Pour l’heure le mouvement n’a rien obtenu. Les assouplissement accordés par le gouvernement l’ont été dans le cadre de la concertation menée par Elisabeth Borne, la Première ministre, et Olivier Dussopt, le ministre du Travail. On peut citer une meilleure prise en compte des carrières longues et de la pénibilité.
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00:00 En même temps, on peut constater que ces mobilisations n'ont obtenu aucune avancée
00:04 et donc aucun recul du gouvernement.
00:06 La stratégie des syndicats repose avant tout sur l'unité syndicale.
00:15 Depuis le début du mouvement, les syndicats sont unis.
00:20 Ils sont huit organisations dans une inter-syndicale
00:23 qui s'est fixée deux règles de fonctionnement.
00:25 La première, c'est un mot d'ordre unique, à savoir pas de recul de l'âge,
00:28 ni à 63, ni à 64, ni à 65,
00:31 ce qui suppose que les syndicats qui voulaient la retraite à 60 ans
00:34 ont mis de côté ce mot d'ordre et on décide tous ensemble.
00:38 Et il faut reconnaître qu'à ce stade, cela marche remarquablement bien.
00:41 Les syndicats font de la com', de la bonne com',
00:43 ils mettent en scène leur entente.
00:45 Le 25 janvier, par exemple, les numéros 1 des centrales
00:48 se retrouvent devant l'Assemblée nationale pour une conférence de presse.
00:51 Le 11 février, ils se retrouvent à la Bourse du Travail,
00:54 avant la journée de mobilisation et de manifestation,
00:56 pour indiquer ce qui va se passer dans les prochains jours.
00:59 Pourquoi c'est important cette unité syndicale ?
01:02 Parce qu'elle est la base de la réussite de la méthode qu'ils ont choisie jusqu'à présent.
01:05 Ils ont choisi la méthode du nombre, de la masse, de la force tranquille,
01:10 qui défilent paisiblement dans la rue.
01:12 C'est en particulier la méthode que Laurent Berger a,
01:15 non pas imposée, mais donc il a persuadé ses camarades,
01:18 lui-même étant extrêmement hostile à toute violence,
01:21 toute atteinte aux biens ou aux personnes.
01:24 Il est même hostile à des blocages qui paralyseraient le pays.
01:28 Il ne veut pas que les Français soient gênés dans leur quotidien,
01:32 ce qui laisse entendre qu'il est contre une grève générale des transports
01:36 ou des coupures d'électricité massive.
01:39 Pour le moment, les autres syndicats sont alignés sur cet objectif,
01:43 soit parce qu'ils sont convaincus dans leur forme intérieure,
01:46 soit parce qu'ils ont compris qu'il faut ménager les forces syndicales.
01:49 La bataille s'annonce rude et longue.
01:52 La réforme de la réforme de la réforme du gouvernement.
01:56 Pour le moment, cette stratégie réussit dans la mesure où il y a une unité syndicale forte,
02:02 où les mobilisations sont suivies et où les sondages manifestent un soutien fort et puissant
02:09 aux mouvements de contestation et un refus de la réforme.
02:12 En même temps, on peut constater que ces mobilisations n'ont obtenu aucune avancée,
02:16 et donc aucun recul du gouvernement.
02:18 Si le gouvernement a consenti à des mesures d'accompagnement,
02:21 elles ont été décidées dans le cadre de la concertation
02:25 avec les organisations syndicales et patronales,
02:27 c'est-à-dire en fin d'année 2022 et en début 2023.
02:31 Elisabeth Borne et Olivier Dussopt ont rencontré les syndicats.
02:34 Ils ont obtenu des avancées sur la prise en compte de la pénibilité,
02:37 sur celle des carrières longues, mais depuis, ils n'ont rien obtenu de plus,
02:41 et donc se pose la question de la suite du mouvement.
02:44 La suite, elle, va commencer au début du mois de mars,
02:51 parce que le mois de février a été en quelque sorte sanctuarisé par les syndicats,
02:56 qui ont décidé de ne pas perturber les vacances d'hiver des Français,
02:59 et elle s'étale quasiment sur tout le mois de février en tenant compte des trois zones.
03:03 Le 5 mars, les vacances sont terminées.
03:06 Les syndicats de la SNCF, par exemple, ont dit qu'à partir de ce moment-là,
03:10 ils envisageraient des actions reconductibles.
03:13 Mais ils ne veulent pas partir tout seuls au combat,
03:15 c'est-à-dire qu'ils voudraient que les autres secteurs potentiellement bloqueurs,
03:18 comme celui de l'énergie, celui du pétrole, soient avec eux dans la bataille.
03:23 Il faut aussi que toutes les fédérations syndicales de ces grandes entreprises
03:26 soient d'accord entre elles.
03:28 Une manifestation qui serait, et des grèves qui seraient menées par exemple par la seule CGT,
03:32 n'aurait pas la même puissance que si elle était décidée par l'ensemble des syndicats.
03:36 Donc, la question va se poser de savoir s'ils ont la volonté et la capacité
03:40 de se lancer dans des grèves reconductibles à ce moment-là.
03:44 Il faut souligner qu'en cette période de pouvoir d'achat,
03:47 renié par l'inflation, la question se pose pour tous les salariés et agents
03:51 du secteur privé comme du secteur public.
03:53 Et donc, la question reste entière.
03:55 Si jamais les mouvements prenaient ci,
03:57 on se lançait dans des grèves reconductibles,
04:00 la question de l'unité syndicale peut se poser.
04:02 Si les blocages sont limités, Laurent Berger pourra dire que, de toute façon,
04:07 chaque fédération est libre de décider de ses actions
04:11 et il n'aura pas à intervenir ou à se prononcer sur ce sujet.
04:14 Si jamais les blocages devenaient très importants,
04:17 si le pays était bloqué, si ces blocages s'accompagnaient de violences,
04:21 alors la situation deviendrait embarrassante pour Laurent Berger
04:24 et l'unité syndicale pourrait être menacée.
04:27 Mais nous n'en sommes pas là.
04:28 [Musique]