Les organisateurs du Grand Prix de Denain ont présenté jeudi soir dernier le plateau de la 64e édition, qui aura lieu le jeudi 16 mars. Le parcours change et s’annonce plus dur, avec l’enchaînement de 12 secteurs pavés différents dans les 80 derniers kilomètres. Le Grand Prix de Denain 2023 promet une belle bagarre et la classique nordiste ne se terminera peut-être pas par un sprint. Explication avec Dominique Serrano, le directeur du GP de Denain.
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00:00 Déjà on est satisfait par le nombre d'équipes de World Tour.
00:04 Comme je l'évoquais tout à l'heure, il y a encore quelques années,
00:08 quand on en avait une ou deux, on était hyper content.
00:11 Maintenant on a pris l'habitude d'en avoir...
00:14 L'année dernière on en avait huit, cette année on en a neuf.
00:17 Donc ça voit aussi que l'épreuve a bien évolué
00:22 et que les équipes se fidélisent à l'épreuve.
00:27 Il n'y a pas de superstars comme il y en avait l'an dernier,
00:30 mais vraiment beaucoup de beaux coureurs, à plateau très homogène.
00:34 Ça veut dire qu'on risque d'avoir une épreuve très intéressante
00:37 avec un maximum de vainqueurs possibles.
00:40 Oui, une épreuve qui va être ouverte.
00:42 Il y a quelques spécialistes quand même,
00:45 notamment des pavés et du cyclocross.
00:49 Donc je pense que ce sera une course qui sera moins bridée
00:54 que l'année dernière où il y avait quand même de gros leaders qui s'observaient.
01:00 Mais là je pense qu'avec le parcours qu'on a mis en place,
01:06 je crois que ça va donner lieu à une course qui sera animée et débridée.
01:12 Je crois que la principale innovation par rapport à l'an dernier,
01:16 c'est qu'il y a toujours douze secteurs pavés,
01:18 mais vous ne passez jamais sur les mêmes.
01:21 Jamais deux fois sur le même.
01:22 C'est ce qu'on voulait. On voulait qu'il y ait une meilleure harmonie
01:25 entre les secteurs pavés parce que l'année dernière,
01:29 déjà entre les deux boucles, on avait plus de 30 kilomètres
01:34 où on n'avait pas de pavés.
01:37 Là, on n'a jamais plus de 10, 12 kilomètres entre chaque secteur.
01:43 Et même quelques fois entre les secteurs,
01:45 il y a même des parties où les secteurs vont s'enchaîner
01:48 vraiment d'une manière assez rapprochée.
01:54 Et donc, je pense que ça va donner lieu à une superbe course.
01:58 Il risque d'avoir de belles images sur les directs télévisés.
02:04 Donc, là, on sort quand même des années Covid
02:08 qui ont quand même porté préjudice au sport en général,
02:11 au cyclisme en particulier.
02:12 Mais on a aussi maintenant une crise économique
02:15 provoquée notamment par la guerre en Ukraine.
02:17 Alors, est-ce qu'aujourd'hui, il reste,
02:19 enfin, c'est encore plus difficile,
02:21 notamment sur le plan financier,
02:22 d'organiser des courses de ce niveau ?
02:24 C'est sûr que sur un plan financier, ce n'est pas facile,
02:28 bien qu'on ait quand même pas mal de partenaires.
02:32 Mais en termes de budget,
02:35 c'est sûr qu'il faut aller chercher l'argent
02:39 parce que nous, on a vu l'inflation en deux ans.
02:44 On a pris plus de 20 000 euros en plus sur le budget.
02:49 Et c'est d'autant qu'on n'a pas, nous, d'entrée payante.
02:54 On n'a pas de public et tout ça.
02:55 Le seul moyen de boucler le budget,
02:58 c'est de se tourner sur les partenaires.
03:00 C'est ce qu'on fait, mais c'est assez compliqué.
03:03 Et on essaye aussi de grignoter ce qu'on peut grignoter.
03:08 Mais bon, après, il faut savoir que nous, notre course,
03:12 on n'a pas de salariés, on n'a rien.
03:15 Tant mieux, c'est ce qui nous sauve.
03:19 Mais en termes de prestations, c'est, je dirais, à 90 %,
03:23 85-90 %, c'est les mêmes prestations chaque année.
03:27 Et voilà, donc il faut aller trouver l'argent.
03:31 Et puis, c'est vrai que la télé nous coûte cher,
03:36 mais dans la catégorie où on est, c'est un des éléments obligatoires.
03:41 Donc, on ne peut pas y couper.
03:42 Ou alors, on y coupe, mais on envisage l'arrêt de rétrocardie.
03:49 - Il y a aussi peut-être un autre poste de budget
03:51 qui est de plus en plus lourd, c'est celui de la sécurité.
03:54 - La sécurité, oui.
03:56 Les frais de police, gendarmerie, les signalers.
03:59 On a beaucoup de communes, heureusement,
04:01 qui nous mettent à disposition du personnel municipal
04:05 ou des gens des associations locales et tout ça.
04:09 Mais on a quand même une partie de signalers
04:16 qu'on doit démarcher par rapport à des associations privées.
04:21 Et là, on est obligé de les payer.
04:23 Et ça, c'est les signalers en poste fisc.
04:25 Après, on a des signalers aussi mobiles
04:27 qui protègent les points dangereux et tout ça.
04:31 Et là, c'est pareil, c'est des motards qu'il faut payer.
04:35 Donc c'est vrai que le poste de sécurité
04:38 est une ligne importante dans le budget.