Les médecins libéraux manifestent à Paris contre le projet de loi Rist qui doit être discuté aujourd'hui au Sénat et qui permet notamment l'accès direct à certaines professions paramédicales. Les médecins réclament de leur côté plus de moyens ainsi qu'une revalorisation de la consultation pour améliorer l'accès au soins.
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00:00 Les médecins libéraux manifestent de nouveau cet après-midi à Paris pour, entre autres,
00:04 obtenir de meilleurs tarifs.
00:05 Caroline Diodonné, que vous racontent ces praticiens que vous avez à vos côtés ?
00:08 Eh bien regardez, on peut vous lire certains des messages qui sont inscrits sur les blouses.
00:15 "En grève, donnez-moi envie de m'installer, pas de parti" ou encore "Pas de médecin pour
00:20 la Saint-Valentin", référence donc à ce grand mouvement de grève des médecins libéraux.
00:25 Aujourd'hui, le cortège est parti il y a à peu près une heure des Invalides à côté du ministère de la Santé,
00:30 direction le Panthéon.
00:32 Et nous sommes avec Mickaël qui est médecin généraliste à Limoges et qui est venu aujourd'hui pour manifester.
00:38 On va vous montrer le message de Mickaël avec ce jeu de mots "Pas de risque, tourne sur la santé",
00:43 référence à la loi RISTE qui doit être discutée aujourd'hui au Sénat et qui permet notamment
00:50 l'accès direct à certaines professions paramédicales.
00:53 Pour vous, Mickaël, ce n'est pas la solution ?
00:55 Non, du tout, il y a un vrai problème et c'est une mauvaise réponse à un vrai problème.
00:59 Et le problème, il faut le résoudre, il faut aussi écouter les acteurs et aujourd'hui,
01:03 cette loi ne répond pas du tout à ce qu'il faut pour les patients.
01:06 Qu'est-ce que vous reprochez justement à ce projet de loi ?
01:08 Ce qu'on reproche, on n'est pas du tout contre les IPA, contrairement aux images qui sont colportées.
01:13 On est contre la primo-prescription.
01:15 Le diagnostic, il est médical, la thérapeutique, elle est médicale et après, on travaille avec nos professionnels paramédicaux.
01:21 On prescrit nos ordonnances, on délègue des actes aux infirmières, aux kinésithérapeutes, aux orthophonistes,
01:27 ce qu'il y a qui soit, ce n'est pas le souci et déjà d'ailleurs aussi à des IPA.
01:30 Ce qui nous pose problème, encore une fois, c'est la primo-prescription qui va déréguler l'accès aux soins,
01:34 qui va entrer de médecine à deux vitesses puisque certains patients aujourd'hui ont déjà,
01:38 dans le système actuel, toutes les peines du monde à avoir des orthophonistes alors qu'on en prescrit,
01:42 à avoir des kinésithérapeutes alors qu'on a prescrit de la kinésithérapie.
01:46 Donc, je ne vois pas en quoi ça va répondre à ce vrai problème de santé et d'accès aux soins.
01:49 Vous vous demandez aussi plus de moyens et une revalorisation de la consultation.
01:54 Ce qu'il faut, c'est tout simplement, encore une fois, faire un diagnostic
01:56 et ce diagnostic sur le système de santé aujourd'hui, il n'a pas été fait de manière convenable.
02:00 On voit bien aujourd'hui qu'on n'a pas les moyens d'avoir les locaux pour justement accueillir des IPA,
02:04 pourquoi pas dans nos cabinets médicaux.
02:06 Actuellement, j'ai une infirmière à Zalé, je n'ai pas de local pour la mettre dans mon cabinet aujourd'hui
02:10 et donc c'est compliqué.
02:11 1,50€ pour vous, c'est une provocation de la part de l'assurance maladie,
02:14 on a entendu cela de la part d'un certain nombre de saints.
02:17 Tout à fait, c'est méprisant, c'est méprisant.
02:19 On aime notre métier, on a des valeurs et très sincèrement aujourd'hui,
02:23 on veut pouvoir exercer notre métier de manière qualitative
02:25 et aujourd'hui, on n'a pas les moyens, on nous demande de faire de l'avantage.
02:29 Merci beaucoup, Michael, médecin généraliste du côté de Limoges.
02:32 Pour l'instant, la proposition de l'assurance maladie dans ces négociations,
02:36 c'est une augmentation d'1,50€, donc passer de 25 à 26,50€,
02:41 alors que certains syndicats réclament une consultation à 30€ jusqu'à 50€ par exemple,
02:46 pour le collectif Médecins pour Demain.