À la Timone, le design s’invite en pédiatrie grâce au “Hope Project”

  • l’année dernière
Pour rendre plus gai le quotidien des enfants et des soignants se croisant à l’hôpital de la Timone, le service pédiatrique est rénové du sol au plafond. Parents, personnel médical, entreprises du coin... tous mettent bénévolement la main à la pâte pour insuffler un vent d’espoir à l’hôpital.

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Transcription
00:00 Chacun peut être amené à venir consulter à la Timone, c'est jamais quelque chose
00:08 qu'on fait de gaieté de cœur, mais si on y va, c'est pas mal de se dire qu'on
00:13 a contribué à rendre l'environnement plus accueillant, à rendre les choses plus agréables,
00:17 l'environnement plus belle, on sait toujours quelque chose qui peut toucher les gens.
00:20 Le mastodon de fenêtres derrière moi, c'est l'hôpital de la Timone à Marseille.
00:31 Pour What's Up Doc, je vous fais découvrir le Hope Project, une initiative locale qui
00:35 veut insuffler un vent d'espoir à l'hôpital.
00:37 Face à des locovétustes, des parents d'enfants malades et bien d'autres se mobilisent depuis
00:42 5 ans pour rénover tout un service de pédiatrie.
00:44 Les travaux ne sont pas encore finis, mais je vous emmène découvrir le projet en exclusivité.
00:49 Bonjour, je m'appelle Victoire Antoun, on se trouve là devant l'hôpital de la Timone
01:02 enfants à Marseille.
01:03 Moi, je suis maman d'un enfant malade qui a été hospitalisé ici pour la première
01:08 fois il y a à peu près 15 ans et soigné par Michel Timaratos.
01:12 C'est de cette petite histoire qu'a commencé le projet Hope.
01:16 Bonjour, moi je suis Michel Timaratos.
01:18 Je me suis occupé du fils de Victoire Antoun et j'étais chef de service au moment où
01:24 on a pensé à remettre un peu dans un état d'embellissement l'étage qui accueille
01:29 beaucoup de consultants.
01:30 Je peux t'emmène ? Allez !
01:31 On a décidé de revoir entièrement ce service, de faire des travaux grâce à l'aide de
01:42 Margot Keller qui est architecte marseillais.
01:44 Les travaux ont commencé quand ?
01:45 Alors, ils ont commencé si je ne me trompe pas.
01:49 Et ici, ça fait bien plus de 6 mois ?
01:51 Oui, bien plus de 6 mois.
01:55 Comment est né finalement ce projet ?
02:05 Moi, je suis arrivée ici parce que mon fils est tombé malade et de le voir évoluer dans
02:10 cette chambre quand même assez vieillotte, on va dire la vérité, puisque l'hôpital
02:15 n'a pas été refait depuis les années 70.
02:17 C'est vrai que c'est assez difficile et on a envie en tant que parent que son enfant
02:22 soit accueilli dans les meilleures conditions.
02:24 Ici à Marseille, on a quand même les meilleurs médecins, mais on n'a pas la plus jolie
02:28 hôtellerie on va dire.
02:29 Tout a commencé en fait, pour tout vous dire, par un petit message sur Facebook où j'ai
02:34 demandé si quelqu'un serait ok pour venir repeindre l'hôpital.
02:38 J'ai un ami qui m'a tout de suite répondu « Ok, j'ai une entreprise de peinture,
02:41 j'arrive ». C'est là que j'ai dit à Michel, j'ai trouvé quelqu'un, il m'a
02:44 dit « ça ne se passe pas du tout comme ça, on ne peut pas débarquer avec des pots de
02:47 peinture ». Et puis finalement, en discutant, en mettant
02:51 les choses en place, on a réussi à créer ce fonds de dotation.
02:55 Alors, on est quand même arrivé avec nos pots de peinture, on a réussi, mais on a
02:59 voulu faire les choses de façon un peu plus structurée, plus sérieuse.
03:03 On a décidé de créer le HOP Project, donc c'était en 2017.
03:06 Comment est-ce que vous avez commencé à récolter des dons ?
03:09 Au tout départ, j'ai commencé à faire des petits bracelets où j'enfilais des perles
03:15 et on a vendu des bracelets à tout petit prix, 5 euros.
03:19 Au départ, je les faisais moi-même, après on les a fait fabriquer.
03:22 Là, c'était à coup de 5 euros, on a vendu pas mal de bracelets.
03:25 Et puis après, on a vu les choses de façon un peu plus grande et on a créé des événements.
03:30 Et vous avez eu des parrains aussi ? Oui, on a eu Fabien Gillot et Laure Manon
03:36 Doux, les nageurs.
03:37 Bravo Laure pour ce trophée remporté, mais aussi pour les 10 000 euros que tu remportes
03:42 et que tu vas remettre à l'association de ton choix qui est HOP Project.
03:45 Donc là, vous m'emmenez à la rencontre de bénévoles qui ont participé au chantier,
03:51 c'est ça ? Oui, c'est bien ça.
03:52 Un chantier qui s'est déroulé avec l'implication de bénévoles des magasins Leroy Merlin,
03:58 de tout le bassin d'Aubagne et de Marseille.
04:02 Que des magasins Leroy Merlin ? Beaucoup de bénévoles.
04:05 Mais un effort très particulier qui a été fait par les magasins Leroy Merlin.
04:09 Mais c'est eux qui vous le présenteront le mieux, certainement.
04:12 D'accord.
04:13 Ah ben bonjour.
04:14 Bonjour.
04:15 Vous m'attendez bien sagement.
04:16 C'est ça.
04:17 Donc là, du coup, nous nous trouvons dans la future salle d'éducation fonctionnelle.
04:24 Mais là, actuellement, ça nous sert surtout de camp de base, de pièce de vie pour tous
04:28 les collaborateurs qui viennent ici effectuer des travaux.
04:31 Donc là, vous pouvez voir par exemple, c'est tous les dons que nous avons faits avec du
04:34 sanitaire.
04:35 On a aussi du don, du solde de la peinture.
04:38 Ça représente à peu près 20 000 euros.
04:40 Et là, plus spécifiquement, on va avoir toute la partie pays avec notamment le papier
04:45 qui nous a permis de poncer la semaine dernière.
04:47 Vous êtes venu poncer les murs la semaine dernière.
04:49 C'est ça.
04:50 C'était une dure journée parce qu'il a quand même fallu poncer l'ensemble de l'étage.
04:56 Mais on a fait ça avec quatre autres volontaires.
04:59 Chez Leroy Merlin, l'enseigne offre une journée par an pour passer du temps avec
05:28 vous pour participer à un chantier solidaire.
05:30 C'est du temps rémunéré pour la première journée sur le chantier, sachant que le collaborateur
05:37 a la possibilité de revenir sur du temps bénévole cette fois-ci.
05:41 Dans quel but Leroy Merlin s'est vesti dans ce projet ? J'imagine que c'est aussi pour
05:45 donner de la visibilité à votre entreprise.
05:48 On n'a pas besoin d'un tel projet pour être connu et travailler la notoriété de l'enseigne.
05:54 Mais la mission première, l'engagement au départ, il est humain.
05:59 Et puis aussi, c'est une réelle demande de nos collaborateurs de s'investir dans
06:03 le tissu local, d'avoir du temps dédié à ça.
06:06 Il y a une certaine fierté qui émane de l'ensemble des magasins marseillais de pouvoir contribuer
06:11 du coup à ce projet.
06:14 Je vois qu'effectivement, les grattoirs sont assez usés.
06:18 Ah oui, effectivement, je pense qu'on a passé à peu près six heures à poncer tout l'étage.
06:25 Qu'est-ce que vous pensez du fait de devoir passer par toutes ces bonnes volontés et
06:35 que finalement, les financements ne viennent pas en départ de l'État ?
06:40 L'État a investi beaucoup dans la santé.
06:43 Ces deux dernières années en ont été la preuve.
06:45 Ça n'empêche pas des individus ou des associations ou des parents ou des soignants
06:51 de vouloir faire leur part.
06:53 Vous rencontrerez peut-être le fonds FOSSEO qui est dédié à ça.
06:56 C'est un fonds de notation comme autre projet, mais qui est porté par les hôpitaux de Marseille
07:02 pour améliorer les conditions d'accueil.
07:04 Il n'y a pas d'antinomie entre l'engagement individuel et l'engagement collectif ou
07:09 l'engagement de l'État.
07:10 Je dirais même que l'État encourage cet engagement puisque ceux qui investissent
07:15 dans le cadre d'un fonds de notation sont déductibles à 60% des impôts.
07:19 Au projet, peut-être un accélérateur de tout ça.
07:22 On permet de faire les choses un petit peu plus vite que si c'était l'assistance
07:26 publique qui avait voulu faire des travaux.
07:28 Donc on n'est pas du tout opposé à tout ça.
07:31 Au contraire, on travaille ensemble et on permet juste de faire avancer les choses
07:34 un petit peu plus vite.
07:35 Tout est refait et prêt à peindre.
07:42 Il reste encore quelques faux plafonds à poser.
07:45 Avant ici, c'était une décoration très moderne en 1974 et avec un plancher en lino
07:57 et un éclairage qui était parfois perfectible.
08:01 La designer Margot Keller a organisé les choses de façon à ce que le bruit soit pris
08:07 en charge de façon différente pour diminuer l'angoisse des parents et des enfants quand
08:12 ils attendent leur consultation.
08:14 Là, ça résonne encore parce qu'on est dans le chantier, mais il y a tout le mobilier
08:19 qui va arriver.
08:20 Il y a une fresque qui va être dessinée ici par une artiste et là, il y aura un petit
08:24 coin lecture pour qu'on puisse être au calme.
08:26 Tous les plans de travail et les bureaux qui seront des bureaux inclusifs, qui ne sépareront
08:31 pas le médecin de son patient et des parents qui l'accompagnent.
08:36 Des salles de soins aussi repensées avec des miroirs où l'enfant peut voir sa maman
08:40 pendant qu'on lui fait les soins.
08:42 Il y a une attention toute particulière qui a été portée sur les vestiaires et sur
08:47 les salles de détente pour les infirmières de façon à ce que l'exercice, qui est parfois
08:54 éprouvant d'accueillir beaucoup de monde, puisse se faire dans un environnement agréable,
09:01 attractif et qui permette de fidéliser les infirmières.
09:08 Est-ce que vous pensez que ce modèle-là est reproductible dans d'autres hôpitaux ?
09:17 Je crois même qu'on a été sollicité, si je ne dis pas de bêtise, par d'autres établissements
09:23 parce que c'est un système qui intéresse déjà pas mal de monde et on peut très bien
09:28 intervenir sur d'autres services, sur d'autres établissements.
09:32 Oui, bien sûr, on ne va pas s'arrêter au premier étage, même si ça a été déjà
09:36 très long dans l'arrivée.
09:37 Si vous aviez des conseils à d'autres parents d'enfants malades ou d'autres soignants
09:43 qui voudraient monter un projet similaire, comment est-ce que vous pourriez les conseiller
09:49 aujourd'hui ?
09:50 Moi, je leur dirais d'être très persévérant parce que la peinture, quand j'ai fait ce
09:55 petit appel sur Facebook, c'était il y a presque 15 ans maintenant.
09:59 Donc, il faut quand même du temps, de l'engagement et de la volonté.
10:05 Il faut bien designer les projets, designer au sens de construire le projet pour le rendre
10:10 parfaitement audible par tout le monde et à ce moment-là, les choses avancent plus
10:15 simplement.
10:16 Notre porte est ouverte et évidemment, si les gens souhaitent échanger sur ce thème,
10:21 on est à leur disposition.
10:22 [Musique]
10:32 Sous-titrage Société Radio-Canada

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