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Mourad Battikh, l'avocat de la famille des blessés dans l'accident avec Pierre Palmade, était l'invité ce dimanche de BFMTV.

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00:00 Bonsoir Maître Mourad Batic. Merci également d'être avec nous ce soir.
00:03 Vous êtes l'avocat des victimes blessées dans cet accident provoqué il y a maintenant plus de deux semaines par Pierre Palmade.
00:09 Dominique Rizet est là avec moi au plateau, notre consultant de police justice.
00:12 Merci Dominique d'être là pour vous interroger ce soir.
00:15 On parlera évidemment dans un instant de l'état de santé de vos clients.
00:18 Mais juste avant, quelle est votre réaction ce soir à l'hospitalisation de Pierre Palmade après cette AVC ?
00:24 On n'a pas de réaction particulière. On prend acte qu'effectivement il a été hospitalisé sur son état de santé.
00:31 On est évidemment attentif de ce que ça impliquera dans la procédure mais on n'a pas de commentaire particulier sur cet élément.
00:39 Qu'est-ce que ça peut impliquer dans la procédure ? Un ralentissement de la procédure ?
00:42 Non, ça n'impliquera pas un ralentissement de la procédure.
00:45 Simplement peut-être qu'effectivement le magistrat instructeur verra dans quelles conditions il pourra interroger le prévenu, la mise en cause aujourd'hui.
00:56 Évidemment si son état de santé ne permet pas d'être interrogé dans des délais brefs, sur ce point-là les délais seront un peu rallongés.
01:03 Est-ce que vous savez quelle réaction ont eu vos clients quand ils ont appris ce dernier élément dans cette affaire ?
01:10 Pour l'instant mes clients sont plutôt concentrés sur leur état de santé à eux et sur l'état de santé des membres de leur famille.
01:17 Vous savez que dans ce dossier il y a deux familles, la famille de la passagère et la famille du conducteur.
01:22 Pour l'instant ils sont concentrés sur leur état de santé. Je n'ai pas eu de discussion avec eux sur l'état de santé du mis en cause.
01:27 Dominique, il y a une crainte qui est ralentissement d'une certaine manière ou qui est un certain nombre de délais qui sont mis parce que Pierre Pallois de fait ne peut pas être interrogé aujourd'hui ?
01:37 Je ne pense pas parce qu'il y a une enquête en accidentologie avec des experts qui sont désignés déjà par le juge, j'imagine, qui ont déjà le dossier d'accident.
01:46 Les gendarmes font leur travail. On va en savoir plus sur, peut-être grâce à l'accidentologie, les circonstances de l'accident.
01:53 On sait qu'il y a un passager, Pierre Pallois ne se souvient plus de rien, il y a un passager qui dormait et l'autre qui dit "il n'y a pas eu de chahut dans la voiture".
02:00 Voilà ce qu'on a comme déclaration. Ça c'est pour l'aspect accident. On n'a pas besoin pour l'instant d'entendre Pierre Palmad et ça peut attendre, comme vient de le dire Maître Batik.
02:09 Ensuite, il y a la deuxième enquête pour l'infraction de la législation sur les stupéfiants. La première, c'était la police sur l'accident. C'est la gendarmerie sur les stupéfiants qui fait son travail,
02:19 qui est allée sur place au domicile de Pierre Palmad, qui a perquisitionné. Des choses ont été récupérées.
02:25 On se souvient que la femme de ménage de Pierre Palmad a remis les choses en place au même endroit, un peu d'ordre dans la maison, mais qu'elle a tout laissé dans un sac.
02:32 Donc les gendarmes ont des éléments pour travailler et ensuite viendra l'heure d'entendre Pierre Palmad. Ça sera utile forcément, mais ça peut attendre.
02:41 Je rappelle que dans cet accident, mon règne Batik, il y a deux semaines, une jeune femme enceinte de 26 ans a perdu son bébé.
02:46 Un petit garçon de 6 ans a été grièvement blessé, notamment la mâchoire et son père lui a été très gravement touché. Je commence par lui, le père. Comment est-ce qu'il va aujourd'hui ?
02:54 Il va toujours très mal. Son état s'est très peu amélioré. Il est toujours fracturé, brisé, broyé dans tout son corps.
03:02 Donc physiquement, il va très mal et je ne peux même pas vous dire psychologiquement dans quel état il est, puisqu'on n'en est même pas encore à cette étape.
03:09 On en est encore à l'étape physique, physiologique, au rétablissement des organes, des os, du corps. Donc pour l'instant, ils vont tous très mal.
03:19 Il est toujours dans le coma aujourd'hui ?
03:21 Il est vraisemblablement sorti du coma artificiel, mais il ne peut toujours pas bouger, il ne peut pas parler, il ne peut pas communiquer. Donc il est dans un piteux état de santé.
03:32 Son fils, qui a 6 ans, je le disais, touché à la mâchoire notamment. Lui, comment est-ce qu'il va aujourd'hui ?
03:38 Oui, alors touché à la mâchoire notamment, pas que. Évidemment, c'est un accident de voiture terrible. Je crois qu'on a tous en tête les images, les photographies du véhicule broyé,
03:48 dont on a l'impression qu'il a subi un crash test. Donc évidemment que ça n'est pas limité à la mâchoire de cet enfant. Et de la même manière, il ne peut pas se nourrir.
03:58 Il a aujourd'hui une sonde pour se nourrir et il est dans un état très compliqué encore aujourd'hui.
04:06 La famille disait qu'il aurait du mal à manger normalement, à reparler normalement.
04:12 Ça va être un très très très long processus aujourd'hui, un très long processus de reconstruction d'un point de vue physique d'abord, parce qu'effectivement,
04:22 ouvrir la mâchoire, manger, ça va être ça d'abord, et je le dis de manière très prosaïque, mais ça va être un très long processus.
04:29 Et puis évidemment, derrière, il va y avoir toute la reconstruction psychologique pour cet enfant qui est déscolarisé en attendant,
04:35 parce que c'est un enfant qui était au CP, qui avait une vie tout à fait normale avec des copains, des copines.
04:42 Et pour l'instant, évidemment, il va être éloigné des bancs de l'école, il va être éloigné de sa vie.
04:47 Et donc tout ça va être aussi très important, parce qu'on pense toujours à l'aspect physique.
04:51 Et dans ce drame, évidemment que l'aspect physique a une importance toute particulière, mais l'aspect psychologique va être aussi important.
04:57 - François, on se souvient, maître, que la jeune femme qui a perdu son enfant a pu sortir la première de l'hôpital.
05:02 Comment est-ce qu'elle va aujourd'hui psychologiquement ?
05:05 - Alors, je ne vais pas beaucoup parler de cette femme, parce qu'encore une fois, elle souhaite toujours l'anonymat
05:11 et elle veut le moins être possible dans la lumière, et c'est quelque chose qui est très important pour elle.
05:17 Mais si je peux dire quelque chose d'elle, c'est justement le fait qu'elle souhaite aller de l'avant, elle souhaite se reconstruire.
05:23 Elle sait que ça va être un parcours de pénitence, elle sait que ça va être extrêmement compliqué pour elle.
05:28 Et justement, sa volonté, cette volonté de ne pas être mise en avant, si vous voulez, psychologiquement,
05:34 elle a un sens dans la mesure où elle veut pouvoir se reconstruire.
05:38 Elle sait que ça va être difficile, quasi impossible, mais le fait qu'il y ait une lumière sur elle fait que ça rendra la mission presque impossible.
05:46 - Maître, à propos de l'enfant, parce qu'il a un fracas de la face peut-être, il est très abîmé, vous l'avez dit.
05:53 Certaines personnes parlent du fait ou évoquent le fait qu'il n'ait pas été attaché dans la voiture.
05:58 Est-ce que vous avez cet élément ? Est-ce que vous le savez ?
06:00 - Alors moi, ce que je sais, les éléments que j'ai pu avoir, sans violer évidemment le secret de l'instruction auquel on est soumis,
06:08 mais c'est que, évidemment, l'enfant était attaché et il était même bien attaché.
06:13 Il n'y avait aucune difficulté à ce niveau-là, que ce soit la passagère ou le papa,
06:18 qui avait bien vérifié la possibilité pour l'enfant d'être attaché et pas seulement attaché,
06:24 parce que vous savez, quand on est enfant, on est attaché, mais il faut être bien attaché.
06:27 Donc l'enfant était bien attaché.
06:29 - Dans les mots de la famille ces derniers jours, on a senti de l'incompréhension, on a senti de la colère même,
06:33 face au placement en résidence surveillée dans un service d'adictologie, je le rappelle, sous brasse électronique de Pierre Palmade,
06:39 et non pas en détention provisoire.
06:41 Qu'attend la famille de la décision qui sera rendue demain, 11h30, par la cour d'appel de Paris ?
06:49 - Alors c'est évidemment, et c'est important de l'expliquer et de prendre quelques secondes pour l'expliquer,
06:53 c'est la chambre de l'instruction, donc c'est la cour d'appel qui va décider si effectivement il y a un placement en détention provisoire
06:59 ou s'il y a une confirmation du brasse électronique.
07:02 C'est un appel qui a été interjeté par le parquet, par le ministre public.
07:07 - Ça ne vient pas de vous ?
07:08 - Ça ne vient pas de nous.
07:09 Mais évidemment, ce que la famille attend, il y a évidemment une volonté de comprendre ce qui s'est passé.
07:16 Aujourd'hui, la principale volonté de la famille, c'est la manifestation de la vérité,
07:20 à laquelle évidemment on va participer s'il le faut par des demandes d'actes,
07:25 par voir dans quelle mesure nous aussi on peut participer à cela du côté des partis civils.
07:31 Mais aujourd'hui, la principale attente de la famille, c'est la manifestation de la vérité.
07:36 Ils ont besoin de répondre aux questions, de comprendre ce qui s'est passé concernant la détention provisoire.
07:41 C'est évidemment quelque chose qui incombe au ministère public et aujourd'hui à la chambre de l'instruction.
07:45 - Oui, eux sont plus attachés au fond du dossier qu'à ce qui peut se passer demain.
07:48 - Exactement.
07:49 De toute façon, aujourd'hui, ce qu'ils veulent, c'est pouvoir se reconstruire.
07:52 On va évidemment entamer tout le processus qui est lié à la réparation.
07:58 Ça va être là encore un très long processus, mais qui va être nécessaire
08:02 puisque évidemment certains de ces passagers de ce véhicule vont ressortir handicapés à plus ou moins long terme,
08:10 voire de façon très durable.
08:12 Et donc évidemment, il va falloir aménager des espaces, aménager tout un tas de choses
08:17 pour que leur vie pratique ne devienne pas un enfer.
08:20 - Vous avez dû expliquer, comme beaucoup de vos confrères l'ont fait ces derniers jours sur les plateaux,
08:25 vous avez dû expliquer à la famille que la règle dans ce domaine-là,
08:29 ce n'était pas la détention provisoire, que la détention provisoire, c'était même l'exception dans ces cas-là ?
08:34 - Oui, on a expliqué.
08:36 J'ai effectivement, et c'est le rôle de l'avocat, d'être un avocat, d'être un conseil, d'être un pédagogue,
08:41 d'être quelqu'un qui traduit aussi le discours juridique,
08:45 qui parfois est loin du quotidien des Français, des citoyens.
08:49 Donc effectivement, il a fallu expliquer que cette décision,
08:52 elle est prise sur des critères très précis de l'article 144 du Code de procédure pénale
08:57 et qu'aujourd'hui, on peut avoir une lecture différente du premier juge des libertés de la détention
09:04 qui a décidé du placement sous surveillance électronique.
09:07 Mais l'idée, c'est d'expliquer qu'à la fois le juge d'instruction, à la fois le procureur de la République
09:13 ont eu une lecture des critères de l'article 144 en demandant le placement en détention provisoire du mis en cause
09:19 et que le juge des libertés, lui, a eu une lecture différente
09:22 et qu'aujourd'hui, c'est la Cour d'appel qui va trancher entre ces deux lectures.
09:26 Maître, déjà, c'est compliqué pour nous, pour les Français, c'est quand même très technique.
09:31 Eux sont d'origine kurde, sont des réfugiés kurdes qui travaillent en France, qui ont leur papier.
09:37 Comment est-ce que culturellement, ils sont différents dans leur façon d'appréhender ce qui leur arrive.
09:44 Comment est-ce qu'ils réagissent ? Ça va être compliqué de leur expliquer, voilà, c'est du droit français, ça marche comme ça.
09:50 Comment est-ce qu'ils réagissent quand vous leur expliquez ça ?
09:53 Alors, ce sont des gens qui sont parfaitement intégrés. Ce sont des gens qui respectent parfaitement les lois de la République.
09:58 Donc, ils les comprennent sans aucune difficulté.
10:02 Et non seulement ils les comprennent, mais ils les respectent. Ils sont dans un État où, effectivement, il y a des exceptions.
10:07 Il y a une règle qui est posée sur le principe de la détention provisoire.
10:11 Une fois que je leur ai expliqué la façon dont ça fonctionne, une fois que je leur ai expliqué que là, on est dans le cadre de l'enquête,
10:17 mais que le cadre de l'enquête n'est pas l'incarcération définitive, on est dans, dans tous les cas, une incarceration qui serait provisoire,
10:24 on appelle ça la détention provisoire, et bien, une fois qu'on leur a expliqué, ils ont très bien compris.
10:29 Et ils sont aujourd'hui, et c'est pour ça que je le disais à M. Switek, ils sont aujourd'hui concentrés sur la manifestation de la vérité.
10:35 Ils ont des questions et ils aimeraient obtenir des réponses.
10:38 Les victimes, la famille, est-ce qu'ils ont porté plainte dans cette affaire ? Est-ce que ça a un quelconque intérêt, là, de porter plainte ?
10:44 Alors non, il n'y a pas besoin de porter plainte, puisque le ministère public s'est déjà saisi du dossier.
10:49 Donc il y a un juge d'instruction qui a été saisi, et ce juge d'instruction va les auditionner tour à tour,
10:57 et donc ils seront évidemment aussi tour à tour constitués, partie civile, et donc ils auront voix au chapitre, ils feront partie de la procédure.
11:05 Dominique le disait, on a une affaire hors normes en France, ici, avec cette affaire-là, hors normes, avec une attention médiatique hors normes.
11:11 Est-ce que eux vivent ça, vivent cette situation-là et la position dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui ?
11:15 Alors ils la vivent douloureusement parce que c'est pas quelque chose qu'ils ont cherché, ils le subissent de plein fouet.
11:22 Ils ont évidemment subi d'abord l'accident, mais ils ont en plus subi le fait d'être sous les projecteurs,
11:29 d'avoir des caméras qui attendent à la sortie de l'hôpital continuellement, d'avoir les chaînes de télévision, les journaux, etc., qui les sollicitent continuellement.
11:39 Donc si vous voulez, ça faisait beaucoup d'informations à traiter en peu de temps, l'information de deux familles qui sont dans un état critique,
11:48 et en même temps, cette actualité qui ne s'arrête pas, qui ne s'estompe pas, et à laquelle, un, ils ne souhaitent pas forcément participer,
11:56 et deux, à laquelle ils n'ont jamais été préparés.
12:01 Maître, on va parler d'argent, un jour on va parler d'argent, qui va les indemniser, comment ça va se passer, dans quel ordre, ça va commencer quand ?
12:08 Alors, c'est un long processus, c'est un très très long processus, ça se fait pas tout de suite, il va falloir attendre qu'ils sortent de l'hôpital,
12:17 ils vont passer devant un médecin expert qui va les expertiser, comme son nom le dit et l'indique, il va expertiser les blessures une fois qu'elles seront consolidées.
12:27 Et en fait, il va mettre des notes en fonction de la douleur, en fonction du préjudice durable que les uns et les autres auront vécu,
12:36 et en fonction de ces critères et du rapport du médecin expert, on va pouvoir obtenir une indemnisation qui se fera évidemment sur l'assurance du véhicule.
12:46 Qui va payer ?
12:47 C'est l'assurance du véhicule du conducteur de la partie adverse.
12:50 Et s'il a consommé de la drogue, il n'y a plus d'assurance, ça ne marche plus ?
12:53 Alors si, vraisemblablement, ça fonctionne toujours, il n'y a pas de difficultés, en tout cas l'assurance va rembourser ce qui devrait être payé,
13:01 et ensuite ce sera charge à l'assurance de se retourner vers qui de droit ?
13:05 Pas de fonds de garantie, pas de commission d'indemnisation des victimes ?
13:08 Alors il peut y avoir si l'assurance n'indemnise pas directement, ce qui n'est pas le cas pour l'instant.
13:17 Mais il a été écrit par certains médias, au tout début de l'affaire, que la voiture de Pierre Pallon n'était pas assurée.
13:25 Est-ce que ça c'est un élément que vous avez ?
13:28 Alors ça moi je n'en ai pas de connaissance aujourd'hui, mais on verra dans l'instruction, de toute façon tout ça c'est couvert par le secret de l'instruction aujourd'hui.
13:35 Ce sont des éléments qui seront traités en temps utile.
13:39 On parlait d'affaires hors normes, avec depuis 15 jours maintenant des rebondissements systématiques, des soupçons, notamment des soupçons de pédopornographie,
13:47 qui se sont ajoutés avec une mise en examen, on va en parler dans un instant avec Dominique Rizet et avec nos invités.
13:52 Comment est-ce que la famille voit arriver ces informations-là au fur et à mesure et découvre des choses encore une fois chaque jour quasiment sur cette affaire ?
14:01 Ça si vous voulez c'est une affaire qui ne nous concerne pas directement, donc ça ça concerne la partie adverse.
14:07 Mais nous dans le cas d'espèce, ça n'impacte pas, ça ne fragilise pas et ça ne rajoute rien à l'instruction.
14:17 Ce sont vraiment deux affaires qui sont distinctes et la concentration de la famille aujourd'hui elle est sur le dossier qui nous concerne.
14:24 Merci beaucoup, merci Maître d'avoir été avec nous, Mourad Batik d'avoir été en direct avec nous ce soir sur BFM TV.

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