte
04:24 de tout ce que j'ai pu faire.
04:26 Vous en êtes fière, de ce chemin parcouru
04:28 qui vous amène aujourd'hui sur les planches
04:30 du théâtre du Rond-Point ?
04:31 Oui, je suis fière.
04:33 Je suis fière parce que j'ai fait ce que j'ai voulu faire.
04:37 Après, une autre vie, je ne peux pas vraiment me dire
04:42 comment ça aurait été une vie d'adolescente normale.
04:45 Comme je ne l'ai pas vécue, je ne sais pas.
04:47 Je peux le voir seulement à travers mes enfants.
04:49 Ou des rôles.
04:50 Ou des rôles, oui.
04:51 Ce parcours a été long, il a été riche, il a été varié.
04:54 Julia le disait, il y en a qui ne vous ont pas oublié.
04:56 Ce sont vos profs.
04:57 Ils ont une petite question pour vous, vos profs.
04:59 Figurez-vous.
05:00 Bonjour Laëtitia.
05:01 Bonjour.
05:02 Quand nous t'avons rencontrée, tu avais une dizaine d'années.
05:05 Aujourd'hui, tu es la super-maman de quatre enfants.
05:09 Et tu es comédienne, réalisatrice, actrice, mannequin.
05:15 Tu chantes.
05:16 Donc, on a une question qui nous brûle les lèvres, Laëtitia.
05:19 Mais comment fais-tu ?
05:21 Mais comment faites-vous, Laëtitia ?
05:24 Ils sont trop mignons.
05:25 C'est Julie et Bastien.
05:27 Je les ai rencontrés au collège à Noisille-Grand,
05:30 où je vivais à l'époque.
05:31 Ils faisaient un casting sauvage avec des enfants
05:34 pour monter une pièce de théâtre à l'espace Michel Simon.
05:37 Et c'est là où j'ai découvert le théâtre pour la première fois.
05:39 Vous saviez que vous en feriez ?
05:40 Vous aviez envie d'en faire vraiment presque un métier ?
05:42 C'est grâce à eux.
05:43 C'est à ce moment-là.
05:44 Et comment faites-vous pour répondre à leurs questions,
05:46 pour cumuler tous ces mandats ?
05:47 Mère de famille, quatre enfants.
05:49 C'est grâce à vous.
05:51 Voilà.
05:52 Ça, c'est gentil.
05:53 Combien de temps il vous a fallu pour qu'on arrête de vous prendre
05:55 pour une mannequin qui fait du théâtre,
05:57 une mannequin qui fait du cinéma,
05:58 pour accepter qu'on vous regarde comme une comédienne,
06:01 qui est aussi une mannequin, mais par ailleurs ?
06:03 Il faut avoir de l'humour.
06:04 C'est vrai ?
06:05 Oui, il faut.
06:06 C'est-à-dire que les gens projettent sur vous des choses
06:08 et il faut tout simplement se dire que c'est leur rapport à eux.
06:13 Le fait d'être défini dans un seul endroit, ça leur appartient.
06:18 Ça vous a saoulé ou pas ?
06:19 Non, ça m'a motivée à aller jusqu'au bout.
06:23 Vous allez voir ce que vous allez voir, quoi.
06:25 Il faut un fort caractère.
06:26 Pour moi, j'ai un côté un peu fière.
06:29 Un peu corse.
06:30 C'est le côté corse, oui.
06:31 Plus on vous restera dans un rôle, plus vous voulez faire exploser les limites.
06:35 Plus j'ai besoin de liberté.
06:36 Bon, ben voilà.
06:37 Vous l'avez pas encore pour tout de suite,
06:39 parce que vous restez avec nous jusqu'à 9h30.
06:41 On marque une pince de pub.
06:42 Laetitia Casta et Dante Lesmatins.
06:44 Et c'est pas terminé.