L’avocat, Jérémy Kalfon, revient sur le lycéen mis en examen pour assassinat : «L’objectif c’est de démontrer la culpabilité de la personne».
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00:00 D'abord, il n'est pas meurtrier présumé puisqu'il est présumé innocent.
00:03 Il est mis en examen.
00:04 Il est mis en examen pour assassinat.
00:05 Je sais que les journalistes disent beaucoup "meurtrier présumé",
00:08 mais je suis juriste et je ne peux pas m'empêcher, je suis désolé,
00:11 de dire que je ne peux pas dire "meurtrier présumé".
00:13 C'est relativement insupportable, je suis désolé.
00:15 Vous le direz.
00:16 Il vient de le dire, mais bon.
00:17 En revanche, vous l'argumenterez.
00:21 Attendez, il vous interpelle sur quelque chose.
00:24 La magistrate Béatrice Brugère dit une phrase qui est exceptionnelle,
00:27 c'est "à force de faire du droit, on en oublie de la justice".
00:30 Quand vous avez quelqu'un qui a reconnu avoir assassiné son professeur
00:32 et que vous dites qu'il est présumé innocent,
00:34 les gens ne peuvent pas comprendre.
00:35 Mais vous savez, moi, le problème,
00:37 ce n'est pas est-ce que les gens vont comprendre ou pas,
00:39 c'est qu'on part d'un principe.
00:41 On part d'un principe universel qui est de dire
00:43 "voilà, l'objectif, c'est de démontrer la culpabilité de la personne".
00:49 Quand Patrick Dills fait ses aveux dans le double meurtre de Montigny-les-Messes,
00:55 à un moment donné, ça n'avait pas de sens.
01:00 C'est une question, on est sur une question de principe.
01:06 C'est juste des principes et ces principes, moi, j'y suis attaché.
01:11 [Musique]
01:15 [SILENCE]