Retrouvez « Le billet d'Alexandre Kominek » dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-d-alexandre-kominek
Category
😹
AmusantTranscription
00:00 Alexandre Cominec !
00:02 *Applaudissements*
00:04 Alexandre Cominec, avez-vous compris pourquoi Julia et Michel sont nos invités ?
00:08 Oui, j'ai bien compris, ma petite socialgérienne.
00:11 Je commence à comprendre pourquoi on reçoit les gens.
00:14 Je suis là depuis septembre quand même.
00:16 *Rires*
00:18 Et franchement, une émission juste avec nous, on n'est pas à l'abri que ce soit chiant.
00:22 *Rires*
00:23 En fait, le seul truc que je ne comprends pas ici, c'est ma présence.
00:26 La preuve, parce qu'aujourd'hui on vous reçoit pour parler de la sortie du film "Les petites victoires".
00:31 C'est l'histoire d'une mère d'un village qui était également institutrice et qui accueille dans sa classe un sexagénaire illettré.
00:37 Et ça se passe dans un bled paumé pour bien montrer...
00:40 C'est gentil pour eux !
00:41 Vos régions, la France, mais également la femme moderne qui endosse deux casquettes et l'inclusion d'un vieux déclassé.
00:49 *Bruit de souffle*
00:51 On ne serait pas encore une fois sur du cinéma de gauche.
00:53 *Rires*
00:55 C'est que ça ici, j'en peux plus.
00:57 On ne peut pas faire des films un peu caviar, champagne, cocaïne.
01:00 Franchement, vous l'aurez eu ma peau, depuis que je traîne à Radio France, j'ai tellement plus envie d'être de gauche.
01:05 C'est entre les films qu'on regarde, les looks des gens qui bossent ici, l'odeur dans l'ascenseur.
01:10 Mais je veux bien que vous soyez proche du peuple ici.
01:13 Mais franchement, de là à sentir la manif même en plein mois d'août.
01:17 T'as des journalistes ici, tu fermes les yeux, t'as l'impression de te faire interviewer par une merguez.
01:21 *Rires*
01:23 Franchement, moi c'est bon, c'est décidé, c'est décidé, je suis de droite.
01:27 Voilà, je vous le dis, j'en peux plus.
01:29 J'ai côtoyé les prolos toute ma vie, j'en ai marre d'arriver chez moi et d'entendre mon concierge.
01:33 "Alors Alex, t'as pas assez de banc de vacances ?"
01:35 "Non, non, on est parti à Koukou-Genge."
01:37 "Oh là là, mais je m'en bats les couilles de ta ville, Fernando."
01:40 "C'est pas une ville, c'est un petit village."
01:42 "Mais, sans blague, c'est pas la Start-Up Nation, Koukou-Genge !"
01:47 *Rires*
01:49 Ça y est, je vous le dis, je suis de droite.
01:51 Je veux des domestiques.
01:53 Et tu sais quoi ? Avec des amis riches, j'organiserais des combats de domestiques.
01:57 Je te jure, comme les combats de coqs, je tiendrais mon Philippin survolté, comme ça.
02:00 Et là, je le lâche.
02:02 Je vais devenir de droite parce que vraiment, ce monde me déprime, je te jure.
02:05 Et je vous jure que plus j'entends Hugo Clément, plus j'ai envie de faire du jet-ski sur des tortues.
02:08 Vraiment, c'est...
02:10 Après, je suis quand même pas un monstre.
02:12 L'écologie, ça me touche.
02:13 Mais version suisse.
02:15 Parce que voilà, je suis suisse.
02:16 En plus, en Suisse, il y a un parti qui s'appelle les Verts Libéraux.
02:19 Je sais pas si tu connais ça.
02:20 C'est bien ça, les Verts Libéraux.
02:21 Parce que je trouve ça parfait.
02:22 Quand j'entends Verts Libéraux, moi j'entends Porsche hybride.
02:24 Verts Libéraux, j'aime les balades en forêt, mais en cabriolet.
02:28 Un avocat qui vote Verts Libéraux, c'est le mec que tu retrouves au donjon avec des putes, mais blonds.
02:33 Elles sont refaites, mais de manière éthique, avec des prothèses recyclées.
02:37 Quand elles meurent, les putes, il y a un arbre qui pousse.
02:39 Mais revenons au film.
02:41 Si on dérange un peu.
02:44 J'ai compris, je suis surtout hyper content de rencontrer Julia Piaton et Michel Blanc.
02:49 Même si je ne m'attendais pas du tout à voir un film pareil.
02:51 Au début, on m'a dit "tu verras, c'est un vieux qui traîne dans des écoles".
02:54 Je me suis dit "génial".
02:55 Finalement, c'est plutôt Bon enfant.
02:58 D'ailleurs, votre film m'a donné envie de retourner à l'école.
03:00 Parce que franchement, c'était bien.
03:02 C'était tellement bien d'être enfant.
03:03 Même l'amour, quand j'y repense, c'était tellement mieux quand on est enfant.
03:06 C'est tellement plus joli, c'est tellement honnête, direct.
03:07 Un gamin de 8 ans, quand il aime une fille, il va vers elle et il lui dit "tu veux devenir mon amoureuse ?"
03:12 Aujourd'hui, si tu vois un adulte dire ça, il y a un éducateur spécialisé à côté de lui.
03:16 C'est pour ça que c'est important de garder son âme d'enfant, le plus longtemps possible.
03:21 Parce qu'enfant, on n'est ni de gauche ni de droite.
03:23 On est juste enfant.
03:24 Et c'est ça qui est beau.
03:25 Sauf si t'habites à Koukou-Ginich.
03:27 (Applaudissements)