La comédienne Judith Henry et l’historienne du cinéma Hélène Fleckinger reviennent sur la démarche
pionnière et militante de Delphine Seyrig lorsqu'elle tourne son film "Sois belle et tais-toi" (1981) .
"Le Baron fantôme" de Serge de Poligny
Analyse de séquence du "Baron fantôme" de Serge de Poligny (1943)
Jean Felzine à propos de "Honkytonk Man"
Le musicien Jean Felzine nous parle de sa Mélodie du bonheur : la bande originale de "Honkytonk
Man", de Clint Eastwood (1982), composée par Steve Dorff
Claire Devers à propos de "Noir et Blanc"
La cinéaste Claire Devers revient pour nous sur son premier long métrage, "Noir et Blanc" (1986)
pionnière et militante de Delphine Seyrig lorsqu'elle tourne son film "Sois belle et tais-toi" (1981) .
"Le Baron fantôme" de Serge de Poligny
Analyse de séquence du "Baron fantôme" de Serge de Poligny (1943)
Jean Felzine à propos de "Honkytonk Man"
Le musicien Jean Felzine nous parle de sa Mélodie du bonheur : la bande originale de "Honkytonk
Man", de Clint Eastwood (1982), composée par Steve Dorff
Claire Devers à propos de "Noir et Blanc"
La cinéaste Claire Devers revient pour nous sur son premier long métrage, "Noir et Blanc" (1986)
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00:00 ♪ ♪ ♪
00:20 Si en plus on fait la fine bouche, alors qu'on n'est pas
00:23 super star, enfin, ou du moins des gens qui rapportent
00:27 les devises, enfin, et encore en France, on se dit qu'est-ce
00:30 qu'il y a ?
00:30 Bon, il y a Romy, il y a Romy Schroeder,
00:32 il y a Annie Girardot.
00:33 Et puis après, bon, ben, c'est...
00:35 Il y a peut-être Catherine, mais après, c'est tout.
00:37 Alors, si en plus on est délicat, on se demande comment on
00:40 finira dans ce métier, enfin, si on finira même dans ce métier.
00:42 Salut à tous, vous êtes bien sur Ciné+ Classique et c'est l'heure
00:46 de votre Viva Cinema consacré cette semaine à un film
00:49 de Delphine Serig.
00:50 Au sommaire également, le rosebud de Serge De Paulini.
00:56 La mélodie du bonheur de Jean Felsine.
00:58 Et une brève rencontre avec Claire Devers.
01:02 C'est parti.
01:02 Star internationale du cinéma d'auteur et féministe engagée,
01:16 Delphine Serig s'empare de la vidéo légère pour donner
01:19 la parole à 23 actrices françaises et américaines.
01:22 Dans Sois belle et tais-toi, tournée au milieu des années
01:25 70, toute ce conflit s'enfiltre sur la manière dont
01:28 elles vivent leur métier.
01:29 La comédienne Judith Henry et l'historienne du cinéma
01:33 Hélène Fleckinger reviennent sur la démarche pionnière et
01:36 militante de Delphine Serig.
01:37 Beaucoup de lumière sur le visage et tous les hommes
01:41 comme les chirurgiens, des hommes.
01:43 Yes.
01:45 Yes.
01:48 Sois belle et tais-toi, comme le titre l'indique, c'est
01:52 vraiment un film qui s'attaque à cette idée imposée,
01:56 à cet impératif, à ce commandement imposé aux
02:00 actrices d'être réduite finalement à des
02:02 icônes silencieuses.
02:04 Et au contraire, Delphine Serig, elle, bien sûr,
02:07 voulait donner la parole aux actrices, à celles que l'on
02:10 regarde ordinairement, de manière hégémonique,
02:13 sans les écouter.
02:14 Mais je ne vais pas grandir fortement et plus haute ou
02:18 plus grande en faisant leurs pièces de merde pour eux.
02:20 Ces meurtrières qui sont d'accord, ils ont des
02:24 petites pensées et je dois aller être une petite personne
02:27 pour eux parce que je dois payer le logement ici ?
02:30 Parmi ces questions qui sont posées par Delphine Serig,
02:34 la première assez surprenante, c'est est-ce que vous auriez
02:39 été actrice, en l'occurrence acteur, si vous aviez
02:43 été un homme ?
02:45 Et toutes répondent probablement pas non.
02:49 Je pense que si j'étais un homme, j'aurais probablement réussi
02:54 à avoir une éducation et que les portes aient ouvert pour
02:58 moi, ou que l'aventure de la vie m'ait ouvert de plus en plus
03:02 loin, que la vie serait plus libre.
03:06 Je pourrais avoir été un directeur ou un producteur ou
03:11 quelque chose comme ça.
03:12 Je ne pense pas que je serais un acteur si j'étais une
03:14 fille.
03:14 Je ne pense pas que je serais un acteur.
03:15 C'est pas drôle.
03:17 Et à chaque fois, finalement, leurs réactions face aux
03:21 questions que pose Delphine Serig sont celles de la surprise.
03:24 C'est vraiment des réactions extrêmement spontanées et
03:26 extrêmement puissantes qui se tient, c'est-à-dire qu'on
03:30 assiste à la prise de conscience de ces actrices de ce
03:36 qu'elles subissent dans leur métier en tant que femmes.
03:40 Moi, je trouve que tous les discours dans le film sont
03:43 vraiment forts.
03:44 Après, c'est vrai qu'on sent quand même que Maria Schneider,
03:47 elle a été, oui, elle, par exemple, elle dit que
03:51 Marlon Brando et Bertolucci faisaient leur petite cuisine
03:55 à part et qu'elle, en fait, après a été un peu leur
03:58 instrument, leur objet et qu'elle subissait
04:00 qu'elle subissait la chose.
04:02 La plupart du film, c'est moi, j'arrivais pour la lumière et
04:07 je devais tourner et dire mon truc.
04:11 Mais j'ai eu aucune discussion, aucune explication,
04:16 aucune alors que si, Bernardo, personnellement, mais il
04:24 travaillait avec Marlon sur le film.
04:25 Ils ont tous les deux fait le film.
04:27 Moi, c'est quelque chose que j'ai pas du tout de la même
04:32 violence que ce qu'a pu vivre Maria Schneider.
04:34 Mais c'est vrai qu'au tout début, quand j'étais quand
04:37 j'avais une vingtaine d'années, que j'ai commencé à tourner
04:39 pour le cinéma, je me suis sentie instrumentalisée par
04:43 des réalisateurs et des acteurs, notamment dans
04:46 la discrète.
04:47 Vraiment, j'avais l'impression d'être leur chose un peu.
04:51 Quoi?
04:51 Mais que j'étais pas une actrice, j'étais la fille qui
04:54 correspondait au modèle.
04:55 Et puis dernièrement, le mot est venu de en haut que
05:00 Jack Warner, le chef du studio, voulait que je
05:03 mette des faux seins.
05:05 Il n'aimait pas des femmes avec des petits seins.
05:09 Alors, c'était très clair.
05:12 J'étais un produit du marché et il fallait bien que je
05:15 m'arrange pour me rendre commerciale parce qu'on
05:20 allait investir de l'argent sur mon dos.
05:23 Le mâchoire, quand même, il n'a pas arrangé ni le nez.
05:27 Mais j'ai porté des faux seins et des cheveux blancs,
05:30 des lessiles pendant dix ans.
05:33 Quoi?
05:33 C'est tout le discours aussi de Jane Fonda.
05:35 Elle avait refusé quand même de se faire casser la mâchoire,
05:38 chose que plein d'autres actrices ont fait avant elle.
05:41 Je crois à Vitae Wurst, Marlène Dietrich.
05:44 Donc, il y a une petite rébellion quand même à partir des
05:47 années, fin des années 60.
05:49 J'imagine la génération de Jane Fonda plutôt.
05:52 À un moment donné, je me suis rendu compte que c'était le
05:56 même jeu avec les metteurs en scène, les acteurs,
06:01 que ce qu'ils souhaitaient de moi, c'était toujours un jeu où on
06:05 dit "Ah oui, je suis idiote, apprends-moi tout".
06:09 Le dispositif de tournage de Sois belle et tais-toi
06:13 est minimaliste.
06:14 Et ça, c'est vraiment une volonté forte de Delphine Serig,
06:18 qui voulait que le cadre soit porté strictement sur ces femmes
06:24 que l'on écoutait pour la première fois.
06:26 Elle donnait l'exemple du cadrage par la télévision du
06:30 président de la République lors de ses discours officiels.
06:33 C'était ça, finalement, qu'elle voulait restituer.
06:36 Il n'y a pas forcément d'éclairage en vidéo légère.
06:39 À l'époque, ce n'est pas la peine.
06:41 Il n'y a pas vraiment de décor.
06:43 Ces femmes sont filmées chez elles.
06:45 J'imagine qu'elles avaient l'impression qu'elles faisaient
06:49 ça un peu comme un film de vacances,
06:52 un truc de copines.
06:54 Et puis, chose extrêmement intéressante, longuement développée dans le film,
07:24 c'est cette question des scènes entre femmes.
07:26 Ce film met en évidence la quasi absence de scènes chaleureuses,
07:32 de scènes d'amitié entre femmes, entre personnages féminins.
07:36 Et après, ce qui est vraiment hallucinant, finalement,
07:52 sur la totalité du film, c'est de voir comme les femmes ont été
07:56 quand même, malgré tout, tellement maltraitées par un art
08:01 qui se veut être un art qui représenterait une forme de liberté,
08:10 on imagine un regard aimant des réalisateurs sur leurs actrices.
08:16 Je ne sais pas, j'aimerais bien faire des films plus légers,
08:19 faire un film comme Céline et Julie,
08:23 qu'est-ce que j'aurais aimé faire ça?
08:26 Et aussi tourner avec des hommes, si je tourne avec des hommes partenaires,
08:35 tourner au moins qu'ils soient de mon âge, qu'ils soient plus...
08:38 Vrai, même Nicholson, c'est mieux que Brando, mais c'est pas ça.
08:43 Il a quarante ans, presque, presque.
08:48 - Toi, tu as combien? - Vingt-trois.
08:50 "Sois belle et tais-toi" reste un film incroyablement actuel.
08:55 À l'ère post-Me Too, toutes les questions, finalement, qui émergent,
09:01 évidemment, résonnent avec nos préoccupations actuelles.
09:05 Et on retrouve dans les propos de ces femmes
09:09 des choses que l'on entend, hélas, encore aujourd'hui.
09:12 Donc les échos sont extrêmement forts et évidents.
09:16 C'est un film pionnier, vraiment.
09:17 Est-ce qu'on pourrait refaire le même documentaire aujourd'hui?
09:21 Qu'est-ce que les actrices d'aujourd'hui répondraient?
09:24 Il n'y a pas eu beaucoup de documentaires qui se sont faits sur ce sujet.
09:28 Ça laisse rêveur en même temps. Moi, ça me questionne, quand même.
09:34 Maria Schneider.
09:37 Pat Darbonville.
09:40 Millie Perkins.
09:43 Susan Tyrell.
09:46 Juliette Bertheau.
09:49 Le seul long-métrage réalisé par Delphine Sérig
09:51 a longtemps été difficile à voir dans son intégralité et sur grand écran.
09:55 Suite à sa récente restauration, "Sois belle et tais-toi"
09:58 ressort en salle le 15 février grâce à Splendor Films,
10:01 un événement à ne pas manquer.
10:02 Jamais, jamais, pas être acteur, c'est le point plus bas.
10:08 On n'a pas voulu être acteur.
10:10 Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?
10:19 Je vois un cavalier.
10:21 Alberic, c'est Alberic.
10:24 Dans la France de 1943,
10:26 le cinéma est un puissant moyen d'évasion pour le public,
10:29 comme pour les créateurs,
10:31 à condition toutefois de ne pas montrer trop directement
10:33 la réalité du pays sous l'occupation nazie.
10:36 Le cinéma fantastique, parfait remède à la mélancolie de l'époque,
10:40 connaît alors son heure de gloire.
10:42 Quelque part entre "Les visiteurs du soir" de Carnet
10:45 et "La belle et la bête" de Cocteau,
10:46 le réalisateur Serge de Pauligny signe avec "Le baron fantôme",
10:50 un film insolite et poétique.
10:53 Il demande à Cocteau de dialoguer un scénario
10:55 qui oscille entre le fantastique pur,
10:57 les intrigues amoureuses et la comédie,
11:00 et les mots du poète crépitent dans la bouche des comédiens.
11:03 Je me méfie des colonels, ils ne comprennent rien au lieu de moi.
11:06 Elphie, je vous le répète, il n'y a qu'une seule chose qui compte,
11:08 le trésor.
11:10 Si je veux découvrir un trésor pour être heureuse...
11:13 Ce savoureux mélange fonctionne grâce à l'interprétation charmante
11:16 d'Odette Joyeux et de Janie Holt
11:18 et la présence habitée du tout jeune Alain Cuny.
11:20 Mais le film n'est jamais aussi convaincant
11:22 que lorsque Pauligny laisse libre cours à son inventivité visuelle,
11:26 démonstration.
11:27 Musique de l'ambiance
11:30 ...
11:59 ...
12:28 ...
12:41 Deux ans avant "La Belle et la Bête", et on dirait déjà du cocteau,
12:45 il n'est pas exclu que le poète se soit inspiré de ses plans
12:48 à la beauté noire pour son chef-d'oeuvre de 1945
12:51 en y insufflant son génie du merveilleux.
12:54 Gageons que ce baron fantôme,
12:56 comme "L'éternel retour" de Jean Delanoy,
12:58 furent pour cocteau des galaudés scénaristiques
13:00 avant d'embrasser la mise en scène et de révolutionner le cinéma.
13:04 Mais rendons à Pauligny ce qui est à Pauligny
13:07 et laissons-lui la paternité de ce film
13:09 qui inspira tout un courant du cinéma fantastique dans notre pays.
13:13 D'avantage que de fantastique,
13:14 c'est plutôt de romantisme dont il faudrait parler ici,
13:17 le romantisme solaire des amoureux dans les ruines d'un château
13:20 ou celui des balades nocturnes dans de sombres forêts.
13:23 Et si comme nous, vous aimez à la fois l'un et l'autre,
13:26 n'hésitez pas et partez à la recherche du "Baron fantôme"
13:29 de Serge de Pauligny, 1943,
13:31 présenté en ce moment sur Ciné+ Classique
13:34 et disponible à tout moment sur My Channel.
13:36 Guitariste et chanteur du groupe Mustang,
13:45 Jean Felsine écrit aussi des chansons en solo.
13:48 Pour Viva Cinema, il a quitté les synthétiseurs de son nouvel album
13:51 pour nous parler bande originale et musique country.
13:54 C'est donc au Pigalle Country Club
13:56 qu'il nous a rejoints pour parler de sa mélodie du bonheur,
13:59 "Honky Tonk Man", réalisée par Clint Eastwood.
14:01 Alors j'ai choisi celle-ci parce que c'est un film sur un chanteur de country,
14:24 imaginaire, parce que c'est un petit mélange de l'histoire de Jimmy Rogers,
14:27 il y a des éléments d'Hank Williams, notamment physiquement,
14:30 Clint Eastwood ressemble un petit peu plus à Hank Williams.
14:33 Mais c'est un style de musique que j'aime beaucoup.
14:35 C'est un film qui est un mélange de comédie, de road movie, de film musical.
14:40 C'est un film que j'ai vu assez jeune, je devais avoir 17 ou 18 ans.
14:44 Je pense que c'est un des trucs qui m'ont fait aimer cette musique aussi.
14:49 Quand je chante de toi
14:52 Chaque note semble être correcte sur la clé
14:58 Tout ressemble tellement bien à moi
15:02 Ce qu'on entend, c'est d'abord des compositions originales
15:05 qui sont assez réussies, qui sont assez anachroniques,
15:07 parce qu'elles ne ressemblent pas du tout à de la country des années 30,
15:09 puisque le film se passe vraiment pendant la Grande Dépression,
15:12 je crois en 1932 ou 1933.
15:14 Or là, c'est des chansons de country
15:17 où il y a de la batterie, qui sont un peu plus sophistiquées,
15:19 mais je trouve que ça fonctionne très bien.
15:21 La première scène où Clint Eastwood se produit dans un café,
15:25 il est seul avec sa guitare.
15:26 Alors derrière, là, il y a un énorme anachronisme,
15:28 puisque sa guitare, c'est une guitare des années 70,
15:31 qui n'existait pas telle qu'elle à l'époque.
15:33 Telephone, but I can't dial it
15:37 Hands are shaking, I'll have to file it away
15:46 What I was wanting to say
15:49 Et puis, il ne chante pas du tout comme un chanteur de country,
15:51 mais c'est très joli comment il chante,
15:52 il a une voix fragile, un peu étouffée, comme ça, Clint Eastwood.
15:55 Donc il y a ça, et puis il y a aussi des chansons...
15:58 Par exemple, il y a une scène où Clint Eastwood se rend en studio,
16:02 où là, il y a un groupe, le groupe de Bob Willis,
16:04 donc Tad Western Swing, qui chante une de ses chansons.
16:07 Et là, on a quelque chose qui est un peu plus crédible par rapport à l'époque.
16:10 He'd sit out on the porch
16:12 With a full moon for his spotlight
16:15 And I'd fall asleep to that old song
16:17 Faded love
16:20 Il y a une scène qui est pour moi la plus belle du film,
16:22 c'est la scène de studio à la fin.
16:25 Clint Eastwood est embauché pour enregistrer ses chansons,
16:28 mais il a la tuberculose, donc il tousse régulièrement.
16:31 Il n'arrive pas à terminer cette chanson-là.
16:33 Et c'est son guitariste qui reprend le relais au chant,
16:36 et son guitariste, le comédien qui l'incarne, c'est Marty Robbins,
16:39 qui lui est un très, très célèbre chanteur de country.
16:41 Et là, Clint Eastwood s'effondre, enfin, il sait qu'il va mourir,
16:44 et il voit que sa chanson va lui survivre.
16:46 Et je trouve que la scène est très simple, mais vraiment très belle.
16:48 Throw your arms round this honky-tonk man
16:54 And we'll get through this night
16:57 The best way we can
17:01 It's the best old plain killer
17:04 Since Hood began
17:11 Throw your arms round this honky-tonk man
17:16 La chanson est émouvante.
17:17 C'est la vertu numéro un d'une chanson de country.
17:19 C'est vraiment un genre très sentimental.
17:21 Well, I've never seen you
17:30 Look quite so sad
17:33 And I've never felt me
17:36 Feel quite so bad
17:39 And I know we both feel
17:43 That we've had been had
17:46 I guess they were just not that strong
17:50 C'est une musique qui est généralement harmoniquement assez simple.
17:52 Il y a des exceptions, mais c'est une musique qui tourne autour de 3, 4, 5 accords,
17:56 généralement.
17:57 C'est vraiment une musique de chanteur, de sa manière,
18:00 parce que ça repose beaucoup sur les épaules de l'interprète.
18:05 Le fait que le refrain tombe...
18:07 Throw your arms round this honky-tonk man
18:10 C'est vraiment une conclusion typiquement country, je trouve.
18:14 It's the best old plain killer
18:17 Since Hood began
18:23 Throw your arms round this honky-tonk man
18:29 Throw your arms round this honky-tonk man
18:37 Jean Felsine est à retrouver sur disque
18:39 avec son nouvel album "Cord Memory"
18:41 et en concert à Paris le 25 février au Trois-Baudets.
18:46 Au cinéma, pâtes et gourmands
18:50 Il y a Avengers, l'ère d'Ultron
18:54 Avec son premier long-métrage, "Noir et Blanc", 1986,
19:03 Claire Devers avait frappé fort.
19:05 Caméra d'or au Festival de Cannes,
19:07 son film explorait les zones grises des rapports sociaux
19:10 et de la masculinité
19:11 à travers les relations sadomasochistes
19:14 entre un comptable et un masseur.
19:16 À l'occasion de la ressortie de ce film rare,
19:18 brève rencontre avec sa réalisatrice, Claire Devers.
19:22 Tu m'as compris trop vite.
19:26 Tu ne pouvais plus retenir ton désir de frapper.
19:30 Mais je n'ai rien à vouer, aucun souvenir, aucun secret.
19:35 Mais pas le plaisir du moment, il est accidentel et m'a toujours surpris.
19:39 Je ne sais jamais où tes mains vont se poser,
19:42 si c'est l'épaule ou la jambe ou les reins.
19:46 Je vais vous lire une petite chose que j'ai retrouvée
19:49 et que je disais à l'époque et qui me permet, moi, de me ressourcer.
19:55 Alors, en fait, pour tous...
19:57 J'étais à l'IDEC, ça allait être mon film de promotion de l'IDEC,
20:01 et en deuxième année, on nous demandait de faire un documentaire
20:05 ou un reportage.
20:06 Et moi, j'avais fait un reportage,
20:09 j'avais suivi une jeune fille qui allait se faire couper les cheveux,
20:11 ça s'appelait "Carré dégradé".
20:13 Et donc, je repartais un peu sur cette même veine-là
20:16 comme style pour mon film de promo.
20:18 Et tout de suite, j'ai été intriguée par...
20:22 C'était un phénomène qui se passait dans toutes les villes.
20:25 En fait, surgissaient les fameux centres sportifs.
20:28 C'est-à-dire que nous, occidentaux,
20:33 en Europe, on commençait à voir ces salles de musculation,
20:37 de fitness, tout ce rapport au corps au nom d'une santé.
20:41 Et donc, voilà, donc j'ai été voir là-dedans,
20:44 et ce sont des endroits où, au nom de la santé,
20:48 les gens se brisent physiquement, ils s'enferment en eux-mêmes,
20:51 ils établissent avec eux-mêmes une relation de douleur.
20:54 C'est en regardant comment ils fonctionnent
20:56 que j'ai rencontré le masochisme.
20:59 Un tel délire du corps, une telle attention de soi,
21:02 un tel refus des autres,
21:03 ne peuvent que conduire à l'autodestruction.
21:06 Oui, refaites le mouvement pour voir.
21:12 Ah oui, c'est extraordinaire.
21:16 Oui.
21:17 C'est celui-là, là.
21:19 Avec les manchons polyuréthanes.
21:21 Moi, j'appartiens vraiment aux années 70.
21:23 J'ai 15 ans, 71,
21:25 je suis complètement sur les relations aux autres,
21:27 sur se réinventer des relations...