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00:00 -Allez, venez !
00:01 ...
00:15 -T'es installé dans le quartier, là-bas, fils de chien !
00:19 ...
00:21 -Et dans les Landes, il y avait plus de 800 agriculteurs
00:23 qui ont manifesté dans les rues de Mont-de-Marsan.
00:27 ...
00:42 -Président et secrétaire général,
00:45 David et Frédéric du syndicat, à l'origine de l'appel national
00:48 à la mobilisation de ce mardi, la FDSEA,
00:50 vous étiez sur place à Nîmes lors de la manifestation.
00:53 Toujours les mêmes revendications ?
00:55 Est-ce que ça bouge pas ?
00:56 -Non, c'est malheureusement toujours les mêmes revendications.
00:59 Je sais pas si on aura le temps de tout développer,
01:02 parce qu'il faudrait une émission complète.
01:04 -On pense à en faire une. -C'est un travail du défi.
01:07 -On pense à en faire une. -Je vous le dis.
01:09 -On y pense de plus en plus.
01:11 Beaucoup de collègues nous l'ont demandé.
01:13 On pense de plus en plus à la faire.
01:15 Je pense que ça va arriver.
01:16 Aujourd'hui, pour résumer, pour tous les Français qui nous regardent,
01:20 ça fait des années que je vois des agriculteurs
01:23 qui viennent dans mes émissions.
01:25 J'ai l'impression que ça fait des années.
01:27 Les premiers que j'ai reçus, ça devait être il y a 5-6 ans.
01:30 J'ai l'impression que ça bouge toujours pas.
01:33 -C'est le cas aussi. -C'est ça.
01:34 -Je crois que c'est pour ça qu'on arrive à des exaspérations comme ça.
01:38 Je crois qu'il y a un vrai mal-être du monde agricole.
01:41 Malheureusement, on vient de subir une série de crises climatiques,
01:45 le gel, la sécheresse.
01:47 Je parle pas des autres crises qu'on a subies aussi.
01:50 -Vous avez non seulement les crises climatiques,
01:53 mais les crises qu'on a tous.
01:55 -Les crises économiques. -Exactement.
01:57 Le Covid, vous l'avez subi aussi.
01:59 -On a pas pu s'arrêter le Covid. -Tout à fait.
02:02 -On a dû continuer à aller travailler.
02:04 On prend des injustices.
02:06 On a pris des taxes Trump en viticulture.
02:09 C'était pas de notre ressort.
02:11 Et le veigne, comme on dit, on est stigmatisés.
02:16 Et ça doit être dans le patrimoine,
02:18 parce qu'il peut pas y avoir de gastronomie sans veigne.
02:21 -Les viticulteurs, les agriculteurs,
02:24 les... Je vais vous dire, tous les métiers.
02:26 -Les éleveurs. -Les éleveurs.
02:28 Aujourd'hui, c'est devenu impossible.
02:30 On voit des gars, je le redis, qui travaillent 15h par jour
02:34 et qui arrivent même pas à dégager 1 000 euros par mois.
02:37 -C'est le 2e taux de suicide le plus important.
02:40 -C'est le taux de suicide le plus important.
02:42 Comment tu veux qu'un agriculteur dise à ses enfants
02:45 "Tu vas faire agriculteur comme moi ?"
02:47 On va se retrouver dans quelques années,
02:50 t'auras plus un agriculteur. -Moins de 50 % en 10 ans.
02:53 -Mais parce que c'est vrai que...
02:55 Et tous les jours qui passent,
02:57 c'est des agriculteurs qui en ont ras-le-bol
03:00 et qui ferment, qui arrêtent le métier.
03:03 Y a aucun agriculteur qui dit à son fils
03:05 "Tu vas reprendre la ferme ou l'exploitation"
03:08 parce que les enfants se disent
03:10 "J'ai pas envie de l'avoir à la même vie que papa"
03:13 parce que je vois comme c'est compliqué.
03:15 Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
03:17 non seulement c'est un métier qui faisait rêver avant,
03:21 on avait envie d'être agriculteur,
03:23 ils étaient respectés,
03:24 c'est les premiers maillons de la chaîne.
03:27 Et derrière, on voit qu'aujourd'hui,
03:29 si on n'a plus le premier maillon de la chaîne,
03:32 c'est nous qui allons tous en pâtir.
03:34 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je le vois,
03:37 ça bouge pas du tout.
03:38 -On a un souci, parce qu'en plus, derrière,
03:41 c'est plus de produits importés,
03:43 avec des méthodes qui sont décriées en France.
03:46 -Pas de problème.
03:47 Sur les agriculteurs, c'est vrai que...
03:49 Vous n'êtes pas tous les mêmes,
03:51 vous ne travaillez pas tous avec les mêmes armes.
03:54 Aujourd'hui, les agriculteurs français
03:57 ne peuvent pas travailler avec les mêmes armes
04:00 que les agriculteurs allemands ou d'autres pays.
04:03 Donc forcément, quand il y a un déséquilibre,
04:06 comment vous voulez faire pour être compétitif ?
04:09 -On a plein d'exemples.
04:10 On a l'exemple de la pêche.
04:12 L'Espagne est arrivée dans l'Union européenne,
04:15 elle a écroulé le marché de la pêche.
04:18 Aujourd'hui, on en produit 200 000 tonnes.
04:21 La Pologne est en train d'écraser les producteurs français.
04:24 On a fait une Europe, mais pas sociale.
04:27 Il y a des différences de coûts d'un pays à l'autre.
04:30 En Pologne, ils travaillent à 3 euros de l'heure.
04:34 Ici, c'est le SMIC.
04:35 Pas que les gens soient riches, évidemment.
04:38 Mais ça fait des distorsions de concurrence.
04:41 Suite à la guerre en Ukraine,
04:43 toutes les pommes de la Pologne sont revenues sur l'Europe
04:46 et on a un vrai problème.
04:48 On a eu ces problèmes dans une grande partie de l'agriculture.
04:52 Si demain, on continue,
04:54 c'est encore plus de produits d'importation
04:57 avec des choses qui sont décriées en France.
05:00 J'insiste bien.
05:01 -Des pesticides.
05:03 -Toutes les choses qui sont interdites depuis 10 ans en France.
05:07 -Le problème, c'est qu'on ne peut pas...
05:10 Dans les autres pays, ils font ce qu'ils veulent.
05:13 Comment tu veux te battre contre les autres ?
05:16 -C'est impossible.
05:18 -Tant qu'on ne va pas aligner les salaires, on ira à la mort.
05:21 -Les agriculteurs ont manifesté hier,
05:24 mais ça fait des mois qu'ils manifestent.
05:27 Il faut qu'on agisse.
05:29 Il faut que ça aille un peu plus vite.
05:32 Parce que, je vous dis, il y a une urgence.
05:35 C'est tous les jours qu'un drame se joue pour les agriculteurs.
05:39 C'est nous, c'est vous, c'est nous qui allons un moment
05:43 ressentir au jour le jour.
05:45 Quand on est agriculteur, qu'on travaille 16h par jour,
05:49 et que je vous dis qu'à la fin du mois,
05:52 j'ai vu des agriculteurs qui me disent qu'il ne me reste rien.
05:56 Je travaille 16h par jour, il me reste zéro à la fin.
06:00 Parce qu'à un moment, on veut faire plaisir à tout le monde.
06:04 L'écologie, c'est important.
06:06 Mais il faut se battre avec les mêmes armes que les autres.
06:10 C'est comme si vous jouiez au foot à 18 contre 11.
06:14 Vous jouiez pas avec les mêmes armes.
06:17 Aujourd'hui, vous voulez tout respecter.
06:20 On est les bons élèves.
06:22 Et au bout du bout, c'est nous qui nous faisons enfler.
06:26 - Et les grandes marques qui se tirent la boue.
06:30 - David et Frédéric, je voudrais que vous expliquiez
06:33 à nos téléspectateurs, parce qu'il y a une vraie urgence.
06:38 - On a fait, je pense, depuis 20 ans, 30 ans,
06:41 tout ce qu'il fallait faire.
06:44 On a refait notre vignoble.
06:46 On est dans toutes les démarches environnementales,
06:50 que ce soit HVE ou...
06:51 On est dans un département
06:54 où le bio s'est énormément développé.
06:57 Et en face de nous, on a l'Etat et compagnie.
07:00 Au lieu d'essayer de nous aider, de nous soutenir...
07:04 - C'est les mesures environnementales
07:07 qui sont les plus importantes dans le pétrin ?
07:11 - Il y a les mesures environnementales
07:14 et les folies de l'administration.
07:17 Il y a eu une grande sécheresse l'année passée.
07:20 L'Etat s'est rendu compte que,
07:23 puisque les calamités agricoles nous couvrent,
07:26 ça allait coûter cher,
07:29 et a changé trois fois les modes de calcul pour la sécheresse.
07:33 - C'est des agriculteurs qui n'auront pas d'indemnité,
07:37 puisque l'assurance, c'est l'assurance d'Etat.
07:41 - C'est dramatique.
07:43 - L'Etat pense qu'il a fait une économie,
07:46 mais c'est une erreur.
07:48 C'est des gens qui arrêteront, qui déposeront le bilan.
07:52 C'est des drames humains.
07:55 On a une administration ubuesque.
07:57 - Qu'est-ce que vous disent les agriculteurs ?
08:01 - On voit des oignons, des oignons doux, des cévennes.
08:05 C'est une très petite culture.
08:08 Ils n'ont pas de problème pour vendre ces trésbiais,
08:12 sauf qu'ils veulent juste qu'on les laisse travailler,
08:16 qu'on les laisse...
08:18 Qu'on ne prenne pas un arrêté au mois de juillet.
08:22 - Bien sûr.
08:23 - Et là, aujourd'hui, les collègues...
08:26 - Ça réagit beaucoup sur vous.
08:29 - Les collègues ne savent pas s'ils vont planter des oignons.
08:33 Ils me disent qu'ils vont faire tout le travail,
08:36 prendre un arrêté et tout jeter.
08:39 On est dans une désagréable situation.
08:42 - 2-3 mesures.
08:43 - Exactement.
08:44 Imaginons qu'on a des décideurs qui nous regardent.
08:48 - 1 mesure pour vous rassurer.
08:51 - Pour que tous les Français qui nous regardent
08:54 comprennent ce qu'il faudrait faire.
08:58 - La 1re mesure, c'est quoi ?
09:00 - Il faudrait protéger l'agriculture française.
09:03 - Comment ?
09:04 - Parce qu'à un certain moment, il faut qu'on soit
09:08 sur la même égalité.
09:09 - C'est ça.
09:11 - Ne consommons pas et importons pas l'agriculture
09:14 qu'on ne veut pas.
09:15 - Pourquoi ?
09:17 Qu'est-ce qui se passe avec les autres pays ?
09:20 - Les autres pays n'ont pas les mêmes normes.
09:23 - C'est ça.
09:24 - Par exemple, l'Espagne, pour ne pas le dire,
09:27 traite avec des choses qui sont interdites chez nous
09:31 depuis 10 ou 15 ans.
09:33 - C'est ça.
09:34 - Vous n'êtes pas sur les mêmes...
09:36 - On veut tout respecter.
09:38 On est les bons élèves.
09:40 - On emporte leurs tomates, c'est moins cher.
09:43 - Comment tu fais ?
09:45 Les mecs achètent des tomates en Espagne.
09:48 C'est comme ça.
09:49 A un moment, je le dis à chaque fois,
09:52 il faut toujours trouver le bon curseur
09:56 pour faire des choses bien.
09:58 - C'est ça.
09:59 - C'est ça.
10:00 - C'est ça.
10:01 - C'est ça.
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12:49 - C'est ça.
12:50 - C'est ça.
12:51 - C'est ça.
12:52 l'autre vorace, quoi.
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