Dans La Parole aux Français, Laura Lebahr, psychanalyste, est revenue sur la professeure poignardée à Saint-Jean-de-Luz. Elle affirme que «depuis quelques années, on voit bien que la violence augmente (…) Aujourd’hui, le référent n’est plus. On passe de "je suis mal" à "violence"».
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00:00 Pour en arriver à prendre un couteau et à tuer quelqu'un,
00:02 ça prend racine quelque part, mais ça ne justifie en aucun cas
00:05 d'en arriver là. Effectivement, il y a un trouble.
00:07 Et là où je vous rejoins aussi, et la question est très pertinente,
00:11 depuis quelques années, on voit bien que la violence augmente.
00:14 C'est incroyable, on n'a jamais vu ça.
00:17 On est à des scores de harcèlement scolaire qu'on n'a jamais vus,
00:20 de taux de suicide à cause de ça.
00:22 Il faut comprendre que ces enfants, ils ont eu le Covid,
00:25 ils ont été confinés, ils ressortent, ils devraient apprendre à vivre.
00:27 Avant ça, il y a eu les Gilets jaunes.
00:29 Ça fait des années qu'on leur met de la violence en intraveineuse.
00:31 Donc c'est leur système de communication.
00:33 Et là où les parents ont un très grand rôle à jouer,
00:35 et ça, je le redirai jamais assez parce que c'est mon quotidien,
00:39 quand on a des jeux vidéo qui sont interdits, qui sont Péguy 18,
00:43 et que les parents laissent leurs enfants de 9 ans, de 10 ans, de 11 ans,
00:45 jouer avec, c'est une vraie problématique.
00:48 Parce que ce que vous montrez à l'enfant,
00:49 c'est qu'il va se défendre par la violence.
00:51 La pensée, c'est un processus adaptatif.
00:53 Le cerveau va chercher face à un danger.
00:55 Quelle est la bonne méthode ?
00:57 Si la méthode qu'on lui a apprise, finalement, c'est en permanence,
01:01 "je vais répondre par la violence",
01:03 c'est ce qu'il va faire face à un danger.
01:05 Et pour moi, la problématique, elle est là.
01:07 C'est ça ce que je vois très souvent,
01:08 c'est que la réponse à "je me sens pas bien", c'est la violence.
01:12 On n'est plus dans la communication comme on le fait il y a une dizaine d'années.
01:15 On ne va plus voir l'enseignant ou le professeur en cas de harcèlement.
01:18 On n'a pas confiance dans le système.
01:20 Et le fondamental de ma crainte aujourd'hui, de ce que je vois en cabinet,
01:23 c'est ça.
01:24 C'est qu'aujourd'hui, le référent n'est plus, n'est plus.
01:27 On passe de "je suis mal" à "violence".
01:30 (Générique)
01:33 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]