• l’année dernière
Transcription
00:00 c'était l'occasion rêvée après la mini-jupe de Jules César
00:03 de me lancer dans un truc aussi sombre finalement.
00:05 J'y voyais l'opportunité de créer un personnage vraiment français
00:11 et fier de l'être pour la scène internationale.
00:13 On pourrait le résumer comme un espion, mais c'est un peu plus qu'un espion,
00:16 c'est vraiment un mercenaire, comme il en existe.
00:18 J'avais envie de le rendre un peu moins stéréotypé
00:21 que ce qu'on a l'habitude de voir, c'est un mec qui en prend plein la gueule,
00:24 qui se fait très mal parler par la femme qu'il aime.
00:26 Mais disons que c'est une vision de la masculinité que je trouvais intéressante.
00:31 Moi, je n'ai pas trop eu ce genre de rêve.
00:35 En tant qu'enfant, je ne me disais pas
00:36 est-ce que je vais jouer un espion, est-ce que je vais jouer un cow-boy ?
00:38 Mon rêve, c'était d'être acteur.
00:40 Et en fait, ce qui m'intéresse justement dans le tout de l'acteur,
00:41 c'est de pouvoir faire plein de personnages très, très différents
00:44 et de semer un peu le trouble dans la tête du spectateur.
00:46 Et au cours des films, en fait, des différents films qu'on tourne,
00:49 on ne sache plus très bien quoi penser de vous.
00:51 De toute façon, en règle générale, je ne m'inspire pas de fiction.
00:54 Je trouve que si les acteurs qui font de la fiction
00:57 commencent à s'inspirer de fiction, on n'en sort plus.
00:59 Ça devient une espèce de truc un peu insipide
01:02 où finalement, on n'a plus rien à voir avec la réalité.
01:04 Je crois qu'il n'y a pas de gentil, il n'y a pas de méchant.
01:07 Quand on regarde un petit peu de près, pratiquement dans n'importe quelle histoire,
01:10 vous regardez, finalement, il y a toujours des revanches à prendre.
01:14 On ne peut pas tout excuser, mais on peut tout comprendre.
01:16 Moi, mon boulot en tant qu'acteur, ce n'est pas de juger les personnages que je joue.
01:19 C'est d'arriver à les comprendre,
01:21 de comprendre la logique qui les anime pour pouvoir les interpréter.
01:24 C'est peut-être pour ça que je préfère jouer des méchants,
01:25 enfin, identifier comme méchants, parce que je trouve qu'ils sont plus réalistes.
01:28 Ils sont en proie à leurs doutes, ils ont des paradoxes,
01:32 ils ont du mal à les dépasser.
01:34 Et ça en fait des personnages que je trouve assez humains en règle générale.
01:37 J'ai l'impression que mon entraînement, il ne s'est jamais arrêté depuis une vingtaine d'années.
01:42 Après non plus, on ne fait pas des cascades de voitures, non, ce n'est pas moi.
01:45 Mais parce qu'on ne me voit pas.
01:46 À partir du moment où on me voit, en général, je me débrouille pour que ce soit moi.
01:49 Là, par contre, c'est vrai que tout ce qui est combat, tout ça,
01:51 j'ai vraiment mis les mains dedans parce que justement, au début,
01:54 on était parti pour faire quelque chose de beaucoup plus chorégraphié,
01:56 beaucoup plus cinématographique.
01:58 Et en fait, j'ai systématiquement tout coupé et réduit les mouvements au minimum
02:02 parce qu'en fait, c'est ce qui est le plus proche de la réalité.
02:05 Pour avoir discuté justement avec les personnes qui font ce genre de choses,
02:08 en fait, il n'y a pas de frime, il n'y a pas de baston.
02:10 Il y a de l'efficacité, de la discrétion, un minimum de mouvements.
02:14 J'ai toujours eu envie de travailler avec Epic Green.
02:19 J'avais d'ailleurs déjà essayé de la voir avec moi sur des films,
02:23 mais ça ne s'était jamais fait.
02:24 Je trouve que c'est une actrice qui est assez fascinante,
02:25 qui, malgré l'époque, malgré les réseaux sociaux et tout ça,
02:28 arrive à garder une certaine forme de mystère, d'élégance d'un autre temps.
02:33 Je la vois comme une actrice très instinctive.
02:35 Je l'ai toujours vue comme une beauté particulière,
02:39 vraiment dans le meilleur sens du terme.
02:40 Peut-être bizarrement, dans cette particularité, je me vois un peu.
02:43 Je fais moins d'efforts qu'avant,
02:46 mais je pourrais vous dire que finalement, de s'amuser,
02:49 c'est une des choses les plus importantes pour un acteur.
02:52 Même pour jouer des choses très tristes ou des choses dramatiques
02:55 ou des choses dures, si on n'y prend pas de plaisir,
02:58 j'ai envie de vous dire, ça se voit très, très vite à l'écran.
03:00 Donc, il faut y avoir une certaine jouissance à interpréter ce qu'on est en train de jouer.
03:03 Sinon, on s'ennuie et quand on s'ennuie, en général, le public aussi.
03:08 Tu me sens trop.
03:10 Je connais ces gars plus que vous.
03:12 Ils vont nous tuer.
03:15 [Musique]
03:20 Merci.
03:21 Merci à tous !

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