Jeremy Normand, journaliste à BFMTV, revient sur son enquête sur le mode de vie de Pierre Palmade à Cély-en-Bière.
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00:00 Déjà, ce qui est sûr, c'est que pour comprendre l'addiction de Pierre Parmal, il suffit de l'écouter,
00:05 puisqu'il en parle lui-même depuis des années.
00:07 Ça fait 30 ans qu'il lutte contre ces différentes addictions.
00:11 Il a même publié en 2019, on s'en souvient, une autobiographie
00:14 dans laquelle la place centrale était occupée par son addiction à la drogue, à l'alcool et au sexe.
00:20 Donc, cette addiction, il en parle depuis toujours.
00:23 Et on disait tout à l'heure que des affaires comme ça d'accident de la route avec la présence de stupéfiants,
00:27 il y en a tous les jours.
00:29 Oui, mais la personnalité, la notoriété de Pierre Palmad, il l'avait aussi utilisée
00:34 pour publiciser son combat contre la drogue.
00:36 Il s'était fait en quelque sorte le porte-voix des personnes qui souffraient de cette maladie.
00:41 C'est une maladie d'addiction.
00:42 Il faut aussi le rappeler.
00:44 On parle beaucoup en termes juridiques, mais c'est avant tout une maladie qui peut-être aujourd'hui en France
00:50 n'est pas suffisamment accompagnée.
00:52 Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que Pierre Palmad avait trouvé sa solution à lui.
00:55 C'était ce refuge, cette maison, ce corps de ferme qu'il avait acheté à 45 kilomètres au sud de Paris,
01:02 donc à Selly en Bière.
01:03 Et il le disait lui-même, en fait, cette maison, c'était un sanctuaire vierge de ces démons.
01:08 C'est comme ça qu'il en parlait.
01:10 Il voulait mettre à distance physique, géographique, les soirées parisiennes,
01:15 les boîtes de nuit qu'il fréquentait beaucoup.
01:18 Et donc, c'était son refuge.
01:20 On a pu comprendre lors de notre enquête cette semaine avec les équipes de Ligne Rouge,
01:24 en interrogeant des proches d'anciens amants, d'anciens collègues
01:28 qui témoignent le plus souvent d'ailleurs de façon anonyme,
01:31 on a pu comprendre que ces addictions avaient fini par s'immiscer jusque dans ce refuge à l'extérieur de Paris.
01:38 Et donc, ce week-end, là où tout s'est joué à l'extérieur de Paris,
01:43 ce week-end avait été prévu, organisé.
01:45 Il avait invité quatre jeunes hommes d'une trentaine d'années à le rejoindre pour le week-end.
01:52 Le jour même de l'accident, le vendredi, Pierre Palmade avait pris le volant une première fois à midi
01:58 pour se rendre à la boulangerie ainsi qu'à la pharmacie.
02:01 Alors, ce n'était pas lui directement, c'était l'un des deux passagers qui a ensuite pris la fuite,
02:05 qui s'est rendu à la pharmacie pour acheter des seringues, des seringues stérilisées.
02:09 Donc, on comprend mieux à travers aussi le reportage qu'on verra tout à l'heure,
02:14 on comprend mieux comment ce week-end de fêtes et d'excès avait été organisé.
02:20 Et en interrogeant ses anciens compagnons, on comprend aussi le système,
02:24 parce que c'était devenu un mode de vie pour Pierre Palmade,
02:27 c'était une descente aux enfers qu'il lui collait à la peau depuis des années.
02:32 Et donc, ces week-ends, il les passait désormais non plus en boîte de nuit,
02:35 non plus devant les flashs des photographes, mais bien chez lui,
02:38 que ce soit dans son appartement parisien ou bien dans sa maison de campagne,
02:42 en petit comité, à l'abri des regards, en consommant parfois de la cocaïne
02:48 et des médicaments qui l'aidaient aussi à avoir des rapports sexuels avec une certaine euphorie.