• il y a 2 ans
Aurélie Preston se confie à Purebreak et se dévoile lors de la sortie de son livre "Brisée".

Elle revient sur son passé, le fait qu'elle a été élevée par sa grand-mère et ses histoires familiales, mais elle s'exprime aussi sur le harcèlement qu'elle a vécu et la psychologie de la télé-réalité.

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Amusant
Transcription
00:00 J'ai été victime de harcèlement dès mon plus jeune âge.
00:03 Je ne sais pas si vous connaissez, mais il y a plusieurs types d'empattes.
00:08 Il y a 11 différents types et moi je fais partie des plus rares.
00:11 C'est les empattes et yoga.
00:13 Et donc, limite des fois, on peut déranger parce qu'on est tellement bienveillant.
00:17 Malheureusement, même pendant que je n'étais pas encore en train de respirer à l'extérieur
00:25 et que j'étais dans le ventre de ma maman, je vivais déjà pas mal de débois.
00:31 Ma maman et mon papa avaient malheureusement des soucis d'addiction.
00:36 J'étais la fille de l'alcoolique qui la traînait du coin.
00:43 Je me rappelle une fois, j'étais à la cantine et on m'avait dit que j'étais une bâtarde.
00:53 Ma mamie, c'est toute ma vie.
00:56 Elle m'a vraiment...
01:00 Je ne dirais même pas sauvée parce que ce ne serait pas assez fort de dire ça.
01:05 Pour tout ce qu'elle a fait pour moi, puisqu'en fait, elle s'est sacrifiée.
01:10 Elle a sacrifié sa vie en tant que femme.
01:12 Ma grand-mère, c'est mon oxygène, c'est ma raison de vivre.
01:17 Aujourd'hui, les rôles se sont inversés, je fais tout pour elle.
01:20 Elle commence à rentrer dans un âge où malheureusement, elle va avoir de plus en plus besoin d'aide.
01:24 Je fais tout pour l'épargner du stress que ma mère peut nous donner au quotidien.
01:30 Ou ma sœur, qui est handicapée à 50%.
01:33 J'essaie vraiment de la préserver au maximum.
01:36 J'ai accepté de faire de la télé après au moins 6 ans qu'on me démarchait pour ça.
01:40 C'était parce que j'avais besoin d'argent.
01:43 Sur ma première télé, je pensais vraiment que j'allais être en vacances.
01:46 Pour moi, je m'étais dit "Super, je suis jeune, c'est génial, je vais gagner de l'argent,
01:51 je vais me dorer la pilule au soleil et en plus de ça,
01:53 je vais pouvoir faire mon projet professionnel qui est la musique, donc amazing !"
01:56 Malheureusement, non.
01:59 Pas du tout, mais je l'ai compris très vite.
02:01 Par contre, au bout du deuxième jour de tournage,
02:03 quand une certaine personne qui se reconnaîtra en lisant ça
02:05 est venue me voir en me disant "Oui, mais tu sais, il faudrait que tu te mettes en couple avec Julien,
02:08 mais par contre, si tu le fais, laisse passer quelques jours pour les épisodes."
02:11 En prenant ma maturité au vu de mon histoire pour des fois une faiblesse,
02:16 il me considérait encore plus être une victime.
02:19 Il faut savoir que dans le deuxième tournage que j'ai effectué,
02:23 je m'en rappellerai toute ma vie parce qu'on était sur le banc qui était dans le jardin.
02:27 Quand on rentrait dans la maison, il y avait un banc en bois à droite.
02:29 Et d'entrée de gens m'ont dit "T'étais la victime dans les Marseillais, ici aussi tu seras la victime."
02:33 Pourquoi moi ?
02:35 Parce que je suis quelqu'un d'hypersensible, parce que je suis une proie facile,
02:39 parce que quand on me chante seule au monde, qu'on me critique sur mon physique,
02:43 qu'on me critique sur ma voix, voilà.
02:46 En fait, j'ai toujours eu une très bonne estime de moi.
02:48 Mais il y a une différence entre l'estime et l'amour propre.
02:50 L'amour propre, je ne l'ai jamais eu parce que j'ai été abandonnée.
02:53 Et on sait très bien qu'un enfant abandonné par ses deux parents,
02:56 c'est comme prendre un nourrisson et le mettre dans la forêt, il ne survit pas.
02:59 Donc réussir à faire ses fondations sur un terrain miné, c'est très difficile.
03:04 Et le peu de choses que j'avais réussi à mettre en place, ils l'ont détruit.
03:07 Et c'est en ça que j'en veux beaucoup aussi aux médias,
03:10 notamment à Energy 12 et à la grosse équipe,
03:14 pour avoir diffusé ça, parce que derrière, je me suis pris...
03:17 un harcèlement incroyable, que ce soit sur les réseaux et dans la rue,
03:24 dans ma vie privée en fait.
03:25 Mais moi, ce qui m'a profondément choquée, détruite psychologiquement,
03:32 c'est vraiment le fait que justement la production, à mon époque, laissait tout faire.
03:37 Je ne comprends pas comment on peut laisser passer ça.
03:39 À part pour détruire quelqu'un, je ne vois pas.
03:42 En fait, il y a une dizaine de personnes sur le tournage.
03:47 Mais quand on envoie la carte SD à Paris pour que ce soit monté,
03:51 qui accepte de monter ça ?
03:53 Sérieusement, sérieusement.
03:55 Mais surtout, qui accepte de diffuser ça ?
03:58 Quelle chaîne de télé ose mettre ça ?
04:01 Et à un moment donné, je suis désolée, mais le CSA,
04:04 après toutes les plaintes qu'il y a eu, vous avez fait quoi en fait ? Une amende ?
04:07 Oui d'accord, donc en fait, tout est régi par l'oseille.
04:10 On s'en fout en fait de la santé mentale d'une personne.
04:12 On peut la détruire, la lyncher, l'humilier publiquement et ce n'est pas grave.
04:16 Non, ça détruit une famille, ça détruit un être humain.
04:19 Mais ça...
04:20 Je me rappelle, je pleurais énormément, je pleurais tous les jours, j'étais à bout.
04:26 Mais quand j'allais dans le jardin et que je regardais le ciel comme ça,
04:30 je me disais "Aurélie, tu ne peux pas lâcher maintenant, tu ne peux pas, tu ne peux pas, tu ne peux pas."
04:33 Pense à mamie, elle te dirait "Tu vas les laisser gagner ?
04:35 C'est ça que tu veux, les laisser gagner, ces gens-là ?
04:38 Non, tu dois être là, tu as ta place, tu as quelque chose à prouver,
04:41 tu as un talent à montrer, ne lâche pas.
04:43 Regarde tout ce que tu as subi dans ta vie, tu n'as pas eu tes parents,
04:45 tu as eu des médicaments, toute ta vie à prendre pour ta croissance, machin.
04:48 Lâche pas, lâche pas, lâche pas, lâche pas."
04:50 Et c'est ça en fait, c'est ce 1% de chance
04:53 qui fait que toute ma vie j'ai voulu m'en sortir.
04:55 J'ai voulu mettre fin à mes jours parce que j'en pouvais plus.
04:59 Et vraiment, je le dis aux personnes qui justement des fois ont dépensé horrible comme ça,
05:04 il y a un numéro qui existe, c'est le 3114.
05:07 Et vraiment, quand vous avez des pulsions, parce que je sais ce que c'est,
05:10 et je sais qu'en fait on dirait que c'est quelqu'un d'autre qui est dans notre corps
05:14 et qui prend possession de nous, qui dit "Allez, c'est bon, passe à l'acte, ce n'est pas vous."
05:19 Alors le conseil que je peux vous donner, c'est acceptez en fait
05:21 de vivre la crise d'angoisse et la pulsion, acceptez-la,
05:24 vous savez que ce n'est pas vous, et vous allez voir, vous allez réussir.
05:27 Une personne qui a vécu peut-être, je ne sais pas, 1% de ma vie,
05:30 elle ne s'en serait jamais remise et moi, avec tout ce que j'ai subi dans ma vie,
05:33 je pense que j'avais à un moment donné aussi le droit de dire "stop".
05:36 Et c'est pour ça que je l'explique en fait.
05:38 Mais comment on peut vouloir buzzer sur le fait qu'une personne est épuisée de vivre ?
05:48 Avec le temps, en fait, je ne dirais pas qu'on guérit,
05:54 parce que je n'en guérirai jamais, voilà.
05:57 Mais on accepte en fait.
05:59 Et le pardon, c'est aussi une façon de faire le deuil de certains traumas,
06:04 parce qu'on sait que justement, il faut fermer la boucle de temps en temps.
06:10 Et puis je n'ai pas envie que ces gens-là vivent le harcèlement comme j'ai pu le vivre,
06:13 parce que c'est très difficile à vivre et je ne souhaite ça à personne.
06:17 Personne, personne, personne.
06:19 Ce qui me fait tenir aujourd'hui, c'est d'avoir un message à faire passer.
06:23 Voilà, j'espère que je réussirai à mon échelle à faire bouger les choses
06:26 et c'est pour ça que je n'arrête pas de taguer Emmanuel Macron,
06:30 qui est notre président, Brigitte.
06:32 J'aimerais vraiment que les choses bougent et qu'on soit à l'humain.
06:36 On en a marre d'être dans une société de corruption où il n'y a que l'argent qui compte.
06:41 Emmanuel Macron ou Brigitte, qui sont là pour le harcèlement,
06:45 s'il vous plaît, est-ce qu'on pourrait faire quelque chose ?
06:48 Parce que le harcèlement, il est partout.
06:50 Il est à la télé, derrière c'est retranscrit sur les réseaux,
06:54 derrière c'est retranscrit dans la vie réelle.
06:56 Et puis voilà, ça donne des idées en fait, dans les cours d'école, au collège, au lycée.
07:01 Le harcèlement aussi dans les compagnies, le harcèlement dans les Ehpad, tout ça.
07:07 Donc en fait, aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui souffrent.
07:09 Et je tiens quand même à le dire,
07:10 on est le pays au-dessus de la moyenne du taux de suicide en Europe.
07:15 Donc ce n'est pas normal en fait, il y a des gens qui souffrent.
07:17 On passe notre temps à mettre le mot "victime" en fait sur les gens qui souffrent.
07:21 Et ça, je ne comprends pas.
07:22 Parce que pour moi, au contraire, c'est être survivant
07:25 et c'est être quelqu'un de beaucoup plus fort.
07:27 C'est une force de la nature.
07:28 Donc déjà, ne pas se sous-estimer, ne pas se dévaloriser
07:31 et ne pas prendre les choses personnellement.
07:33 Il y a énormément de solutions pour moi.
07:36 La première solution déjà, ce serait d'arrêter de diffuser des programmes
07:40 qui sont malsains, qui sont sadiques.
07:42 Je suis ravie que les anges n'existent plus
07:45 parce que pour moi, ce programme n'avait pas lieu d'être.
07:48 J'espère que d'autres programmes qui justement, ont été trop loin aussi,
07:51 à un moment donné s'arrêteront.
07:53 De toute façon, je pense qu'aujourd'hui, la télé-réalité doit se réinventer
07:56 ou doit simplement s'arrêter si ça continue sur cette voie-là.
07:59 Deuxièmement, je dirais que les autres solutions,
08:02 ce serait de remettre justement des programmes.
08:04 Moi, je me rappelle, j'adorais Malcolm, j'adorais C'est à la maison.
08:08 J'adorais en fait des programmes qui étaient bienveillants.
08:11 Parce qu'en fait déjà, l'imagination d'un enfant est très importante.
08:15 Et dans tous les dessins animés qu'on regarde,
08:17 il y a toujours un moment donné où le gentil perd face au méchant.
08:20 Mais à la fin, c'est lui qui gagne.
08:22 Et c'est en ça, qu'en psychologie, ça vous apprend
08:25 à passer toutes les épreuves que vous avez sur votre chemin
08:27 et à vous montrer que de toute façon, à la fin,
08:29 c'est toujours le bien qui gagne sur le mal.
08:31 [Musique]
08:33 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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