"C'est très dur de refuser" : Jean-Michel Maire évoque son ancienne addiction à la drogue dans TPMP
Transcript
00:00 - Le problème, c'est que déjà, je pense que tout le monde le sait,
00:02 mais on en trouve absolument partout dans Paris.
00:04 Moi, sur les dix dernières années, je pense qu'il n'y a pas une fête où je suis allé
00:07 où il n'y a pas des gens qui consommaient de la drogue.
00:10 Il y en a absolument partout. - Quel type de drogue ?
00:11 - Et dans tous les milieux. - Quel type de drogue ?
00:13 - Surtout de la cocaïne, pas tellement de l'herbe,
00:16 mais surtout en grande partie de la cocaïne.
00:18 Certaines personnes prennent du GHB comme ça,
00:20 pas du tout dans la fonction d'abuser de gens,
00:23 mais uniquement pour avoir des effets hypnotiques.
00:25 - Du popers, du MDMA. - Mais cocaïne, on trouve partout.
00:27 - MDMA et popers. - Mais si vous n'en avez pas, on vous en propose.
00:30 Donc c'est complètement délirant.
00:31 C'est-à-dire que dès que vous allez aux toilettes ou quelque part,
00:33 qu'il y a toujours quelqu'un qui vous en propose, voilà,
00:35 parce que vous êtes connu, parce que vous avez une bonne tête
00:37 ou parce qu'il veut vous faire plaisir, etc.
00:39 Donc on en trouve partout.
00:40 Et pour s'en sortir, puisque moi, j'ai été arrêté, j'ai arrêté pour ça,
00:44 donc je n'ai pas de honte à en parler.
00:46 - C'est-à-dire ? Parce qu'on n'en a jamais vraiment parlé.
00:48 - Bah, si il m'avait arrêté chez moi, parce qu'il y avait quelqu'un,
00:50 un dealer, qui se trouve, je faisais une fête chez moi,
00:52 le dealer sortait de chez moi et j'ai eu pas le bol,
00:54 et du coup, c'est sur moi que c'est tombé.
00:56 Voilà. Enfin, pas de bol. Je le méritais certainement.
00:59 Et je revenais sur l'injonction thérapeutique,
01:01 et entre nous, une foutaise totale, parce que du coup, moi, j'avais aussi,
01:04 au moins, obligé de faire une injonction thérapeutique
01:08 qui n'oblige pas du tout à faire des contrôles.
01:09 C'est-à-dire que vous pouvez continuer à en prendre
01:11 tout en remplissant le contrat que le juge vous a donné.
01:14 C'est-à-dire que vous voyez un psychiatre qui essaye de savoir
01:15 pourquoi vous en prenez et pourrait évidemment essayer de vous dire
01:18 que vous n'en avez pas besoin, en fait, arrêtez d'en prendre,
01:20 mais on ne vérifie pas si vous en prenez toujours.
01:22 Donc, en fait, c'est comme un alcoolique qui arrive
01:24 à une séance bourrée, à une séance de...
01:26 - J'entends bien ce que vous dites, mais c'est pas que c'est une foutaise,
01:29 c'est qu'en fait, il y a un manque d'incohérence et de congruence
01:31 entre la partie du psychiatre et la partie de la police.
01:33 - Oui.
01:34 - Mais ce n'est pas au psychiatre de vous contrôler, en fait.
01:35 Ce n'est pas en principe de l'entendre.
01:36 - Non, mais il faudra voir si on veut avoir une injonction thérapeutique.
01:38 - Effectivement. On est bien d'accord.
01:39 - Et le problème, c'est que si on veut s'en sortir, on est obligé d'arrêter,
01:42 de changer déjà de son cercle d'amis, son milieu de vie,
01:45 parce que tous les gens, en principe, on s'entoure de gens qui en prennent,
01:47 et tous les gens qu'on côtoie, chez qui on sort, etc., ils en prennent.
01:50 Ils ne sont pas forcément dans la volonté de vouloir arrêter.
01:53 Donc, il y a de grandes chances qu'on vous en propose dans la soirée.
01:55 Si vous avez décidé d'arrêter, c'est très dur de refuser
01:58 quand on vous en propose si vous y avez déjà goûté.
02:00 C'est terrible.
02:01 Donc, vous n'êtes pas tout le moment obligé de vous mettre au vert,
02:03 de ne plus sortir, de ne plus voir les anciens amis que vous voyez comme ça
02:06 de changer complètement d'univers, autrement vous êtes prêtement sûre de replonger.