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Le replay du salon des légendes avec Lorik Cana qui a répondu aux questions de Romain Haering et de Marjorie Fabre pendant plus d'une heure d'émission.

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Sport
Transcription
00:00:00 Salut à toutes et à tous ! Voici la recette pour l'Olympien parfait.
00:00:10 Prenez un joueur courageux, solide, fiable.
00:00:13 Vous lui faites de la place, vous le responsabilisez.
00:00:16 Laissez-le incarner votre identité.
00:00:18 Donnez-lui le brassard et donnez-lui les clés.
00:00:21 Faites monter tout ça pendant 4 ans, mélangez et vous obtenez l'Oryxana.
00:00:28 Salut Lauric ! Merci d'être avec nous.
00:00:31 Merci, bonjour !
00:00:32 Dans le salon des légendes, Marjorie Fabre est avec nous.
00:00:35 Ça va Marjorie ?
00:00:36 Oui, ça va top !
00:00:37 On est content, on ne va pas se mentir.
00:00:38 Là, ce matin, on est de bonne humeur.
00:00:40 On est trop content, vraiment.
00:00:42 C'est dur après une défaite en plus.
00:00:44 Oui, mais justement, tu nous apportes le soleil aujourd'hui.
00:00:47 Lauric, merci d'être avec nous.
00:00:49 On va passer une petite heure ensemble à retracer ta carrière avec Marjorie.
00:00:53 Je t'en prie, pose la première question à Lauric.
00:00:56 La traditionnelle première question.
00:00:57 Oui, la fameuse.
00:00:59 On parle toujours des mêmes choses selon tel et tel joueur.
00:01:03 Mais on ne parle jamais de l'important, de la réalité, de la base.
00:01:08 Est-ce que tu peux nous raconter un peu de ton enfance ?
00:01:10 D'où tu viens, ton parcours ?
00:01:13 Il y en a des choses à dire avant la France.
00:01:15 Il y en a des choses à dire avant la France.
00:01:18 C'est une partie de ce trajet, de cette trajectoire, de ce destin que j'ai eu.
00:01:27 À un certain moment, un très jeune âge, est lié avec l'OM.
00:01:33 Moi, je viens du Kosovo, comme beaucoup en ont entendu parler il y a quelques années,
00:01:39 malheureusement pour le conflit.
00:01:41 C'est un jeune pays maintenant qui est reconnu par une centaine de pays dans le monde,
00:01:51 pour la plupart des pays de l'Union Européenne.
00:01:53 C'est un pays depuis 20 ans qui essaie de trouver son futur.
00:01:56 C'est un petit pays qui est grand comme les bouches du Rhône
00:02:01 et qui n'a pas beaucoup plus de population.
00:02:04 On est à 1,8 million.
00:02:07 On a beaucoup de gens qui sont partis émigrer dans les années 70-80.
00:02:13 Moi, je fais partie de cette population qui vivait en dehors des frontières de l'Albanie.
00:02:21 Nous, le Kosovo, on était parti de la Yougoslavie à l'époque.
00:02:25 Sans changer de thème, c'est bien un petit peu pour comprendre,
00:02:29 même les jeunes qui nous suivent, quelques petites choses d'histoire.
00:02:35 Nous, on s'est retrouvé, on a été les derniers à avoir notre guerre d'indépendance.
00:02:40 Puisque 90% de la population du Kosovo est albanaise,
00:02:44 et donc ne voulait pas être relié à la Yougoslavie, à la Serbie.
00:02:48 Après, il y a eu des tensions politiques, des répressions.
00:02:52 Nous, on a été les derniers à faire notre guerre d'indépendance.
00:02:55 Ça a commencé avec la guerre d'Yougoslavie.
00:02:57 À l'époque, je viens d'une famille où papa était un joueur professionnel.
00:03:01 Il a joué même à un très bon niveau, parce qu'il a joué dans la première division yougoslave à l'époque.
00:03:06 Il a été l'un des meilleurs au monde, pratiquement.
00:03:09 On a eu même des joueurs comme Skoblar qui y a joué, après Stojkovic.
00:03:14 Ils ont sorti presque des joueurs extraordinaires.
00:03:18 Ils ont gagné la Ligue des Champions, contre nous aussi.
00:03:22 Je préfère pas le dire ça.
00:03:23 Non mais c'est un bon football quand même.
00:03:26 Le sport yougoslav, serbe, est quelque chose d'extraordinaire.
00:03:32 Dans le football, dans le basketball, dans le volley, le handball, le water polo.
00:03:39 Tout ce qui est sport collectif, c'est quelque chose d'extraordinaire.
00:03:43 Ils sont en formation Djokovic aussi.
00:03:44 Ils sont en formation Djokovic aussi.
00:03:45 Il n'y a rien à dire sur...
00:03:49 L'ex-Yougoslavie, en général, c'était un grand berceau.
00:03:51 La boxe aussi.
00:03:52 Absolument.
00:03:53 Papa faisait partie d'une génération de footballeurs qui représentait un petit peu l'identité albanaise dans notre région.
00:04:02 Et qui était l'une des premières équipes à aller en première division.
00:04:05 Après, il a commencé à Pristina, il est parti au Dynamo Zagreb.
00:04:10 Et puis après, il a fait une petite carrière en Turquie, en Autriche.
00:04:13 Et donc, papa, en 1989, il part en Suisse.
00:04:16 Pour un essai en Suisse, pour aller terminer sa carrière.
00:04:21 Il a été vers la fin de carrière.
00:04:23 Et donc, lui, après, il revient.
00:04:25 Nous, on était, à ce moment-là, commence le conflit en ex-Yougoslavie.
00:04:29 Et puis, nous, il nous ramène en tant que...
00:04:32 On part en tant que réfugiés en Suisse.
00:04:35 Et après, en 1990, donc j'avais 7 ans.
00:04:38 Et puis, pendant 10 ans, je grandis...
00:04:41 En 1990, j'arrive à Lausanne, dans la partie francophone de la Suisse.
00:04:46 Par chance, puisque dans ces années-là, dans ce coin-là de la Suisse,
00:04:52 tout le monde était fan de l'OM.
00:04:55 L'OM était l'OM des fins des années 80, début des années 90.
00:04:59 Et donc, moi, je me retrouve plongé là-dedans en apprenant la langue très rapidement.
00:05:04 Et puis, en devenant, tout de suite, parce que j'avais tous mes copains qui étaient fans de l'OM,
00:05:10 en devenant fan de l'OM, pratiquement, en 90.
00:05:13 Et déjà, la finale de 91, déjà, je supporte l'OM.
00:05:19 Alors, le premier club que j'ai été supporter avant d'aller en Suisse, c'était le Milan AC.
00:05:27 - D'accord. - Parce que j'avais mon oncle et tout le monde.
00:05:30 Dans ces années-là, c'est le Milan d'Arrigo Sacchi.
00:05:32 Tout le monde était super fan du Milan AC.
00:05:34 Mais dès que je suis arrivé en Suisse, après 90,
00:05:38 je me souviens justement de cette finale de 91, où j'étais déjà super fan de l'OM.
00:05:41 Et je me souviens avoir pleuré après.
00:05:43 Parce qu'en plus, pour nous, c'était deux fois plus emmerdant.
00:05:46 - Bien sûr. - Un, non, parce que l'OM, on était supporter,
00:05:49 on perd une Ligue des Champions. Et deuxièmement, parce que c'est des serbes.
00:05:52 Enfin, c'est une équipe yougoslave. Donc, on avait les boules deux fois plus.
00:05:56 Mais voilà, après, depuis cette période-là, fan de l'OM,
00:06:02 j'avais pas eu la possibilité d'avoir trop de maillots.
00:06:06 J'avais eu un ou deux maillots de l'OM.
00:06:08 D'ailleurs, j'ai seulement une photo de 98, 99, avec le maillot de l'OM.
00:06:17 Et puis, je grandis en Suisse, jusqu'à que, disons, j'arrive en réserve au Lausanne Sport,
00:06:27 qui était le grand club de la première division en Suisse.
00:06:34 Et puis, après, je fais un tournoi avec quelques équipes internationales dont il y avait le PSG.
00:06:43 Et donc, la guerre finie, nous, on reçoit des actes d'expulsion.
00:06:50 C'est-à-dire, comment ça se passe ?
00:06:54 C'est que quand ton pays n'est plus en situation de conflit ou de danger,
00:06:58 ton statut de réfugié, pratiquement légalement, ne tient plus.
00:07:03 Donc, c'est ou tu as une carte de résident, ou ceux qui n'ont pas, temporaire,
00:07:07 ou ceux qui n'ont pas la carte de résident, ils doivent rentrer.
00:07:09 Donc, moi, j'ai eu la chance, avant qu'ils viennent nous renvoyer,
00:07:14 j'ai pris ce qui a été le plus rapide.
00:07:17 À l'époque, directeur, il y avait Christian Larriep,
00:07:20 qui était un ancien responsable du centre de recrutement de l'OM à l'époque, de Pape, ici.
00:07:27 Et puis, en fait, Christian me met en contact et Paris était le premier à bouger.
00:07:32 Et donc, je suis monté dans le train, et puis je suis allé à Paris faire l'essai.
00:07:37 Et t'as bien fait.
00:07:38 Et c'est là qu'on démarre.
00:07:39 Voilà. Et Christian, et Antoine Cambouré, qui était en train de la réserve,
00:07:44 il a fait des choses extraordinaires pour pouvoir me permettre de rester là-bas.
00:07:48 Oui, c'est ça, il y a deux personnages marginaux.
00:07:49 Exactement, très important pour toi, parce que tu démarres, donc, plus ou moins ta carrière au PASG,
00:07:54 tu es formé là-bas.
00:07:55 Louis Fernandez, qui t'a formé en pro, et aussi Antoine Cambouré.
00:07:58 Donc, effectivement, maintenant, tu peux nous parler de cette période.
00:08:01 Antoine, ça a été quelqu'un de prépondérant et d'extraordinaire dans ma carrière.
00:08:06 Je suis arrivé déjà dans un statut pratiquement de réfugié même en France.
00:08:13 J'ai dû rester quelques mois tout seul.
00:08:15 Et puis, l'essai a été convaincant.
00:08:18 Antoine m'appréciait énormément.
00:08:21 Et donc, à un certain moment, je me suis retrouvé dans une situation où le club avait des difficultés
00:08:26 à faire venir aussi ma famille, parce que j'avais mes parents et ma sœur.
00:08:30 Et donc, moi, je lui ai dit au coach, je lui ai dit, coach, moi, je suis conscient de l'opportunité que j'ai,
00:08:37 mais moi, il faut que ma famille vienne.
00:08:39 Donc, moi, je n'avais pas un statut de pro, j'avais un statut d'espoir à l'époque.
00:08:43 Donc, ils ne font pas tout l'effort pour tout le monde, pour un joueur d'espoir.
00:08:48 C'est des aïnés.
00:08:49 Tu vois ce que je veux dire ? Parce que quand même, on a des joueurs qui arrivent aussi dans des situations
00:08:52 qui ne sont pas toujours faciles.
00:08:54 Je ne parle pas seulement des joueurs de la région parisienne, mais je parle des joueurs qui sont des Africains,
00:08:58 des Africains, des Nord-Africains. Ils ont des réalités qui sont tout autant difficiles que celles des Balkans à l'époque.
00:09:04 Et donc, Antoine, pratiquement, a défoncé la porte là-bas pour pouvoir faire le nécessaire
00:09:12 que ma famille vienne à Paris.
00:09:15 Et il l'a fait humainement ou parce qu'il voyait quelque chose sportivement chez toi ?
00:09:19 Je pense qu'il l'a fait pour toutes les deux.
00:09:21 Je pense qu'il l'a fait pour toutes les deux parce que j'ai été beaucoup attaché à lui.
00:09:25 Et puis, sportivement, il était quasiment sûr que j'allais y arriver.
00:09:29 Donc, il a poussé, il a poussé.
00:09:31 Et après quatre mois, mes parents sont arrivés.
00:09:35 Et voilà, après, ils se sont installés à Paris.
00:09:37 Et puis, moi, j'ai commencé mon parcours avec la réserve du PSG qui a duré deux saisons.
00:09:44 Tes qualités sont aux yeux pendant ces deux saisons-là ?
00:09:47 Tu sais, j'ai eu beaucoup... une grosse transformation, surtout par rapport à Antoine,
00:09:52 parce que la partie hargne, la partie de jamais vouloir perdre, je l'avais déjà.
00:09:57 Mais la partie agressivité et me configurer sur un certain poste
00:10:02 ou sur des postes qui étaient devant la défense ou même derrière, c'était avec Antoine.
00:10:08 Et donc, ça a fait la différence parce que j'ai eu une super formation en Suisse.
00:10:14 La formation en Suisse est vraiment très, très bonne.
00:10:17 Donc, elle t'a apporté cela pour le PSG.
00:10:19 J'ai fini ma formation au PSG. Donc, je suis arrivé au PSG, j'avais presque 17 ans.
00:10:25 J'ai terminé ma formation à Paris. Elle a été décisive pour faire...
00:10:29 Pour l'avenir.
00:10:30 Après, tu te retrouves dans une réalité qui est la réalité des grands clubs,
00:10:34 c'est-à-dire que tu arrives à un certain niveau en espoir.
00:10:37 Et il y a le dernier palier qui est toujours un peu compliqué,
00:10:41 puisque c'est très rare de voir des joueurs qui arrivent,
00:10:46 qui passent directement en première équipe, où ils sont prêtés, où ils vont d'autre part.
00:10:51 Et puis, moi, ça s'est bien placé.
00:10:56 Il y a Laurent Fournier qui arrive, et les débuts du Mercato.
00:10:59 D'abord, il y a Luis.
00:11:01 D'abord, il y a Luis.
00:11:03 C'est un personnage lui.
00:11:04 Luis, à ce moment-là, c'était lui qui était en charge de la première équipe.
00:11:09 Et puis, nous, déjà à partir de ma deuxième année,
00:11:13 ma troisième année après, où on est champion de CFA avec Paris,
00:11:20 déjà ma troisième année, c'est où je fais mes premières apparitions,
00:11:23 ma saison 2002-2003, où Luis me prend des matchs amicaux,
00:11:27 et je fais mes trois premiers matchs officiels.
00:11:29 Et donc, je me suis retrouvé à 19 ans, je n'avais pas encore 20 ans,
00:11:32 à jouer avec Ronaldinho à côté.
00:11:34 La folie.
00:11:35 Qui n'était pas encore le Ronaldinho, mais qui était déjà...
00:11:37 Il était déjà costaud.
00:11:39 Il était déjà super fort.
00:11:42 Il était déjà super fort.
00:11:43 Et puis, voilà, après, Luis a duré cette année-là, les premiers matchs,
00:11:48 et puis après, il est arrivé Wahid.
00:11:50 Et Wahid, en fait, au début, voulait plutôt que je sois prêté,
00:11:55 une autre Ligue 1.
00:11:58 Et puis, j'ai décidé de ne pas le faire.
00:12:00 J'ai décidé de rester.
00:12:02 Et on a, après les cinq premiers matchs, Paris, on était en difficulté,
00:12:06 puisqu'on avait quatre ou cinq points après cinq matchs.
00:12:09 Et puis, moi, je reviens de la sélection en septembre,
00:12:11 et il me dit que je vais être titulaire.
00:12:13 Après, je n'ai plus jamais lâché le poste pendant deux ans.
00:12:16 Après, ça se complique à Paris.
00:12:20 Ça se complique.
00:12:21 Donc, voilà, comme on disait, l'arrivée de Fournier, le mercato d'été.
00:12:24 Puis, ce sont les débuts qui vont commencer à l'OM,
00:12:27 et ça marche assez rapidement, notamment avec le public marseillais.
00:12:31 Sauf qu'il va se passer le 16 octobre 2005.
00:12:34 Quelque chose a été chanmé.
00:12:35 Tu te rappelles cette date ?
00:12:36 Bien sûr.
00:12:37 Tu nous racontes encore.
00:12:38 Surtout quand tu viens à Marseille, c'est dur de l'oublier.
00:12:41 Pourquoi tu pars de Paris, en fait ?
00:12:45 Tu pars vraiment, c'est vite fait.
00:12:48 Oui, c'est vite fait.
00:12:49 Ça a été assez simple, parce que, en fait, moi, j'ai ressenti,
00:12:51 après deux années que j'ai fait à Paris,
00:12:53 deux années extraordinaires, parce que, la première, on est vice-champion.
00:12:58 Ou à partir de la cinquième journée, pratiquement,
00:13:00 on fait plus de points que Lyon.
00:13:01 On finit à trois points derrière Lyon.
00:13:03 On est vice-champion et on gagne la coupe.
00:13:06 Et l'année d'après, ça te permet de jouer en Ligue des champions.
00:13:11 Et, en fait, je me sentais que je voulais continuer à aller sur un rythme assez rapide.
00:13:17 Et puis, à un certain moment, après Laurent Fournier,
00:13:20 avec qui j'avais un bon rapport et énormément de respect,
00:13:24 il a été super cool.
00:13:25 Et j'avais l'impression, en fait, que j'allais être toujours un petit peu encadré
00:13:33 dans le profil du jeune.
00:13:35 Ça veut dire que, voilà, on fait notre projet,
00:13:39 il fera toujours partie de notre projet, on va compter sur lui, mais...
00:13:43 Il ne sortira pas comme un cadre...
00:13:45 C'est le jeune formé au club.
00:13:46 C'est le jeune.
00:13:47 Donc, si on prend des décisions, ce sera le jeune formé au club.
00:13:49 Et il est là.
00:13:50 Ce n'est pas un problème, c'est un atout de club, c'est un exemple et tout ça.
00:13:53 Et moi, je n'avais pas envie de rester dans ce profil-là.
00:13:55 Donc, ça me paraissait étroit.
00:13:58 C'est qui qui vient te chercher ?
00:13:59 Personne.
00:14:00 En fait, je suis à la maison.
00:14:04 J'appelle Christian Larièpe au téléphone, qui était un ami.
00:14:08 À ce moment-là, il était parti de Lausanne,
00:14:10 il était venu à la cellule de recrutement ici.
00:14:12 Et en fait, j'appelle Christian, je lui dis "écoute, Christian,
00:14:14 tu vois avec le coach, qui était Jean Fernandez,
00:14:19 et tu vois avec Pape..."
00:14:20 Ah oui, c'est toi qui as forcé le truc.
00:14:22 "Tu vois avec Pape, tu leur dis, s'ils me veulent, je viens.
00:14:26 Tout simplement."
00:14:27 Et en fait, après Christian, il a bougé.
00:14:31 Le coach ne pensait pas que...
00:14:34 Il ne pensait pas que c'était possible.
00:14:35 Non, ça n'arrivait nulle part en fait.
00:14:37 Et Marseille était en grande difficulté, puisqu'on était avant dernier, au 18ème.
00:14:43 Et puis, Jean Fernandez ne croyait pas trop que ça allait pouvoir se faire.
00:14:47 Il me dit "bon, jamais lâcher, c'est pas possible."
00:14:49 Et donc, après, il y a Pape qui est rentré en jeu.
00:14:52 Et quand Pape est rentré en jeu, c'était très compliqué
00:14:55 qu'il n'arrive pas au bout de ses projets.
00:14:59 Cette saison-là, vous finissez 5ème avec 2 points de retard sur la Ligue des Champions.
00:15:03 Surtout, ça reste une déchirure pour les supporters.
00:15:06 Il y a cette défaite finale contre Paris.
00:15:10 Il y a deux matchs contre Paris cette saison.
00:15:13 Tu as le match où tu mets ce but de la tête magnifique,
00:15:15 et puis il y a la déception de la Coupe.
00:15:18 L'année dans laquelle on avait commencé,
00:15:21 on avait 5 matchs 2 points, 5 matchs 3 points, quelque chose comme ça.
00:15:26 Et on avait fait quand même après un rythme qui était largement un rythme de Ligue des Champions.
00:15:32 Je parle à partir du match de la Corogne.
00:15:37 Moi, je suis arrivé le lendemain, tout de suite après.
00:15:40 Et à partir de là, on a eu un rythme de Ligue des Champions.
00:15:45 Mais on a manqué très peu.
00:15:49 Mais il y a eu déjà cette année-là, à mon arrivée,
00:15:53 un groupe d'arrivée de joueurs qui a consolidé,
00:15:59 qui a créé un noyau qui a permis à l'OM de rester sur une dynamique,
00:16:05 et de pouvoir jouer régulière et jouer au niveau.
00:16:08 Moi, je suis arrivé avec Mamad, avec Franck, avec Winsen-Rouma.
00:16:14 Après, il y a Sabri qui est venu aussi.
00:16:17 Il y a Taïgo qui a commencé à monter aussi.
00:16:20 Donc, on est arrivé un groupe de 4-5 joueurs ensemble.
00:16:24 Et puis, on s'est tout de suite mis avec les joueurs sur place.
00:16:27 Il y avait Samir qui était jeune, qui avait commencé l'année d'avant, qui avait 17 ans.
00:16:32 Et donc, on a été rapidement.
00:16:36 Il y a un joueur après qui est arrivé en cours de saison,
00:16:39 qui a été extraordinaire pour nous aussi, c'était Mikapagis.
00:16:42 Et donc, ce noyau a fait que c'est parti après dans la saison,
00:16:47 comme je l'ai dit il y a des moments.
00:16:49 Et puis, contre Paris, il y a ces trois matchs qui sont complètement fous.
00:16:54 Le premier qui me permet, après une longue série,
00:16:58 où moi je jouais de l'autre côté, de pouvoir gagner contre Paris 1-0.
00:17:03 Le deuxième, c'était le choix fort de partir avec les Minots.
00:17:07 Oui, c'est vrai.
00:17:08 Et là, c'est un truc...
00:17:10 De fou aussi.
00:17:11 Quand tu as Pape à la tête du club, il peut faire des choses comme ça.
00:17:15 Et ce qui était extraordinaire, c'est qu'il avait une telle aura que...
00:17:19 Quand il voulait prendre une décision,
00:17:21 c'est dur des fois de prendre une décision à Marseille,
00:17:24 sans voir un petit peu comment ça répond,
00:17:26 voir un petit peu comment réagit la ville,
00:17:29 comment réagit ses supporters, comment réagit la politique.
00:17:33 Même les joueurs, leur dire "tu ne vas pas aller au parc".
00:17:36 Oui, mais c'est ça qui était...
00:17:37 Pape me dit "les gars..."
00:17:38 Il faut réfléchir à tout, tout le temps.
00:17:39 Et on sait que s'il le dit, il a passé déjà à 360...
00:17:43 Il a déjà sondé un peu ce qui se passe dans la ville.
00:17:45 Tout à fait.
00:17:46 Donc il prenait la décision, c'est toi le boss, c'est toi...
00:17:49 Tu dis, nous on fait.
00:17:50 Et donc après, ce qui était intéressant, parce qu'ils ont fini avec ce 0-0,
00:17:53 et nous on était sur une dynamique qui était très haute,
00:17:58 et on arrive à ce match-là en super favori.
00:18:02 La Coupe de France, la finale.
00:18:03 La Coupe de France, pouvoir gagner un premier trophée après très longtemps.
00:18:07 Et en fait, on a trouvé un pari qui est ce match-là, en fait,
00:18:11 avec une grande envie de revanche.
00:18:13 Et puis ils avaient mieux commencé le match que nous,
00:18:17 on n'arrive pas à revenir dans le match.
00:18:18 Et puis à la fin, ils l'avaient gagné avec le mérite.
00:18:21 Mais c'est sûr que c'était une première année assez intense.
00:18:25 Toujours dans cette période, malheureusement, l'été 2006,
00:18:28 et heureusement, un ancien coéquipier de Paris te rejoint à Marseille, Mbambi.
00:18:33 Mbami.
00:18:34 Mbami.
00:18:35 Mais dans le "malheureusement", c'est de quoi on parle, de sa disparition.
00:18:40 Qui a dû te toucher énormément.
00:18:42 Tu sais, des fois, maintenant que tu es capable de voir un petit peu
00:18:47 avec les statistiques, en fait, moi j'ai regardé sur la carrière
00:18:53 les joueurs avec qui j'avais fait le plus d'apparitions.
00:18:55 Modeste, je crois, était le troisième joueur avec qui j'avais joué le plus.
00:18:59 Et c'est sûr que c'était inattendu pour tout le monde.
00:19:05 À 40 ans, Modeste il était de 82, il était un an plus grand que moi.
00:19:09 Disparaitre comme ça, c'était très...
00:19:13 Moi, ce personnage, ça m'a complètement choqué.
00:19:17 Et je l'avais eu un petit peu, parce qu'à un moment, il était en Espagne,
00:19:23 après la carrière, et tout ça, je l'avais eu un petit peu.
00:19:26 Mais c'est sûr que ça te remet un petit peu sur pied.
00:19:30 Et puis je pense que c'était déjà un gars qui était extraordinaire.
00:19:37 Et puis on est vraiment triste pour sa famille, pour ses enfants.
00:19:40 Mais je garde que des super souvenirs modèles,
00:19:45 parce que pratiquement mes premiers pas en professionnel, c'est avec lui.
00:19:49 Et après, trois ans après à Marseille avec lui,
00:19:53 ça c'est des choses que nous on contrôle pas.
00:19:56 Mais c'est sûr que c'était pas facile à digérer.
00:20:01 Alors tu l'as évoqué tout à l'heure, cette saison a été magnifique pour l'OM.
00:20:06 Ça jouait super bien, donc le ballon de l'OM d'Albert Aymond,
00:20:11 Frank Ribery, Mamadou Niang, vous finissez deuxième du championnat.
00:20:16 On finit deuxième parce que pratiquement ces années-là,
00:20:21 deuxième c'était pratiquement le meilleur poste que tu pouvais avoir.
00:20:26 Le Graal.
00:20:27 Il y avait Lyon qui...
00:20:29 Qui détrônait.
00:20:31 Nous, avec Paris, la première année aux Jeux Joueurs, on a été un petit peu létifiés.
00:20:37 Mais après, sur toute l'année, il y avait une marge.
00:20:41 C'est-à-dire que c'était une équipe que tu pouvais les battre sur quelques matchs.
00:20:45 Mais ils avaient un effectif, ils avaient des moyens financiers
00:20:50 qui étaient supérieurs aux nôtres en tout cas.
00:20:54 Et c'était très compliqué sur toute l'année d'aller les jouer.
00:20:58 Parce qu'ils prétendaient atteindre les quarts de finale et demi-finale de Ligue des Champions.
00:21:02 C'était difficile.
00:21:03 Donc deuxième, c'était le minimum.
00:21:06 Et puis, je me souviens aussi de certains discours de Pape
00:21:11 où ça se passait un petit peu moins, on avait des coups de moins bien.
00:21:15 Et puis, ils venaient dans le messiage, ils disaient "les gars,
00:21:19 on a le deuxième budget, vous êtes les deuxièmes joueurs les plus payés.
00:21:24 Pourquoi on n'est pas deuxième, on était troisième, quatrième ?
00:21:26 Ou cinquième, je crois que ça arrivait aussi.
00:21:29 Quelqu'un peut m'expliquer ?
00:21:32 Qu'est-ce qui se passe ?
00:21:33 Mais à la fin, c'était une top saison.
00:21:38 On s'est régalé cette saison.
00:21:40 Par contre, elle devait se finir avec un trophée.
00:21:43 Elle devait se finir un trophée parce que tout le monde le méritait,
00:21:50 les clubs le méritaient, Robert Dreyfus le méritait.
00:21:54 Et puis, elle aurait dû se terminer avec la cerise sur le gâteau contre Sochon.
00:21:58 Oui, alors attends, parce que là, il faut qu'on en parle.
00:22:01 Pour les gens de ma génération, c'est la frustration des années 2000.
00:22:05 C'est-à-dire que tu fais un parcours de coupe incroyable.
00:22:07 Le match contre Lyon, au Vélodrome, c'est des frissons de fou.
00:22:11 Avec les deux buts dans les dernières minutes avec Niang et Pagis.
00:22:15 Pagis et Niang, pour être plus précis.
00:22:16 Et puis, tu fais ce parcours, tu arrives contre Sochon.
00:22:18 Ce jour-là, j'ai cru que le stade allait tomber contre Lyon.
00:22:21 Mais c'était un truc parce qu'en plus, c'était les archi-favoris.
00:22:27 On perd un zéro.
00:22:31 On jouait tout pour tout.
00:22:33 Parce qu'à un moment, je crois que sur la dernière demi-heure,
00:22:36 il y avait les deux latéraux qui montaient.
00:22:38 Il y avait Habib et Taï qui montaient.
00:22:41 Et puis, il y avait Nassri, Ribéry.
00:22:44 Moi, il m'avait laissé tout seul.
00:22:45 J'étais tout seul dans les vosses.
00:22:46 Il y avait Nassri, Ribéry, Niang, Pagis, Naudida, Djibril.
00:22:49 T'as raison, c'est Djibril.
00:22:51 C'était une équipe de kamikazes, mais ça avait fonctionné.
00:22:54 Mais après, on avait fait un parcours.
00:22:59 Puis, on était arrivé à cette finale, disons absolument pas.
00:23:04 On savait que Sochon, à cette époque-là, avait une super équipe.
00:23:06 C'était les top 5, top 6 ligueurs.
00:23:08 C'était une équipe qui te met en difficulté.
00:23:10 Il y avait des joueurs comme Karim Ziani.
00:23:14 Il y avait de très bons joueurs.
00:23:16 Et puis, on passe deux fois en avantage.
00:23:18 On se fait égaliser.
00:23:22 On finit 1-1.
00:23:26 On mène 2-1 en prolongation.
00:23:28 En temps supplémentaire.
00:23:30 Non, en prolongation.
00:23:31 En prolongation.
00:23:32 Et puis, on se fait égaliser à deux minutes de la fin.
00:23:34 Le Talec.
00:23:35 En 5, tu les as bien vécu.
00:23:36 J'y étais.
00:23:37 Je me suis fait égaliser.
00:23:38 Moi, j'ai pleuré ce soir-là.
00:23:39 Tu m'as fait pleurer.
00:23:40 Pas toi, mais vous m'avez tous fait pleurer.
00:23:42 Moi, j'ai marqué le pédaleté.
00:23:43 Oui, c'est vrai.
00:23:44 Toi, tu l'avais tiré.
00:23:45 Parce que certains n'avaient pas tiré.
00:23:46 Mais oui, c'était un coup dur.
00:23:50 C'était un coup dur parce que j'avais vu Robert qui était triste.
00:23:56 C'était assez dur à encaisser.
00:23:59 À part pour nous qu'on voulait amener le trophée.
00:24:02 Mais pour un homme qui avait fait autant de chance pour le club,
00:24:06 on voulait aussi lui donner le trophée.
00:24:09 C'est comme ça.
00:24:11 Tu es passé quoi, en fait ?
00:24:12 Un match de foot, quoi ?
00:24:15 C'est un match de foot.
00:24:17 Après, quand tu arrives dans les finales,
00:24:21 des fois tu peux gérer, tu peux être en gestion.
00:24:25 Il te suffit d'une lecture qui est mal faite
00:24:31 et puis que les choses vont exactement comme elles doivent être pour l'adversaire.
00:24:34 Et puis, on se retrouve avec cette balle au deuxième poteau,
00:24:36 avec cette tête décroisée, je la revends encore.
00:24:39 C'est quelque chose qui ne doit jamais arriver à 2-1.
00:24:42 Normalement, tu dois boucler et c'est fini.
00:24:44 Ce sont donc les années du patron, Lauric Sala,
00:24:47 qui dépend dans Défense Centrale et qui est promu capitaine de l'OM pendant deux saisons.
00:24:52 Le plus souvent sous les ordres de Eric Gretsch.
00:24:55 Troisième en 2008, puis deuxième en 2009.
00:24:59 La folie quand même en deux saisons, en étant capitaine.
00:25:04 Oui, avec deux saisons pleines en Ligue des Champions aussi.
00:25:10 Avec énormément de regrets la première année de la Ligue des Champions,
00:25:14 puisqu'on commence l'année avec Albert, on gagne même le premier match de Ligue des Champions.
00:25:20 On commence des difficultés en championnat, on gagne le premier match de Ligue des Champions,
00:25:24 puis après, ils décident de changer Albert.
00:25:30 Et puis, il y a ce bonhomme assez particulier qui arrive,
00:25:33 tu connais un petit peu son nom en tant qu'ancien joueur.
00:25:37 Et puis, il y a ce bonhomme qui arrive et qui a un impact extraordinaire sur tout le monde.
00:25:44 Bien sûr.
00:25:45 Et puis, on commence une remontée en championnat et un parcours en Ligue des Champions,
00:25:50 où son premier match, c'était Liverpool-OM.
00:25:55 Et donc, à partir de là, on est allé de l'avant.
00:25:59 C'est quelqu'un qui a eu un super impact,
00:26:02 je pense que les Marseillais étaient des gens dans lesquels le coach Gerrits était parfaitement taillé pour Marseille.
00:26:10 Et puis, voilà, on va de l'avant.
00:26:13 On a des regrets, je pense, de ne pas avoir passé la phase de poule cette année-là,
00:26:17 parce qu'on commence avec deux victoires.
00:26:21 On gagne 1-0 contre Porto à 10 minutes de la fin.
00:26:26 Et puis, on se fait égaliser à la fin.
00:26:28 Et donc, Porto arrache le nul, on se fait trois matchs, sept les trois premiers matchs.
00:26:32 Et puis après, le match qui est décisif, c'est le match au Portugal là-bas.
00:26:35 Et tu joues ta qualification à la maison, tu dois faire un nul minimum contre Liverpool.
00:26:39 Et puis après, ça devient compliqué.
00:26:42 Mais voilà, des saisons pleines.
00:26:45 Et puis, le grand regret un petit peu de nous, de cette génération-là,
00:26:49 qui était avec le coach Gerrits, avec Pape, était l'année d'après, pratiquement,
00:26:54 parce qu'on a une équipe qui est une des favorites,
00:27:01 même si c'est difficile d'être à ce moment-là favorite, parce qu'il y a Lyon.
00:27:04 Mais la première année, pratiquement, où Lyon cède,
00:27:09 et que nous, on commence à être en position,
00:27:11 surtout à partir de la deuxième partie de championnat, après être très constant,
00:27:16 on se retrouve contre une équipe qui, pratiquement, marque l'histoire,
00:27:19 ou pour la première fois de l'histoire de la Ligue 1, gagne ses 11 derniers matchs.
00:27:23 Je me souviens, il y a quelques matchs, une dizaine de matchs,
00:27:27 on était à 8 matchs de la fin, on était encore à +5.
00:27:31 Et puis, une équipe de Bordeaux qui fait un truc qui était impensable,
00:27:38 gagne ses 11 derniers matchs et qui est champion à la fin.
00:27:42 Donc ça, c'était sûr, c'était le regret de ne pas avoir été champion.
00:27:46 Mais je pense qu'on avait fait un parcours largement de champion.
00:27:49 Et puis, en tout cas, pour les gens, on était une équipe dans laquelle ils se voyaient.
00:27:55 Est-ce que tu n'as pas un autre regret ? Je vais expliquer ma question.
00:27:58 C'est-à-dire, début des années 2000, on a la période de Roquebat en Coupe d'Europe
00:28:02 avec la finale de Coupe d'Europe.
00:28:04 Après vous, il y a eu Deschamps qui va en quarte finale de Ligue des Champions
00:28:08 avec une très belle campagne.
00:28:10 Après ça, on a l'équipe de Garcia qui arrive à aller en finale d'Europa League.
00:28:14 Tu vois où je veux en venir.
00:28:15 C'est-à-dire que vous, vous n'avez pas marqué de votre empreinte les campagnes européennes,
00:28:19 notamment en Europa League.
00:28:21 Moi, je vois les noms de ceux qui vous ont éliminés, le Zenit et le Shakhtar.
00:28:25 Pas déçu ?
00:28:26 Les deux qui ont gagné.
00:28:28 C'est vrai, mais bien répondu.
00:28:31 Mais tu n'as pas quand même une petite déception là-dessus ?
00:28:34 Oui, mais justement, la déception est justement pour cette raison-là.
00:28:39 Parce qu'en fait, on se fait éliminer par ceux qui ont gagné.
00:28:42 Et sur les matchs-là, on est pratiquement meilleurs.
00:28:44 C'est pour ça que je te dis ça.
00:28:45 Moi, je les ai vus les matchs aussi.
00:28:47 Donc potentiellement, on avait l'équipe pour même gagner l'Europa League.
00:28:51 Après, c'est sûr que tu passes les quartes de finale, tu vas quand même en demi-finale.
00:28:55 Donc, ils ont le chapeau.
00:28:58 Mais le Zenit, 2-0 ici.
00:29:05 Non, pardon, 3-0.
00:29:09 3-0.
00:29:10 3-0 ici.
00:29:11 3-0, c'était hier soir.
00:29:12 Et on gagne 3-0 ici.
00:29:15 Et 89ème minute, Arshavin met le 3-1.
00:29:18 Un but extraordinaire.
00:29:19 Oui, c'est ça l'histoire.
00:29:20 Tu as raison.
00:29:21 Il met le 3-1.
00:29:22 Et on se retrouve à jouer le match retour dans un terrain pourri en Russie,
00:29:25 où ils n'avaient pas encore le nouveau stade, au mois de mars.
00:29:30 Et ils gagnent 2-0.
00:29:32 Et donc élimination.
00:29:34 Et après, avec le Shakhtar,
00:29:37 je ne sais pas, c'est une équipe qui était régulièrement top en Ligue des Champions.
00:29:40 Avec les Brésiliens.
00:29:42 Avec Adriano et tout ça.
00:29:44 Et c'était un match super équilibré.
00:29:47 À la fin, c'est eux qui passent.
00:29:48 Mais oui, c'est sûr que la partie européenne était une partie qui était importante.
00:29:55 Mais nous, ce qu'on voulait surtout, c'était de, déjà, de regagner un titre,
00:30:01 mais de redevenir champion de France.
00:30:03 Et ça, ça nous prenait beaucoup d'énergie.
00:30:06 Alors, il y a quelque chose qu'on veut comprendre, que tu vas nous expliquer.
00:30:09 Pourquoi tu pars alors que les bases pour le titre sont quasiment posées ?
00:30:14 Je l'avais déjà dit, non ?
00:30:16 Avec l'arrivée de Deschamps.
00:30:18 Il y a comme cette arrivée de Deschamps.
00:30:20 Pratiquement, je le sais déjà à avril que je vais partir.
00:30:22 Ah ouais ?
00:30:23 Parce qu'en fait, moi, ce qui était important,
00:30:28 j'avais absolument pas de projet de partir.
00:30:31 Ça me passait pas beaucoup par la tête.
00:30:33 Tout simplement parce que j'étais dans l'endroit où j'étais bien.
00:30:38 Le club avait même les intentions de me reprolonger.
00:30:41 Et en fait, ce qui se passe, c'est qu'en amont des clubs,
00:30:50 il y a des gens un petit peu qui, les derniers mois,
00:30:54 c'est-à-dire à partir de février-mars,
00:31:01 on comprend un petit peu quelque chose qui va pas bien avec Robert.
00:31:05 Et puis, il y a Pape qui est dans une situation un peu plus fébrile
00:31:10 avec le conseil d'administration.
00:31:12 Et il y a Eric Guéretz qui voulait un petit peu des certitudes
00:31:17 que les choses allaient en avant puisqu'on se retrouvait
00:31:19 avec une situation au club qui était, avec une base de joueurs
00:31:22 qui était quand même importante,
00:31:24 avec une situation financière qui était très importante.
00:31:28 Et donc, moi, ce que je voulais, c'était tout simplement
00:31:32 de continuer avec Pape et avec Guéretz.
00:31:36 Et puis, on savait après que le coach, il me dit,
00:31:39 "Lauric, je pense pas que je vais rester parce qu'il y a quelque chose
00:31:42 qui tombe par en haut et ils font pas ce qu'il faut faire
00:31:48 pour nous laisser aller de l'avant."
00:31:51 C'est-à-dire que quand le coach Guéretz est parti,
00:31:53 et puis que même la situation de Pape était...
00:31:56 Moi, à ce moment-là, j'avais déjà pris ma décision.
00:31:58 - Donc, t'as compris qu'il allait partir aussi à ce moment-là ?
00:32:00 - Non, tout simplement, je leur ai dit, "Si le coach part, moi, je pars."
00:32:03 - D'accord, OK. C'était clair.
00:32:05 - Voilà. Après, je savais pas encore où j'allais partir.
00:32:10 Didier Deschamps m'avait appelé.
00:32:14 Il a été super, il a été top.
00:32:16 Il voulait quand même me tenir, il voulait continuer
00:32:18 à travailler ensemble.
00:32:20 - Oui, parce qu'on te raconte beaucoup que c'est Deschamps
00:32:22 qui te voulait pas vraiment, alors qu'en fait,
00:32:24 c'est pas forcément ça. - Non, au contraire.
00:32:26 Moi, j'étais en sélection, je préparais en Albanie-Portugal.
00:32:28 Le coach m'avait appelé.
00:32:30 Il me dit, "Loric, je sais que le Pape m'a dit
00:32:33 que tu voulais partir et tout ça."
00:32:35 Il me dit, "Écoute, moi..."
00:32:37 Il me parle déjà un petit peu comment il voulait jouer.
00:32:41 - Il t'aurait mis un sentinelle ?
00:32:43 - Ouais.
00:32:45 - Il faut se rendre compte de l'annotation.
00:32:47 - Oui, parce qu'en fait, si moi, je restais,
00:32:50 il prenait pas un billet. - D'accord.
00:32:52 - Et donc...
00:32:56 Il me parlait déjà un peu, mais je lui avais dit,
00:32:59 "Coach, c'est pas..." - C'est pas la peine, quoi.
00:33:02 - C'est des choses... Rien contre lui.
00:33:04 Au contraire, moi, vu le personnage,
00:33:07 vu... Il a marqué.
00:33:09 Après, encore plus l'histoire du football français.
00:33:12 Et...
00:33:14 J'avais aucun doute que le club,
00:33:16 même avec les gens qu'ils avaient amenés...
00:33:18 Parce qu'il y a Gabi qui est arrivée.
00:33:20 - Lucho. - Il y a Lucho qui est arrivé.
00:33:22 L'équipe, elle avait fait encore un pas supplémentaire.
00:33:26 Mais je lui ai dit, à un certain moment,
00:33:28 il y a des choses qui se font sur le principe
00:33:30 et sur le respect. Donc moi, j'avais...
00:33:32 Il y a des choses qui ne me plaisaient pas,
00:33:34 comment elles étaient faites. Et voilà.
00:33:36 Il faut une certaine solidarité entre les personnes.
00:33:38 Donc moi, à partir du moment où Guéretz et Pape
00:33:40 étaient mis en discussion...
00:33:42 - On va le dire clairement, tu te voyais pas continuer
00:33:44 avec l'équipe de la Brune, quelque part.
00:33:46 - Sans dire... - Sans dire les noms.
00:33:48 - Moi, je le connaissais pas.
00:33:50 - Mais après, ils avaient fait Guéretz et Pape.
00:33:52 - Tu sais qu'il est venu me chercher, après.
00:33:54 Ma dernière année.
00:33:56 Donc moi, je le connaissais pas personnellement.
00:33:58 J'avais rien personnellement contre lui.
00:34:00 Mais tout simplement, je trouvais complètement
00:34:02 un truc de folie, un club qui a été géré
00:34:04 d'une manière extraordinaire pendant des années.
00:34:06 Avoir un patrimoine joueur, avoir une histoire
00:34:08 avec une identité qui revient,
00:34:10 avoir des performances qui reviennent,
00:34:12 qui vont seulement en crescendo,
00:34:14 je voyais pas. Mais après, c'est pas ma position
00:34:16 en tant que joueur et de capitaine
00:34:18 de décider ce qui va se faire. Loin de là.
00:34:20 Par contre, je prends mes décisions,
00:34:22 et mes décisions étaient que si mon entraîneur
00:34:24 et mon président ne sont pas... Moi, je les suis.
00:34:26 Donc, à ce moment-là...
00:34:28 - Tu l'as regretté ?
00:34:30 - Non, pas du tout.
00:34:32 Je l'ai pas regretté.
00:34:34 J'ai surtout regretté qu'on n'ait pas été champions.
00:34:36 Mais après, l'OM était...
00:34:38 Il faut remettre après les choses.
00:34:42 Même si l'OM était dans une situation avec un super effectif,
00:34:44 et venait d'une super saison,
00:34:46 et qu'il y avait ajouté, l'OM n'était pas forcément le favori.
00:34:48 Il était un des favoris encore.
00:34:50 Parce que je pense que Lyon était encore dans l'enjeu.
00:34:52 Et donc, ce qu'a fait Didier Deschamps,
00:34:54 a fait quand même une chose.
00:34:56 Même si tu prends une situation
00:34:58 qui est favorable, pour la concrétiser,
00:35:00 c'est encore un autre truc.
00:35:02 Mais donc, il faut lui remettre le chapeau.
00:35:04 Il faut lui baisser le chapeau.
00:35:08 Mais ça, c'est quelque chose qui...
00:35:12 Ne pas avoir été champion de la saison précédente,
00:35:14 ça oui, parce qu'on a fait un parcours extraordinaire.
00:35:16 Et puis on tombe sur un truc
00:35:18 qui est historique de côté.
00:35:20 Ce qui est sûr, c'est qu'on aurait pu se rejoindre en 2015,
00:35:24 puisque la Brune est venue me chercher.
00:35:26 Mais là, la même chose.
00:35:28 C'était quelques jours avant la fin du Mercato.
00:35:30 Et moi, j'avais déjà donné ma parole
00:35:34 à la famille Kita.
00:35:36 - Il y avait déjà eu l'embrouille Bielsa aussi.
00:35:38 - C'était avant ça.
00:35:40 - Tu serais arrivé dans un contexte compliqué.
00:35:42 - C'était avant, mais c'était juste pour moi,
00:35:44 la dernière année, parce que je savais que ça allait être
00:35:46 ma dernière année.
00:35:48 - On enchaîne avec une année
00:35:50 en Angleterre, à Sunderland,
00:35:52 où tu es donc capitaine, tu deviens capitaine.
00:35:54 Le premier étranger à porter le brassard.
00:35:56 - Pour sa première saison.
00:35:58 - En première ligue, pour sa première saison.
00:36:00 Tout à fait. On aimerait savoir comment ça se passe
00:36:02 chez les Black Cats.
00:36:04 - Ça se passe bien
00:36:06 dès le départ.
00:36:08 Ce qui s'est tout de suite bien placé,
00:36:10 c'est, disons,
00:36:12 le feeling
00:36:14 avec le football anglais.
00:36:16 Ça veut dire que
00:36:18 dès que je mettais les pieds dans le stade,
00:36:20 - La folie.
00:36:22 - Et dès que le match commençait,
00:36:24 t'as l'impression que je...
00:36:26 Et surtout ma manière de jouer.
00:36:28 - Oui.
00:36:30 - T'as l'impression, en fait, que tous les duels qu'ils font,
00:36:32 t'as tout le stade qui le fait avec toi.
00:36:34 - Ah oui. Qui t'emporte.
00:36:36 - C'est une manière très particulière de vivre.
00:36:38 - Qui t'accompagne.
00:36:40 - Ça veut dire que
00:36:42 la Méditerranée,
00:36:44 les endroits comme Marseille qui sont chauds,
00:36:46 qui sont passionnés,
00:36:48 quand ça va bien, t'as l'impression qu'il n'y a rien qui peut les arrêter.
00:36:50 Par contre, quand ça va un peu moins,
00:36:52 ou les moments difficiles, là, il faut être costaud.
00:36:54 C'est pas qu'il y a moins de pression en Angleterre.
00:36:56 Mais par contre, quand t'es sur terre,
00:36:58 quand tu fais le duel, t'as tout le public.
00:37:00 Moi, j'avais l'impression que j'avais...
00:37:02 Il y avait du monde. C'est un stade qui fait 40...
00:37:04 - C'est un grand club, Sunderland,
00:37:06 même s'ils sont tombés.
00:37:08 - J'avais l'impression que j'avais 40, 45 000 personnes
00:37:10 qui faisaient le...
00:37:12 - Le match avec toi. - Le tacle avec moi.
00:37:14 Ou le duel de la tête. Mais ça a été extraordinaire.
00:37:16 Le départ, ça a été extraordinaire.
00:37:18 Après, en janvier, je me fais mal.
00:37:20 Pas pendant longtemps.
00:37:22 Pendant trois semaines.
00:37:24 Et...
00:37:26 La deuxième partie de saison était un peu plus difficile.
00:37:28 Mais en général,
00:37:30 on fait une super saison avec Sunderland.
00:37:32 Et puis...
00:37:34 Et à ce moment-là,
00:37:38 je me retrouve dans une situation pratiquement où moi,
00:37:40 j'avais fait, disons,
00:37:42 un plan, disons, je fais une saison.
00:37:46 Et puis, après cette saison-là,
00:37:48 où je reste une deuxième,
00:37:50 où j'ai réussi à convaincre
00:37:52 d'aller dans une équipe encore plus compétitive.
00:37:54 Et à ce moment-là, j'ai le Galatasaray qui vient.
00:37:58 - 2010.
00:38:00 - Public de folie.
00:38:02 - Et je dois faire une décision, en fait.
00:38:04 Et je prends la décision de partir.
00:38:06 Et après,
00:38:10 le regret que j'ai dans ma carrière de passage,
00:38:12 c'est mon passage à Galatasaray.
00:38:14 Pas le choix de Galatasaray,
00:38:16 mais surtout la saison.
00:38:18 Parce que quand je suis allé à Galatasaray,
00:38:20 je pensais que j'allais rester
00:38:22 plusieurs saisons, ou même que j'allais finir ma carrière.
00:38:24 - Ah ouais. Et ça a pas été le cas.
00:38:26 - Pourtant, par contre, j'étais jeune. 27 ans.
00:38:28 Parce que c'est un club qui...
00:38:30 D'abord, qui a une histoire, qui est fondée par un Albanais.
00:38:32 - C'est vrai.
00:38:34 - Un club qui a 20 millions
00:38:36 de supporters dans le monde.
00:38:38 C'est un ouragan.
00:38:40 Et quand je suis parti, j'ai dit...
00:38:42 Je vais faire
00:38:44 un petit peu ce que je suis habitué à faire.
00:38:46 Et puis je vais gagner le reste de l'Europe.
00:38:48 Et puis si je vais y rester quelques années...
00:38:50 J'avais signé 5 ans, je voulais y rester plusieurs années.
00:38:52 Et je tombe dans une des saisons les plus difficiles de Galatasaray.
00:38:56 Dans le club même.
00:38:58 Et puis on se qualifiait pas en Europe.
00:39:00 Ce qui était des choses...
00:39:02 difficiles pour Galatasaray.
00:39:04 Et donc je me retrouve après un an à faire un choix
00:39:06 ou essayer de rester avec Fatih Terim.
00:39:08 Ou de partir à la Lazio qui était
00:39:10 compétitive. Et donc je décide de repartir.
00:39:12 - Ils viennent te chercher. Tu resteras 4 ans.
00:39:14 Tu as subi pas mal de blessures
00:39:16 cette année-là. Mais tu remporteras finalement
00:39:18 ton plus beau titre, la Coupe d'Italie.
00:39:20 - Oui parce que... Bon, la Coupe de France,
00:39:22 on la compte pas avec Paris.
00:39:24 C'est pas ton plus beau titre.
00:39:26 C'est la Coupe d'Italie. - Et contre la Rome.
00:39:28 - Et la Rome au final. - La Coupe de France
00:39:30 elle est plus belle. - Esthétiquement ?
00:39:32 - Esthétiquement.
00:39:34 - Et on l'avouerait bien.
00:39:36 - Et c'est un trophée
00:39:38 en France
00:39:40 qui compte beaucoup plus.
00:39:42 Mais en Italie,
00:39:44 l'avantage c'est que tu as 2 nationales.
00:39:46 C'est-à-dire que tu as le championnat et la Coupe.
00:39:48 Il n'y a pas de Coupe de la Ligue ou d'autres trophées.
00:39:50 Et la chose particulière,
00:39:52 c'est que j'ai eu la chance
00:39:54 de jouer pas mal en Europe,
00:39:56 de finir 4ème avec la Lazio,
00:39:58 de finir 3ème avec la Lazio,
00:40:00 de faire un quart de finale d'Europe
00:40:02 où on se fait sortir par une équipe
00:40:04 qui est moins forte que nous,
00:40:06 on se fait sortir par Fenerbahce.
00:40:08 Mais la chance de pouvoir faire partie
00:40:10 de l'histoire,
00:40:12 parce qu'en fait,
00:40:14 le derby romain est un derby très chaud.
00:40:16 Et on arrive en finale
00:40:18 pour la première fois de l'histoire.
00:40:20 En presque 80 ans,
00:40:22 il y a une finale
00:40:24 Rome-Lazio.
00:40:26 Et donc c'était pratiquement pour les deux
00:40:28 un des matchs les plus importants de leur histoire.
00:40:30 Et le derby le plus important de leur histoire.
00:40:32 Et en fait,
00:40:34 l'équipe qui allait gagner
00:40:36 allait rester dans l'histoire du club pour toujours.
00:40:38 Et donc moi j'ai eu la chance de faire partie
00:40:40 de cette génération et de jouer le match.
00:40:42 Et on le gagne à zéro.
00:40:44 Et donc pratiquement maintenant que je vis à Rome,
00:40:46 chaque fois que tu rencontres quelqu'un
00:40:48 - Ah bah oui, tu parles de ça.
00:40:50 - Là, c'est allé en fait les 10 ans,
00:40:52 donc déjà ils sont en train de préparer le lit.
00:40:54 - Tu vis à Rome ? - Je vis à Rome, oui.
00:40:56 - Tu t'es installé du coup ? - Ma femme est romaine.
00:40:58 - D'accord. - Moi j'ai connu ma femme quand je suis arrivé.
00:41:00 Et donc,
00:41:02 je suis revenu sur Rome.
00:41:04 Je vis avec ma femme et mes enfants sur Rome.
00:41:06 - C'est pas mal Rome. - Ouais, il y a Pierre.
00:41:08 - Pierre, juste là-bas, t'es...
00:41:10 - J'ai été voir les deux, ces dernières années,
00:41:12 les deux... - T'es adulé là-bas.
00:41:14 - Lazio... Lazio-OM.
00:41:16 - Ah oui.
00:41:18 - Et voilà, on était partis avec le...
00:41:20 - T'as pas réussi trop ces matchs.
00:41:22 - Non, pas trop.
00:41:24 - Après l'Aladio, tu finiras
00:41:26 sur une dernière saison à Nantes.
00:41:28 En 2015-2016, on parlera juste après
00:41:30 de la sélection. Pourquoi avoir
00:41:32 arrêté là-dessus, à 33 ans ?
00:41:34 - Tout simplement.
00:41:36 - C'est jeune ? - Bah tout simplement, parce que moi,
00:41:38 pas par choix.
00:41:40 Physiquement, j'avais fait énormément
00:41:42 d'années déjà, et puis c'est sûr, je m'étais pas trop...
00:41:44 Je m'étais pas trop...
00:41:46 Comment on dit ?
00:41:50 Je jouais pas avec le frein à main.
00:41:52 Donc c'est vrai que j'avais des douleurs aux genoux,
00:41:54 des douleurs au dos, des trucs, mais
00:41:56 rien qui pouvait pas me permettre
00:41:58 de jouer encore quelques années.
00:42:00 Surtout que j'ai toujours essayé de bien
00:42:02 vivre pour mon métier, je me suis toujours dédié
00:42:04 à mon métier.
00:42:06 Et en fait,
00:42:08 tout simplement, dans des contrôles
00:42:10 de routine
00:42:12 en 2015,
00:42:14 on découvre que j'ai un problème de coeur plus
00:42:16 sérieux.
00:42:18 Et déjà, ils voulaient plus me laisser jouer.
00:42:20 - Ah oui ? - Donc en 2015...
00:42:22 - Pour ceux qui savent ça, en général, c'est compliqué. - En 2015,
00:42:24 déjà, ils voulaient plus me laisser jouer.
00:42:26 Et les docteurs ne me donnaient
00:42:28 pas l'autorisation de jouer.
00:42:30 - Ça a dû être très dur ?
00:42:32 - C'est un peu arrivé comme ça,
00:42:34 d'un peu
00:42:36 de nulle part.
00:42:38 Et puis, moi, je me retourne à une situation
00:42:40 où il me reste un an de contrat à la Lazio.
00:42:42 On fait un truc historique avec l'équipe nationale.
00:42:46 On n'est pas encore qualifiés, puisqu'il y a
00:42:48 les matchs de septembre-octobre.
00:42:50 J'ai ma femme qui est enceinte
00:42:52 de l'autre côté. Donc elle était là,
00:42:54 elle dit aux docteurs, "Loric, il est
00:42:56 en train de prendre des risques."
00:42:58 Et donc,
00:43:00 moi, je fais un deal, en fait, avec...
00:43:02 Je lui dis, "Écoute, on se fait un protocole
00:43:04 de suivi un peu plus
00:43:06 strict, c'est-à-dire
00:43:08 quand on est vraiment dans des conditions
00:43:10 un peu fatigues, tranquille, s'il fait un peu
00:43:12 trop chaud, on est un peu plus tranquille.
00:43:14 Si on est un petit peu enrhumé,
00:43:16 on se prend un petit peu de calme."
00:43:18 Et donc,
00:43:20 j'attends les derniers moments.
00:43:22 Et puis,
00:43:24 physiquement, j'étais assez bien.
00:43:26 Je pouvais tranquillement faire une trentaine de matchs
00:43:28 dans la saison, absolument.
00:43:30 Mais,
00:43:32 à ce moment-là, j'avais
00:43:34 une décision à faire. Et puis, moi,
00:43:36 je connaissais la famille, la famille Kita. Ils avaient besoin
00:43:38 de quelqu'un, un petit peu d'expérience, et quelqu'un
00:43:40 pour pouvoir les aider. Et puis,
00:43:42 on se fait un protocole
00:43:44 avec les docteurs qui permettent, en fait, de jouer
00:43:46 ma dernière année en France. - Toi, tu voulais aller jusqu'à l'Euro.
00:43:48 - Jusqu'à l'Euro, oui. En fait, je voulais surtout qualifier
00:43:50 l'équipe d'Albanie parce qu'on avait les matchs de septembre-octobre.
00:43:52 - Absolument. - Et
00:43:54 parce que si je me retrouvais
00:43:56 de côté, ça aurait été plus compliqué.
00:43:58 Et donc, on se qualifie.
00:44:00 Puis moi, je savais déjà, à ce moment-là, que je dois
00:44:02 finir la saison. Et puis,
00:44:04 après l'Euro, de toute façon, je savais que
00:44:06 j'allais arrêter.
00:44:08 - La sélection 93 caps,
00:44:10 c'est toi le recordman avec l'Albanie.
00:44:12 Pourquoi l'Albanie alors que tu avais
00:44:14 le choix ?
00:44:16 - Parce que je suis albanais ? - Oui. C'est logique.
00:44:18 - Tu vois, il y a le Kosovo qui a fait une équipe
00:44:20 aussi. Tu pouvais aussi peut-être...
00:44:22 - C'est assez...
00:44:24 Il faut comprendre. - On rappelle, c'est possible.
00:44:26 Depuis que le Kosovo a eu son équipe,
00:44:28 tu pouvais, même si tu avais des caps en Albanie,
00:44:30 basculer sur le Kosovo. - Le Kosovo a été reconnu
00:44:32 par la FIFA et l'UEFA en 2016.
00:44:34 - Ah bon, d'accord. Pas avant.
00:44:36 D'accord. Autant pour moi. - Mais,
00:44:38 il faut comprendre que
00:44:40 les Albanais, la grande majorité
00:44:42 des Albanais, ont un idéal d'union.
00:44:44 - D'accord. - Chose qui n'a jamais été possible.
00:44:46 Euh...
00:44:48 Sans rentrer trop
00:44:50 dans les dix soirs, ça peut intéresser
00:44:52 moins les gens. - C'est intéressant quand même.
00:44:54 - Après les grands
00:44:56 conflits,
00:44:58 et toutes les
00:45:00 pertes, et les choses qu'il y a eu,
00:45:02 il y a, disons, des
00:45:04 réalités qui ont été un peu plus dures que
00:45:06 d'autres. Nous, en tant
00:45:08 qu'Albanais, on s'est retrouvé la moitié
00:45:10 des Albanais en dehors
00:45:12 des frontières de l'Albanie.
00:45:14 Et donc, l'Albanie est un peu
00:45:16 notre patrie. Et nous, on se sent tous
00:45:18 Albanais. Et donc, l'équipe
00:45:20 nationale était un moyen, justement,
00:45:22 de pouvoir représenter notre drapeau,
00:45:24 en n'étant pas un Albanais d'Albanie,
00:45:26 mais de pouvoir, disons, un petit
00:45:28 peu faire en sorte
00:45:30 de donner une contribution, et de
00:45:32 donner un exemple d'union,
00:45:34 et de notre idéal, ce qu'on voudrait.
00:45:36 Donc, politiquement,
00:45:38 c'est pas possible
00:45:40 encore d'unir
00:45:42 le Kosovo à l'Albanie. Mais
00:45:44 ce qui a été, par contre,
00:45:46 important, pour moi, j'ai dit,
00:45:48 si je suis en grade, si je suis au niveau de
00:45:50 pouvoir faire une compréhension
00:45:52 pour le mien, ce qui s'est passé,
00:45:54 parce que nous, la génération qui se qualifie pour
00:45:56 l'Euro, la moitié n'est pas d'Albanie
00:45:58 même. On est des Albanais
00:46:00 du Kosovo, de la Macédoine...
00:46:02 - De la Suisse, parce que la Suisse a beaucoup...
00:46:04 - Mais originairement, je parle. - Oui, d'accord.
00:46:06 - Et en fait, on se réunit
00:46:08 autour de
00:46:10 de l'Albanie. Après,
00:46:12 ce qui devait être important pour le
00:46:14 développement du sport au Kosovo,
00:46:16 et pour la reconnaissance de l'État, c'était
00:46:18 qu'ils soient reconnus par la FIAL UEFA, parce que si tu n'es pas
00:46:20 reconnu, tu ne peux pas avoir le développement,
00:46:22 tu ne peux pas aller aux championnats, tu ne peux pas prendre aux Coupes Européennes.
00:46:24 Donc, on a
00:46:26 beaucoup lutté aussi pour reconnaître
00:46:28 le Kosovo. Et maintenant, il y a
00:46:30 deux équipes. Il y a deux équipes de talents,
00:46:32 mais c'est sûr que... - C'est dommage qu'on ne se rassemble pas.
00:46:34 - Si on se rassemblait, on aurait... - Tu as des très bons joueurs dans les deux équipes.
00:46:36 - Si on se rassemble, on est super-Kosovo, parce qu'on a
00:46:38 des joueurs... On a des joueurs
00:46:40 qui jouent en Serie A, ou qui jouent en
00:46:42 Première Ligue, Berisha et Strakosha
00:46:44 dans les Gaules. On a
00:46:46 des joueurs comme Rahmani,
00:46:48 qui va être champion avec Naples.
00:46:50 On a Kumbula, qui est 21 ans, qui joue
00:46:52 à la Roma. On a Djemchiti de la
00:46:54 Talanta. On a Husai de la Lazio.
00:46:56 On a... - Je dirais que défensivement, c'est
00:46:58 déjà costaud. - Oui, c'est déjà costaud. On a Aslani,
00:47:00 le jeune joueur de l'Inter. On a
00:47:02 l'attaquant de Chelsea qui s'est
00:47:04 fait mal maintenant, Broja, 21 ans.
00:47:06 On a des super-joueurs.
00:47:08 Ici, même en France, on a des joueurs qui
00:47:10 ont joué. On a...
00:47:12 Ils sont très bons. On a Djegrova, qui...
00:47:14 - À Lille ? - À Lille. On a Rashica.
00:47:16 On a Zenely, qui joue
00:47:18 à Reims, qui malheureusement se blesse souvent, mais qui est
00:47:20 un joueur extraordinaire. Donc, on
00:47:22 pourrait avoir une équipe très, très
00:47:24 costaud. - Et...
00:47:26 Et du coup, on arrive
00:47:28 sur l'Euro. C'est finalement le clap de
00:47:30 fin de ta carrière. C'est le momentum.
00:47:32 Le truc où tu te dis "Bon, j'ai fait
00:47:34 tout ça avec l'Albanie. Je me suis farci
00:47:36 des Albanie-Luxembourg, des trucs
00:47:38 infâmes". Il y a eu des
00:47:40 matchs, pour toi, je pense, ça devait être... - Infâme,
00:47:42 imagine. - Non, imagine-toi, Marjorie,
00:47:44 t'es dans des phases de poule. T'es l'Albanie
00:47:46 avant qu'il y ait cet
00:47:48 Euro-là. Il y a des sessions
00:47:50 de qualifications où vous ne jouez plus rien
00:47:52 au bout de 4 matchs. Vous êtes sûr d'être
00:47:54 4, 5ème de la poule. Il y a des
00:47:56 matchs très difficiles à faire. Et tu vas les faire.
00:47:58 Et tu t'es fait tout ça pendant une dizaine d'années
00:48:00 pour ce moment-là, en fait.
00:48:02 C'est dur ce que je dis, mais...
00:48:04 - Non, mais je vais... Au contraire, c'est pas
00:48:06 dur. - C'est réaliste.
00:48:08 - Toi, tu parles en tant que...
00:48:10 - Observateur. - Non,
00:48:12 pas seulement ça. Je pense qu'avant de faire le métier
00:48:14 que tu fais, tu es passionné déjà de sport, de football.
00:48:16 - Oui.
00:48:18 - Les gens ne comprennent pas
00:48:20 que quand tu joues pour une équipe nationale,
00:48:22 c'est pas un métier.
00:48:24 - C'est dans le cœur. - C'est même pas une...
00:48:26 La passion, c'est quelque chose qui...
00:48:28 Dans chaque chose que nous, on fait avec le football, la passion
00:48:30 est toujours derrière. Sinon, c'est difficile de trouver
00:48:32 des trucs. - Bien sûr.
00:48:34 - Quand tu représentes ton pays, ta nation,
00:48:36 ça va au-delà de tout.
00:48:38 C'est prioritaire.
00:48:40 Tu dois pas penser
00:48:42 qui je joue le lendemain, dans quel
00:48:44 club je joue, ou même si j'ai fait
00:48:46 un match de Ligue des champions,
00:48:48 ou si j'ai fait un Lats-Europes, ou un Olympes, j'ai la veille.
00:48:50 Et tu dois te taper... Après, en Albanie,
00:48:52 à l'époque,
00:48:54 parce que les conditions sont beaucoup mieux, des terrains d'entraînement,
00:48:56 tu peux pas te dire où c'est dans des conditions
00:48:58 difficiles pendant presque
00:49:00 une dizaine d'années, que des fois, après le...
00:49:02 Et je te dis pas de bêtises.
00:49:04 Maintenant, on a un stade qui est l'un des plus nouveaux en Europe.
00:49:06 Et moi, pendant des années, je me suis tapé la douche froide.
00:49:08 - Après les matchs. - Après les matchs.
00:49:10 - Bien sûr. - Mais ça n'a rien à voir
00:49:12 avec ça. Tu y vas pour...
00:49:14 pour quelque chose qui te tient à coeur.
00:49:16 - La patrie. - C'est vital. - La patrie. Et chaque match,
00:49:18 moi, je l'ai joué
00:49:20 à 3000%, et chaque match,
00:49:22 je l'ai joué avec un, parce que, à partir du moment
00:49:24 quand tu mets un maillot
00:49:26 d'un club, il y a toute une histoire
00:49:28 derrière, il y a des gens, il y a des millions de supporters.
00:49:30 - Il y a des employeurs aussi. - Quand tu enfiles ton maillot de l'équipe
00:49:32 nationale, il a un poids
00:49:34 qui est... qui peut pas être
00:49:36 comparé à rien d'autre, même si c'est l'Albanie.
00:49:38 Ou même si c'est le Luxembourg. - Bien sûr, bien sûr.
00:49:40 - Et ça, les gens ne le comprennent pas. C'est pour ça que moi,
00:49:42 quand j'ai fait le choix, moi je l'ai fait le choix parce que, pour moi,
00:49:44 c'est ce qui me tenait à coeur. J'ai pas fait le choix.
00:49:46 J'aurais pu décider
00:49:48 d'aller avec Raymond Domenech en espoir,
00:49:50 et puis d'avoir le parcours que je vais,
00:49:52 et sûrement j'aurais été avec Raymond Domenech en 2006.
00:49:54 - Eh, c'est possible.
00:49:56 - Mais même si on... même si tu dis...
00:49:58 - Tu comprends les joueurs
00:50:00 qui font ce choix ? - Mais c'est leur choix.
00:50:02 - Parce que toi, ton discours, il est...
00:50:04 Franchement, ça me met les poils quand tu me dis ça.
00:50:06 - Mais oui, bien sûr. - Mais il y a peu de joueurs qui pensent ça.
00:50:08 Enfin, dans les grandes nations,
00:50:10 dans certains...
00:50:12 Le football, il est plus trop comme ça.
00:50:14 - Après, il y en a beaucoup, tu sais, il y en a beaucoup que je comprends
00:50:16 parce qu'il y a beaucoup qui sont nés ici.
00:50:18 - Ouais. - Ils ont dit, moi je suis né
00:50:20 là-bas chez moi, c'est vrai que j'ai une grande partie,
00:50:22 je suis grandi à l'étranger,
00:50:24 mais j'ai toujours été grandi avec les Albanais autour,
00:50:26 avec cette valeur d'Albanais,
00:50:28 et je suis parti, j'avais 7 ans,
00:50:30 mais j'étais déjà très attaché derrière.
00:50:32 Quand tu arrives, que t'as grandi ici,
00:50:34 tu es la deuxième génération,
00:50:36 et là tu peux comprendre, parce que la plupart, c'est la France leur pays.
00:50:38 - C'est vrai, c'est vrai.
00:50:40 - Moi, même si j'ai passé très peu de temps chez moi,
00:50:42 ça a toujours été mon pays, ça a été mon pays.
00:50:44 La France a été mon pays d'adoption,
00:50:46 tout de suite,
00:50:48 même longtemps après la Suisse,
00:50:50 parce que la Suisse, j'ai vécu 10 ans en France,
00:50:52 je suis devenu Français avec...
00:50:54 après 6-7 ans,
00:50:56 et la France,
00:50:58 la Suisse d'une certaine manière aussi,
00:51:00 mais la France, c'est quelque chose que j'ai été super reconnaissant aussi.
00:51:02 D'ailleurs, on a toute ma famille
00:51:04 à la double nationalité,
00:51:06 à part mon papa,
00:51:08 je ne sais pas pourquoi,
00:51:10 il ne veut pas lui donner.
00:51:12 Et donc, on est attaché,
00:51:14 mes soeurs, ma soeur vit ici,
00:51:16 l'autre étudie ici,
00:51:18 ils sont mariés,
00:51:20 la France est notre pays d'adoption,
00:51:22 mais
00:51:24 jamais ton pays d'adoption ne devient
00:51:26 - Ton pays, clairement.
00:51:28 - En tout cas, pour un parcours comme le mien,
00:51:30 après, ceux qui sont nés ici, ils ont grandi aussi,
00:51:32 je les comprends parfaitement, parce que des fois,
00:51:34 ceux-là, si tu les emmènes dans l'autre réalité,
00:51:36 ils vont se retrouver un petit peu...
00:51:38 - En décalé.
00:51:40 - En décalé.
00:51:42 Mais je ne les juge pas, au contraire.
00:51:44 Moi, c'était quelque chose qui était déjà...
00:51:46 - Et donc, il y a l'euro,
00:51:48 enfin, il y a ce truc incroyable, parce que, honnêtement,
00:51:50 sans faire un jour à l'Albanie,
00:51:52 Loric, voir l'Albanie
00:51:54 disputer l'euro 4-5 ans avant que ça se passe,
00:51:56 on n'y croit pas vraiment,
00:51:58 c'est quelque chose, en tant qu'observateur,
00:52:00 qui est surprenant, même si, c'est vrai que l'euro
00:52:02 s'est ouvert à 24 nations, et que là, ça devenait
00:52:04 peut-être une réalité un peu plus crédible pour votre nation,
00:52:06 qui fait partie, voilà, du...
00:52:08 Si je me trompe, tu me dis, mais entre
00:52:10 16 et 30, peut-être,
00:52:12 en termes de classement européen.
00:52:14 Donc, là, ça devenait une réalité crédible,
00:52:16 mais avant ça, on n'imaginait pas trop
00:52:18 l'Albanie faire 1 euro, et vous y arrivez,
00:52:20 vous êtes à l'euro, et il y a ce match incroyable
00:52:22 contre la France, et il se joue
00:52:24 au Vélodrome. Mais ce qui est
00:52:26 encore plus incroyable, je te laisse
00:52:28 dire les buteurs, si tu veux, mais...
00:52:30 Oui, la France l'emporte 2 à 0, avec des buts
00:52:32 en finale de partie, donc de Griezmann.
00:52:34 Oui, mais sur un centre de qui ?
00:52:36 De Rami. D'Adil Rami.
00:52:38 Et de Payet, sur une passe décisive
00:52:40 de Gignac. Voilà, donc Payet, Gignac,
00:52:42 Rami, le Vélodrome, ton
00:52:44 avant-dernier match, France-Albanie,
00:52:46 et là, 80ème
00:52:48 minute du match, vous êtes à 0-0.
00:52:50 Et moi qui ne joue pas le match.
00:52:52 Et toi qui ne joue pas le match. C'est frustrant, quand même.
00:52:54 Ah, c'est terrible. Oui, parce que nous, on se retrouve
00:52:56 dans un groupe...
00:52:58 Alors, l'Albanie, déjà,
00:53:00 l'édition d'avant, elle donnait un peu des
00:53:02 signaux qu'elle pouvait faire quelque chose.
00:53:04 C'est vrai. Et puis, même si ça s'est
00:53:06 allergique à 24, nous, on n'a
00:53:08 pas fini 3ème, on a fini 2ème du groupe.
00:53:10 Les deux premiers passent de toute façon.
00:53:12 Donc, on n'était même pas en barrage,
00:53:14 on est passé 2ème du groupe. C'est une grosse campagne
00:53:16 de qualif' d'ailleurs. Et...
00:53:18 Et on se retrouve, en fait, dans ce groupe-là.
00:53:20 Et... Moi, je me souviens
00:53:22 avoir eu Stéve...
00:53:24 Stéve qui me disait, avant le tirage au sort,
00:53:26 parce que nous, on les avait joués
00:53:28 pendant les qualifications.
00:53:30 La France était le 6ème
00:53:32 qui faisait les matchs amicaux contre tous les autres.
00:53:34 Et en fait,
00:53:36 on avait battu la France chez nous 1-0.
00:53:38 Et après, on fait match nul
00:53:40 contre la France à Rennes, en amicale encore,
00:53:42 un partout. Et donc, j'avais Stéve,
00:53:44 il me dit "chapeau 4, j'espère pas vous".
00:53:46 "J'espère pas vous".
00:53:48 Il dit ça...
00:53:50 En plus, on était une équipe super dure à jouer.
00:53:52 - C'est vrai. - Et donc...
00:53:54 Et on se retrouve après ce match-là,
00:53:56 et nous on se retrouve avec un match particulier, le 1er contre la Suisse.
00:53:58 La moitié de l'équipe
00:54:00 est albanaise.
00:54:02 Et puis, moi, je prends un carton
00:54:04 rouge, alors que pratiquement en équipe nationale,
00:54:06 j'en avais pris un
00:54:08 en plus
00:54:10 de 90 matchs.
00:54:12 Et je prends 2 cartons jaunes,
00:54:14 qui me fait manquer le match à Marseille.
00:54:16 Et où, contre la Suisse
00:54:18 à 10, on peut même
00:54:20 revenir à 1 à la fin.
00:54:22 Et on se retrouve
00:54:24 ce match à Marseille, où je suis le match
00:54:26 des tribunes. - Ça doit être la frustration
00:54:28 d'une vie, ça. - Et puis, 90e, je crois,
00:54:30 on se retrouve
00:54:32 à prendre ce but.
00:54:34 - Un centre d'Adil Rami.
00:54:36 - Ouais, un centre d'Adil Rami.
00:54:38 - Il n'a jamais fait de centre comme ça.
00:54:40 - C'est des choses du football.
00:54:42 Et puis, nous, après,
00:54:44 on avait fait des super performances,
00:54:46 et on se retrouve le dernier match,
00:54:48 à jouer le dernier match contre la Roumanie,
00:54:50 et puis on gagne à 0. Et là, c'était
00:54:52 extraordinaire pour nous.
00:54:54 - Après, il y a un truc. Vous gagnez à 0,
00:54:56 mais vous êtes, alors c'est compliqué, mais vous êtes dans le groupe A.
00:54:58 Ce qui fait que vous attendez, vous savez pas,
00:55:00 vous ne savez pas si c'est encore le dernier match de ta carrière.
00:55:02 - Ça, c'était un peu le plus dur, parce qu'en fait,
00:55:04 généralement... - Tu ne sais pas encore si tu as fini ta carrière
00:55:06 ou pas, à ce moment-là. - En fait,
00:55:08 ce qui était dur, c'est que moi, je savais déjà
00:55:10 la veille que ça pouvait être le dernier match.
00:55:12 Donc moi, je dis à mes gars, je dis
00:55:14 dans l'entraînement de la veille,
00:55:16 je lui dis, les gars,
00:55:18 je lui dis,
00:55:20 il y a
00:55:22 35 millions de raisons pour
00:55:24 gagner le match demain. La barre la plus importante,
00:55:26 c'est eux, leur famille et la nation.
00:55:28 Je lui dis, mais si la
00:55:30 dernière raison pour gagner le match,
00:55:32 ce serait si il y a possiblement...
00:55:34 Les garçons ne savaient pas
00:55:36 encore si j'allais continuer ou pas.
00:55:38 Et s'il y a un petit truc
00:55:40 en plus de faire en sorte que, possiblement,
00:55:42 ce ne soit pas mon dernier match,
00:55:44 ce serait top. Donc nous, on gagne.
00:55:46 Et avec trois points, on pouvait encore
00:55:48 espérer... Parce qu'en fait, il y avait
00:55:50 des autres équipes qui devaient gagner avec deux buts
00:55:52 de décart. Il y avait des équipes qui...
00:55:54 Et donc...
00:55:56 - En fait, on va expliquer. Il y a six groupes. Les quatre
00:55:58 meilleurs troisième sont qualifiés.
00:56:00 Mais vous êtes troisième dans le premier groupe.
00:56:02 - Exactement. Donc nous, on doit attendre.
00:56:04 Et c'est sûr, quand tu es dans le groupe A,
00:56:06 ce n'est pas le top. Parce qu'en fait, des fois,
00:56:08 il y a des... Par exemple,
00:56:10 il y avait un Portugal-Hongrie où ils jouent tranquillement.
00:56:14 Mais voilà. Donc on se retrouve
00:56:16 à la fin. On est éliminés. Mais on est éliminés
00:56:18 avec des super prestations.
00:56:20 Et une super image,
00:56:22 surtout parce qu'on a amené des
00:56:24 centaines de milliers d'Albanais. Moi, je me souviens
00:56:26 ici à Marseille, vous avez mis
00:56:28 tout le drapeau albain sur toute la plage du Prado.
00:56:30 Et vous avez fait un
00:56:32 super exemple parce que tous les gens ont eu
00:56:34 un super rapport sur nos supporters.
00:56:36 Donc voilà. Nous, on avait fini notre mission.
00:56:38 On était super contents.
00:56:40 - Tu peux nous expliquer
00:56:42 un petit peu... Enfin, qu'est-ce que tu ressens
00:56:44 quand tu penses à ton dernier match de ta carrière ?
00:56:46 Ton ressenti, tes émotions ?
00:56:48 Si tu t'en souviens
00:56:50 de ce dernier match ? - Si, si. C'était
00:56:52 à Lyon contre...
00:56:54 contre les Roumains.
00:56:56 Après, il y avait toujours ce truc-là. Parce que
00:56:58 je disais, je ne savais pas si ça allait être mon dernier. J'espérais pas.
00:57:00 - C'est assez... C'est rare. - Mais oui. - C'est rare quand même de jouer
00:57:02 son dernier match sans savoir que c'est son dernier match. - Exactement. Donc...
00:57:04 - Tu le sais après.
00:57:06 - J'espérais pas que c'était mon dernier.
00:57:08 Mais surtout, on avait le stade
00:57:10 où on avait beaucoup plus de supporters que les Roumains
00:57:12 ce jour-là.
00:57:14 Et... Rien.
00:57:16 J'étais tout simplement heureux. On avait gagné.
00:57:18 Les gens étaient heureux. On avait amené tous ces gens-là.
00:57:20 Je savais comment ils étaient chez nous.
00:57:22 Donc... Je dis la vérité.
00:57:24 Tout simplement, j'étais heureux. Après...
00:57:26 Je pensais pas que...
00:57:28 J'étais presque convaincu que ça allait pas être le dernier.
00:57:30 Parce que je me dis, les autres groupes...
00:57:32 Quelqu'un... Il y avait des...
00:57:34 Il y avait par exemple la...
00:57:36 La Turquie qui devait gagner
00:57:38 avec au moins deux buts d'écart contre la République.
00:57:40 Ils ont gagné avec deux buts d'écart.
00:57:42 Il y avait souvent... Ce qui est arrivé, c'est que les quatrièmes étaient
00:57:44 souvent avec deux points. - Exact. - Et donc...
00:57:46 J'étais presque convaincu qu'on allait
00:57:48 continuer à jouer. Et puis après, ça s'est pas fait.
00:57:50 - En tout cas, tu t'en souviens bien.
00:57:52 Est-ce que tu peux nous parler de ta reconversion ?
00:57:54 Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? Quels sont tes projets ?
00:57:56 - Alors, je fais pas mal...
00:57:58 Je fais pas mal...
00:58:00 Je fais pas mal de choses.
00:58:02 J'ai énormément de choses qui me permettent...
00:58:04 Premièrement,
00:58:06 qui est très important, c'est de dédier
00:58:08 le plus de temps possible à ses enfants.
00:58:10 Et pratiquement...
00:58:12 Je passe 20 jours
00:58:14 sur 30 à Rome,
00:58:16 avec ma famille, avec mes enfants.
00:58:18 Alors à Rome, je suis attaché
00:58:20 à la culture, à l'ambassade d'Albanie.
00:58:22 - D'accord. - Et en fait, une carrière
00:58:24 diplomatique que j'apprécie énormément.
00:58:26 En Albanie,
00:58:28 quand je suis après ma carrière,
00:58:30 j'ai mis en fait
00:58:32 les bases de ma fondation,
00:58:34 qui est une fondation
00:58:36 d'intérêts publics.
00:58:38 Je peux pas le dire de bienfaisance.
00:58:40 Mais d'intérêts publics
00:58:42 qui est pour promouvoir
00:58:44 le sport chez nous et la culture albanaise.
00:58:46 Et on a fait
00:58:48 des projets, surtout
00:58:50 chez les enfants, pour leur permettre
00:58:52 d'avoir accès au sport
00:58:54 dès l'âge de 3-4 ans,
00:58:56 c'est-à-dire dans les écoles maternelles.
00:58:58 Et puis on a
00:59:00 un premier programme qui a commencé
00:59:02 en 2017,
00:59:04 qui en fait consiste à leur construire
00:59:06 des terrains sportifs dans l'endroit
00:59:08 où ils ont la maternelle, et en fait, d'avoir un suivi
00:59:10 pour former les éducatrices,
00:59:12 pour faire des activités ludiques et sportives
00:59:14 tous les jours avec les enfants.
00:59:16 Et ça, c'est depuis 2017.
00:59:18 Et puis, il y a de projets de promouvoir la culture
00:59:20 albanaise, que ce soit chez nous ou
00:59:22 à l'étranger, je m'en occupe beaucoup sur Rome maintenant.
00:59:24 - C'est très bien, toujours très présent et attaché à cette culture,
00:59:26 à ce pays, à ses origines.
00:59:28 - Oui, mais ça c'est très important. Et puis après, dans le sport,
00:59:30 j'ai eu mes premiers diplômes
00:59:32 d'entraîneur,
00:59:34 j'ai eu les diplômes de directeur
00:59:36 aussi, mais ça c'est pour
00:59:38 une hypothétique expérience.
00:59:40 Entraîneur, c'est jamais quelque chose qui m'a...
00:59:42 - Sélectionneur ? - Non, même pas.
00:59:44 - Non ? - C'est quelque chose qui m'a
00:59:46 attiré, parce que je pense que je le vivrais...
00:59:48 Sélectionneur, encore moins, en tout cas pas de l'Albanie,
00:59:50 parce que je le vivrais...
00:59:52 Je le vivrais assez difficilement.
00:59:54 - D'accord.
00:59:56 - Dirigeant, c'est quelque chose qui pourrait se faire
00:59:58 dans le futur,
01:00:00 mais je suis resté dans
01:00:02 les médias, ça fait six saisons que
01:00:04 je fais la Ligue des Champions.
01:00:06 - Oui, on te voit trop sur Instagram.
01:00:08 - C'est ça, on s'en a juste aux semaines.
01:00:10 J'ai dit "oui, les consultants..."
01:00:12 - Depuis 2017,
01:00:14 je fais le consultant sur le studio avant
01:00:16 et après le match, et puis les finales.
01:00:18 Et c'est bien. - C'est bien d'avoir toujours un pied
01:00:20 dans ton milieu. - Oui, absolument.
01:00:22 - C'est une passion. - Après, nous, on s'en en est pas.
01:00:24 La passion, la passion, la passion...
01:00:26 Mais c'est un bon job, en fait.
01:00:28 Le métier, ça me plaît, c'est sympa, tu restes là-bas dedans.
01:00:30 - Bien sûr.
01:00:32 - L'ambiance est sympa, et puis
01:00:34 après la Ligue des Champions, il y a pire.
01:00:36 - Oui, il y a pire.
01:00:38 - Si t'étais consultant sur le championnat albanais, ça serait plus compliqué.
01:00:40 - Je le suis, hein.
01:00:42 - Tu l'es aussi ?
01:00:44 - Oui, je le suis, mais je...
01:00:46 - Ah, tu le suis ? - Je bosse pas dessus, mais je le regarde,
01:00:48 j'aime bien te dire un petit peu
01:00:50 ce qui se fait un petit peu chez nous.
01:00:52 - On va finir cette émission par une série de petites questions
01:00:54 courtes, donc des petites réponses
01:00:56 courtes. C'est parti.
01:00:58 Ton principal trait de caractère ?
01:01:00 - Mon principal trait de caractère ?
01:01:02 - Oui.
01:01:04 - Elle est chiante, cette question.
01:01:06 - Mais tu la mets à chaque fois, quand on la met.
01:01:08 - Mais je la mets à chaque fois !
01:01:10 - Respecter ses valeurs.
01:01:14 - Très bien. C'est un peu une devise, hein.
01:01:16 Ton principal défaut ?
01:01:18 - Ah...
01:01:20 - Principal défaut...
01:01:22 La tête dure ?
01:01:24 - Ouais, butée, quoi.
01:01:26 - Butée, c'est pas toujours plus bien. - Déterminée, butée.
01:01:28 - Moi, j'aurais dit les cartons jaunes.
01:01:30 - Non...
01:01:32 - T'es le recordman de cartons jaunes de l'histoire de l'OM.
01:01:34 - Autant... - On a vu ça.
01:01:36 - Tu en as pris 54 à l'OM.
01:01:38 Aucun joueur de l'histoire de l'OM n'en a pris autant.
01:01:40 - Je me prends pour exclusion !
01:01:42 - Il est déçu ! Il pensait que c'était plus.
01:01:44 - Mais pas beaucoup d'exclusions.
01:01:46 - C'est le record des cartons jaunes.
01:01:48 J'ai vu ça en préparant les missions.
01:01:50 - Il a glissé !
01:01:52 - C'est vrai que je jouais pas avec le frein.
01:01:54 D'ailleurs, aujourd'hui, comme sont les arbitres,
01:01:56 ça aurait été compliqué de pouvoir jouer de la même manière.
01:01:58 - Ouais, c'était plus libéré comme un mât à l'époque.
01:02:00 - Ouais, c'était plus libéré.
01:02:02 Pas comme à l'époque des années 80.
01:02:04 - T'aurais aimé, dans les années 80.
01:02:06 - Ah ouais, là !
01:02:08 - L'époque des minots, avec...
01:02:10 - Moser, Bolly, Dimecco...
01:02:12 - Je me serais éclaté !
01:02:14 - T'es tout éclaté, surtout !
01:02:16 - Pardon Marjorie.
01:02:18 - Non, mais on se régale !
01:02:20 Ton vrai pote, dans le milieu du ballon,
01:02:22 est-ce que t'en as un
01:02:24 avec qui t'as gardé vraiment ?
01:02:26 - J'en ai eu quelques-uns assez,
01:02:28 mais j'en ai un, ouais,
01:02:30 le gardien de l'équipe nationale.
01:02:32 Il a encore une activité qui s'appelle Berisha,
01:02:34 qui a été gardien de la Lazio, de la Talenta Bergam,
01:02:36 il est gardien à Thura, maintenant.
01:02:38 Et puis c'est quelqu'un que j'ai joué
01:02:40 quelques années en équipe nationale,
01:02:42 donc j'ai gardé un bon rapport avec lui.
01:02:44 - D'accord. Ton joueur préféré actuel ou passé ?
01:02:46 - En activité, encore ?
01:02:50 - Soit en activité, soit qui ne l'est plus.
01:02:52 - Passé, Zizou.
01:02:54 - Ah ! D'accord.
01:02:56 - Actuel.
01:02:58 - Et actuel ?
01:03:00 Ah, il y en a quelques-uns
01:03:02 qui sont...
01:03:04 - Il y a du lourd, aujourd'hui.
01:03:06 - Je pense que c'est difficile
01:03:08 de sortir, pour le moment,
01:03:10 des deux...
01:03:12 Parce qu'ils ont une telle histoire derrière eux
01:03:14 et qu'ils continuent à jouer,
01:03:16 c'est Messi et Ronaldo.
01:03:18 - Oui, oui. On ne peut pas ne pas les citer.
01:03:20 - C'est Messi et Ronaldo, on ne peut pas ne pas les citer.
01:03:22 Après, il y a des nouvelles générations qui arrivent.
01:03:24 - Tu as un petit coup de cœur ?
01:03:26 Un joueur que tu te dis "Ah, lui, je l'aime beaucoup, quand même".
01:03:28 Tu vois, même un truc...
01:03:32 Moi, par exemple, c'est Vinicius.
01:03:34 - Moi aussi.
01:03:36 - C'est mon délire.
01:03:38 - Tu as un petit joueur comme ça, un petit joueur frisson,
01:03:40 tu te dis "Tiens, je mets la télé pour voir ce joueur".
01:03:42 - Tu sais qu'il va se passer quelque chose avec ce joueur.
01:03:46 D'extraordinaire.
01:03:48 - Tu sais que c'est difficile de ne pas dire Benzema, aussi ?
01:03:50 - Oui, c'est vrai.
01:03:52 - Bien sûr.
01:03:54 - C'est l'évidence de le dire, là.
01:03:56 - Il est 87, il a 35-36 ans, cette année.
01:03:58 - C'est vrai.
01:04:00 - Ce qu'il a fait...
01:04:02 C'était juste dommage qu'il n'ait pas pu
01:04:04 continuer cette année, parce que je pense
01:04:06 qu'avec Karim...
01:04:08 Je pense qu'avec Karim...
01:04:10 Tu devrais être champion du monde.
01:04:12 - C'est un gros machin.
01:04:14 - Il n'a pas fini sa saison, j'ai l'impression.
01:04:16 - Ils sont bien le réel, encore, en ligne de champion.
01:04:18 - Ce qu'il a fait au dernier match, encore, c'est assez hallucinant.
01:04:20 Le meilleur entraîneur, celui avec lequel ça s'est le mieux passé ?
01:04:22 - Gretz.
01:04:24 - Et à l'inverse ?
01:04:26 On en a toujours un,
01:04:28 avec le recul.
01:04:30 - L'inverse...
01:04:32 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:34 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:36 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:38 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:40 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:42 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:44 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:46 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:48 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:50 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:52 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:54 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:56 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:04:58 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:05:00 - Il tacle un peu, l'horrible.
01:05:02 - Je vais faire l'Albanais de service.
01:05:04 - Je vais faire l'Albanais de service.
01:05:06 - Mère Thérésa.
01:05:08 - Voilà, très bien.
01:05:10 - Tes passions hors football ?
01:05:12 - L'archéologie.
01:05:14 - L'histoire.
01:05:16 - L'histoire, l'archéologie.
01:05:18 - Pourquoi ?
01:05:20 - Je ne sais pas, j'ai toujours été intéressé à l'histoire.
01:05:22 - C'est bien.
01:05:24 - C'est bien.
01:05:26 - C'est vrai qu'on fait ton histoire.
01:05:28 - Cette dernière question, par contre,
01:05:30 c'est une réponse courte.
01:05:32 - C'est la dernière.
01:05:34 - On va finir cette émission.
01:05:36 - C'est dur, franchement.
01:05:38 - C'est très dur pour moi de me dire que c'est fini.
01:05:40 - Vas-y, mangeons.
01:05:42 - Si tu as un seul moment
01:05:44 dans toute ta carrière
01:05:46 à nous raconter,
01:05:48 celui qui te donne vraiment des frissons,
01:05:50 une nostalgie de ouf,
01:05:52 tu as du mal à en parler à ta famille,
01:05:54 un moment que tu retiens,
01:05:56 qui te prend en les tripes,
01:05:58 qui t'a fait tout ton histoire ?
01:06:00 - Un seul, c'est sûr qu'il y en a eu pas mal,
01:06:02 mais je pense que le...
01:06:04 Le premier match en pro,
01:06:12 quand tu es sur le terrain,
01:06:14 le premier match en pro,
01:06:16 avec Paris, il était quelque chose de particulier
01:06:20 parce que, en fait,
01:06:22 tu as tout ton rêve
01:06:24 qui se concrétise,
01:06:26 et puis, un peu dans la même catégorie,
01:06:28 je dirais le premier match avec l'équipe nationale.
01:06:30 Parce que quand tu rêves
01:06:32 de mettre un maillot
01:06:34 et puis que tu l'as,
01:06:36 pour moi, je le mettrais au numéro un.
01:06:40 Après, le premier match en pro avec Paris,
01:06:42 et puis quand t'es gamin,
01:06:44 que tu supportes un club
01:06:46 comme moi, j'ai supporté l'OM,
01:06:48 c'est la première fois que j'ai mis le maillot de l'OM,
01:06:50 mais comme joueur, pas comme supporter.
01:06:52 - D'accord.
01:06:54 - Il ferait ça, nous.
01:06:56 - J'aimerais bien raconter mon premier match
01:06:58 avec le maillot de l'OM,
01:07:00 mais malheureusement, ça n'a pas été possible.
01:07:02 - Ton fils, peut-être ?
01:07:04 - Peut-être, peut-être.
01:07:06 Voilà.
01:07:08 - Merci.
01:07:10 - Merci, Brice.
01:07:12 - Merci beaucoup. - C'était un plaisir.
01:07:14 - Merci à toi. - Merci Marjorie.
01:07:16 - C'est plus qu'un plaisir, on n'a pas de mots.
01:07:18 C'est un honneur.
01:07:20 - Avec grand plaisir.
01:07:22 - Merci.
01:07:24 - Merci à Marjorie pour le match,
01:07:26 pour le match de Marseille,
01:07:28 et puis pour le club.
01:07:30 On espère qu'ils seront fiers.
01:07:32 Le club est d'assez bonne main.
01:07:34 - Avec pas mal.
01:07:36 - Continuant comme ça, ça devrait pouvoir le faire.
01:07:38 - Et puis que, à hypothèse cherchée,
01:07:40 cette fameuse Coupe de France,
01:07:42 qui vous a manqué à l'époque.
01:07:44 Merci beaucoup, Loric.
01:07:46 - C'était un plaisir.
01:07:48 - J'espère que cette émission vous aura plu.
01:07:50 Merci Marjorie pour un nouveau Salon des Légendes.
01:07:52 Bientôt sur le fossé.
01:07:54 Ciao, ciao.
01:07:56 [SILENCE]