«Des agriculteurs sont obligés de vendre des vaches pour pouvoir nourrir leur cheptel», explique Laurence Despeaux, productrice de lait, dans #LaParoleAuxFrançais
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00:00 Alors justement, racontez-nous en quoi ça vous a impacté, parce que d'un côté on dit les producteurs n'étaient pas assez rémunérés,
00:05 là on vous a quand même augmenté le prix du litre de lait, mais néanmoins,
00:10 quand on regarde le solde entre le nombre d'exploitations laitières qui s'installent et celles qui ferment,
00:16 il est de -2%, ce qui veut dire qu'on a de moins en moins d'exploitations de vaches laitières.
00:22 Est-ce que vous, vous avez été impacté pour votre exploitation à cause de ces hausses de denrées ?
00:28 Ah ben oui, je vais vous prendre quelques exemples.
00:35 Par exemple, il y a deux ans à peu près, on donnait pour 3000 euros par mois d'aliments aux vaches pour qu'elles produisent du lait.
00:44 On est passé à 7500 euros par mois. Donc là on ne parle que du concentré.
00:50 Le prix du lait a certes augmenté, je pense que nous on ne fait pas partie des coopératives qui ont le plus augmenté le lait.
00:57 La coopérative a eu beaucoup de difficultés l'année dernière, donc on a été les moins bien payés.
01:01 Et là on était content, début d'année 2023, le lait a augmenté et on est reparti sur une nouvelle baisse.
01:09 C'est-à-dire que la fluctuation, elle est due à quoi en ce moment ?
01:12 Parce qu'on ne peut pas fluctuer comme ça d'un mois à l'autre sans qu'il y ait des problèmes de course sur les marchés internationaux.
01:16 C'est vraiment la spéculation internationale qui vous impacte ?
01:19 Alors ça, on a eu une réunion il y a 3 semaines où ils étaient très optimistes sur le prix du lait,
01:29 puisque la production recule, en France, dans le monde, il y a de moins en moins de gens qui font du lait.
01:35 Sûrement dû aux contrats, beaucoup de gens ne savent pas qu'une vache laitière baisserait 2 fois par jour,
01:41 365 jours par an, pas de week-end, pas de vacances, tout ça c'est compliqué.
01:48 Et plein de gens arrêtent, les céréales sont très chères et on gagne mieux notre vie à faire de la céréale que faire du lait.
01:57 Vous avez combien de bêtes dans votre exploitation, par exemple, pour nous donner une idée ?
02:02 Nous on traite 80 vaches laitières.
02:06 D'accord. Et si on parle des problèmes qui ne sont pas les vôtres, certes, mais de la profession en général,
02:11 j'ai lu qu'une grande partie des exploitants étaient contraints aujourd'hui de vendre une partie de leur cheptel,
02:16 précisément pour ce que vous décriviez.
02:18 Vous le voyez autour de vous dans les exploitations, peut-être à plus grande échelle,
02:22 qui n'arrivent pas à nourrir leurs bêtes adéquatement ?
02:24 Oui, et on connaît du monde qui a été obligé de vendre des vaches parce qu'il n'y avait pas assez de nourriture pour nourrir tout le monde.
02:35 Et acheter coûte trop cher, donc à un moment donné, il faut faire des choix.
02:40 Et ces gens-là ont fait le choix de vendre des bêtes pour pouvoir nourrir le reste.
02:45 D'accord.
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