Olivier Dussopt traité «d'assassin» par Aurélien Saintoul : «Il y a une part de théâtralisation dans l'hémicycle»

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Alexis Corbière, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet des débats à l'Assemblée nationale concernant la réforme des retraites, des propos d'un député insoumis à l’encontre du ministre Dussopt et de la mobilisation dans les rues.

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Transcript
00:00 - Il est 8h13 sur Europe 1, votre invité Sonia Mamrouk est député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:05 - Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Alexis Corbière.
00:08 - Bonjour Sonia Mamrouk et bonjour à ceux qui nous écoutent.
00:11 - Vous avez honte ce matin ?
00:13 - Alors je vous évoquais sans doute ce qui s'est passé hier, notamment ce qu'a déclaré un de mes amis députés.
00:19 - C'est encore un de vos amis ?
00:21 - Oui bien sûr.
00:22 - Assassin, à Tigny.
00:23 - Non mais de toute façon j'ai eu la solidarité de combat avec ceux qui font partie de mon groupe.
00:28 Aurélien Saint-Aul, s'est immédiatement excusé, d'accord ?
00:32 D'ailleurs j'étais à ses côtés, il a voulu et je souhaitais que les yeux dans les yeux, comme on dit, puisse dire à M. Dussopt que dans la passion,
00:40 il y a des choses qui ne doivent pas être dites, parce que par ailleurs M. Saint-Aul ne pense pas évidemment qu'Olivier Dussopt est un assassin,
00:46 même si nous sommes en radical désaccord avec la réforme.
00:49 Vous savez, on va sans doute en parler, l'hémicycle et Jean-Louis Debré l'a dit encore dernièrement,
00:55 il y a une part de théâtralisation de beaucoup de choses, c'est-à-dire qu'il y a aussi une passion, il y a 500 personnes qui chauffent.
01:02 - On est loin de Jaurès et de Clémenceau et d'un débat...
01:04 - Eh bien non, figurez-vous que non.
01:06 - Même combat ? M. Saint-Aul, M. Clémenceau et Jaurès ? J'ai du mal à voir.
01:10 - Alors précisément, on peut s'arrêter deux secondes là-dessus ?
01:12 - Avec plaisir.
01:13 - Redisez, c'est sur le site de Libération, ce que nous dit le président Jean-Louis Debré,
01:16 et redisez notamment tous les débats de la Troisième République.
01:19 Je veux dire une chose, c'était pire.
01:21 Savez-vous que Jean Jaurès que vous évoquez s'est fait casser la figure en descendant de la tribune par des députés de droite ?
01:25 Savez-vous qu'il y avait une cellule de dégrisement ?
01:27 Parce que les députés c'était surtout des hommes buvés et alcoolisés,
01:30 allés dans l'hémicycle et s'invectivaient et se déclaraient des duels à l'épée qui était réglée plus loin.
01:35 En vérité, aujourd'hui les débats sont plus sereins.
01:38 Quelle est la différence ? Il y a des caméras ?
01:40 - Plus serein ? - Exactement.
01:41 - Louis Boyard dit que la police tue.
01:43 Aurélien Saint-Aul qualifie Olivier Dussop d'assassin.
01:45 Thomas Porte avec une écharpe tricolore met son pied sur un ballon à l'effigie du même ministre.
01:50 Sébastien Delogue lance "vous allez tous y passer".
01:53 Madame Chikuru, si, dit qu'Elisabeth Borne est un bourreau, mais c'est mieux.
01:58 - Vous mélangez beaucoup de choses Sébastien.
02:00 Quand il dit "vous allez tous y passer", il ne parlait pas "y passer", "mourir".
02:04 Il dit "vous allez tous y passer" à ce genre de problème.
02:06 - La nuance est bienvenue, la précision est importante.
02:08 - Parce que la phrase n'a rien à voir.
02:10 - Alexis Corbière, la question.
02:12 Est-ce qu'il y a des limites à l'indécence ?
02:14 - Premièrement, que ceux qui nous écoutent aillent vérifier.
02:18 A l'époque des grandes heures du parlementarisme, la passion était beaucoup plus forte.
02:23 On se déclarait des duels, je l'ai dit, on se traitait de stalinien, de fasciste, etc.
02:28 Donc aujourd'hui, on a oublié, et c'est d'un certain point de vue ce qu'il y a de bien
02:32 depuis le début de cette nouvelle mandature, parce que les macronistes sont minoritaires,
02:35 le Parlement reprend un protagonisme.
02:37 - Ils ont une majorité relative.
02:39 Alexis Corbière, assassin. Le mot assassin.
02:42 - J'ai dit X fois, je vais le répéter.
02:44 - On a appris que le service de protection du ministre Olivier Dussopt a été renforcé.
02:48 - Ça vous fait sourire, il y a un parfum de menaces.
02:52 - Non mais parce que là, il n'y avait pas de menaces.
02:54 J'espère qu'on a compris, c'est-à-dire que quand on parlait des morts au travail,
02:59 d'une sous-estimation selon Saint-Aul, de la part du ministre du Travail,
03:02 de nombre de morts au travail qui amenaient ce mot qui n'a pas lieu d'être.
03:05 Il n'y a aucune raison, à moins qu'il y ait d'autres raisons qui n'ont rien à voir
03:09 avec ce qu'il y a des propos d'hier, à ce que la protection du ministre soit renforcée.
03:14 À moins de vouloir en rajouter. Mais avec une certaine dignité,
03:17 après avoir fait cette erreur, M. Saint-Aul a retiré ses propos.
03:21 - Dignité dites-vous, mais la question...
03:23 - On peut faire des excuses de manière moins digne.
03:25 - Mais est-ce qu'il y a des limites à l'indécence ?
03:28 Est-ce qu'il y a des limites à la violence verbale chez vous ?
03:31 Pas chez vous personnellement, M. Corbière, dans tout le groupe.
03:34 Est-ce qu'il y a des limites ? Est-ce qu'il y a un moment, et vous-même,
03:36 je vous connais, vous êtes probablement allé le voir hier en lui disant
03:39 "ce n'est pas possible". Tu es en train de marquer contre ton camp, tu nous abordes.
03:44 - J'aimerais que vous répétiez, j'ai bien compris, le petit jeu entre nous,
03:47 et vous mettez du sel sur la plaie en comprenant qu'hier il y a un propos qui est inacceptable,
03:53 ce que j'ai dit, ce que la personne a dit, mais je ne voudrais pas que ça serve de prétexte
03:57 à ce que premièrement nous ne parlions pas de la réforme, parce que deuxièmement...
04:00 - Mais à qui le dites-vous ?
04:02 - À vous, Madame Mabrouf, parce que je...
04:03 - À vous ? À moi ? Vous ne le dites pas à vos camarades ?
04:05 - Oui, non mais attendez, parce que la vérité...
04:07 - Pourquoi on en parle ce matin, Monsieur Corbière ?
04:09 - Mais pourquoi vous ne relevez pas le nombre d'insultes que nous recevons,
04:14 les pupitres qui claquent, lorsque les députés macronistes...
04:16 - Ah, c'est une insulte, un pupitre qui claque par rapport à Sassan ?
04:18 - Oui, oui, oui, quand une femme s'exprime, quand Madame Rousseau s'exprime,
04:22 quand Sandrine Rousseau s'exprime, et dès qu'elle prend la parole,
04:25 immédiatement on lui hurle dessus, on l'empêche de parler,
04:27 ça tombe toujours sur les femmes, telles que le font les macronistes,
04:29 que ce soit Mathilde Panon, c'est inacceptable.
04:31 Quand Madame Berger, dans un journal qui fait partie de votre groupe,
04:34 le JDD, nous traite de France indigne, c'est une insulte.
04:36 Nous recevons des insultes à répétition, dans le scénario et le suivant,
04:40 alors que le gouvernement ne veut pas discuter de la totalité de ce texte.
04:43 - Je note... - Écoutez-moi, utilise la procédure...
04:45 - Je suis interpellée par le fait que vous ne faites pas de hiérarchie
04:47 entre Sassan et puis des réactions politiques, quand même.
04:50 - Mais vous blaguez, je ne cesse de dire que ces propos n'ont pas lieu d'être,
04:52 ont dû être retirés.
04:53 - Est-ce qu'on vous a qualifié d'assassin dans votre groupe ? Jamais ?
04:55 - Mais jamais, et il ne le faut pas.
04:57 Madame Mabrouk, si je vous disais quelque chose qui est inacceptable,
05:00 que je vous présentais mes excuses, je considère,
05:03 de la même façon, je vais le retourner à mon encombre,
05:05 que, ok, très bien, les excuses sont reçues,
05:07 on peut les juger sincères ou pas sincères, c'est pour ça que je vous disais que j'ai trouvé.
05:10 J'ai considéré que dans ce moment difficile, mon collègue Saint-Aul,
05:13 après avoir fait cette sottise, cette erreur, tout ce que vous voulez, le fait.
05:16 Mais je voudrais pointer une chose.
05:18 Vous avez évoqué l'affaire "Thomas-Porte" qui a eu lieu vendredi.
05:23 Je voudrais mettre un distingo entre ces deux sujets.
05:25 Parce que ce qui s'est passé, c'est à l'occasion d'un rassemblement de syndicalistes,
05:29 mon collègue Thomas-Porte, participant à un chamboule-tout,
05:33 où on fait tomber des boîtes de concert avec un ballon avec la photo du ministre,
05:36 et puis en photo avec un ballon.
05:37 Ça n'a rien à faire avec Homer.
05:38 - Vous oubliez qu'il était saint de son écharpe tricolore.
05:40 - Oui, oui, oui, il était saint.
05:41 - Ah bah c'est pas un détail.
05:42 - Mais il n'y a aucun appel à Homer.
05:43 - Ah, mais monsieur est député.
05:44 - Il n'y a aucun appel à la violence.
05:45 Oui, il était comme député en soutien.
05:47 - Quand vous cognez avec un ballon à l'effigie de quelqu'un, il n'y a pas un message derrière.
05:53 - Madame, vous pensez que quand un chamboule-tout est en...
05:56 Attendez, là on est en France.
05:57 Il y a des traditions en France.
05:59 Carnaval, le chamboule-tout.
06:00 Si ceux qui nous écoutent pensent que quand on fait un chamboule-tout,
06:03 on met la photo, il y a une salle.
06:05 Mettez ma photo si vous voulez, si vous êtes chez les macronistes.
06:07 Je ne pense pas que si un jour on me jetait des balles pour faire tomber une boîte de concert avec ma photo,
06:11 on appelle au meurtre après moi.
06:13 - Je vais vous dire très sincèrement, aujourd'hui, à les réseaux sociaux...
06:16 - Je voulais y venir.
06:17 - Il y a une partie de la jeunesse, une grande partie, qui vous regarde et qui peut considérer ça,
06:21 certains, je le dis, comme des appels à la haine.
06:23 Vous avez une responsabilité dans un monde politique où il y a des menaces,
06:26 des intimidations sur les élus.
06:28 - Mais que je subis d'ailleurs.
06:29 - Je sais que vous êtes sensible.
06:30 - Que je subis, madame.
06:31 - Je sais.
06:32 - Vous l'avez dit à ce micro que moi j'ai subi des menaces.
06:33 - Disons-le.
06:34 - Que notamment deux personnes qui étaient partisanes d'Éric Zemmour ont mis en scène
06:37 le fait que je sois assassiné avec Raquel Garrido,
06:39 ont été condamnées en première instance et relaxées en seconde.
06:42 Je fais, je vais aller jusqu'en cassation parce que je ne comprends pas ça.
06:45 Moi, je subis des menaces de mort.
06:46 - Mais c'est pour ça qu'en vous posant ces questions, je sais que vous y êtes sensible.
06:49 - Donc j'aimerais faire le distinguo entre des gens qui, avec une casquette d'Éric Zemmour sur la tête,
06:52 avec un fuji disent "on va abattre Garrido, on va abattre Alexis Corbien",
06:55 ça c'est des menaces de mort.
06:57 Quand un député participe à un rassemblement de syndicalistes
07:00 pour apporter son soutien à des inspecteurs du travail,
07:02 il n'appelle pas à la mort de qui que ce soit parce qu'il a un ballon avec une photo d'un ministre.
07:06 Et je voulais terminer, pardon, parce que...
07:08 - Sur les sanctions.
07:09 - C'est qu'il y a une chose qui se passe dans l'hémicycle,
07:11 et hier il était normal que M. Sainte-Aule soit rappelé à l'ordre, il s'est excusé, etc.
07:14 Il y a peut-être des sanctions, dont acte.
07:16 Mais ce qui se passe sur les réseaux, vous avez parfaitement raison, cher Sonia Mabrouk,
07:19 c'est qu'aujourd'hui, la différence, c'est que nous avons tous dans la poche
07:22 un appareil photo avec notre téléphone.
07:24 Immédiatement, quelque chose, on le met en ligne.
07:26 Et ça donne une impression d'une augmentation de la violence,
07:28 alors qu'en vérité, je pense, ce que je vois d'ailleurs dans les manifestations
07:31 qui ont lieu actuellement, c'est que c'est extrêmement calme,
07:34 je m'en félicite, de la même façon que dans ce pays, on brûle carnaval.
07:37 - Faisons dire à certains que la rue est plus digne que l'Assemblée nationale.
07:40 - Mais là, je pense qu'il ne manque que de références historiques.
07:42 Moi, c'est le côté prof d'histoire qui parle,
07:44 avec Dimitri Pavlenko qui est là, on pourra faire une émission historique
07:47 sur les débats au Parlement, et on aura des choses à raconter
07:50 qui seraient piquantes, qui font partie de l'histoire parlementaire,
07:53 qui sont passionnantes, c'est l'histoire de France.
07:55 Là, vraiment, je ne fais pas un plaidoyer pro domo de mes amis,
07:58 je dis seulement que ne perdons pas de vue,
08:00 parce qu'on a eu l'impression qu'aujourd'hui, on est dans un régime ultra-présidentiel,
08:03 que le Parlement n'existe plus, là, il revient en force.
08:06 Et je vais vous dire, c'est une équation chimique,
08:09 mettez 577 personnes passionnées dans une salle, laissez-les pendant des heures
08:12 discuter d'un sujet sensible qui concerne des millions de Français,
08:15 et bien le Parlement, ce n'est pas une abbaye de moines chartreux
08:18 qui en fait votre silence, c'est des gens qui parlent, qui s'enflamment.
08:21 - Vous pensez représenter et ressembler au peuple comme ça,
08:23 parce que pardonnez-moi, mais les Français, ils ne sont pas grossiers,
08:25 ils ne sont pas vulgaires, ils ne s'invectivent pas en permanence ainsi.
08:28 - Non, c'est un mot pour lequel les Français, qu'est-ce qu'ils veulent ?
08:31 On va reparler de ça, ils ne veulent pas travailler deux ans de plus.
08:33 - Alors allons-y. - Et c'est ça qui est violent.
08:35 Vous savez, il y a de la violence, symbolique, il y a de la violence aussi,
08:38 qui dans le silence peut être aussi parfaitement terrible.
08:40 Et après, il y a ceux qui insultent, très bien.
08:42 Ce qui est violent, c'est de dire à des millions de Français
08:45 qu'ils vont devoir travailler deux ans de plus pour pouvoir partir à la retraite,
08:48 alors que beaucoup de gens, et on était précieux en train d'en parler hier,
08:51 dans l'hémicycle, à partir de 55 ans, sont déjà quasiment en situation,
08:55 un Français sur deux est en situation souvent de ne plus avoir d'emploi,
08:59 est en maladie, etc. Bon, ça va poser énormément de problèmes.
09:02 De la même façon, hier, ce qu'il y a de dommage,
09:05 et l'erreur que fait mon ami Saint-Aul, quand il fait ce propos inacceptable,
09:08 c'est que nous étions en train d'interroger, de manière répétitive,
09:11 le ministre pour qu'il dise quelle est la vérité sur cette histoire de 1200 euros pour tous,
09:15 parce que j'affirme à ce micro qu'ils ont menti.
09:18 - Mais donc, qui a empêché le débat hier ? - De la même façon qu'il y a des influenceurs,
09:20 des influx voleurs, qui sur les réseaux veulent vous vendre des faux produits,
09:24 le gouvernement depuis 15 jours, 3 semaines... - Mais ça c'est le débat politique !
09:27 - Oui, mais alors, je profite d'Europe 1, après avoir pris la défense.
09:32 Vous savez, moi je suis alloncien, je défends mes amis, même quand ils font des erreurs.
09:36 - Ah, je vous poserai l'accent sur M. Catenin, si vous ne quittez pas ce studio comme M. Mélenchon tout à l'heure.
09:41 - Mais vous pouvez faire la liste si vous voulez. Je défends mes amis en disant,
09:44 ils font une erreur, ils s'excusent, je veux parler de ce que subissent les Français.
09:47 - S'il vous plaît, hier, hier, il y a eu certains amendements qui ont été retirés.
09:53 - Oui. - Pas assez. En fait, il vous faut retirer, c'est ce que dit ce matin la présidente de l'Assemblée Nationale,
09:58 un paquet d'amendements, 9000 amendements pour débattre de ce fameux article 7 sur le report de l'âge.
10:04 - Mais vous savez que, vous savez de la même façon qu'aujourd'hui, je peux terminer ? Je vous réponds ?
10:07 - Vous allez le faire ? - Oui. De la même façon qu'aujourd'hui, alors je sais, on vend des bières sans alcool,
10:10 on fait des steaks au tofu, et il y a plein de choses. On veut aussi du débat sans débat.
10:16 On veut des députés qui ne déposent pas d'amendements. Vous savez, en vérité, il y a une illusion d'optique.
10:20 On a eu peu de temps de débat depuis le début, en vérité. Bon, ça ne fait pas une semaine qu'on discute,
10:25 ça fait à peine une quarantaine d'heures depuis maintenant, 8 jours, parce que le gouvernement, écoutez-moi,
10:30 nous avons demandé à ce que la journée de jeudi dernier, qui était ce qu'on appelle entre guillemets une niche PS,
10:34 participe au débat, ils n'ont pas voulu. Nous avons demandé à ce que samedi et dimanche, on ouvre les débats
10:39 pour avoir plus de temps de débat, ils n'ont pas voulu. Ils veulent mettre en scène quoi ?
10:42 Parce qu'ils ont prévu la procédure dite 47 ans qu'à minuit, quoi qu'il arrive, quel que soit l'article à lequel nous sommes,
10:47 ils arrêteront, ce qui est choquant, alors qu'il y a 20 articles, ils veulent retourner le truc.
10:51 C'est pour ça que mes amis qui font des erreurs, écoutez-moi, c'est pour ça que je dis que ce n'est pas malin.
10:55 Si dans le récit que va nous imposer le gouvernement, ça apparaît comme l'inverse, mais la réalité, c'est que c'est eux
11:00 qui ne veulent pas discuter d'un texte, aller jusqu'au bout, parce qu'ils sont minoritaires dans la société.
11:05 Ils sont même peut-être d'ailleurs minoritaires dans l'hémicycle, parce que beaucoup de députés de droite
11:09 ne partagent pas ce qu'ils sont en train de faire.
11:11 - Mais aujourd'hui, ce sont vos milliers d'amendements qui empêchent ce débat.
11:13 Est-ce qu'aujourd'hui, vous dites à vos camarades, à vos collègues, retirons ce paquet d'amendements ?
11:17 - Mais on vient d'en retirer 1000.
11:18 - Eh bien, 9000 et vous pourrez débattre des articles 7. Il vous reste 4 jours. 4 petits jours.
11:22 - Est-ce qu'on a le droit, la stratégie des amendements permet hier, c'est pour ça que j'ai dit que,
11:27 ce qui avait de dommage, c'est qu'on le tenait presque pendant l'explosion un peu triviale.
11:30 Les français veulent savoir, qui va percevoir, est-ce que c'est vrai cette histoire de 1200 euros ?
11:35 C'est faux, moi je le dis à ce micro, c'est faux. Il faut avoir une retraite complète, payer au SMIC,
11:39 ça concerne très peu de gens et ça n'ira même pas jusqu'à 1200 euros.
11:42 Donc par exemple, le fait d'avoir des stratégies répétitives d'amendements,
11:46 peut amener à ce que, selon le fait qu'à taper sur un clou, au bout d'un moment, on est plus efficaces tous ensemble,
11:50 à ce qu'il y ait certaines vérités.
11:52 - Mais vous ne tapez pas sur un clou, moi ma question, est-ce que vous êtes contre la réforme ou contre la démocratie
11:55 avec tous ces milliers d'amendements ?
11:57 - Madame Mabrouk, considérez-vous normal que le gouvernement utilise une procédure qui n'a jamais été utilisée,
12:01 qui s'appelle l'article 47 ans, qui fait que même si Alexis Corbière retirait quasiment la totalité de ses amendements,
12:06 de toute manière, à minuit, vendredi, nous n'aurions pas terminé.
12:09 Ceux qui sont contre la démocratie, c'est le gouvernement.
12:12 Et d'une seule raison simple, c'est que le peuple entier est contre cette réforme.
12:16 J'écoutais, peut-être c'est la fin de notre interview, mais solennellement,
12:19 quand M. Macron a été élu au soir du deuxième tour,
12:22 il sait très bien que beaucoup de gens n'ont pas voté pour lui, pour son programme.
12:25 Il l'avait même dit, il avait dit "ce vote m'oblige".
12:27 Je sais que beaucoup de nos concitoyens qui ont voté pour moi n'ont pas voté pour mes idées.
12:30 Quelques mois plus tard, comment il les remercie en mettant en place une réforme ?
12:34 C'est inédit, je sais que vous êtes une journaliste expérimentée.
12:36 On n'a jamais vu, depuis des décennies, une telle opposition populaire à une réforme.
12:41 Injuste, injustifié. D'accord ?
12:43 Donc ça, c'est un sujet intéressant.
12:45 80% de la population est contre, 93% des électifs sont contre.
12:48 Ce pays est mis sous le pensionnement après...
12:50 - Il faut en débattre, il faut en jouer pendant le cœur, va dans la démocratie.
12:52 - Mais je ne fais que ça, madame.
12:53 Madame, j'ai terminé à 1h du matin hier soir, j'y retourne dès qu'on a terminé notre interview.
12:56 - Je ne vous parle pas personnellement, je parle de votre...
12:57 - Mais nous sommes en train de débattre.
12:58 - Elle vous dit merci, Alexis Carrière, vous l'entendez ?
13:00 - Nous sommes en train de débattre.
13:01 - Elle vous dit merci.
13:02 - C'est qui ?
13:03 - Marine Le Pen ! Vous êtes en train de parachever sa stratégie de respectabilité à grande vitesse.
13:06 Et hier, regardez le luxe qu'elle a eu.
13:08 Et d'ailleurs, beaucoup de parlementaires de la majorité ont salué une forme de dignité qu'elle a eue.
13:12 Parce qu'elle a dit "moi j'ai pas d'ennemis, j'ai que des adversaires politiques".
13:15 - Oui, oui.
13:16 - Après la fameuse phrase que M. Saint-Antoine...
13:17 - Eux aussi, ils avaient insulté Bruno Le Maire il y a quelques mois, vous l'avez oublié, il y a 3 mois.
13:19 Et le député RN ne s'était pas excusé.
13:21 Mais comme évidemment on veut chaque fois mettre en scène Marine Le Pen,
13:23 qui est l'adversaire de confort d'Emmanuel Macron,
13:26 j'ai bien compris qu'il y a une volonté en permanence de dire "elle, elle est formidable".
13:29 - Mais qui apparaît comme raisonnable ?
13:30 - C'est l'adversaire de confort.
13:31 - Qui apparaît comme respectant les règles démocratiques et parlementaires ?
13:33 - Vous savez que le RN a déposé même moins d'amendements que les députés macronistes eux-mêmes.
13:37 C'est vous dire l'opposition en carton que c'est.
13:39 Marine Le Pen, elle ne veut pas de manifestation.
13:40 Elle ne veut pas d'amendements.
13:41 Elle veut une chose, c'est qu'en permanence.
13:43 Ce que font d'ailleurs les macronistes, disent "regardez comme elle est merveilleuse"
13:45 et "regardez comme Corbière est une brute".
13:47 J'ai compris ce scénario.
13:48 "Vive l'extrême droite" nous dit les macronistes.
13:50 "Regardez comme l'extrême droite est bien, regardez comme les amis de M. Corbière, de Mélenchon, sont des brutes épaisses".
13:54 J'ai compris que c'est ça le storytelling.
13:56 Alors, ils utilisent une procédure incroyable, qu'on n'a jamais vue,
13:59 qui fait que le débat va s'arrêter.
14:00 Et il y a encore des gens qui viennent dire que c'est nous qui déposons des amendements,
14:03 nous qui défendons les Français,
14:04 nous qui voulons la vérité sur ce faux 1200 euros,
14:06 nous qui voulons l'égalité hommes-femmes et le fait que les femmes dans ce pays soient payées de la même façon que les hommes,
14:11 ce qui ferait des recettes plus importantes.
14:13 Nous qui disons qu'il n'y a pas de problème de recettes sur le système de retraite,
14:17 mais au contraire, le fait que ce gouvernement fait payer moins de cotisations
14:21 et qu'il serait bon de revenir là-dessus.
14:23 - Comment les Français vont juger vos différentes stratégies politiques ?
14:25 - Mais positivement, Madame, parce que dans la rue, nous sommes des millions...
14:27 - On verra, attendez de voir.
14:28 - Oui mais, attendez, vous dites "attendez de voir", mais là, depuis le début de l'interview,
14:31 et c'est votre côté pugnace, vous considérez qu'il y aurait un problème.
14:33 Moi, ce que je vois,
14:34 non mais dans notre stratégie, ce que je vois,
14:37 c'est que des millions de gens manifestent.
14:39 Ce que je vois, c'est que l'intersyndical,
14:41 que je félicite, que je remercie,
14:44 organise bien la lutte.
14:46 Et ce que je vois, c'est que le 7 mars, il est possible,
14:48 si le gouvernement n'est pas raisonnable,
14:50 que le pays se mette à l'arrêt,
14:51 et qu'on découvre que sans les travailleuses et les travailleurs,
14:53 il n'y a rien qui fonctionne.
14:54 Qu'ils sont le sel de la terre,
14:56 la plus belle des choses.
14:57 Et qu'il n'est pas possible, dans une grande démocratie,
14:59 de les mépriser au point de dire "travaillez des emplois en temps".
15:01 - Vous parlez avec verve, avec passion.
15:03 - C'est mieux que ça se passe comme si...
15:05 - Comme vous, madame, comme vous, avec passion.
15:07 - Si je vous pose une question sur Adrien Quatennens, vous quittez le studio ?
15:09 - Mais non...
15:11 - Non mais je sais pas, vous êtes à d'accord avec M. Mélenchon,
15:13 qui a furie barre estimé qu'il a été assez puni.
15:15 M. Quatennens, avec Sandrine Rousseau, qu'on a reçue il y a quelques jours,
15:18 et qui a été choquée par la réaction de M. Mélenchon.
15:20 On s'y retrouve plus.
15:22 - Non mais vous êtes une fille, une femme intelligente.
15:24 Ne passez pas votre temps...
15:26 - Ne me passez pas trop quand même.
15:27 - Non mais là, on parle beaucoup de sujets
15:29 où le but n'est pas tellement le fond,
15:31 mais comment on peut mettre un responsable insoumis en difficulté.
15:34 Adrien Quatennens, il est bien qu'il soit dans l'hémicycle
15:36 pour voter contre la réforme des retraites,
15:38 c'est ce que lui ont demandé ses électeurs.
15:39 Après, je vous dis une chose simple,
15:40 ni division, ni diversion dans la période.
15:42 Je crois qu'on aura compris que c'est le conducteur de ce que je suis venu dire.
15:45 Restons concentrés contre la réforme des retraites,
15:47 pour le retrait, c'est ça que veulent les Français.
15:49 Pas qu'ils soient frappés de deux ans de plus.
15:52 Tout ce qui fait sujet de diversion,
15:54 même si 80% de notre conversation a été un peu là-dessus,
15:56 me semble peu utile à la lue.
15:58 - Alexis Corbière, vous restez avec nous ?
16:00 - J'hésite.
16:02 - Merci Alexis Corbière.

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