Magali Reghezza, géographe, maître de conférences à l’ENS, membre du Haut conseil pour le climat, Léa Falco, membre du collectif Pour un réveil écologique, et Serge Zaka, consultant et docteur en agroclimatologie, sont les invités du Grand entretien.
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00 Et alors que ce mardi 21 février marque le 31ème jour, sans précipitation significative
00:10 dans le pays, grand entretien en forme de table ronde ce matin avec nos trois invités,
00:15 Serge Zaka, consultant docteur en agroclimatologie en duplex avec nous de Montpellier, Léa Falco,
00:22 militante au collectif pour un réveil écologique et Magali Regheza, géographe, maître de conférence
00:28 à l'école normale supérieure, membre du Haut conseil pour le climat.
00:32 Bonjour à tous les trois.
00:33 Bonjour.
00:34 Et merci d'être à notre micro ce matin, on va parler dans quelques instants des signaux
00:38 inquiétants qui nous viennent d'Antarctique où la banquise bat actuellement un record
00:43 de fonte avant même la fin de l'été austral.
00:46 Mais restons d'abord en France, je le redis car c'est proprement stupéfiant, 31 jours
00:51 sans précipitation significative, pas de pluie pour le dire simplement depuis le 21
00:57 janvier.
00:58 On n'a jamais vu en hiver, selon Météo France, certaines régions sont particulièrement
01:03 touchées, cette sécheresse hivernale.
01:06 Faut-il, première question Magali Regheza, la relier tout simplement au réchauffement
01:12 climatique ? Il ne s'agit plus là d'une anomalie météo ?
01:16 Alors oui et non.
01:17 C'est-à-dire que d'abord, on sait maintenant, on a une étude qui vient de paraître, la
01:22 sécheresse de l'été 2022, elle est attribuable au changement climatique.
01:26 On sait également que dans un climat qui change, on va avoir de plus en plus de sécheresse,
01:30 de plus en plus précoce.
01:31 Ce qu'on a cette année, c'est ce qu'on appelle une sécheresse pluriannuelle.
01:35 C'est-à-dire que normalement l'hiver, il pleut, il pleut pour réalimenter les sols,
01:40 pour réalimenter les nappes et là il ne pleut pas.
01:41 Très probablement, on va avoir des études qui vont nous montrer qu'effectivement cette
01:45 sécheresse, elle sera attribuable au changement climatique.
01:48 C'est une tendance et la France, l'Europe, mais la France en particulier, va être de
01:52 plus en plus exposée à ce type d'événement.
01:54 Alors avec deux choses à bien distinguer, les sécheresses intenses de l'été qui
01:59 vont elles augmenter.
02:00 Ce qu'on a vécu l'été dernier.
02:02 Ce qu'on a vécu, une tendance aussi à l'assèchement des sols.
02:05 Là, on sait que dans un climat qui change, les sols vont être de plus en plus secs avec
02:09 des tas de conséquences sur lesquelles on pourra revenir.
02:11 Et puis ces phénomènes de sécheresse pluriannuelle qui là pour l'instant, le lien avec le changement
02:16 climatique n'est pas complètement établi, mais ça, ça pose un gros problème.
02:19 C'est que normalement, on fait des réserves l'hiver, que ce soit les sols ou les hommes
02:24 on stocke l'hiver quand il y a normalement de l'eau pour la réutiliser l'été, y compris
02:29 dans ces fameuses périodes de sécheresse intense où on sera de toute façon obligé
02:33 d'arroser.
02:34 Et là, pour la première fois, entre guillemets, il n'y a pas d'eau.
02:37 - Il n'y a pas d'eau.
02:38 On ne stocke rien en ce moment pour l'été prochain.
02:40 - Exactement.
02:41 - Si on revit l'été caniculaire de 2022, on n'a pas d'eau.
02:46 - Alors il n'y a même pas besoin d'avoir d'été caniculaire là aussi.
02:49 La chaleur va aggraver la sécheresse.
02:51 Mais simplement, si les sols sont secs, il y a trois types de sécheresse.
02:54 Il y a ce qu'on appelle la sécheresse météo, c'est quand il ne pleut pas.
02:57 La sécheresse hydro, c'est quand il n'y a pas d'eau dans les fleuves.
02:59 Et la sécheresse des sols, c'est la plus terrible pour l'agriculture et les végétaux
03:02 parce que c'est quand il n'y a plus d'eau dans les sols.
03:04 Et donc les végétaux n'ont plus à boire.
03:06 Et donc ces trois sécheresses vont se combiner.
03:08 En plus, on n'a pas de chance, il n'a pas neigé non plus.
03:10 C'est-à-dire qu'au printemps, la fonte des neiges ne va pas alimenter les fleuves.
03:13 Et que comme il fait très doux, les glaciers sont moins chargés en eau, on n'aura pas
03:18 non plus d'alimentation en eau en juin.
03:20 Donc si vous voulez, c'est un...
03:21 C'est réjouissant.
03:22 C'est réjouissant.
03:23 Oui, pas très, oui.
03:24 Non.
03:25 Météo France annonce le retour de la pluie à partir de demain.
03:26 Est-ce que ça va suffire ? Non, vous dites non, Magali Regaza.
03:30 Serge Zaka, si c'est pas assez, s'il ne pleut pas assez dans les jours qui viennent,
03:35 vous parlez, vous, d'une bombe à retardement, ça veut dire quoi ?
03:37 Exactement.
03:38 Exactement, en fait, il ne reste plus qu'à peu près 5 semaines avant l'ouverture des
03:43 bourgeons des végétaux.
03:44 C'est-à-dire qu'il reste 5 semaines aux naphréatiques pour se recharger.
03:48 Les naphréatiques, c'est un petit peu notre garantie, notre stock d'eau, d'eau potable
03:53 et d'eau d'irrigation pour passer l'été.
03:56 Donc c'est une bombe à retardement.
03:57 S'il n'y a pas d'eau dans ces naphréatiques qui tombent dans les 5 prochaines semaines,
04:02 les conséquences ne seront pas visibles au printemps, mais elles seront visibles en été.
04:05 Pourquoi en été ? Parce qu'en fait, au printemps, les végétaux vont utiliser l'eau
04:08 dans les deux premiers mètres de la surface du sol.
04:11 Donc c'est le sol, c'est là où il y a les racines.
04:12 Et à partir du moment où les végétaux n'auront plus d'eau, il va falloir taper
04:18 dans les naphréatiques.
04:19 Et puis, c'est forcément là où elles ne pourront pas répondre à leurs demandes.
04:22 Donc le problème des naphréatiques, ça a des conséquences en été.
04:26 Tandis que la sécheresse agricole, la sécheresse de surface, elle a des conséquences immédiates
04:30 directement dès le début du printemps.
04:32 Nous avons consacré de nombreuses matinales à ce fameux été 2022 catastrophique sur
04:38 le plan climatique.
04:40 Aujourd'hui, nous en faisons une sur la sécheresse en plein hiver.
04:43 L'extraordinaire est en train de devenir ordinaire.
04:46 Léa Falco ?
04:47 Oui, mais ce n'est pas complètement nouveau non plus.
04:50 On en parlait avec Magali juste avant, mais l'année dernière, à la même époque,
04:53 il y avait eu une gelaison à cette époque-là à peu près, suivie d'encore une période
04:58 de sécheresse.
04:59 Et donc, il y avait eu déjà des problèmes.
05:00 Et en fait, quand vous regardez un petit peu le temps long, vous avez les 10 années
05:04 les plus chaudes jamais enregistrées par Météo France qui l'ont été sur les 20
05:07 dernières années.
05:08 Et on parle de 2022 parce que ça a été un révélateur et que ça a été multifactoriel.
05:12 Mais quand vous regardez les années les plus chaudes à rebours, vous avez 2022, 2020,
05:16 2019, 2018.
05:17 Donc, on peut continuer la liste longtemps comme ça.
05:20 Simplement, il y a eu effectivement un effet boom en grande partie aussi à cause de l'attention
05:24 médiatique l'été dernier.
05:25 Et c'est bien, on voit qu'il y a une évolution aussi en termes de traitement du climat, des
05:29 enjeux climatiques qui sont extrêmement complexes.
05:31 Et il faut continuer là-dessus.
05:33 Maintenant, on sait qu'on va avoir de plus en plus d'impact, de conséquences et ce
05:37 qu'on appelle des conséquences en cascade.
05:39 C'est-à-dire qu'un impact va en entraîner un autre puisque le réchauffement climatique
05:42 est un phénomène systémique.
05:44 C'est-à-dire que chacun des petits modules que vous avez à l'intérieur a fait que les
05:47 autres.
05:48 Maintenant qu'on a dit ça, il faut quand même agir.
05:50 Et donc là, en France en particulier, il y a un gros potentiel et un gros besoin pour
05:53 l'adaptation.
05:54 Et c'est ça le sujet de Manali en particulier.
05:56 Mais l'adaptation, on a tout ce qu'il faut pour le faire.
05:58 On a des méthodes, il faut qu'on trouve du financement.
06:00 On a des scientifiques, de la prospective qui nous permet de savoir ce qu'il faudrait
06:03 faire.
06:04 Donc il faut pouvoir se lancer là-dedans.
06:05 Il faut s'adapter, il faut qu'on s'adapte tous, chacun là où nous sommes.
06:09 Il faut aussi que les agriculteurs s'adaptent.
06:11 C'est un peu votre propos, Magali Regheza.
06:14 Juste sur l'eau, est-ce qu'on risque de manquer d'eau potable ? Puisque ça se joue
06:20 aussi là.
06:21 C'est aussi une affaire d'eau potable.
06:22 L'été prochain, vous disiez qu'à Besançon, par exemple, l'été dernier, c'était limite.
06:26 Alors, il y a plein de villes.
06:27 C'est déjà là aussi, on oublie, mais parce qu'à chaque fois, on arrive à s'en sortir.
06:30 Oui, il y a plein de villes l'été dernier où on était au bord de la rupture.
06:33 Alors, manquer d'eau, non.
06:34 Parce qu'en France, on a les moyens de faire venir de l'eau sous forme de bouteilles, etc.
06:38 Mais oui, il y a une pression de plus en plus accrue sur la ressource en eau.
06:42 On l'a vu cet été, des restrictions de plus en plus fortes.
06:45 Et à un moment, il va falloir prioriser.
06:46 Et prioriser, ça veut dire d'abord l'eau potable.
06:49 Et puis ensuite, il faut de l'eau pour l'agriculture.
06:51 Comme je vous le disais, on est obligé d'irriguer dans des températures aussi extrêmes qu'on
06:55 a eues l'été dernier dans des situations de sécheresse.
06:57 Et donc, c'est une tension de plus en plus forte sur l'eau.
07:01 Avec, on ne va pas manquer d'eau.
07:03 Le problème, c'est que l'eau est inégalement répartie et que cet accès à l'eau est inégal
07:07 selon les territoires.
07:08 Et donc, on va devoir absolument…
07:09 Où va être le problème ?
07:10 Alors là, actuellement, c'est le sud de la France.
07:12 Là, on voit les Pyrénées-Orientales et le Var, c'est déjà critique.
07:15 Les grandes villes aussi.
07:16 Et puis alors, on a des pics locaux.
07:18 Par exemple, quand vous avez des villes touristiques, tout de suite, on a une consommation d'eau
07:22 qui augmente pendant l'été.
07:23 Donc là aussi, la répartition, elle n'est pas homogène en fonction du moment de l'année,
07:27 en fonction de la fréquentation.
07:28 Et donc, tout ça pose des problèmes.
07:30 Et là aussi, on commence à entendre parler, il faut dessaler l'eau, il faut faire…
07:35 Attention, chaque solution technique a aussi des coûts énormes, environnementaux, financiers,
07:40 énergétiques.
07:41 Et à un moment, ça ne tient plus.
07:43 Et faudra-t-il, comme sur l'énergie cet hiver, apprendre la sobriété sur l'eau
07:49 à terme, voire à court terme ?
07:51 - C'est déjà le cas.
07:52 Quand vous avez des arrêtés qui vous disent, par exemple, on n'arrose plus les pelouses,
07:56 on n'arrose plus le jardin, etc.
07:57 Vous avez actuellement là des villes en France, des territoires en France qui sont sous-arrêtés
08:00 de restrictions d'eau.
08:01 Donc c'est vraiment un sujet.
08:03 Oui, la sobriété, c'est comme pour l'énergie.
08:05 Il faut de l'efficacité.
08:07 C'est-à-dire, à un moment, arrêter par exemple les fuites sur les réseaux.
08:10 Et puis, il va falloir consommer moins, consommer différemment.
08:14 - Ça veut dire quoi, ça ?
08:15 - Ça veut dire qu'il va falloir changer nos usages.
08:17 Ça veut dire qu'il va falloir, par exemple, trouver des végétaux dans les villes qui
08:19 vont consommer moins d'eau.
08:20 Parce que vous avez peut-être entendu parler, il faut végétaliser les villes pour lutter
08:24 contre les lots de chaleur urbains.
08:25 Oui, mais ça veut dire que derrière, il faut des végétaux qu'on n'arrose pas.
08:28 Ça veut dire qu'on va devoir changer un certain nombre de pratiques.
08:31 On a parlé cet été des golfes.
08:32 Les golfes, ça peut devenir compliqué.
08:35 Alors à chaque fois, c'est des petits volumes d'eau là aussi.
08:37 Et puis surtout, il va falloir qu'on fasse vraiment un accompagnement de l'agriculture
08:42 parce qu'on a besoin de cette agriculture pour se nourrir.
08:44 Et on a un certain nombre de cultures qui ne sont pas adaptées, mais on a aussi des
08:49 cultures qui vont avoir besoin d'eau.
08:50 Et je ne parle pas de l'élevage.
08:51 - Et justement, Serge Zaka, vous êtes consultant en agroclimatologie.
08:55 Comment faire pour adapter l'agriculture à cette nouvelle donne, pour qu'elle survive
08:59 à ces sécheresses plus fréquentes, plus longues, plus intenses ? Et aussi, est-ce
09:03 qu'il y a des cultures qu'on ne pourra plus faire dans quelques années ?
09:05 - Alors, on a toutes les cartes en main, il ne reste plus qu'à les poser sur la table.
09:09 Et chaque carte, ça apporte quelques pourcentages de plus de résistance à la sécheresse.
09:14 Mais une seule carte n'est pas une solution.
09:16 Par exemple, il y a la carte de trouver de nouvelles variétés.
09:20 Il faut savoir que, par exemple, les cultures de maïs qu'on a eues en 2022, donc en très
09:25 forte sécheresse, elles ont eu les mêmes rendements que les cultures de maïs en 1960,
09:30 sans sécheresse.
09:31 C'est-à-dire que l'amélioration génétique par croisement entre variétés permet d'augmenter
09:38 très fortement la résistante à la sécheresse et aux canicules.
09:41 Et il faut encore progresser à ce sujet.
09:43 C'est le premier point de nouvelles variétés.
09:45 Deuxième point, de nouvelles espèces.
09:47 Cette fois-ci, ce n'est pas du blé, d'un nouveau blé, d'un nouveau maïs.
09:50 Ce sont carrément peut-être des oliviers à des endroits où on a plutôt des abricots.
09:53 Peut-être des vignes à des endroits où on a plutôt des pêches.
09:56 Peut-être du sorgho également à des endroits où on a du maïs sur les sols les moins
10:00 profonds.
10:01 Peut-être de l'orge à la place du blé.
10:03 - Mais ça veut dire ne plus manger de pêche ? Ça veut dire ne plus manger de pêche française ?
10:07 - Oui, c'est ça.
10:08 C'est-à-dire une modification des filières, mais les pêches vont elles-mêmes remonter
10:11 au nord.
10:12 Il y a tout un déplacement vers le nord.
10:15 Donc au lieu de les cultiver sur la partie sud-centrale de la France, on les cultivera
10:19 un petit peu plus au nord.
10:20 C'est l'arrivée aussi de nouvelles filières.
10:22 Peut-être qu'il y aura des filières qui vont ralentir dans les années à venir, puisque
10:25 le climat ne le permettra pas.
10:27 Notamment le maïs dans le sud-ouest de la France.
10:30 Mais c'est que ces filières-là vont ralentir, mais vont être bien sûr remplacées par d'autres
10:35 espèces.
10:36 Ce n'est pas la fin de l'agriculture.
10:37 C'est la réservatation qui est nécessaire.
10:39 Et dernier point, il y a les nouvelles variétés, les nouvelles espèces, mais il y a également
10:43 - ça c'était vraiment pour le côté végétal - mais il y a également le côté technique,
10:48 c'est-à-dire de l'agriculture de conservation des sols.
10:51 Moins de labours, plus de couverts entre les cultures pour protéger le sol du vent, pour
10:55 le protéger du soleil et donc du dessèchement, et pour augmenter l'efficacité éponge du
11:00 sol, la réservitude, on appelle ça, remonter la réservitude.
11:03 Ça permet de stocker peut-être 5-10% de plus d'eau dans le sol, mais je ne sais pas si
11:07 vous vous rendez compte, 5-10%, c'est peut-être 10 jours de gagné par rapport à un sol classique.
11:11 Et 10 jours de gagné dans un cas de sécheresse, c'est des rendements qui sont en plus par
11:17 rapport à un sol classique.
11:19 Donc tous ces petits pourcentages ajoutés, une nouvelle variété, une nouvelle espèce
11:23 sur le territoire, tout ça, ça fait gagner peut-être 20-30-40%.
11:26 Ça évite 20-30-40% de perte de rendement.
11:30 Bien sûr, on n'arrivera pas à augmenter les rendements en cas de sécheresse, il ne
11:34 faut pas non plus rêver, mais on peut le limiter.
11:38 Qu'en est-il des méga-bassines ? Ces réserves d'eau destinées, puisqu'on parle d'agriculture,
11:44 aux agriculteurs pour faire face aux sécheresses, qui sont contestées par les écologistes,
11:50 on se rappelle le conflit autour de la méga-bassine de Sainte-Soline en début d'année.
11:54 C'est une mauvaise idée, c'est une solution ponctuelle.
11:58 Qu'en est-il de votre analyse, Léa Falco ?
12:00 Je ne suis pas spécialiste d'agriculture et j'ai une règle qui est de parler que
12:03 ce que je connais, ce qui je pense est plutôt une bonne règle à appliquer en général.
12:06 Magali Réguéza ?
12:07 Ça dépend des endroits, d'abord, c'est pas bon partout.
12:11 Et le problème de ces méga-bassines, il est double.
12:13 D'abord, ça consomme de l'énergie, ça émet du carbone quand on les construit, mais
12:17 surtout il faut pouvoir les remplir l'hiver.
12:20 Donc ça va dépendre des endroits où on se trouve.
12:22 C'est-à-dire que s'il n'y a pas d'eau, puisque ces bassines, en fait, on pompe dans
12:25 les nappes.
12:26 On va distinguer des réservoirs qu'on a l'habitude d'avoir, vous en avez parlé
12:28 tout à l'heure, ces lacs qui servent à alimenter, par exemple, les fleuves, et puis
12:32 ces bassines en plaine.
12:33 Et donc là, par exemple, aujourd'hui, on voit que certaines bassines, on ne peut pas
12:35 les remplir.
12:36 On voit qu'aussi, selon les territoires, il y a des tribunaux administratifs qui arrêtent
12:40 les constructions de ces bassines.
12:42 Tout le sujet aujourd'hui, c'est de stocker l'eau dans les sols.
12:44 C'est-à-dire qu'il faut vraiment que l'eau retourne à l'intérieur des sols.
12:47 C'est le meilleur endroit où on peut la mettre parce qu'elle ne s'évapore pas.
12:50 Et j'aime bien les images, moi.
12:51 Vous donnez des images très parlantes, Nathalie Reghezza, quand on vous lit.
12:54 Par exemple, les vendanges.
12:56 Les vendanges en Bourgogne, elles se sont tenues au même moment, au même mois, à
13:01 la même période, du Moyen-Âge jusqu'en 1980.
13:04 Et là, maintenant, elles se tiennent quand ?
13:06 On a avancé déjà d'un mois et ça va continuer.
13:09 Les agriculteurs ont été les premiers à voir le changement climatique.
13:13 C'est-à-dire que nous, nous commençons à voir vraiment les manifestations.
13:16 Mais ce changement climatique, il est là depuis longtemps.
13:17 Les historiens, vous savez, les moines bourguignons, ils notaient très scrupuleusement les dates
13:22 de vendanges.
13:23 Donc on a des superbes chroniques et effectivement, la date des vendanges est avancée.
13:26 Mais par exemple, dans le sud aujourd'hui de la France, déjà les viticulteurs changent
13:30 depuis très longtemps les cépages.
13:31 On voit aussi les jardiniers amateurs aujourd'hui.
13:34 Quand vous habitez dans le nord de la France, aujourd'hui vous êtes à Paris, il y a des
13:38 oliviers, il y a des mimosas.
13:39 C'est des choses qu'il y a 40 ans, on n'imaginait absolument pas.
13:42 Cet hiver, dans le sud, à Nice par exemple, l'herbe était jaune.
13:47 On a arrosé des oliviers.
13:50 C'est-à-dire, ce sont, alors évidemment on peut imaginer que ce sont des choses exceptionnelles.
13:53 Dans le sud, on n'arrosait jamais les oliviers en hiver.
13:55 Evidemment pas.
13:56 Et donc les espèces sont en train de changer.
13:58 Tous les jardiniers amateurs aujourd'hui, vous avez des tulipes qui poussent sur les
14:00 balcons.
14:01 C'est juste un mois avant.
14:02 Qu'est-ce que ça vous inspire, Léa Falco ?
14:04 C'est quand même emmerdant pour la suite.
14:06 Donc il y a un plan national d'adaptation au changement climatique qui va être mis
14:10 en place, qui fixe le seuil de réchauffement à +4°C en France.
14:15 En France métropolitaine.
14:16 Ça ne veut pas dire que c'est le seuil qu'on va atteindre.
14:18 Mais dans un cas comme ça, vous avez un arbitrage à faire entre les coûts économiques et
14:22 les risques que vous prenez si vous ne vous adaptez pas.
14:24 Donc la justification a été, on préfère s'adapter au pire qu'au scénario le plus
14:28 optimiste.
14:29 Ce qui je pense est plutôt une bonne chose.
14:30 Et donc là, vous allez avoir besoin d'une déclinaison aussi territoriale.
14:34 Parce que faire des plans nationaux, c'est très bien.
14:36 Mais en fait, ça méconnaît les spécificités et les pressions qui sont propres à chaque
14:39 territoire.
14:40 Évidemment, dans le sud, vous n'aurez pas les mêmes problèmes que si vous êtes en
14:42 Côte d'Armor ou si vous êtes dans le nord.
14:44 Donc il y a ce vrai besoin là, d'abord d'organiser l'adaptation sur les territoires.
14:51 Et pour certains secteurs aussi, il va falloir avoir une organisation en termes de métiers,
14:56 en termes de prospectifs.
14:57 Parce que par exemple, les sports d'hiver.
14:59 On en a beaucoup parlé des sports d'hiver là.
15:00 Oui, les stations ski alors.
15:02 Voilà, parce que vous aviez la moitié des stations ski à peu près qui étaient fermées.
15:05 Vous avez des dameuses qui passent chaque nuit.
15:08 Vous avez eu même des événements sportifs où de la neige artificielle a été intégrée,
15:12 qui a causé quelques remous parmi la communauté sportive.
15:15 Là, vous allez avoir une question parce qu'il est très probable qu'on ne va pas pouvoir
15:19 continuer à faire vivre les stations de ski en particulier au même rythme que ça l'a
15:24 fait jusqu'alors.
15:25 Il s'avère qu'il y a quand même assez peu de gens qui vont au ski et que ces gens-là
15:28 vont pouvoir aller autre part pour les vacances.
15:29 Mais il y a des gens qui vivent de ces activités-là.
15:31 Et donc, il va falloir trouver une manière d'adapter nos territoires et typiquement
15:36 dans cet exemple-là, sans laisser les gens qui travaillent dans ce secteur sur le carreau.
15:39 Et donc, on va avoir besoin d'une intervention qui ne se situe pas au niveau individuel,
15:43 qui se situe au niveau des territoires et de l'Etat.
15:46 Territoire et Etat.
15:47 Pour pouvoir adapter.
15:48 C'est fini les stations de ski, Magali Reghezat ?
15:50 À chaque fois qu'on prend un degré de réchauffement, on perd un mois d'enneigement.
15:54 Donc, ce n'est pas fini.
15:55 Mais il y a plein de stations qui ne vont plus pouvoir faire du ski tel qu'on le connaissait.
15:59 Dans 20 ans, il y a toute une série de stations qui ne sont pas très hautes.
16:04 C'est fini.
16:05 Et les moyennes montagnes, elles feront autre chose.
16:06 Moi, je rappelle toujours, au 19e siècle, on allait à la montagne l'été pour faire
16:11 de l'alpinisme et respirer le bon air.
16:12 On continue, parfois.
16:14 Exactement.
16:15 Et je vous rappelle le ski en bout de piste.
16:18 Cette série signée Aurélien Colly qu'on peut entendre tous les jours dans le journal
16:23 de 8h sur France Inter.
16:25 On passe au standard.
16:26 Bonjour Christian.
16:27 Bonjour.
16:28 Vous nous appelez de la Drôme, soyez le bienvenu.
16:30 Oui, je voudrais vous poser une question sur les piscines privées.
16:35 Parce que voilà, on est dans un contexte d'économie d'eau pour tout le monde.
16:41 Bientôt, on parle de la limitation de la consommation d'eau potable.
16:45 Est-ce que les piscines privées vont pas devenir une aberration ? Et est-ce qu'on
16:49 va continuer à autoriser la construction de piscines privées, quoi qu'elles soient
16:52 des énormes gouffres de consommation d'eau ?
16:55 Merci Christian pour cette question.
16:57 Qui veut répondre ?
16:58 Alors, oui, ça va…
17:00 On va avoir des problèmes.
17:01 On ne savait pas dire qu'il ne faut plus de piscines là aussi.
17:05 On a aujourd'hui des piscines collectives qui sont très importantes parce que l'été,
17:08 on a aussi des enfants qui ont besoin d'apprendre à nager, on a besoin d'avoir du collectif.
17:11 Certaines piscines, elles sont utiles en cas d'incendie, ça permet d'éteindre.
17:15 Mais très concrètement, un, on ne va plus pouvoir les remplir une partie de l'année
17:18 dans certaines régions.
17:19 Deux, il faut rappeler qu'on essaie aussi de limiter l'artificialisation des sols
17:23 parce que ça aussi, ça a des conséquences.
17:25 Donc les piscines, on va vers moins de piscines en tout cas.
17:29 Serge Zaka sur les piscines.
17:31 Alors moi, je trouve quelque chose de paradoxal parce que je bosse dans le milieu agricole.
17:36 On peut continuer, on voit un nombre de piscines incroyables par images satellites dans le
17:40 sud de la France.
17:41 Je sais de quoi je parle, j'habite à Montpellier.
17:43 Par contre, on a un nombre d'opposants assez important sur les stockages d'eau agricole.
17:48 Donc en fait, c'est juste qu'on ne sait plus réorienter vraiment à ce qui est vraiment
17:51 essentiel, de vraiment savoir si c'est essentiel d'avoir une piscine chez soi pour notre
17:55 propre plaisir égoïste et personnel ou d'irriguer pour l'agriculture.
18:00 Donc il y a un moment, oui, ces piscines personnelles, je pense qu'on devrait faire
18:06 vraiment un plan territorial de voir si c'est possible d'avoir autant de piscines.
18:11 Bien sûr, certaines années, quand il n'y a pas de sécheresse, il n'y a aucun problème
18:14 d'avoir des piscines.
18:15 Mais quand ce n'est pas soutenable au niveau des sécheresses, et bien peut-être qu'il
18:19 faut les limiter.
18:20 Et par exemple, cette année, on a une sécheresse qui nous pend au nez pour l'été.
18:23 C'est bientôt la saison en plus de remplissage des piscines.
18:26 D'ici un ou deux mois, les piscines vont commencer à se remplir.
18:29 Est-ce qu'il est vraiment nécessaire de les remplir en prévision de cette sécheresse
18:33 estivale ? Est-ce qu'il ne faut pas mieux garder l'eau plutôt dans les réserves ou
18:37 les nappes phréatiques pour les piscines et les utiliser plutôt pour la production
18:42 agricole ? Voilà, c'est vraiment…
18:45 On en est là en fait, on en est vraiment à ces dilemmes-là.
18:50 Oui, on en est à ces dilemmes-là l'an dernier par exemple, en 2022.
18:53 Oui, c'est soit la piscine, soit le champ agricole.
18:56 Ce sont des choix.
18:57 Il faut bien comprendre aujourd'hui qu'on ne négocie pas avec le climat.
19:01 C'est la seule chose avec laquelle on ne peut pas négocier.
19:03 Donc à un moment, on a des choix à faire de société.
19:06 Soit ils sont subis, soit on se met ensemble et on se dit qu'est-ce que c'est qui est
19:09 essentiel ou pas.
19:10 Peut-être qu'une année, on peut se passer de piscine pour que l'agriculteur puisse
19:13 avoir de l'eau.
19:14 L'air falco ?
19:15 Oui, mais c'est exactement ça.
19:16 C'est qu'est-ce qui est essentiel et qu'est-ce qu'on considère comme une réelle privation.
19:20 C'est-à-dire que moi, je ne trouve pas ça dramatique de ne pas avoir de piscine individuelle.
19:22 C'est ce dont parlait Magali, de repenser nos usages.
19:25 Les piscines publiques, ça peut être une très bonne manière non seulement de socialiser,
19:31 non seulement d'apprendre à nager, mais aussi d'avoir un espace aussi collectif.
19:34 Et là, il y a des questions aussi de gestion des piscines.
19:37 On a vu qu'il y avait eu des problèmes cet hiver avec les questions de sobriété énergétique
19:40 pour maintenir les piscines ouvertes.
19:41 Il y a des gens pour qui c'est aussi un espace de sport en fait simplement les piscines.
19:45 Donc, il y a toutes ces questions-là qui vont s'organiser.
19:47 Et je suis tout à fait d'accord avec ce que disait Serge sur les plans territoriaux.
19:52 Il va avoir un besoin aussi de planification peut-être urbaine
19:55 en lien avec le besoin de ne pas artificialiser les sols
19:58 pour organiser ça selon les pressions locales encore une fois.
20:00 Retour au standard.
20:01 Bonjour, Sylma.
20:02 Oui, bonjour.
20:03 On vous écoute, soyez la bienvenue.
20:05 Merci.
20:06 Alors, j'avais une double question.
20:07 La première question concernait la comparaison avec les autres pays européens proches de la France.
20:13 Connaissent-ils actuellement également un épisode de sécheresse, de rareté des pluies ?
20:18 Et la deuxième question, je pense que vous y avez répondu partiellement,
20:22 concernait l'artificialisation des sols.
20:24 Je voulais savoir s'il était établi clairement un lien de causalité
20:28 entre l'artificialisation des sols et la rareté des pluies.
20:31 Merci pour cette double question, Magali Regheza.
20:35 L'Europe pour commencer.
20:36 Quelle situation ?
20:37 Oui, notamment dans le sud, dans les pays méditerranéens,
20:40 on voit qu'on a cette masse anticyclonique qui empêche les pluies.
20:45 Après, il faut bien comprendre aussi que ce qui s'est passé sur la France est très particulier.
20:50 C'est-à-dire qu'on a une année 2021 qui était très arrosée.
20:53 Donc la sécheresse de 2022, finalement, a été là, mais c'était moins dramatique.
20:56 Et là, effectivement, on a à nouveau cet hiver sec.
20:59 L'inquiétude qu'on a, c'est est-ce que ces hivers sans pluie vont se répéter ?
21:03 Parce que des sécheresses pluriannuelles sur plusieurs années, ça existe.
21:06 C'est comme ce qui s'est passé en Californie ces dernières...
21:09 Voilà, on a vu, alors avec des inondations énormes,
21:11 mais c'est surtout des tendances à l'assèchement.
21:13 Il faut bien rappeler, la tendance à l'assèchement des sols
21:16 est quelque chose de prévu dans le cadre d'un climat qui change.
21:20 La France s'est réchauffée de 1,7 degré depuis 1900.
21:25 Ça paraît très très peu, c'est considérable.
21:29 Alors ça, autre image parlante que vous avez, Magali Regheza, c'est l'album photo.
21:35 Expliquez-nous, pour ceux qui ont du mal encore à percevoir
21:39 ce que ça veut dire leur échauffement climatique, j'aime bien votre image.
21:42 Vous choisissez, soit l'album photo, soit les autoroutes,
21:45 celles que vous voulez, ou les deux.
21:46 Quand vous vous regardez tous les matins devant votre glace,
21:49 vous ne vous voyez pas vieillir.
21:50 Si vous prenez votre album photo, ça dépend, mais gros,
21:53 globalement, il y a des matins où on est plus fatigué que d'autres,
21:55 c'est les extrêmes, vous rentrez de boîte,
21:58 il y a une... voilà, vous avez un peu les cernes sous les yeux,
22:01 mais grosso modo, vous ne vous voyez pas vieillir.
22:03 Mais quand vous prenez votre album photo tous les dix ans,
22:05 là, effectivement, vous voyez que les choses changent.
22:07 Et on oublie... Est-ce que vos auditeurs savent que dans les années 60,
22:11 on a dépassé une fois les 40 degrés ?
22:13 Dans les années 70, une fois les 40 degrés.
22:16 Cet été, on a explosé 40 degrés, c'est devenu quelque chose de normal.
22:21 On attend des 50 degrés d'ici 20 ans à Paris.
22:25 Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
22:26 Et l'autoroute, qu'est-ce que c'est ?
22:27 C'est une autre image du changement climatique.
22:29 Vous êtes sur l'autoroute, vous roulez à 130, à droite,
22:32 vous avez la file qui va plus doucement, à gauche,
22:34 vous avez la file qui va un peu plus vite.
22:36 Imaginez maintenant que l'autoroute, elle passe à 180, à 200.
22:39 Les voitures qui sont à gauche, elles ne vous doublent plus à 150,
22:42 elles vous doublent à 200.
22:43 250 !
22:45 Et donc, ça veut dire qu'en fait, vous, dans la voiture,
22:47 vous ne voyez pas forcément que ça va plus vite.
22:49 Mais par contre, les extrêmes, ils sont plus forts.
22:52 Dans un climat qui change, les extrêmes secs, chauds et humides
22:55 seront plus précoces, plus longs, plus intenses.
22:57 Léa Falco, vous avez d'autres images pour frapper l'imaginaire.
23:03 Notamment, il y a une autre,
23:05 dans la série des Mauvaises Nouvelles de la semaine,
23:06 c'est la banquise à Antarctique qui a battu un record de fonte.
23:10 Avant même la fin de l'été austral,
23:11 elle est tombée à 1,91 million de kilomètres carrés.
23:14 Alors moi, je ne sais pas exactement ce que ça veut dire,
23:16 mais en tout cas, c'est l'étendue la plus faible jamais enregistrée
23:18 depuis le début des relevés satellites en 1977.
23:21 Qu'est-ce que ça veut dire ?
23:22 Je ne suis encore une fois pas glaciologue,
23:24 mais vous avez une évolution saisonnale de la banquise.
23:29 Vous avez de la glace de fonte,
23:30 de la glace qui s'étend et qui se rétraque chaque année.
23:33 Et là, on est à un point qui est relativement problématique,
23:37 pas seulement sur ce pôle, mais sur l'autre aussi.
23:39 Et donc, on va avoir ce que j'appelais tout à l'heure
23:41 des conséquences en cascade,
23:42 c'est-à-dire que vous avez un certain nombre de points de non-retour
23:45 dans le système climatique,
23:46 qui est un système physique extrêmement complexe avec plein d'éléments
23:49 qui font qu'à un moment, on aura peut-être dépassé un seuil
23:52 qui fera qu'on ne pourra plus revenir en arrière.
23:53 Et donc, ce qu'il faut absolument éviter, c'est ça.
23:56 Et comment le faire maintenant ?
23:57 J'ai une image aussi que j'aime bien, c'est un jeu de société.
24:00 On est en train de jouer à un jeu de société actuellement extrêmement complexe,
24:03 un jeu de plateau, vous voyez le genre qui prend 3 ou 4 heures à installer.
24:06 Voilà.
24:07 Le Monopoly, disons Monopoly.
24:09 Sauf qu'on n'a pas la règle du jeu.
24:10 Et donc, tout le monde essaye plus ou moins de comprendre les règles du jeu.
24:13 C'est un petit peu chaotique parce que tout le monde veut...
24:15 C'est un jeu collaboratif, tout le monde veut gagner avec les autres.
24:18 Sauf qu'on ne sait pas comment faire.
24:19 Et donc là, il nous faut une règle du jeu.
24:21 Et la règle du jeu, je pense que ça passe par les acteurs qui sont le plus capables d'entraîner les autres.
24:25 Tout le monde va avoir besoin d'agir.
24:27 En général, vous avez un triangle qui se forme entre les acteurs individuels, c'est-à-dire nous,
24:32 les entreprises et l'État.
24:33 Et bien, la manière de réconcilier ces 3 acteurs dans le jeu collectif qu'on est en train de jouer,
24:37 c'est d'avoir cette règle qu'on va suivre et de pouvoir avoir une mise en avant.
24:43 - On verra qui achètera la rue de la paix.
24:45 - Oui, mais ça, ça passe par la planification écologique, par ailleurs.
24:47 La règle du jeu, c'est la planification écologique.
24:49 - Merci à tous les 3.
24:51 Serge Zaka, qui était avec nous en duplex de Montpellier.
24:54 Léa Falco, à l'instant militante au collectif pour un réveil écologique.
24:58 Et à vous, Magali Regezza, géographe et maître de conférence à l'ENS,
25:03 membre du Haut Conseil pour le climat.