Bigflo & Oli chantent "La vie d'après" aux Victoires de la Musique
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00:00 J'écrirais toujours l'amour, tant pis si je passe pour un utopiste, pour l'artiste
00:08 imbécile heureux.
00:09 Petit, je voulais être guerrier, mais j'ai grandi, j'ai compris que ceux qui veulent
00:13 la paix sont plus courageux.
00:14 C'est facile de mettre le feu à une forêt, tellement plus facile que de la planter.
00:19 Y a mille façons d'avoir raison, la première c'est d'avouer qu'on s'est trompé.
00:23 C'est ça que je voulais dire aussi, réussir c'est quoi ? Remplir des salles et pas voir
00:27 grandir sa fille, j'ai plein de potes qui rêvent pas de l'Olympia, mais d'un joli
00:30 chez soi et d'un repas en famille, ça me fait plus.
00:33 Vraiment rêver d'être le plus cool, les plus stylés de mon lycée se sont fondus
00:36 dans la foule, ça me fait plus.
00:37 Vraiment peur d'avoir tort, y a des médailles pour tout le monde, on est plein d'être
00:41 les plus forts.
00:42 J'ai l'âge, on écrit à son pote après une engueulade, au plein endroit de la ville
00:45 sur les souvenirs quand je m'y balade.
00:46 Les fleurs de ma jeunesse, je me réchauffe avec ces braises, j'ai l'âge, on peut
00:49 croiser une aigle sans être mal à l'aise.
00:51 C'est trop facile d'abandonner, c'est pas une course mais une randonnée, les erreurs
00:53 qu'on déserve deviennent des conseils à donner.
00:55 J'ai confiance à la vie, je pleure à bras ouverts, en fait j'ai de la peine pour ceux
00:59 qui n'ont pas souffert.
01:00 Allez viens, faut continuer de croire qu'on peut faire mieux, être humain sans être
01:03 humain ça devient dangereux.
01:04 Les tricheurs, c'est toujours pas nous, on va vivre si fort qu'on va rendre tous les
01:08 morts jaloux et t'as reconnu la voie, tellement gentil qu'on comprend pas.
01:11 Pendant la fois je rappelais dans la carpeau que j'avais oublié comme un dambas.
01:13 J'ai un mental monumental, je viens de Toulouse, pointe d'Atlanta et quand ma vie est bancale
01:17 mes potes j'aime, deviennent des monstres à ma vie un fantasme.
01:19 Et parce que le sugar démon s'envoie, tu veux ne pas croiser on te répète que tu n'as
01:22 pas la gueule de l'emploi.
01:23 J'envoie le venin, pouah, que je vous ai prouvé tant de fois, sans quoi tu ne pourrais jamais
01:26 combattre tes angoisses, je rappelle le concept de ce combat pour mes semblables, pour tous
01:30 ceux qui m'accompagnent sans demander pourquoi.
01:32 Et pour tous les gens comme toi, et pour tous les gens comme moi.
01:36 Être vieux, c'est le privilège de voir les autres grandir.
01:39 Être seul, c'est la chance de pouvoir accueillir.
01:41 Être mal, c'est comprendre qu'on peut aller mieux.
01:43 Être différent, c'est un peu détroit, différent avec Flo, j'ai mis du temps à l'encaisser.
01:48 On s'est insulté, presque détesté, trop de fierté pour revenir sur nos fautes.
01:52 Mais nos deux visions de la vie ont fait qu'on a changé la nôtre.
01:55 Tu l'entends, la rage, le son de mes tripes, comment j'ai pu douter, bien sûr que je le
01:59 mérite.
02:00 Bien sûr y'a des avis, des pics et des critiques, mais qu'on ne peut plus l'entendre, c'est recouvert
02:03 par le bruit de mon public.
02:04 Les gens que j'écoute me disent à quel point ils sont tristes, j'ai l'impression d'être
02:05 heureux pour être un vrai artiste.
02:06 Donc c'est la vôtre la vie, je meurs à quelle saison ? Est-ce qu'il y a un fond vert tout
02:07 au bout de l'horizon ?
02:08 Dis à ton pote qui aime pas Big Free et Oli que c'est pas grave, qu'en vrai, il vaut
02:19 mieux même pas qu'il écoute.
02:20 J'en ai marre de me battre, maintenant chacun sa route.
02:22 J'arrête de vouloir plaire à tout le monde coûte que coûte.
02:25 Et je veux plus prouver, bientôt 30 ans je crois que je me suis trouvé.
02:28 J'aurais pu me noyer dans un cauchemar, partir autre part, j'attrape Oli comme une bouée.
02:33 En fait, je suis comme une ambulance qui crée un accident.
02:36 Je suis à la fois le problème et la solution.
02:38 Je croyais trouver toutes les réponses en grandissant, évidemment j'ai trouvé…
02:42 Encore plus de questions, 4e album, encore plus de pression.
02:45 Ça y est j'ai retrouvé le feu et la passion.
02:47 Avant je croyais tout ça comme une sorte de mission, mais peut-être qu'au fond le
02:50 rap c'est qu'une mauvaise addiction.
02:52 Mais j'avoue que tout ça m'a un peu usé, je pensais pas que ce serait si dur t'sais.
02:57 Toujours attendu, tout le temps jugé, finalement les problèmes s'arrêtent pas avec le succès.
03:01 Mais ouais c'est moi le cliché du rappeur conscient, qui dit des vérités en françant
03:05 les sourcils.
03:06 Mais je m'en fous d'être cliché si c'est pour aider tous ceux qui m'écoutent à supporter
03:09 leurs soucis.
03:10 Et je vois les petites soeurs et le message qu'elles nous adressent, mais comme un connard
03:13 je fais que pointer leur maladresse.
03:15 Peut-être parce que j'ai peur de voir la vérité en face ou que mon ego masculin voit
03:18 ça comme une menace.
03:19 C'est pas non plus facile pour les petits frères, depuis tout petit on nous répète
03:23 qu'il faut être les plus forts, les plus forts au foot, les plus forts au lit, la plus
03:26 grosse encore.
03:27 Les plus forts, des plus forts, des plus forts.
03:28 Alors oui c'est du rap de fragile pour les gens tristes, ouais.
03:31 Du rap pour ceux qui pleurent, pour les trop sensibles, pour les gros coeurs.
03:35 On prend nos émotions pour alimenter le moteur et moi aussi j'ai pleuré avec les profondeurs
03:39 de la pisse sale.
03:40 Putain j'ai la boule au ventre que je crie ça, après mon passage qu'est-ce qui restera ?
03:44 Je suis pétrifié à l'idée que tout ça reste là, mais ça peut pas s'arrêter là.
03:48 J'ai envie de tout, comme si je venais de sortir du coma.
03:51 Et je vais vivre à fond, tellement qu'en partant je deviendrai une supernova.
03:56 Je vois encore l'écume de la mer sous mes pieds nus, et questionner l'univers sous
04:00 la pleine lune.
04:01 J'apprends, j'essaie, j'explore.
04:02 Je vois encore de l'amour qui fait peur tellement il est fort.
04:05 J'ai pas trouvé les valets du mal-être, m'en rendre malade, avaler des médicaments
04:08 pour amener le calme comme un toxicomane.
04:10 Je crois que j'étais en panne, mais les âmes ne se réparent pas comme un programme.
04:13 Y a que le temps qui soigne.
04:15 C'est l'histoire de deux frères, c'est le retour.
04:17 L'amour gagne toujours, on continue cette lutte.
04:19 De toute façon, dis-moi franchement, qui écoute encore des morceaux de rap sans refrain
04:22 de 4 minutes ?
04:23 - 10 minutes !
04:24 (Applaudissements)