Séance publique à l'Assemblée nationale - Réforme des retraites : discussion générale du projet de loi

  • l’année dernière
Les députés débattent de la réforme des retraites du 6 au 17 février à l'Assemblée nationale. Ils examinent dans l'hémicycle le projet de loi de finances rectificative de la sécurité sociale, qui contient les mesures annoncées par E. Borne le 10 janvier. Coeur de la réforme : le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Plus de 20 000 amendements ont été déposés pour l'examen en séance, qui s'est ouvert par la discussion d'une motion référendaire, annonçant des débats acharnés et passionnés Une séance sur LCP Assemblée nationale.

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00:00:00 Quelle formidable invention sociale, quelle formidable audace que le droit à la retraite.
00:00:05 Avoir le droit d'être libéré du travail prescrit et touché de quoi vivre quand même.
00:00:10 Quel geste de civilisation.
00:00:12 Prendre soin de chaque personne humaine, d'un bout à l'autre de sa vie.
00:00:18 C'est le travail qui crée la retraite.
00:00:20 Et grâce à la sécurité sociale, il la crée pour toutes et tous.
00:00:24 Le travail.
00:00:25 Ce magnifique geste d'humanité, de contribution sociale, de création, de partage, quand il
00:00:31 n'est pas maltraité, quand on n'y est pas exploité, quand on n'y abîme pas sa
00:00:35 vie.
00:00:36 Le travail pour s'accomplir, mais avec la conscience qu'il n'y suffit pas.
00:00:41 Le travail à sa juste place dans nos vies.
00:00:44 Des vies ouvertes à se retrouver, se rencontrer, s'aimer, se cultiver, créer, se dépasser.
00:00:52 Des vies pour être libre et que ce ne soit pas réservé à quelques hasardeux élus.
00:00:58 La retraite.
00:01:00 Cette perspective donnée à chacune et chacun d'un grand espace de liberté au bout de
00:01:06 sa vie professionnelle.
00:01:07 Ce qu'Ambroise Croizat appelait une nouvelle étape de la vie.
00:01:12 C'est bien ce droit qui est menacé, rétréci à chaque réforme, en nous expliquant que
00:01:17 nos anciens avaient rêvé trop grand.
00:01:18 Nos retraites ont toujours coûté trop cher aux grands propriétaires de l'économie,
00:01:24 aux grands propriétaires de nos vies, dès le premier centime.
00:01:27 D'autant plus qu'elles sont soustraites au marché et à la spéculation.
00:01:31 Double manque à gagner.
00:01:32 Que nous disent-ils, ceux et celles qui y répètent en boucle que les jeunes n'y croient
00:01:39 plus ? Qu'il faut réduire la voilure ? Mais pour qu'ils croient à quoi ? Qu'ils
00:01:44 croient à quoi, ces jeunes qui rentrent dans le travail par la case Uber, par la case
00:01:48 précarité, par la case galère ? A des droits tour à bougerie, à des droits en forme
00:01:53 de matelas de camping pour amortir la chute, parce que, quel que soit leur talent, ils
00:01:59 ne pourront pas tous et toutes devenir une star de la musique ou du ballon.
00:02:03 C'est ça, la promesse.
00:02:05 Le projet libéral, à ce stade, c'est un système par répartition réduit à un filet
00:02:10 de sécurité juste pour donner le change.
00:02:12 Le nombre d'actifs par retraité baisse, disent les pourfendeurs du droit, comme si
00:02:17 c'était suffisant à renoncer en se défiant au passage de la prudence des démographes.
00:02:21 Notre société, où la productivité du travail augmente de façon continue et où le prétendu
00:02:26 coût du travail est allégé d'année en année, n'a-t-elle pas les moyens de préserver
00:02:31 un vrai droit ? Où vont les richesses supplémentaires produites ? Dans les salaires ? Dans les
00:02:36 retraites ? Non.
00:02:37 Elles vont principalement dans la grande poche sans fond des actionnaires.
00:02:40 10 milliards d'euros de plus en 2021 pour ceux du CAC 40.
00:02:44 Ça suffirait à passer le cap de 2028-2032.
00:02:47 Ne pouvons-nous pas, si nous tenons à ce droit, choisir d'y consacrer une part plus
00:02:53 importante des richesses ? C'est un choix politique, c'est un choix
00:02:56 de société.
00:02:57 Il y a un besoin de financement.
00:02:59 Mais il n'a rien à voir avec ce que le gouvernement en dit en se mettant les mains sur la tête
00:03:04 et en poussant de hauts cris, en nous proposant l'amputation pure et simple.
00:03:08 Car l'Union européenne nous demande de limiter nos dépenses publiques et sociales.
00:03:12 Le déficit de 3% au plus fort de la courbe est finançable.
00:03:16 Il est d'autant plus que depuis des années, on a fait le choix d'assécher la sécurité
00:03:21 sociale de ces ressources.
00:03:22 Le gouvernement a choisi de taper à nouveau dans les retraites parce qu'elles représentent
00:03:26 tout simplement un quart du total.
00:03:28 On en crève du libéralisme.
00:03:30 Il y a de nombreuses pistes à étudier pour qui voudrait sincèrement garantir le droit
00:03:34 à la retraite.
00:03:35 C'est d'ailleurs la seule question qui vaille vraiment.
00:03:37 Comment garantir ce droit ? Elles ont toutes été écartées.
00:03:40 On veut faire payer les salariés.
00:03:42 Double jackpot.
00:03:43 Deux ans de plus à cotiser pour ceux et celles qui pourront et deux ans de pension
00:03:47 économisée.
00:03:48 Décaler l'âge et augmenter la durée de cotisation nécessaire, c'est réduire
00:03:53 la retraite en bonne santé pour beaucoup et pour beaucoup, la supprimer.
00:03:57 L'espérance de vie en bonne santé est à 63 ans.
00:04:00 L'âge légal sera porté au-delà.
00:04:02 Ce sera la retraite pour se soigner.
00:04:04 Retraite par forfait.
00:04:06 La retraite parce qu'on est au bout du rouleau.
00:04:08 Le gouvernement veut nous voler nos meilleures années de retraite.
00:04:12 Travailler deux ans de plus.
00:04:14 Chacune, chacun peut mesurer ce que cela représente à l'échelle d'une vie.
00:04:17 C'est 10% d'une retraite en moyenne.
00:04:19 Tout le monde va passer à la caisse.
00:04:21 Et parce que nous sommes inégaux devant l'existence, devant le travail, le prix
00:04:25 à payer sera plus fort encore pour certains et bien évidemment encore plus pour certaines.
00:04:30 Et ce sera encore plus vrai en Outre-mer.
00:04:32 Vous n'allez rien sauver du tout.
00:04:35 Le monde du travail a bien compris d'ailleurs la gravité de ce projet.
00:04:38 Les organisations syndicales s'y opposent.
00:04:40 Le pays est en colère.
00:04:41 Le pays descend dans la rue.
00:04:42 Le pays se cabre.
00:04:43 Ce projet n'a pas de majorité populaire.
00:04:46 Il y a quelque chose à comprendre de ce qui est en train de se passer.
00:04:53 Une donnée à intégrer même pour des néolibéraux.
00:04:56 Le droit à la retraite est un droit intouchable.
00:04:58 Il est dans le socle fondamental.
00:05:00 La volonté populaire est de le protéger, de le bichonner, de le sacraliser.
00:05:05 Le gouvernement le sait bien d'ailleurs, qui parle de justice, de progrès et d'équilibre
00:05:10 et qui prétend vouloir le sauver.
00:05:12 Si c'était vrai, tout le monde a bien compris que le contenu n'était pas conforme à l'emballage.
00:05:17 Le gouvernement le sait bien, qui a décidé d'accélérer et de passer en force.
00:05:22 Parce que pour vous, choix de société et choix comptables se confondent, y compris
00:05:28 à la faveur d'un texte budgétaire que vous nous présentez.
00:05:30 Le message envoyé au Parlement avec ce texte est clair.
00:05:33 De toute manière, on fera ce qu'on veut, comme d'habitude.
00:05:36 Alors, de quoi et pourquoi allons-nous discuter ?
00:05:39 Puisque l'essentiel du projet, le report de l'âge et l'allongement de la durée,
00:05:43 ne sont, nous a-t-on dit, pas négociables.
00:05:45 Allons-nous discuter des petites décorations bien insignifiantes qui ont été ajoutées autour ?
00:05:50 La dernière en date annoncée dans la presse hier confirme à quel point vous êtes en panique.
00:05:55 Je dois, à l'honnêteté, dire que pour nous non plus, ce n'est pas négociable.
00:06:00 Nous n'en voulons pas et rien ne pourra rendre ce projet acceptable.
00:06:04 Ne soyez pas fiers.
00:06:05 Ne vous racontez pas d'histoire.
00:06:07 Ne vous dites pas que vous allez ainsi agir pour le niveau de vie des retraités.
00:06:11 La réforme ne s'en occupe quasiment pas.
00:06:13 Ne vous dites pas que vous allez sauver le système, vous allez le fragiliser.
00:06:16 Ne vous dites pas que vous allez mieux prendre en compte la pénibilité, la situation des femmes,
00:06:20 les carrières longues, les difficultés en outre-mer.
00:06:22 Ce sera au mieux le statu quo.
00:06:23 Et quand bien même, regardez le prix qu'il y aurait à payer.
00:06:27 Ne vous racontez pas que c'est un mal nécessaire.
00:06:30 Demandez-vous si vous voulez vraiment obliger les femmes et les hommes de ce pays à travailler deux ans de plus.
00:06:36 Combien nous disent, avant même d'être au bout, qu'ils n'en peuvent plus.
00:06:39 Ils se disaient "Quand je serai à la retraite" et désormais ils se disent "Quand serai-je à la retraite".
00:06:46 Et votre opération sert à les culpabiliser comme si le droit à la retraite était indésirable,
00:06:53 indu, exorbitant, comme s'il fallait n'occuper sa vie et ses rêves qu'à produire et à consommer.
00:06:59 Mais nous avons dépassé le stade de ce désaccord.
00:07:01 Il faut considérer la faille qui s'ouvrirait pour la République si ce projet,
00:07:06 qui suscite tant d'opposition dans le pays, devait être poussé plus avant.
00:07:10 L'esprit de responsabilité commande l'abandon de cette réforme terrible.
00:07:15 L'esprit de responsabilité commande le retrait de ce texte illégitime.
00:07:20 Vous devez vous rendre à l'évidence, à vrai dire, vous n'avez pas le choix.
00:07:23 Il n'y a pas de chemin praticable.
00:07:25 Vous devrez prendre la mesure de la volonté populaire.
00:07:28 Et d'ailleurs elle se rappellera encore à vous demain et samedi.
00:07:32 J'ai écouté voici quelques jours Ariane Askarid lire des poèmes de Bertolt Brecht.
00:07:40 Celui-là même qui faisait observer avec une ironie féroce que si le peuple ne votait pas correctement,
00:07:47 il n'y avait qu'à le dissoudre.
00:07:49 Bertolt Brecht écrivait "Quiconque ne maintient pas sa juste revendication agit immoralement.
00:07:57 Qui renonce à son droit laisse pourrir le droit.
00:08:01 Qui ne remet pas la brute à sa place encourage la grossièreté.
00:08:05 Qui ne mange pas à la table commune gâte la conscience des mangeurs."
00:08:11 Nous maintenons notre juste revendication.
00:08:13 Nous ne laisserons pas pourrir le droit.
00:08:15 Nous nous opposons à votre brutalité.
00:08:17 Nous vous exhortons à ne pas démonter la table commune.
00:08:20 Vous devez maintenant retirer votre projet.
00:08:22 Applaudissements
00:08:25 Je vous remercie.
00:08:28 La parole est à monsieur Charles de Courson pour le groupe Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires.
00:08:33 Applaudissements
00:08:41 Madame la Présidente, Messieurs les Ministres,
00:08:44 Madame la Présidente de la Commission, Madame la Rapporteure Générale,
00:08:46 mes chers collègues,
00:08:48 Engager une réforme des retraites dans un système par répartition comme le nôtre,
00:08:52 c'est interroger le pacte social sur lequel celui-ci repose.
00:08:56 Bien davantage qu'une réforme purement financière et paramétrique,
00:08:59 dont le seul objectif est d'équilibrer les comptes,
00:09:02 une réforme des retraites, c'est un projet de société
00:09:05 qui implique tout d'abord d'avoir la confiance des personnes à qui vous demandez
00:09:08 un effort important à travers l'augmentation de leur durée de vie au travail.
00:09:13 Messieurs les Ministres, la confiance, vous ne l'avez pas.
00:09:16 Votre projet n'a pas de légitimité démocratique.
00:09:20 En avoir fait une promesse de campagne, ne fus-il pas à assurer sa légitimité.
00:09:25 Contrairement à ce que dit le président de la République,
00:09:26 les Français ne l'ont pas élu pour porter de 62 à 65 ans,
00:09:30 l'âge légal de départ à la retraite.
00:09:32 La moitié de ces électeurs du second tour n'appuyaient pas son projet.
00:09:36 Et au premier tour des élections législatives,
00:09:38 les candidats se revendiquant de son programme
00:09:40 n'ont obtenu que 25% des 47% d'électeurs qui se sont déplacés,
00:09:46 soit 12% des électeurs inscrits et 46% des sièges.
00:09:50 Avec ce projet, vous ne réussissez qu'une chose,
00:09:53 mettre tout le monde d'accord contre vous, les syndicats unanimes,
00:09:56 les Français, les oppositions à l'Assemblée nationale,
00:09:58 y compris sur certains bancs de l'ex-majorité présidentielle,
00:10:02 et jusque dans votre propre majorité des voix s'élèvent
00:10:05 pour dire que votre réforme est injuste.
00:10:08 Pourtant, vous persistez et signez pour conduire votre projet,
00:10:12 quoi qu'il en coûte.
00:10:13 Vous avez fait le choix d'une procédure législative
00:10:15 probablement anticonstitutionnelle, qui est un déni de démocratie.
00:10:19 Votre projet de loi rectificative des financements de la sécurité sociale
00:10:23 pour 2023 n'en est pas un, car il ne concerne que marginalement.
00:10:27 2023, l'impact ne s'élève qu'à 400 millions sur plus de 360 milliards de dépenses,
00:10:32 et vous l'avez déposé à peine un mois après la publication
00:10:35 de la loi de financement, j'allais dire initial,
00:10:37 de la sécurité sociale pour 2023.
00:10:39 Au contraire, la procédure d'urgence que vous imposez
00:10:42 contraste avec les mesures de très long terme que le texte contient.
00:10:46 Au fond, en choisissant de procéder ainsi,
00:10:49 le gouvernement utilise tous les outils à sa disposition
00:10:51 pour passer sa réforme sans vrai débat,
00:10:53 voire à se passer d'un vote à l'Assemblée nationale en première lecture.
00:10:58 Je crois surtout que le choix de ce véhicule législatif
00:11:00 et de ce calendrier accéléré est un aveu de faiblesse,
00:11:03 celui d'un gouvernement seul contre tous,
00:11:06 et qui d'ores et déjà a perdu la bataille de l'opinion.
00:11:09 Vous nous présentez votre réforme comme juste,
00:11:11 socialement et responsable, économiquement.
00:11:14 Mais où est la justice pour les personnes
00:11:16 ayant commencé à travailler tôt et qui exercent des métiers pénibles ?
00:11:20 La vraie justice aurait été de préserver le libre choix des assurés,
00:11:23 en augmentant la surcote et le nombre d'annuités
00:11:26 pour les inciter à travailler plus longtemps,
00:11:27 sans les y contraindre,
00:11:29 et de proposer une vraie politique en faveur des seniors.
00:11:32 Où est la justice pour les salariés de plus de 55 ans
00:11:34 qui se trouvent exclus du marché du travail,
00:11:36 remerciés par des grandes entreprises qui n'en veulent plus,
00:11:39 et votre index senior ne fera que constater des situations de faite,
00:11:42 sans changer les pratiques,
00:11:43 alors que le cœur d'une réforme des retraites,
00:11:45 c'est de mettre en place une politique en faveur de l'emploi des seniors ?
00:11:49 Où est la justice lorsque vous supprimez de matière arbitraire
00:11:52 5 régimes spéciaux sur 17,
00:11:55 et vous en maintenez donc 12 ?
00:11:58 Dans le précédent mandat, vous avez échoué à faire une réforme systémique.
00:12:01 Aujourd'hui, vous faites l'inverse.
00:12:02 Une réforme essentiellement paramétrique,
00:12:04 et très subsidièrement systémique,
00:12:06 sans cohérence ni équité.
00:12:08 Pourquoi, par exemple, écartez-vous les régimes spéciaux des parlementaires,
00:12:12 en ne dépensant pas, comme en 2019, un projet de loi organique,
00:12:15 alors que vous mettez en extinction celui des membres
00:12:17 du Conseil économique, social et environnemental ?
00:12:20 Si le régime des députés a été reformé à deux reprises,
00:12:23 et est devenu proche de celui de la fonction publique,
00:12:25 le Sénat en est encore très éloigné.
00:12:28 Nous devons nous aussi montrer l'exemple.
00:12:30 Nous ne pouvons pas demander des efforts aux concitoyens
00:12:33 sans nous les appliquer à nous-mêmes.
00:12:35 Personnellement, j'ai toujours défendu, depuis un tiers de siècle,
00:12:39 la mise en extinction des régimes spéciaux.
00:12:41 Mais cela doit se faire de manière juste.
00:12:44 A ce titre, la prise en compte de la pénibilité doit considérablement évoluer.
00:12:47 Or, sur ce sujet, vous vous arrêtez à mi-chemin,
00:12:50 au lieu de vous reposer davantage sur les partenaires sociaux
00:12:53 dans les négociations de branches,
00:12:55 et de permettre des départs anticipés.
00:12:57 Enfin, où est la justice pour les femmes,
00:12:59 alors que leurs pensions de droit direct sont de 40% inférieures à celles des hommes,
00:13:02 et qu'elles sont plus nombreuses à devoir atteindre 67 ans
00:13:06 pour partir à la retraite sans décote ?
00:13:08 La question des droits familiaux et conjugaux n'est pas abordée.
00:13:11 Or, ces derniers sont très différents,
00:13:13 et sources d'inégalités selon les régimes.
00:13:15 Il faut les remettre à plat, les uniformiser et les améliorer.
00:13:18 Nous proposons de remonter le plafond de cumul pour les pensions de réversion,
00:13:21 et d'actualiser les dispositifs de majoration de trimestre et de pension
00:13:26 pour tenir compte de la baisse du nombre d'enfants par femme,
00:13:29 et des incroyables injustices selon les régimes.
00:13:32 Voyez-vous, messieurs les ministres,
00:13:33 les chantiers ne manquent pas pour améliorer la justice de notre système de retraite,
00:13:37 mais sur les 17 milliards d'euros d'économie de votre réforme,
00:13:40 seuls quatre iront financer des dispositifs vraiment de solidarité.
00:13:44 Notre groupe défend résolument une réforme de justice sociale
00:13:48 et de liberté de choix,
00:13:49 une réforme réfléchie et partagée, soit l'inverse de votre projet.
00:13:53 Supprimez la mesure d'âge qui criticalise toutes les tensions et les injustices.
00:13:57 Ne vous précipitez pas, il n'y a pas d'urgence, sauf une,
00:14:00 celle d'écouter la majorité des Français qui vous dit non à une telle réforme.
00:14:04 Je vous remercie.
00:14:06 (Applaudissements)
00:14:15 La parole est à monsieur Sylvain Maillard pour le groupe Renaissance.
00:14:19 (Applaudissements)
00:14:35 Madame la Présidente, messieurs les ministres,
00:14:39 Madame la Présidente de la Commission des Affaires Sociales,
00:14:42 Madame la rapporteure,
00:14:44 je m'associe aux propos de notre rapporteur Stéphanie Rist,
00:14:46 dénonçant l'obstruction systématique
00:14:49 à laquelle nous assistons déjà depuis une semaine
00:14:51 et qui porte atteinte à notre Assemblée.
00:14:54 Une stratégie de négation du débat, assumée par la NUPES,
00:14:58 18 000 amendements sont issus de vos rangs.
00:15:02 Pourtant, je vous rappelle, chers collègues,
00:15:03 que le fonctionnement normal de l'Assemblée,
00:15:05 c'est le débat et le vote, le débat et le vote.
00:15:10 Laissez les élus du peuple que nous sommes débattre
00:15:13 et voter sur un sujet qui concerne tous les Français.
00:15:17 Déjà après 28 heures de débat en Commission des Affaires Sociales,
00:15:21 nous n'avons pas pu aller au-delà de l'article 2
00:15:24 et nous n'avons pas pu évoquer la pénibilité du travail
00:15:27 ou encore les minimums des pensions.
00:15:30 Et pour cause, d'un côté, 75 amendements de suppression
00:15:35 déposés par le Rassemblement National.
00:15:37 Mais enmis cela, aucune proposition concrète,
00:15:41 aucune solution pour les Français.
00:15:44 De l'autre côté, près de 6 000 amendements déposés par la NUPES
00:15:49 pour toujours plus d'impôts, toujours plus de taxes.
00:15:54 L'ensemble de vos mesures proposées, nous les avons chiffrées,
00:15:58 représentent plus de 110 milliards d'euros de hausse d'impôts.
00:16:02 110 milliards que vous enlevez du porte-monnaie des Français.
00:16:06 Pourtant, nous avons besoin de cette réforme d'efforts.
00:16:09 C'est une réforme d'efforts.
00:16:10 Pour préserver notre système par répartition,
00:16:13 pour la solidarité intergénérationnelle,
00:16:16 pour garantir un plus haut niveau de pension pour les plus modestes,
00:16:20 pour rééquilibrer nos comptes.
00:16:22 Contrairement aux analyses faussées qu'on a pu entendre,
00:16:25 le rapport du Corps est sans appel.
00:16:27 Si nous prenons pas de mesures,
00:16:29 le déficit cumulé du système de retraite
00:16:31 pourrait atteindre 500 milliards en 2047.
00:16:36 Si on ne fait rien, chers collègues, les pensions de demain,
00:16:39 les pensions de demain ne seront plus financées.
00:16:41 De 3 candidats par retraité dans les années 70,
00:16:45 nous sommes passés à 1,7 aujourd'hui.
00:16:48 Et demain, ce ratio ne sera plus que de 1,5.
00:16:52 Oui, nous devons agir, car notre système par répartition
00:16:55 est bel et bien menacé.
00:16:58 A l'Assemblée nationale,
00:16:59 notre groupe Renaissance a été force de proposition.
00:17:03 Avec notre présidente, Aurore Berger,
00:17:06 nous avons tenu à défendre des mesures de progrès et de justice sociale,
00:17:10 comme la revalorisation des petites retraites
00:17:13 ou encore la création d'un index sur l'emploi des seniors,
00:17:16 comme l'avait demandé la CFDT.
00:17:19 Nous étions à même aller plus loin
00:17:20 en étendant ce dispositif aux entreprises de plus de 50 salariés,
00:17:24 avec l'obligation de démarrer une négociation renforcée
00:17:27 en cas de mauvais résultat.
00:17:29 Avec mes collègues, nous avons également souhaité corriger
00:17:32 les effets des carrières hachées, notamment celles des femmes.
00:17:36 Aussi, notre groupe porte un amendement visant à étendre
00:17:38 la majoration de 10% aux 3e enfants, aux professionnels libéraux.
00:17:43 Pour les aidants familiaux qui sont contraints de réduire leur activité
00:17:47 pour s'occuper d'un proche, parent ou d'un enfant,
00:17:50 ils bénéficieront d'un dispositif spécifique de validation de trimestre,
00:17:54 en plus de la création de l'assurance-vieillesse.
00:17:57 Nous souhaitons également donner la possibilité de racheter
00:18:00 des trimestres de stage jusqu'à un âge qui sera défini par décret,
00:18:04 sans pouvoir être inférieur à 25 ans.
00:18:07 Notre groupe a souhaité davantage de mesures de justice sociale
00:18:11 concernant la fin de carrière.
00:18:13 La prise en compte de la pénibilité, notamment en favorisant
00:18:16 les reconversions professionnelles et les départs anticipés,
00:18:19 sont essentielles pour garantir l'équité de notre système de retraite.
00:18:23 Demain, nous créons un fonds de reconversion à hauteur de 1 milliard d'euros
00:18:27 pour les financer, car aujourd'hui, les salariés qui effectuent
00:18:30 des tâches pénibles ne sont pas forcément ceux qui bénéficient
00:18:33 d'un régime spécial garantissant un départ avant l'âge légal.
00:18:37 Et cela, chers collègues de gauche, quand vous défendez les régimes spéciaux,
00:18:41 vous oubliez de le dire.
00:18:43 Pour finir, pour ce qui est de l'âge légal de départ en retraite,
00:18:47 nous sommes encore loin de ce qui se pratique chez nos voisins européens.
00:18:51 Aux Pays-Bas, c'est 66 ans et 7 mois.
00:18:53 En Espagne, 65 ans.
00:18:55 Même en Allemagne, pays que je connais bien,
00:18:57 l'âge légal est de 65 ans et 8 mois.
00:19:00 Chers collègues, nous avons en France le système de retraite
00:19:04 le plus avantageux de toute l'Europe.
00:19:06 C'est un motif de fierté.
00:19:08 Mais il faut que nous ayons le courage de faire les réformes nécessaires.
00:19:11 C'est un système qu'il nous faut préserver.
00:19:14 L'ADN de notre majorité sera toujours celui de la valeur travail,
00:19:19 mais également celui de plus d'équité et de justice sociale.
00:19:23 Chers collègues, il faut que ce texte donne lieu à un vrai débat démocratique.
00:19:27 Un vrai débat démocratique.
00:19:29 Avec des propositions d'amélioration réalistes,
00:19:31 il en va de la sauvegarde de notre système de retraite par répartition.
00:19:35 Je vous remercie.
00:19:37 Merci mon cher collègue.
00:19:39 Prochaine séance ce soir à 21h30.
00:19:41 La séance est suspendue.
00:19:43 La séance est ouverte.
00:19:45 La séance est ouverte.
00:19:47 La séance est ouverte.
00:19:49 La séance est ouverte.
00:19:53 - Laëtitia Saint-Paul: Merci.
00:19:55 L'Assemblée a été informée de la demande de constitution d'une
00:19:57 commission spéciale, présentée par le président du groupe GDR-NUPES,
00:20:01 pour l'examen de la proposition de loi pour une retraite
00:20:03 universellement juste.
00:20:05 Une opposition formulée par la présidente du groupe Renaissance
00:20:07 n'est pas revenue.
00:20:09 L'Assemblée sera donc appelée à statuer sur la demande de
00:20:11 constitution d'une commission spéciale.
00:20:13 Il appartiendra à la conférence des présidents de fixer l'horaire de
00:20:15 ce débat.
00:20:17 L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de
00:20:19 financement rectificatif de la Sécurité sociale pour 2023.
00:20:21 La parole est à madame Marine Le Pen pour le Rassemblement
00:20:23 national.
00:20:25 - Marine Le Pen: Madame la présidente,
00:20:27 madame la présidente de la commission,
00:20:29 messieurs les ministres, chers collègues,
00:20:31 à l'image de ses prédécesseurs, droite dans ses bras,
00:20:33 malgré les millions de Français qui y sont opposés, la Première
00:20:47 ministre ne vient même pas présenter aujourd'hui à la
00:20:49 représentation nationale sa nouvelle réforme des retraites.
00:20:51 Persuadée que le soutien de l'ensemble de la gauche,
00:20:53 la NUPES en tête, a émergé, elle a été dénoncée par le
00:20:55 gouvernement, elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:20:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:20:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:21:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:22:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:23:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:24:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:25:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:26:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:27:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:28:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:29:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:30:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:31:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:32:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:33:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:29 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:31 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:33 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:35 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:37 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:39 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:41 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:43 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:45 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:47 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:49 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:51 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:53 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:55 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:57 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:34:59 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:01 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:03 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:05 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:07 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:09 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:11 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:13 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:15 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:17 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:19 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:21 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:23 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:25 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:27 elle a été dénoncée par le gouvernement,
00:35:29 et les deux tiers de ces dividendes,
00:35:31 les deux tiers de ces 80 milliards,
00:35:33 ne vont pas aux 10% les plus riches,
00:35:35 ne vont pas aux 1% les plus riches,
00:35:37 mais vont aux 0,1% les plus riches.
00:35:39 mais vont aux 0,1% les plus riches.
00:35:41 A eux, vous ne toucherez pas,
00:35:43 mais vous toucherez à Marie Vonne,
00:35:45 femme de ménage, des bandages aux poignets,
00:35:47 et qui prend deux ans de plus.
00:35:49 Au service de qui êtes-vous ?
00:35:51 Au service de qui êtes-vous ?
00:35:53 Au service de qui êtes-vous ?
00:35:55 C'est le syndicat des cadres
00:35:57 appelé ainsi en commission.
00:35:59 Je le cite.
00:36:01 Entre 1997 et 2019,
00:36:03 la part revenant aux salariés
00:36:05 dans la valeur ajoutée a baissé
00:36:07 de 59 à 55%,
00:36:09 moins 4 points,
00:36:11 pendant que la part revenant aux actionnaires a triplé,
00:36:13 passant de 5 à 15%.
00:36:15 Et le syndicat des cadres, encore et toujours,
00:36:17 vous interrogez.
00:36:19 Votre politique, vous la menez pour qui ?
00:36:21 Pour les salariés français
00:36:23 ou pour les fonds de pension anglo-saxons ?
00:36:25 Vous faites pitié.
00:36:27 Vous dirigez la France,
00:36:29 notre France, avec ses siècles d'histoire,
00:36:31 avec ses cathédrales et ses révolutions.
00:36:33 Mais vous les dirigez
00:36:35 pour vos petites mesures,
00:36:37 vos petits calculs,
00:36:39 votre petite politique,
00:36:41 avec votre petitesse,
00:36:43 vous enlisez la nation dans la boue du dégoût.
00:36:45 Mais où est la grandeur ?
00:36:47 La grandeur, elle demeure dehors.
00:36:49 Elle est chez les citoyens,
00:36:51 les citoyennes, qui soignent et qui enseignent,
00:36:53 qui conduisent et qui construisent.
00:36:55 La grandeur, elle est chez les travailleurs,
00:36:57 qui maintiennent encore le pays debout,
00:36:59 malgré vous.
00:37:01 Elle est chez ces Français qui ne réclament que d'essence
00:37:03 et bon sens, qui nous disent
00:37:05 "nous voulons vivre de notre travail,
00:37:07 notre travail présent, le salaire,
00:37:09 notre travail passé, la retraite".
00:37:11 La grandeur,
00:37:13 elle est chez ces gens qui ne sont rien,
00:37:15 mais qui font tout.
00:37:17 Chez ces gens qui ne sont rien,
00:37:19 comme vous dites,
00:37:21 qui ne sont rien et qui font tout,
00:37:23 et qu'aujourd'hui comme hier, vous négligez,
00:37:25 vous méprisez, vous écrasez,
00:37:27 vous faites pitié.
00:37:29 Vous faites pitié, mais vous êtes des dangers.
00:37:31 Oui, vous êtes des dangers.
00:37:33 Quand tous les syndicats unis vous disent "non",
00:37:35 quand 7 Français sur 10 vous disent "non",
00:37:37 quand 9 salariés sur 10 vous disent "non",
00:37:39 quand des manifestations à 1, 2,
00:37:41 3 millions de personnes vous disent "non",
00:37:43 quand même des patrons,
00:37:45 des patrons de l'hôtellerie, des patrons du bâtiment,
00:37:47 des artisans vous disent "non",
00:37:49 quand ils vous disent "c'est une bêtise",
00:37:51 quand vous forcez malgré l'opinion,
00:37:53 quand vous passez sur le corps social,
00:37:55 oui, vous êtes un danger pour le pays, pour sa démocratie.
00:37:57 Oui, vous êtes des extrémistes.
00:37:59 Oui, avec votre arrogance,
00:38:01 vous faites un mal immense à notre France.
00:38:03 A notre France divisée en 3 blocs.
00:38:05 On le voit ici.
00:38:07 A une France qu'il faudrait réparer,
00:38:09 soigner, ressouder,
00:38:11 et qu'à l'inverse, vous brutalisez,
00:38:13 vous déchirez sur des pécadilles,
00:38:15 sur des broutilles.
00:38:17 Vous faites pitié.
00:38:19 Vous n'entrerez dans aucun livre,
00:38:21 dans aucune histoire, car vous êtes déjà
00:38:23 inexistant au présent.
00:38:25 Vos mots sont déjà morts.
00:38:27 Qui se souvient d'Heinrich Brüning ?
00:38:29 Qui ici ?
00:38:31 Qui se souvient de Camille Chottant ?
00:38:33 Je vois vos regards vides,
00:38:35 vous regarderez dans Wikipédia.
00:38:37 Pour le pire, pour le meilleur,
00:38:39 on ne se souvient que de leurs successeurs.
00:38:41 Bientôt,
00:38:43 vous serez balayés,
00:38:45 par une histoire redevenue tragique,
00:38:47 par une histoire qui va basculer dans le cauchemar
00:38:49 ou dans l'espoir.
00:38:51 Nous sommes là, nous, pour que l'histoire bascule vers l'espoir.
00:38:53 La lumière au bout du tunnel,
00:38:55 c'est à nous de la rallumer.
00:38:57 C'est à nous de conjuguer l'effort, oui l'effort,
00:38:59 pour relever le pays, pour relever un pays
00:39:01 que depuis 40 ans, vous rétrécissez,
00:39:03 que vous découragez.
00:39:05 Nous sommes là pour conjuguer cet effort avec le réconfort,
00:39:07 la joie venant après la peine.
00:39:09 Nous sommes là pour renouer avec notre histoire,
00:39:11 la grande histoire du mouvement ouvrier.
00:39:13 Quelle est-elle ?
00:39:15 C'est à la fois la fierté du travail,
00:39:17 la dignité par le travail,
00:39:19 gagner sans vie en travaillant,
00:39:21 et en même temps, libérer du temps hors travail.
00:39:23 C'est la fin du travail des enfants,
00:39:25 et nous avions déjà les mêmes alors,
00:39:27 sur vos bancs, qui criaient à la paresse,
00:39:29 à la compétitivité, vos ancêtres.
00:39:31 C'est le congé maternité, c'est le dimanche chômé,
00:39:33 c'est le samedi à l'anglaise,
00:39:35 ce sont les congés payés,
00:39:37 c'est la retraite, cette nouvelle étape de la vie,
00:39:39 et c'est enfin, en 1982,
00:39:41 la retraite à 60 ans.
00:39:43 A cette époque, en 1982,
00:39:45 quand on interroge les Français,
00:39:47 quand on leur demande, à votre avis,
00:39:49 que va-t-il advenir avec les retraites,
00:39:51 eux pensent, à une vaste majorité,
00:39:53 que la retraite sera bientôt à 55 ans.
00:39:55 Pourquoi ?
00:39:57 Parce que c'était le sens de l'histoire.
00:39:59 Et c'est avec cette histoire que nous devons renouer.
00:40:01 Une histoire où le travail,
00:40:03 le travail nécessaire,
00:40:05 le travail qui émancipe,
00:40:07 où le travail se marie avec le droit au repos,
00:40:09 se marie avec le droit au loisir,
00:40:11 avec le droit à l'oisiveté,
00:40:13 que travail et repos se mêlent,
00:40:15 s'épousent, pour accoucher d'un bel
00:40:17 et éternel enfant, le bonheur.
00:40:19 C'était le premier jour de retraite
00:40:21 mercredi dernier pour Jean-Marc.
00:40:23 Qu'a-t-il fait ?
00:40:25 Il s'est rendu au ping-pong, où le président du club
00:40:27 l'a aussitôt harponné pour qu'il devienne formateur,
00:40:29 pour qu'il encadre les jeunes.
00:40:31 Et il a rejoint le club de randonnée, 14 kilomètres,
00:40:33 où c'était dur pour une première,
00:40:35 il a souffert.
00:40:37 Le bonheur de faire le bonheur,
00:40:39 le bonheur de s'inscrire pour une rando,
00:40:41 le bonheur de traverser la France en vélo,
00:40:43 le bonheur de préparer un gâteau au chocolat,
00:40:45 le bonheur de prendre des cours de Zumba,
00:40:47 le bonheur d'en m'aider sa petite fille à la gym,
00:40:49 le bonheur de n'être pas usé, épusé, essoré
00:40:51 par le travail, mais d'avoir encore de belles années,
00:40:53 de belles journées, en pleine santé,
00:40:55 pour en profiter.
00:40:57 Le bonheur, le bonheur,
00:40:59 le bonheur qui a entendu tous vos discours,
00:41:01 raccornis, vieillis, tristes et sinistres,
00:41:03 le bonheur qui devint avoir une idée neuve,
00:41:05 le bonheur qui a été fait pour vous,
00:41:07 le bonheur qui a été fait pour vous.
00:41:09 Je vous remercie.
00:41:11 Vous faites pitié.
00:41:13 - Laëtitia Saint-Paul: Je vous remercie.
00:41:15 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:17 - Stéphane Viry: Merci.
00:41:19 Je vous remercie.
00:41:21 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:23 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:25 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:27 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:29 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:31 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:33 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:35 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:37 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:39 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:41 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:43 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:45 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:47 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:49 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:41:51 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:42:13 La parole est à monsieur Stéphane Viry pour le groupe Les Républicains.
00:42:21 - Richard Ferrand: La parole est à monsieur Olivier Véran.
00:42:23 - Olivier Véran: Merci.
00:42:25 Madame la députée, je tiens à remercier le groupe Les Républicains
00:42:27 pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:29 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:31 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:33 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:35 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:37 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:43 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:45 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:47 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:49 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:51 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:53 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:42:55 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:19 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:25 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:27 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:29 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:31 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:33 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:35 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:43:37 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:01 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:07 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:09 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:11 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:13 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:15 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:17 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:19 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:43 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:49 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:51 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:53 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:55 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:57 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:44:59 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:45:01 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:45:25 Je tiens à remercier le groupe Les Républicains pour leur soutien et leur soutien à l'élection.
00:45:53 Alors, vous devez affronter les débats parlementaires avec respect,
00:45:57 avec bon sens, avec équité, avec décence.
00:46:00 Avec respect, parce qu'il faut aller plus loin
00:46:02 dans l'emploi des seniors, dans l'aménagement des fins de carrière,
00:46:04 dans la meilleure prise en compte de la pénibilité.
00:46:07 Avec le bon sens, parce que, messieurs les ministres,
00:46:09 il faut permettre aux carrières longues
00:46:11 de pouvoir partir avant l'âge légal de départ à la retraite
00:46:14 quand leurs 172 trimestres seront validés.
00:46:17 Condition indispensable pour que les députés et les républicains
00:46:20 vous accompagnent dans ce texte.
00:46:22 L'équité, parce qu'il faut donner des droits supplémentaires
00:46:24 pour les femmes, pour les couples, pour les aidants,
00:46:26 pour les veuves, pour les conjoints collaborateurs.
00:46:29 Et l'équité passe également par une mesure d'alignement
00:46:31 des régimes spéciaux et de la fonction publique
00:46:34 sur le régime privé.
00:46:35 Et la décence, enfin, et j'en terminerai,
00:46:37 parce qu'il faut assurer à toutes et à tous, durablement,
00:46:40 la pérennité financière.
00:46:42 Cette réforme, messieurs les ministres, ce n'est pas la nôtre,
00:46:45 mais nous cherchons à la corriger.
00:46:47 Nous voulons la rendre plus juste.
00:46:48 La balle est dans votre camp
00:46:50 pour que vous ayez éventuellement nos votes.
00:46:52 (Applaudissements)
00:46:54 - Je vous remercie, mon cher collègue.
00:46:56 (Applaudissements)
00:46:58 La parole est à monsieur Philippe Vigée
00:47:00 pour le groupe Démocrate.
00:47:02 (Applaudissements)
00:47:05 (...)
00:47:17 - Madame la présidente,
00:47:20 messieurs les ministres, madame la présidente de la commission,
00:47:22 mes chers collègues,
00:47:23 la question qui nous est posée est simple, ce soir.
00:47:28 Est-ce que vous voulons, oui ou non,
00:47:30 garder un système de retraite par répartition ?
00:47:32 (Brouhaha)
00:47:34 Eh bien, chaque parti du gouvernement sait,
00:47:36 et on l'a vu en 95, en 2003, en 2010,
00:47:40 on l'a vu en 2015,
00:47:41 que nous sommes face à des défis qu'il faut relever.
00:47:43 D'abord, le défi démographique.
00:47:45 Chacun sait qu'il ne reste plus que 1,7 quotidiens
00:47:49 pour un retraité, et il sera de 1,5 dans quelques années.
00:47:53 Et oui, la politique nataliste,
00:47:56 les socialistes se souviennent
00:47:57 de la fin de l'universalité des allocations familiales.
00:48:00 D'abord, les raisons financières, ensuite.
00:48:03 Malheureusement, nos retraites, un peu plus de 340 milliards,
00:48:06 ne sont payées que par 80% de cotisations sociales,
00:48:10 ce qui veut dire qu'il y a un déficit structurel
00:48:12 de plus de 30 milliards d'euros.
00:48:14 Le Corps, d'abord, l'a très bien dit,
00:48:16 et je vous rappelle une chose,
00:48:18 c'est que déjà l'Etat vient en compensation.
00:48:21 Alors il n'y a pas 36 solutions.
00:48:23 Soit nous baisser les retraites, nous ne le voulons pas,
00:48:26 soit nous augmenter les impôts, nous ne le voulons pas.
00:48:28 Et je me souviens de la réforme Touraine, citée en exemple,
00:48:32 qui, cette année, est allée chercher 2,3 milliards d'euros
00:48:36 dans les poches des salariés de la France.
00:48:40 Et puis, des raisons de justice sociale.
00:48:41 On ne peut pas, à tout moment,
00:48:44 dire qu'il y a des petites retraites
00:48:45 et ne pas apporter de solution.
00:48:47 On ne peut pas dire à tout moment qu'il y a des carrières hachées
00:48:50 avec une injustice terrible.
00:48:52 Cette injustice terrible, c'est que les personnes
00:48:55 qui ont des carrières hachées n'ont un taux plein qu'à 67 ans.
00:48:59 Et je n'ai pas entendu sur ces bancs
00:49:00 des hommes et des femmes capables de les défendre,
00:49:02 alors que ce sont majoritairement des femmes.
00:49:05 Et puis, il y a les régimes spéciaux sur lesquels
00:49:08 il faut avoir le courage de dire que certaines tâches
00:49:10 qui étaient très pénibles sont moins devenues
00:49:13 et qu'il faut bouger sur des régimes spéciaux.
00:49:15 Alors, les démocrates que nous sommes,
00:49:18 avec, comme le dirait Jean-Paul Maty,
00:49:20 notre sérénité active, jugent indispensable,
00:49:24 courageux, de porter un certain nombre de mesures
00:49:26 de justice sociale.
00:49:28 D'abord, une première mesure, mes chers collègues,
00:49:31 qui est la clause de revoyure.
00:49:32 J'ai entendu Olivier Dussopt dire tout à l'heure,
00:49:35 la Première ministre l'avait dit ce week-end,
00:49:36 qu'elle était favorable à une clause de revoyure.
00:49:39 C'est quoi, une clause de revoyure ?
00:49:40 Eh bien, c'est pas donner un blanc-seing pour 10 ou 15 ans
00:49:43 sur une réforme sans mesurer les effets de cette réforme.
00:49:46 On ne peut pas, comme cela, de façon aveugle,
00:49:49 imaginer que l'on a conçu un système
00:49:51 et après ne pas savoir si réellement les mesures
00:49:54 que nous avons pu rire sont efficaces.
00:49:56 Cette clause de revoyure, elle sera impartiale.
00:49:58 Elle sera sous l'égide de la Cour des comptes,
00:50:00 elle sera sous l'égide du Corps.
00:50:02 Le Parlement sera à nouveau réuni
00:50:04 et il permettra au gouvernement de faire en sorte
00:50:06 de tirer les leçons, naturellement, de cette réforme.
00:50:09 Cette clause de revoyure, c'est un acte de transparence,
00:50:12 un acte de confiance pour nos concitoyens
00:50:14 et en particulier la jeunesse,
00:50:16 qui ne croit pas une seconde à la réforme des retraites.
00:50:19 Ensuite, les carrières hachées.
00:50:21 Vous avez, messieurs les ministres, avancé sur un sujet majeur.
00:50:24 70% des carrières hachées sont celles des femmes
00:50:28 qui attendent 67 ans pour avoir un taux plein.
00:50:30 Vous avez avancé sur les aidants,
00:50:32 vous avez avancé sur les congés parentaux.
00:50:35 Nous vous demandons, monsieur le ministre,
00:50:37 d'entendre que pour les femmes,
00:50:38 pour les trimestres liés à la maternité,
00:50:41 on puisse aller plus loin, car elles sont encore pénalisées.
00:50:45 Alors, chacun a bien compris que le débat devant lequel nous sommes
00:50:50 est un débat à moitié tronqué.
00:50:51 On a échappé, tout à l'heure, à la motion référendaire.
00:50:54 Circuler, il n'y a rien à voir.
00:50:56 On a échappé à la motion de rejet.
00:50:59 La motion de rejet, c'est...
00:51:00 Vous inquiétez pas, dans six mois, dans un an, on légiférera.
00:51:04 Mais les urgences, mes chers collègues,
00:51:08 elles sont là, elles sont sur la table.
00:51:11 On ne peut pas parler de petites retraites
00:51:12 sans régler le problème maintenant.
00:51:14 On ne peut pas parler de carrières hachées
00:51:16 sans régler le problème maintenant.
00:51:17 On ne peut pas parler des seniors
00:51:20 comme cela en laissant deux seniors sur trois
00:51:23 sur le bord de la route.
00:51:24 Quel gâchis humain !
00:51:26 Quelle absence de transmission de savoir aux jeunes !
00:51:28 C'est dramatique de laisser cela !
00:51:30 Mais que n'avez-vous fait lorsqu'il vous étiez au pouvoir ?
00:51:34 Il fallait y aller, cher Jérôme Getsch !
00:51:36 Il fallait le faire !
00:51:37 Il fallait le faire avec courage et le faire avec détermination.
00:51:42 Alors, mes chers collègues,
00:51:44 moi, j'ai un regret.
00:51:46 J'ai un regret parce que,
00:51:49 de façon assidue en commission, on a eu des beaux débats
00:51:52 entre l'article 1 et l'article 3.
00:51:54 Mais vous avez créé vous-mêmes les conditions du non-débat
00:51:58 avec 20 000 amendements.
00:52:00 Et vous savez d'ores et déjà, on va le dire aux Français,
00:52:03 que vos amendements ne seront pas étudiés.
00:52:06 Et vous prenez en otage l'ensemble de l'Assemblée,
00:52:09 car nous n'irons pas au bout.
00:52:10 Et c'est vous qui l'avez voulu !
00:52:12 C'est votre responsabilité !
00:52:14 Vous devrez...
00:52:16 Vous devrez rendre des comptes devant les Français.
00:52:19 Et je terminerai en vous disant,
00:52:21 arrêtez de nous parler des 64 ans !
00:52:24 On n'y arrivera pas à cause de vous !
00:52:27 Je vous remercie, mon cher collègue.
00:52:31 La parole est au président Vallaud pour le groupe socialiste.
00:52:35 (Applaudissements)
00:52:37 (...)
00:52:45 -Messieurs les ministres,
00:52:47 voici dans quelle pensée je monte à la tribune.
00:52:51 Je m'y présente avec gravité, car je n'ignore rien
00:52:54 de l'espérance que suscite le débat de vous voir renoncer
00:52:57 à la réforme brutale et injuste que vous avez,
00:52:59 l'incompréhensible obstination de maintenir envers et contre tous
00:53:02 Françaises et syndicats.
00:53:05 Car la vérité, la voici, les dépenses de retraite ne dérapent pas,
00:53:09 elles sont relativement maîtrisées.
00:53:11 Voilà, sans exégèse et sans intermédiaire,
00:53:13 ce que dit le président Ducor.
00:53:14 Le reste est mensonge et se cogne au réel.
00:53:19 Ce sont d'abord les recettes qui diminuent,
00:53:21 et vous en organisez la baisse de la plus-vile des manières
00:53:26 en appauvrissant les fonctionnaires,
00:53:28 dont le pouvoir d'achat baissera de 11%
00:53:31 d'ici la fin du quinquennat.
00:53:32 Mesurons la gravité et la vilainie.
00:53:34 Vous creusez artificiellement le déficit des retraites.
00:53:38 La vérité, la voici encore, votre réforme, c'est un impôt.
00:53:42 Un impôt sur la vie des gens, un impôt injuste,
00:53:44 un impôt dégressif qui demande beaucoup à ceux qui ont peu,
00:53:48 et peu à ceux qui ont beaucoup.
00:53:50 Un impôt sur la vie des classes populaires et des classes moyennes.
00:53:53 Un impôt sur les carrières longues et les carrières pénibles,
00:53:56 qui usent, qui rongent, qui épuisent,
00:53:59 les dos cassés, les épaules douloureuses,
00:54:01 les articulations abîmées, les poumons mités,
00:54:04 les armes lessivées. Voilà la vérité.
00:54:06 Et votre réforme n'y changera rien.
00:54:09 Messieurs les ministres, nous ne nous laisserons pas abuser
00:54:12 par les hauts chèques que vous promettez à la droite
00:54:14 pour obtenir son soutien.
00:54:16 Et je recommande à mes collègues de ne pas se laisser abuser non plus.
00:54:19 Votre réforme, c'est un impôt sur la vie.
00:54:22 Et j'ose reprendre à mon compte la formule de la CGT en 1910.
00:54:26 Pour certains, votre réforme, c'est la retraite pour les morts.
00:54:30 Elle aggrave toutes les injustices.
00:54:32 Elle approfondit toutes les inégalités.
00:54:33 Elle est du sel jeté sur les plaies de la vie.
00:54:36 Après la réforme, la probabilité de mourir
00:54:39 avant d'atteindre l'âge de la retraite
00:54:41 sera du double pour les modestes
00:54:43 par rapport aux classes les plus aisées.
00:54:46 Comme si la vie n'était déjà pas plus dure à cela.
00:54:49 Vous voulez que la retraite leur soit plus courte.
00:54:52 La retraite de moins de 5 ans, la retraite dans la maladie.
00:54:56 Vous tuez l'espérance d'un départ à la retraite
00:54:58 en bonne santé et sans souffrance.
00:55:02 Votre réforme est un impôt sur la vie des femmes.
00:55:05 Grande perdante de votre réforme en dépit de vos dénégations.
00:55:08 La grande cause du quinquennat, pour vous, s'écose toujours.
00:55:12 Les 2/3 des économies seront réalisées sur le dos des femmes.
00:55:17 Elles surcotiseront deux fois plus longtemps que les hommes.
00:55:20 Les écarts de pension ne se réduiront pas.
00:55:23 Et demain, comme aujourd'hui,
00:55:24 les femmes partiront à la retraite plus tard que les hommes.
00:55:27 Bravo.
00:55:28 La vérité, toujours,
00:55:30 c'est que votre réforme est non seulement un impôt sur la vie des pauvres,
00:55:33 mais aussi sur le dos des travailleurs.
00:55:35 Après le "quoi qu'il en coûte",
00:55:37 il va en coûter à celles et à ceux que nous avons applaudis à 20h,
00:55:41 à celles et à ceux qui avaient espéré
00:55:42 de notre bruyante reconnaissance des lendemains plus justes.
00:55:46 Après le "quoi qu'il en coûte", c'est à elles, c'est à eux,
00:55:50 que ce gouvernement va faire payer la crise.
00:55:52 Quand cesserez-vous de faire les poches de ceux qui n'ont rien
00:55:56 pour contribuer avec ceux qui ont les poches pleines ?
00:55:59 La France est en souffrance, et le mal qui l'épuise,
00:56:03 c'est l'injustice.
00:56:05 Messieurs les ministres,
00:56:07 j'ai vu par les rues des femmes et des hommes
00:56:09 qui n'ont que leur travail pour vivre,
00:56:11 s'échapper de l'atelier, du bureau ou de l'usine,
00:56:14 prendre quelques heures d'un salaire souvent modeste
00:56:17 pour manifester.
00:56:19 J'ai entendu dans les rangs serrés la fierté de celles et de ceux
00:56:21 qui manifestaient pour la première fois,
00:56:24 parce que cette fois-ci, c'est trop injuste.
00:56:27 J'ai entendu les femmes et des hommes,
00:56:30 les corps tourmentés, qui aiment leur métier,
00:56:32 l'exercent fièrement, mais parce qu'ils aiment bien le faire,
00:56:36 parce qu'ils veulent bien le faire, ne pourront pas le faire plus longtemps.
00:56:39 J'ai vu des travailleurs, j'ai vu des travailleuses,
00:56:41 j'ai vu le travail, les rêves et le mérite
00:56:43 en marche contre votre réforme.
00:56:46 Messieurs les ministres, collègues, ne le voyez-vous pas ?
00:56:50 La question qui nous occupe ici est bien plus profonde dans ses sources
00:56:54 et bien plus vaste dans ses conséquences
00:56:56 que votre seule réforme des retraites.
00:56:58 Il ne s'agit pas d'une crise passagère,
00:57:00 d'une fièvre dont vous pourrez espérer qu'elle retombe.
00:57:02 Non, la question qui nous occupe a des causes profondes
00:57:06 et aura des conséquences durables.
00:57:08 C'est une révolte sourde contre l'ordre établi.
00:57:11 C'est une quête du sens perdu du travail,
00:57:13 de la place de l'homme, de notre rapport au monde,
00:57:16 aux choses et aux autres.
00:57:17 C'est un désir de rupture avec un monde invivable
00:57:21 du fait des inégalités et bientôt inhabitables
00:57:24 du fait du changement climatique.
00:57:26 C'est une aspiration à un autre monde,
00:57:29 à une République sociale, à un ordre juste,
00:57:31 une revendication au pouvoir de vivre.
00:57:34 Messieurs les ministres, vous êtes l'ordre ancien
00:57:37 qui a empêché le nouveau déclor.
00:57:39 Vous êtes les coalisés d'un conservatisme vain.
00:57:43 Sous la colère, le meilleur comme le pire peut advenir.
00:57:46 Et de votre écoute ou de votre obstination
00:57:48 dépendra la France de demain.
00:57:50 Pour notre part, avec les Amandes France,
00:57:52 nous continuerons d'affirmer que la République
00:57:54 doit se construire sans cesse
00:57:56 et qu'elle est éternellement révolutionnaire
00:57:57 dès lors qu'il y a des progrès à accomplir.
00:57:59 Ne vous abstenez pas à rester du côté de la conservation.
00:58:03 Choisissez le camp du progrès et renoncez à votre réforme.
00:58:07 - Je vous remercie.
00:58:08 La parole est à monsieur Paul Christophe
00:58:14 pour le groupe Horizon.
00:58:16 (...)
00:58:28 - Madame la présidente, messieurs les ministres,
00:58:38 madame la rapporteur générale,
00:58:39 madame la présidente de la commission des affaires sociales,
00:58:42 mesdames et messieurs, mes chers collègues,
00:58:44 notre système de retraite par répartition,
00:58:47 à l'inverse d'un système par capitalisation,
00:58:50 repose sur la solidarité intergénérationnelle.
00:58:53 Rappelons-le, les cotisations supportées par les actifs
00:58:56 au titre de l'assurance vieillesse
00:58:58 financent les pensions des retraités.
00:59:01 Aussi, à ceux qui pensent que la réforme n'est pas nécessaire,
00:59:04 il convient de préciser un chiffre,
00:59:06 un seul chiffre que nous connaissons tous,
00:59:09 pour illustrer pourquoi elle l'est.
00:59:11 Aujourd'hui, 1,7 actifs cotisent et financent une pension de retraite.
00:59:17 À la conception du système, qui se voulait équilibrer,
00:59:22 dans l'après-guerre, c'était cinq actifs pour un retraité.
00:59:25 Nous sommes face à une réalité démographique implacable
00:59:30 que personne ne peut nier.
00:59:32 Ce ratio du nombre de cotisants par rapport au nombre de bénéficiaires
00:59:36 n'a cessé de se dégrader pour atteindre aujourd'hui
00:59:39 et demain plus encore un point critique.
00:59:42 Les causes en sont multiples.
00:59:44 Augmentation de l'espérance de vie, baisse de la natalité,
00:59:47 études plus longues, génération du baby-boom arrivant en retraite.
00:59:52 La conséquence est un déséquilibre financier
00:59:54 supérieur à 30 milliards d'euros par an
00:59:57 pour notre système par répartition,
00:59:59 qui, je le rappelle, repose sur un financement solidaire
01:00:02 intergénérationnel par le travail.
01:00:05 Si nous ne changeons pas ces paramètres,
01:00:08 la pérennité et la prospérité du système
01:00:11 n'est pas garantie pour les générations à venir.
01:00:14 Sauver notre système de retraite et préparer l'avenir
01:00:17 se pense sur le temps long,
01:00:19 et le prérequis est d'équilibrer ces comptes,
01:00:22 car quel que soit le scénario, même le plus favorable,
01:00:26 le déséquilibre s'aggrave et le niveau des pensions devra briser.
01:00:29 Nous le refusons.
01:00:31 Voilà la boussole de nos débats,
01:00:33 et le groupe Horizon est apparenté et y est particulièrement attaché.
01:00:38 Le choix qui s'offre à nous est donc le simple
01:00:40 pour équilibrer notre système par répartition,
01:00:42 puisque trois alternatives s'offrent à nous.
01:00:45 Soit baisser les pensions de retraite
01:00:47 et donc peser sur les retraités,
01:00:49 soit augmenter les cotisations et donc peser sur les salaires
01:00:52 des travailleurs et leur pouvoir d'achat,
01:00:54 ou bien, dernière alternative, travailler plus longtemps.
01:00:58 Notons que ce choix, nous ne sommes pas les seuls
01:01:00 à y être confrontés,
01:01:02 et la plupart de nos voisins européens l'ont fait avant nous,
01:01:06 que le gouvernement soit de droite ou de gauche,
01:01:08 les mesures vont vers plus de travail.
01:01:11 Nous souhaitons aussi l'idée
01:01:12 qu'il faudra travailler collectivement plus longtemps.
01:01:15 Mais plus de travail doit s'accompagner de plus de justice.
01:01:19 Et c'est le sens que nous devons donner à ce projet de loi.
01:01:23 A ceux qui jugent que la réforme aurait pu attendre,
01:01:26 je propose de relire les débats des autres projets de loi
01:01:28 concernant les retraites,
01:01:30 débattus dans cet hémicycle durant les 20 dernières années.
01:01:34 Je peux vous assurer d'une chose constante dans ces débats.
01:01:37 Ce n'est jamais urgent, ce n'est jamais le moment
01:01:40 de prendre des mesures difficiles et impopulaires.
01:01:43 Elles restent néanmoins nécessaires pour notre pays.
01:01:47 Est-ce que dans un, deux, cinq, dix ans,
01:01:50 la situation sera plus favorable ?
01:01:52 Je ne le crois pas, les prévisions du corps en attestent.
01:01:56 Nous avons le diagnostic.
01:01:58 N'attendons pas pour commencer à traiter la maladie
01:02:00 au risque qu'elle s'aggrave, et ce, de manière irrémédiable.
01:02:04 A ceux qui pensent que la réforme est injuste,
01:02:07 la question de la justice,
01:02:09 qui est le coeur des débats qui animent notre pays,
01:02:11 et c'est bien normal, est pour nous posée à l'envers.
01:02:14 La question est, est-ce que notre système tel qu'il est aujourd'hui
01:02:18 est juste ?
01:02:19 Eh bien non, il ne l'est pas.
01:02:21 D'ailleurs, la plupart des critiques formulées aujourd'hui
01:02:23 sur le thème de l'injustice
01:02:25 relèvent de dispositions déjà en vigueur
01:02:27 d'anomalies héritées du passé.
01:02:30 Partant de ce principe,
01:02:33 les propositions qui nous sont soumises,
01:02:35 qui tendent à le rendre moins injuste,
01:02:37 vont dans le bon sens,
01:02:39 et c'est l'objectif de ce projet de loi,
01:02:41 rétablir l'équilibre financier et financer des avancées sociales.
01:02:45 La première des justices, vous me l'accorderez,
01:02:48 c'est bien de garantir la survie du système des retraites
01:02:50 par répartition, sans laisser aux générations futures
01:02:53 une dette insurmontable.
01:02:56 Aussi, ce texte porte déjà de nombreuses avancées.
01:03:00 Revalorisation inédite des petites pensions de retraite,
01:03:02 retraite progressive élargie,
01:03:04 fermeture de certains régimes spéciaux,
01:03:06 mise en place d'un index senior,
01:03:09 réforme du compte pénibilité.
01:03:11 Cela ne signifie pas qu'il est parfait,
01:03:14 mais son ambition est bien de corriger des injustices
01:03:17 et non de rendre un système injuste.
01:03:19 C'est le rôle du Parlement de proposer, d'amender,
01:03:22 de voter des améliorations pour plus de justice et d'équité,
01:03:26 et ainsi de contribuer à corriger les écueils actuels.
01:03:29 Nous allons être force de proposition.
01:03:32 Notre groupe prendra pleine part à ce débat
01:03:35 et à proposer des mesures en ce sens.
01:03:37 Retraite des aidants, des pompiers volontaires,
01:03:39 la limitation du cumul, pension de retraite indemnité,
01:03:43 la correction de l'injustice faite aux anciens titulaires
01:03:45 des contrats de travaux d'utilité collectif,
01:03:48 TUC, SIVP et contrats similaires,
01:03:50 le rachat de trimestre de stage,
01:03:52 l'élargissement de l'index senior,
01:03:54 une évaluation de certains droits familiaux,
01:03:57 pension de reversion, trimestre pour enfants,
01:03:59 et le rachat de la retraite.
01:04:01 Les deux sont autant de sujets que nous mettons au débat
01:04:04 pour faire progresser le texte et le droit des Français.
01:04:07 Nous entendons que la réforme est insuffisante.
01:04:10 Oui, cette réforme n'est pas l'alpha et l'oméga
01:04:13 de la politique sociale et ne suffira pas à résoudre
01:04:16 l'ensemble des problématiques auxquelles nous sommes confrontés.
01:04:21 C'est d'ailleurs le lot des textes budgétaires
01:04:23 qui ne permettent pas d'embrasser tous les sujets.
01:04:26 Elle en reste néanmoins nécessaire.
01:04:28 Comme vous le savez, elle sera complétée prochainement,
01:04:31 au printemps, par un texte travail
01:04:33 qui viendra apporter des mesures attendues
01:04:35 sur l'emploi, la pénibilité, l'usure au travail,
01:04:38 la situation des seniors,
01:04:40 dans l'objectif du plein emploi et du bien-être au travail
01:04:42 que nous poursuivons tous.
01:04:45 Nous appelons aussi de nos voeux une amélioration
01:04:47 des droits familiaux, monsieur le ministre,
01:04:49 une meilleure prise en compte de la maternité
01:04:51 et des pensions de reversion.
01:04:53 Nous avons entendu votre engagement à améliorer
01:04:55 les dispositifs actuels. Nous y serons sensibles.
01:04:58 Notre groupe proposera, comme d'autres,
01:05:00 une évaluation régulière de la situation
01:05:02 de notre système de retraite au regard de la réalité
01:05:05 de la situation financière, économique et démographique,
01:05:09 et des adaptations qu'il faudrait conduire si nécessaire.
01:05:12 Mes chers collègues, place au débat, donc.
01:05:15 Les travaux qui ont débuté à l'Assemblée nationale
01:05:17 la semaine dernière en commission
01:05:19 ont hélas mis en évidence une volonté de bloquer le débat,
01:05:22 qui ne nous a pas permis de discuter sereinement
01:05:24 et exhaustivement des articles de ce projet de loi.
01:05:27 Nous appelons de nos voeux dans cet hémicycle
01:05:29 des débats nourris, apaisés, des débats de fond,
01:05:32 sans manoeuvre, sans stratégie d'obstruction.
01:05:35 Chacun doit être à la hauteur de ce sujet
01:05:38 qui touche chacun de nos compatriotes
01:05:40 et respecte ceux qui nous ont élus.
01:05:42 Faisons notre travail de parlementaires
01:05:44 et améliorons ensemble ce texte dans l'intérêt de tous.
01:05:48 Messieurs les ministres, le groupe Horizon et Apparenté
01:05:51 vous réaffirme sa totale confiance,
01:05:53 ainsi qu'à votre gouvernement.
01:05:55 Nous resterons attentifs aux évolutions apportées à ce texte,
01:05:57 allant vers plus de justice, en préserver l'équilibre des comptes.
01:06:02 Nous soutiendrons en responsabilité ce projet de loi.
01:06:05 - Je vous remercie, mon cher collègue.
01:06:08 Applaudissements
01:06:10 La parole est à madame Sandrine Rousseau
01:06:12 pour le groupe Ecologiste.
01:06:15 Applaudissements
01:06:18 Applaudissements
01:06:21 Applaudissements
01:06:24 - Bonjour.
01:06:26 "Pourquoi viens-tu d'éteindre ton réverbère ?"
01:06:30 dit le petit prince.
01:06:31 "C'est la consigne", répondit l'allumeur.
01:06:36 "Bonjour. Qu'est-ce que la consigne ?"
01:06:39 "C'est d'éteindre mon réverbère."
01:06:41 "Bonsoir." Et il le ralluma.
01:06:43 "Mais pourquoi travailler jusqu'à 64 ans ?"
01:06:47 "C'est la consigne", répondit le gouvernement.
01:06:50 "Je ne comprends pas", dit la rue.
01:06:53 "Il n'y a rien à comprendre", dit le gouvernement.
01:06:55 "La consigne, c'est la consigne."
01:06:57 "Bonjour."
01:06:59 La planète...
01:07:01 La planète où vit cette allumeur de réverbère est toute petite.
01:07:05 Elle tourne de plus en plus vite sur elle-même.
01:07:08 N'y voyez pas de comparaison.
01:07:11 La retraite n'est pas un luxe.
01:07:13 C'est une récompense, un horizon, un espoir.
01:07:17 Un droit, surtout.
01:07:19 Quand le travail est trop dur, quand le patron est fatigant,
01:07:22 quand les épaules sont douloureuses, c'est à cela qu'on pense.
01:07:26 Combien de temps encore avant la retraite ?
01:07:30 Allez !
01:07:32 Plus qu'une année, et c'est la liberté.
01:07:35 Plus d'ordres absurdes, plus de subordinations,
01:07:38 plus d'horaires impossibles, de courses folles,
01:07:41 de voiture ou de métro, de boulot et de dodo.
01:07:44 Plus de semaines à courir de week-end
01:07:47 et à tout le mieux essayer de se reposer le week-end.
01:07:50 Plus l'impression de courir après le temps.
01:07:53 Plus de dimanche soir à se dire "Mon Dieu,
01:07:55 "il est passé bien vite ce week-end."
01:07:58 Plus de mal au ventre le lundi matin à masser ses muscles
01:08:01 et ses articulations, tellement elles font mal.
01:08:04 Plus de semaines qui n'en finissent pas.
01:08:06 Ce n'est pas que le boulot ne plaise pas,
01:08:09 c'est juste qu'on a fait son temps, qu'on a donné à la société
01:08:12 ce que nous devions lui donner.
01:08:14 Et que maintenant, on attend la gratitude.
01:08:17 Maintenant, c'est aux autres de prendre le relais.
01:08:20 Aux plus jeunes, aux plus vifs, aux plus motivés.
01:08:24 Et puis un jour, en allumant la radio,
01:08:27 beaucoup de celles et ceux qui comptaient les mois
01:08:30 ont entendu qu'en fait, ils devraient encore attendre.
01:08:34 Encore une fois, encore un espoir qui s'évanouit,
01:08:37 un horizon qui s'éloigne, l'absurdité.
01:08:40 Celles et ceux, les 40% qui ne sont ni en emploi ni à la retraite,
01:08:44 ont appris avec horreur qu'ils auront encore plus de mois au RSA
01:08:49 avant de pouvoir débloquer leur droit à la retraite.
01:08:52 L'information qui suivait à la radio portée sur la météo,
01:08:57 qui atteignit encore des records quelque part dans le monde,
01:09:00 -50 degrés au Canada, de gigantesques incendies au Chili,
01:09:03 des tempêtes chaotiques en Californie.
01:09:06 Au nom de quoi ?
01:09:09 Au nom de quoi force-t-on les gens à travailler toujours plus ?
01:09:12 Il n'y a aucune urgence, aucune nécessité économique,
01:09:16 aucun impératif social, rien.
01:09:19 Ou plutôt si,
01:09:22 une seule chose, un seul impératif,
01:09:26 une seule obligation, aller chercher le point de PIB
01:09:29 avec les dents, avec une armée de travailleurs et travailleuses,
01:09:32 quoi qu'il en coûte, sur nos corps et nos vies,
01:09:35 le PIB, le PIB, le PIB !
01:09:37 J'arrête Diamone, posez cette question dans son livre,
01:09:41 "Effondrement".
01:09:42 A quoi pensait celui qui a coupé le dernier arbre de l'île de Pâques ?
01:09:47 J'ai déjà posé cette question en commission à Olivier Dussopt.
01:09:52 Je vous la repose à vous, ministre du Gouvernement.
01:09:56 Aujourd'hui, à quoi pensez-vous, à cette heure précise,
01:10:01 au moment de mettre en coupe réglée les salariés
01:10:03 pour aller chercher l'ultime point de PIB ?
01:10:07 Pensez imprégné de balivernes,
01:10:10 dans une économie encore largement carbonée.
01:10:13 Comme nous la connaissons aujourd'hui,
01:10:16 tout point supplémentaire de PIB nous envoie dans le mur plus vite.
01:10:21 D'ailleurs, c'est fascinant, dans votre étude d'impact,
01:10:25 vous avez vous-même mentionné, dans un paragraphe intitulé
01:10:29 "Effet sur l'environnement",
01:10:31 vous avez répondu sans objet.
01:10:34 Dans vos prévisions d'avenir,
01:10:36 nulle mention d'aléas climatiques
01:10:38 ou de transformation du modèle social et économique.
01:10:42 Toujours plus fort, toujours plus vite,
01:10:44 toujours plus aveuglément dans le mur climatique.
01:10:47 Au nom de quoi obligez-vous les personnes à travailler ?
01:10:54 Au nom de quoi leur interdisez-vous de partir en retraite ?
01:10:58 Un syndicaliste auditionné en commission des affaires sociales
01:11:01 a eu cette phrase.
01:11:03 C'est d'autant plus absurde
01:11:05 que ceux qui réclament la retraite à 64 ans
01:11:09 sont ceux qui nous licencient à 60.
01:11:12 Tout le monde...
01:11:13 Applaudissements
01:11:15 ...
01:11:20 Tout le monde n'a pas la même carrière
01:11:22 ni la même expérience au travail.
01:11:24 Bien sûr, pour certains et certaines, le travail est valorisant.
01:11:28 Il permet de briller, de diriger, d'avoir un statut social
01:11:31 et une reconnaissance.
01:11:32 Que ceux-ci résistent très bien, libres à LZE,
01:11:36 de continuer à travailler jusqu'à 67 ans.
01:11:39 Pour d'autres, la retraite est précisément
01:11:41 la reconnaissance de la société,
01:11:44 qui a tant manqué dans le travail.
01:11:46 La récompense...
01:11:48 D'ailleurs, vous parlez partout d'usure professionnelle,
01:11:51 en lieu et place de pénibilité.
01:11:53 Maintenant, mettant la responsabilité sur les salariés
01:11:57 qui s'usent et non sur les emplois qui sont pénibles,
01:12:01 vous demandez aux Françaises et aux Françaises
01:12:03 de faire des efforts.
01:12:05 Croyez-vous qu'ils et elles n'en ont pas fait
01:12:07 pour tenir jusqu'à la retraite ?
01:12:10 Alors que 13 années d'espérance de vie
01:12:12 séparent les 5% des travailleurs les plus pauvres
01:12:15 et des 5% des travailleurs les plus riches,
01:12:18 vous décidez de les aligner
01:12:20 sur une ligne de départ à la retraite identique.
01:12:24 Dans l'étude d'impact, toujours à la question
01:12:28 de l'impact sur les personnes en situation de handicap,
01:12:31 vous répondez sans objet.
01:12:34 Mais de qui vous moquez-vous ?
01:12:36 Croyez-vous réellement que travailler jusqu'à 64 ans
01:12:39 n'aura aucune conséquence sur l'apparition de handicaps ?
01:12:42 Vous vous servez du corps des plus précaires
01:12:45 pour libérer des marges de manoeuvre budgétaire,
01:12:47 pour financer les plus riches et les grandes entreprises.
01:12:50 Celles et ceux qui paieront le plus cher cette réforme
01:12:54 seront celles et ceux qui sont les plus discriminés
01:12:57 sur le marché du travail.
01:12:59 Celles et ceux qui ont obtenu des trimestres
01:13:02 parce qu'elles ont eu des enfants
01:13:04 et surtout parce qu'elles ont effectué des heures
01:13:07 et des heures de travail domestique,
01:13:09 ce travail gratuit qui les a empêchés
01:13:12 d'avoir des carrières complètes.
01:13:14 Celles encore qui ont des amplitudes d'horaire incroyables
01:13:19 sur leur journée, de très tôt le matin
01:13:22 à très tard le soir, sans pour autant réussir
01:13:25 à cumuler le nombre d'heures suffisantes
01:13:28 pour valider un temps complet,
01:13:30 croyez-vous qu'elles ne font pas d'efforts ?
01:13:32 Celles qui prennent soin de nous, de nos anciens, de nos enfants,
01:13:36 pensez-vous vraiment que vous allez leur apprendre
01:13:38 la notion d'effort ? C'est honteux !
01:13:41 Êtes-vous certains qu'il faille demander...
01:13:44 Êtes-vous certains qu'il faille demander des efforts supplémentaires
01:13:50 à ceux qui tiennent les marteaux-piqueurs,
01:13:52 qui sont exposés aux produits chimiques ou qui sauvent des vies ?
01:13:55 Je pense notamment au personnel soignant ou aux pompiers.
01:13:59 Croyez-vous qu'ils ne savent pas ce que signifie le terme d'effort ?
01:14:04 Celles et ceux qui sont les plus discriminés dans la société
01:14:10 sont aussi celles et ceux qui ont les métiers les plus durs,
01:14:14 les emplois les plus précaires, les carrières les plus hachées,
01:14:17 et vous leur demandez un effort encore ?
01:14:20 Au nom de quoi ? Économistes, corps, tout le monde le dit,
01:14:24 il n'y a pas d'envolée des dépenses, il y a seulement un problème de recettes.
01:14:29 Mais c'est vous qui avez la main sur les recettes.
01:14:31 C'est vous qui défiscalisez à tout crin les plus riches
01:14:34 et laissez les inégalités s'envoler.
01:14:37 C'est vous qui abreuvez les plus grandes entreprises de subvention.
01:14:41 C'est vous qui imposez de 49-3 en 49-3
01:14:45 la baisse de la CVAE et des cotisations.
01:14:49 C'est vous qui refusez tout encadrement de l'activité des entreprises,
01:14:53 toute imposition supplémentaire à l'impôt.
01:14:57 Mon Dieu, quelle horreur !
01:15:00 Mais quand Total distribue 13 milliards de dividendes,
01:15:04 il faut de l'impôt pour faire de la justice.
01:15:07 Quand vous distribuez 157 milliards de subventions
01:15:14 directes ou indirectes aux entreprises,
01:15:17 il faut de l'impôt pour que la richesse crée de la redistribution.
01:15:21 Certains, les plus riches, font sécession du monde commun.
01:15:25 Et vous, vous demandez aux plus pauvres de faire un effort.
01:15:29 Vous n'avez pas honte.
01:15:31 Nous avons un corps, un seul. Nous avons une vie, une seule.
01:15:38 Nous avons une planète, une seule.
01:15:40 Oui à la diminution du temps de travail.
01:15:42 Oui au partage de la richesse.
01:15:44 Oui au prendre soin de nous et de notre environnement.
01:15:47 Oui au ralentissement.
01:15:49 Nous avons atteint les limites de la planète.
01:15:52 On ne peut plus continuer comme ça.
01:15:54 Il n'y a qu'une seule santé, et vous êtes en train de la détruire.
01:15:58 Cette réforme des retraites, c'est le Titanic,
01:16:00 le bateau-peuple pour encaisser et survivre
01:16:03 une, deux, trois réformes qui sont injustes.
01:16:06 Mais c'est bien la troisième classe qui est submergée en premier.
01:16:09 Ensuite, c'est tout le bateau qui sera perdu.
01:16:12 On connaît la fin. C'est en majorité les riches
01:16:14 qui ont des places sur les canaux.
01:16:16 Mais nous vous empêcherons demain et les autres jours
01:16:19 d'accaparer notre bien commun, la retraite.
01:16:21 Paul Lafargue écrivait dans "Le droit à la paresse"
01:16:24 qu'il la fallait pour les classes ouvrières,
01:16:26 précisément parce qu'elle permettait de contraindre
01:16:29 les bourgeois à arrêter de surconsommer.
01:16:32 Oui, nous en sommes là.
01:16:33 Oui au droit à la paresse.
01:16:35 Oui au droit à la retraite à 60 ans.
01:16:37 Applaudissements
01:16:39 ...
01:16:47 - La parole est à monsieur Paul-André Colombagné
01:16:50 pour le groupe Libertés, indépendants,
01:16:53 Outre-mer et Territoires.
01:16:54 ...
01:17:06 -Allez-y, mon cher collègue.
01:17:08 ...
01:17:17 -Madame la présidente.
01:17:18 Messieurs les ministres,
01:17:22 mesdames les rapporteurs,
01:17:24 madame la présidente de la Commission des Affaires sociales,
01:17:27 cher collègue,
01:17:28 vous nous avez annoncé l'effondrement
01:17:30 du système des retraites.
01:17:32 Mais si vous n'écoutez pas le Parlement,
01:17:34 c'est votre réforme que vous entendrez bientôt s'écrouler
01:17:37 dans le vacarme de la rue.
01:17:38 Applaudissements
01:17:40 Tandis que vous jouiez le rôle d'une cassandre
01:17:43 condamnée à ne pas être crue,
01:17:45 la perte de Troyes a déjà eu lieu.
01:17:47 Celle de Paris aussi, de Pointe-à-Pitre,
01:17:49 de Bar-le-Duc, de Saint-Pierre-et-Miquelon,
01:17:51 de Maubeuge, d'Hayatch,
01:17:53 et de tant de toutes les autres villes
01:17:55 où les travailleurs fatigués et inquiets
01:17:57 sont l'as des prophètes maudits.
01:18:00 Votre réforme se fissurait déjà de toutes parts.
01:18:04 Injuste, brutale, caricaturale, à contre-temps,
01:18:08 disons-le sans embages, personne n'en voulait,
01:18:11 pas même votre propre camp.
01:18:13 Tous les syndicats de salariés sont vent debout
01:18:16 et la mobilisation populaire est massive.
01:18:19 La réalité est que vous repoussez dès 2 ans au moins
01:18:23 le départ de ceux qui ont commencé tôt
01:18:25 et ceux qui sont exposés à la pénibilité.
01:18:28 Au mieux, vous ne changez rien...
01:18:32 Au mieux, vous ne changez... Pardon.
01:18:34 (Propos inaudibles)
01:18:41 Tous les syndicats sont vent debout
01:18:42 et la mobilisation populaire est massive.
01:18:44 Et pour cause, après avoir creusé un déficit public,
01:18:47 vous voulez maintenant que les travailleurs payent l'addition,
01:18:50 quoi qu'il leur en coûte.
01:18:52 Vous leur parlez de déséquilibre, de statistiques, d'annuité,
01:18:55 de chiffres et d'autres mots savants,
01:18:58 mais les gens, eux, ont compris et retenu le essentiel,
01:19:02 qu'ils allaient devoir travailler 2 ans de plus
01:19:04 avec des salaires qui stagnent et des dos qui craquent.
01:19:07 Écoutez, les gens, votre réforme, ils n'en veulent pas.
01:19:11 C'est à mon tour...
01:19:12 C'est à mon tour de faire preuve de pédagogie
01:19:16 et de vous expliquer en termes simples.
01:19:18 Le recul de l'âge légal à 64 ans, c'est non.
01:19:21 C'est non parce que nous ne cautionnerons pas
01:19:23 une réforme qui va pénaliser ceux qui ont commencé plus tôt,
01:19:26 ceux qui ont des revenus plus faibles.
01:19:28 Rappelons que les mesures de départ anticipée
01:19:31 sont déjà, en fait, des caches misères.
01:19:34 Elles existent simplement pour rattraper l'injustice
01:19:36 que fait courir le recul de l'âge légal.
01:19:39 La réalité, c'est que vous repoussez de 2 ans au moins
01:19:42 le départ de ceux qui ont commencé plus tôt
01:19:45 et ceux qui sont exposés à la pénibilité.
01:19:47 Au mieux, vous ne changez rien à leur situation actuelle.
01:19:50 Au pire, vous l'aggravez.
01:19:52 Globalement, sur le volet de la pénibilité,
01:19:55 votre reproche n'est pas la bonne.
01:19:57 Constater à postériori les altérations de la santé
01:19:59 des salariés lors d'une visite médicale
01:20:02 n'est ni réalisable ni satisfaisant.
01:20:04 La réalité, c'est que les caissières et les carreleurs
01:20:07 exposés à des postures pénibles partiront à la retraite à 64 ans
01:20:11 avec des troubles musculosquelettiques
01:20:12 plus importants.
01:20:14 Alors, réintégrons plutôt les critères de pénibilité
01:20:17 que votre majorité avait écartés.
01:20:21 Pour les femmes non plus,
01:20:22 la situation ne va pas s'arranger, au contraire.
01:20:25 Elles partiront en moyenne 7 mois plus tard
01:20:27 pour une pension quasiment inchangée
01:20:29 et largement inférieure à celle des hommes.
01:20:31 Il est primordial de fixer un objectif ambitieux d'égalité
01:20:34 entre les femmes et les hommes retraités à l'horizon de 2035.
01:20:39 Sur l'emploi des seniors, le compte n'y est pas.
01:20:42 Nous aurions eu besoin d'un véritable plan senior
01:20:45 pour changer les pratiques des entreprises.
01:20:47 Aujourd'hui, 42% des individus qui liquident leur pension
01:20:52 ne sont plus déjà en activité.
01:20:53 En repoussant l'âge de départ,
01:20:55 vous n'allez pas les remettre automatiquement en emploi.
01:20:57 Vous allez allonger ces périodes de précarité.
01:21:00 Pourtant, cela devrait être notre priorité absolue,
01:21:03 d'assurer un niveau de vie digne à nos anciens.
01:21:07 C'est un sujet primordial qui m'anime d'autant plus
01:21:09 que je suis élu d'un territoire où les taux de précarité
01:21:12 et des retraités sont 2 fois plus élevés que sur le continent.
01:21:14 J'en profite au passage pour déplorer l'absence totale
01:21:17 de mesures spécifiques de la Corse et aux Outre-mer
01:21:21 qui sont particulièrement vulnérables.
01:21:24 Renvoyez votre copie qui laisse de côté
01:21:28 les petites pensions dues à des carrières hachées
01:21:30 et risque de faire perdre en niveau de vie
01:21:32 ceux qui accumulent le minimum contributif
01:21:35 avec le minimum vieillesse.
01:21:37 Revalorisez plutôt le minimum vieillesse
01:21:40 au niveau des seuils de pauvreté
01:21:43 par souci de décence et d'humanité.
01:21:45 Chers collègues, il est vrai que nous arrivons au bout d'un modèle.
01:21:49 Il est donc temps de venir au bout d'un tabou.
01:21:51 Il est indispensable de faire financer plus fortement
01:21:54 le capital et les dividendes,
01:21:56 et les placements financiers et le patrimoine.
01:21:58 Les 5 millions d'euros de revenus boursiers
01:22:00 des 10 familles les plus riches permettraient à Elser
01:22:03 de réduire de moitié les efforts demandés aux actifs.
01:22:07 C'est une certitude. Nous avons besoin
01:22:09 de davantage de solidarité, davantage d'efforts collectifs.
01:22:13 Notre groupe défend un système de retraite
01:22:14 qui repose sur un mode de financement équitable,
01:22:17 sur la justice sociale et la liberté de choix.
01:22:20 Messieurs les ministres, votre projet n'est pas le nôtre.
01:22:22 Nous voulons une réforme juste, et non pas juste une réforme.
01:22:26 Je vous remercie.
01:22:27 -Je vous remercie, mon cher collègue.
01:22:31 La parole est à madame Charlotte Parmentier-Lecocq
01:22:34 pour le groupe Renaissance.
01:22:36 -Merci, madame la présidente.
01:22:42 Messieurs les ministres, madame la rapporteure,
01:22:45 madame la présidente de la commission des Affaires sociales,
01:22:48 mes chers collègues,
01:22:49 nous nous apprêtons à débattre d'un projet de loi majeur
01:22:52 du quinquennat.
01:22:54 Major, parce que, comme l'a dit le président de la République,
01:22:57 la réforme des retraites est la mère de toutes les réformes,
01:23:01 tant elle conditionne l'avenir
01:23:02 et la protection des Françaises et des Français.
01:23:05 Notre but, c'est de préserver notre système de retraite,
01:23:09 de solidarité intergénérationnelle.
01:23:12 Notre défi, c'est de parvenir à convaincre les Françaises
01:23:15 et les Français de la nécessité d'agir sans attendre
01:23:19 pour ne pas avoir à baisser les pensions
01:23:21 ou à augmenter les impôts.
01:23:23 Notre défi, c'est aussi de parvenir, malgré le brouhaha,
01:23:27 à démontrer que cette réforme améliore les règles de notre système
01:23:32 et qu'elle prend mieux en compte les métiers pénibles,
01:23:34 les carrières hachées des femmes,
01:23:37 les aidants qui s'occupent de leurs proches âgés
01:23:40 ou en situation de handicap,
01:23:42 qu'elle prend mieux en compte celles et ceux qui commencent à travailler tôt.
01:23:46 Notre défi, c'est enfin de démontrer par le débat
01:23:50 qu'il n'y a pas de contre-projet viable,
01:23:53 parce qu'alors que nous demandons un réel effort aux Français,
01:23:57 les populistes de tous bords tentent de leur faire croire
01:24:00 qu'ils détiennent la solution magique
01:24:02 et les trompent sur nos intentions.
01:24:05 D'ores et déjà, l'examen du texte en commission
01:24:08 a été riche d'enseignements.
01:24:10 Que nous apprenons-nous sur la NUPES ?
01:24:14 Qu'elle est prête à tout pour empêcher le débat
01:24:16 de se dérouler démocratiquement.
01:24:18 Elle ne cache même plus sa stratégie d'obstruction.
01:24:21 Qu'elle a fini par avouer en commission
01:24:24 qu'elle usera de toutes ses méthodes antidémocratiques,
01:24:27 fake news, mensonges, avectives, menaces,
01:24:30 dans le seul but de semer le chaos.
01:24:33 Sans relâche, nous dénoncerons les méthodes antidémocratiques
01:24:37 de la NUPES et l'inefficacité de son projet.
01:24:41 Car après avoir admis en commission que oui,
01:24:44 notre système est menacé,
01:24:46 et que oui, il faut trouver de nouvelles recettes,
01:24:49 que propose la NUPES ?
01:24:51 Plus d'impôts, plus de taxes.
01:24:54 A l'entendre, la France serait un véritable paradis fiscal,
01:24:58 alors qu'elle est l'un des pays au monde
01:25:00 qui exige le plus de solidarité
01:25:02 de la part des grandes fortunes et des entreprises.
01:25:05 Je mets au défi la minorité mélangeoliste
01:25:08 de trouver un pays qui prélèverait plus d'impôts que la France
01:25:11 et où l'on partirait à la retraite à 60 ans.
01:25:14 Et s'il existe un pays qui prône le droit à la paresse,
01:25:18 ce pays n'est pas la France.
01:25:20 Tournons-nous maintenant vers le Rassemblement national.
01:25:24 Que nous propose le Rassemblement national ?
01:25:28 C'est très simple, il ne nous propose rien.
01:25:31 Il ne propose rien parce qu'il ne veut pas dire
01:25:34 qui devra faire les efforts nécessaires.
01:25:37 En bon parti d'extrême droite,
01:25:39 qu'il est et qu'il restera toujours,
01:25:42 le RN nous présente un coupable, le coupable idéal,
01:25:46 j'ai nommé l'étranger.
01:25:47 Le déficit de 30 milliards par an serait la faute de l'étranger.
01:25:52 La baisse démographique et le vieillissement de la population
01:25:55 seraient la faute de l'étranger.
01:25:57 Il est vrai qu'il est tellement plus facile
01:26:00 de trouver un bouc émissaire
01:26:01 pour ne pas dire aux Françaises et aux Français
01:26:04 la vérité, tellement plus facile
01:26:07 de s'appuyer sur l'outrance de la nupèce
01:26:10 pour avancer masqué.
01:26:12 Durant ces débats, nous ne laisserons pas le RN
01:26:15 être le passager clandestin.
01:26:17 Sans relâche, nous le débusquerons,
01:26:20 nous le démasquerons pour que le Rassemblement national
01:26:23 dise enfin aux Français à qui il faudra payer l'addition.
01:26:28 Les députés Renaissance garderont leur boussole
01:26:32 et soutiendront le projet de vérité,
01:26:34 le projet de responsabilité porté par le gouvernement.
01:26:39 Les députés Renaissance combattront les mensonges et le populisme.
01:26:43 Nous démontrerons que les extrêmes n'ont rien d'autre à proposer
01:26:48 que l'inefficacité et la démagogie.
01:26:52 Voilà, mes chers collègues.
01:26:54 Faisons le choix de la responsabilité,
01:26:57 faisons le choix du courage,
01:26:59 débattons et enrichissons ce texte
01:27:01 au service des Françaises et des Français.
01:27:04 Merci.
01:27:05 - Je vous remercie, ma chère collègue.
01:27:07 La parole est à monsieur Thibault Bazin
01:27:13 pour le groupe Les Républicains.
01:27:15 Applaudissements
01:27:17 ...
01:27:22 Monsieur Bazin.
01:27:23 ...
01:27:31 ...
01:27:35 - Merci, madame la présidente.
01:27:37 Mesdames et messieurs les ministres,
01:27:39 mes chers collègues,
01:27:41 l'heure est grave.
01:27:42 Ces dernières années, le travail a été dévalorisé,
01:27:45 la politique familiale a été rabotée.
01:27:48 Notre système de retraite est menacé par des déficits à venir.
01:27:52 Plus grave encore,
01:27:53 les jeunes, générations, doutent de notre système,
01:27:56 de ce qui leur sera transmis.
01:27:57 La cohésion nationale est ébranlée.
01:28:00 Il y a urgence à redonner du sens au travail,
01:28:03 à susciter le consentement aux cotisations,
01:28:05 à rétablir la confiance dans notre protection sociale
01:28:08 et à assurer l'équilibre de nos caisses de retraite.
01:28:11 Sans réforme sérieuse,
01:28:13 les retraites baisseront et les cotisations augmenteront,
01:28:15 ce que nous ne pouvons pas accepter,
01:28:18 car nous devons protéger le pouvoir d'achat des retraités
01:28:20 comme celui des travailleurs.
01:28:23 Surtout dans le contexte actuel,
01:28:25 où tous sont frappés de plein fouet par l'inflation.
01:28:28 Des mesures sont nécessaires
01:28:30 pour assurer la pérennité de notre système par répartition.
01:28:33 Cela passe par deux vecteurs,
01:28:35 le travail et le renouvellement des générations.
01:28:38 Cela ne peut pas se résumer à une question d'âge ou de durée,
01:28:41 au risque d'une perte de sens et d'un déséquilibre à long terme,
01:28:45 porteur de plus grandes fractures,
01:28:47 car la crise de confiance dans notre système de protection sociale
01:28:50 est plus profonde
01:28:51 que la seule question de l'équilibre financier à court terme.
01:28:54 Certains font l'éloge de la paresse.
01:28:56 C'est dangereux de faire croire que sans travail de main,
01:28:59 on pourrait assurer la protection sociale.
01:29:01 Pourquoi on travaille ? Pour soi, bien sûr,
01:29:04 mais aussi pour ceux qui ne peuvent pas ou ne peuvent plus travailler.
01:29:07 C'est le sens de notre protection sociale,
01:29:09 porteuse de solidarité entre générations
01:29:12 et de solidarité envers ceux qui doivent faire face
01:29:15 à des aléas de la vie, handicap, maladie, perte d'autonomie.
01:29:19 Toutes les branches de notre sécurité sociale se tiennent.
01:29:22 C'est une question de cohérence.
01:29:24 Il y a donc urgence à rétablir une haute considération
01:29:27 pour le travail, tout travail digne,
01:29:30 quel que soit le métier.
01:29:32 Cela étant posé comme préalable,
01:29:34 comment améliorer le taux d'emploi en France,
01:29:36 notamment des jeunes, des seniors, des mères de famille ?
01:29:39 Quelles mesures sont prévues ?
01:29:42 Le gouvernement renvoie cela à des prochains textes,
01:29:44 le PLFSS n'étant pas le bon véhicule législatif.
01:29:48 Dommage de ne pas pouvoir en discuter ici et maintenant.
01:29:51 Avec la réforme proposée,
01:29:53 allouons-nous vraiment valoriser
01:29:55 ceux qui ont travaillé, qui travaillent et qui travailleront ?
01:29:58 Il y a des avancées incontestables,
01:30:00 notamment la prise en compte de ceux qui ont commencé à travailler
01:30:03 avant 20 ans pour qu'ils puissent partir plus tôt.
01:30:05 Mais en l'Etat, le compte n'y est pas pour tous.
01:30:08 Par exemple, des agriculteurs, des commerçants, des indépendants,
01:30:11 ayant des carrières complètes et n'ayant bien souvent pas compté
01:30:14 leurs heures, ne vont pas encore être concernés
01:30:17 par la revalorisation annoncée des petites retraites.
01:30:20 En effet, il y a des trous dans la raquette.
01:30:23 Comme un aveu, vous avez annoncé, messieurs les ministres,
01:30:25 travailler sur l'assiette de cotisation
01:30:27 en vue du prochain PLFSS pour 2024.
01:30:29 Cela attendra donc aussi. Dommage.
01:30:32 Autre enjeu pour établir la confiance,
01:30:34 allons-nous cesser de verser des pensions
01:30:37 perçues indûment à l'étranger,
01:30:39 parfois par des personnes décédées depuis des années ?
01:30:42 Or, cela scandalise nos concitoyens.
01:30:45 Or, rien n'est prévu à ce stade dans votre projet
01:30:47 pour renforcer la lutte contre les fraudes.
01:30:49 C'est pourtant une question de justice sociale.
01:30:53 Autre question sans réponse jusqu'à présent
01:30:54 et pourtant si essentielle
01:30:56 pour sauver notre régime par répartition.
01:30:58 Je veux parler de la natalité.
01:31:00 Concrètement, allons-nous mieux accompagner,
01:31:02 mieux valoriser demain les mères de familles qui travaillent ?
01:31:06 Rien n'est prévu pour améliorer leur taux d'emploi.
01:31:09 Elles arbitrent bien souvent
01:31:11 entre des frais de garde très importants,
01:31:13 peu compensés quand elles travaillent,
01:31:15 et qui s'additionnent avec les enfants.
01:31:17 Pourtant, les mères de trois enfants et plus
01:31:20 sont celles qui vont assurer le renouvellement des générations.
01:31:23 En 10 années, la natalité a considérablement chuté
01:31:27 avec près de 100 000 naissances en moins par an.
01:31:29 La France ayant connu en 2022
01:31:31 le nombre de naissances le plus bas depuis 1946,
01:31:34 le renouvellement des générations n'est plus assuré
01:31:36 avec un taux de fécondité tombé à 1,8
01:31:39 face à un tel déclin démographique.
01:31:41 Au lieu de vous y atteler,
01:31:42 vous renvoyez la question des droits conjugaux et familiaux
01:31:45 à un chantier futur du Conseil d'orientation des retraites.
01:31:48 C'est une erreur.
01:31:49 C'est la vraie mère des réformes,
01:31:51 car les familles portent l'avenir de notre nation.
01:31:54 Il y a urgence à rétablir une politique familiale
01:31:57 ambitieuse pour la France.
01:31:58 Ces reports, ces oublis, ces incomplétudes
01:32:01 nuisent à l'acceptabilité et la crédibilité de votre projet.
01:32:04 Il faut le corriger, car en l'Etat,
01:32:06 les mesures envisagées ne permettront pas d'assurer
01:32:09 l'équilibre à long terme de notre système par répartition.
01:32:12 Une réforme est nécessaire,
01:32:14 mais vous devez lui redonner du sens.
01:32:16 Il nous faut refonder un véritable contrat social
01:32:18 qui lie les générations entre elles par la confiance.
01:32:21 Il y a ainsi urgence à restaurer la considération de notre nation,
01:32:25 non seulement pour le travail, mais aussi pour la famille.
01:32:28 Il en va de l'avenir de notre protection sociale.
01:32:31 C'est notre patrimoine commun que nous devons transmettre
01:32:33 à nos enfants. Il en va de la cohésion sociale,
01:32:36 de la cohésion entre générations.
01:32:38 Il s'agit de l'avenir de la France.
01:32:40 Alors, mes chers collègues, soyons à la hauteur.
01:32:43 Amandons.
01:32:47 - Laëtitia Saint-Paul: Merci, mon cher collègue.
01:32:49 La parole est à monsieur Nicolas Turcotte,
01:32:52 pour le groupe Démocrate.
01:32:54 (Applaudissements)
01:32:56 (...)
01:33:14 - Madame la présidente,
01:33:16 messieurs les ministres, madame la présidente de la commission,
01:33:19 madame la rapporteure générale, chers collègues.
01:33:21 Mon collègue Philippe Vigier a tracé avec vigueur
01:33:24 il y a quelques instants les grandes lignes
01:33:26 de positionnement du groupe Démocrate
01:33:28 sur ce projet de réforme des retraites.
01:33:30 Au-delà des aspects thématiques essentiels qu'il a soulignés,
01:33:34 il y a d'abord, au sein de notre groupe,
01:33:36 une profonde conviction sur la nécessité de cette réforme
01:33:40 et de son essence même.
01:33:43 C'est d'abord un texte avec une ambition financière
01:33:46 pour préserver notre système de retraite par répartition.
01:33:50 Nous l'assumons pleinement et nous le redisons ici,
01:33:55 car certains se plaisent à brouiller le message
01:33:59 pour mieux mélanger les enjeux et agréger d'autres combats.
01:34:04 Notre système de répartition est unique en Europe,
01:34:08 par son ampleur et le niveau des pensions qu'il sert,
01:34:10 même s'il reste beaucoup à faire encore.
01:34:13 Mesurons chaque mot.
01:34:15 Les cotisations des actifs d'aujourd'hui
01:34:18 financent les pensions des actifs d'aujourd'hui.
01:34:22 C'est la version socialisée des solidarités familiales
01:34:25 d'autrefois à l'égard de nos aînés.
01:34:28 Là où d'autres pays ont choisi en tout ou partie
01:34:31 un système de capitalisation où chacun épargne pour soi-même,
01:34:35 notre pays a fait le choix fort, au sortir de la guerre,
01:34:39 de massivement s'appuyer sur le collectif
01:34:41 pour financer les pensions.
01:34:44 Nous sommes profondément attachés à cette philosophie-là.
01:34:48 Il est d'ailleurs très surprenant que venant de la gauche,
01:34:51 il y ait de nombreuses expressions qui soient en totale contradiction
01:34:55 avec l'esprit fondateur du système par répartition.
01:34:59 Et comme nous sommes profondément attachés à ce système
01:35:04 et que nous constatons l'écroulement du rapport
01:35:06 entre le nombre d'actifs et le nombre de retraités,
01:35:09 alors oui, nous sommes favorables au décalage de l'âge légal
01:35:13 et à l'accélération du calendrier proposé par madame Touraine en 2014.
01:35:18 Est-ce que c'est un effort demandé aux Français ?
01:35:21 Assurément oui, il est même substantiel.
01:35:26 Mais à l'occasion de cette réforme, il est insupportable d'entendre
01:35:31 certains décrire le passage à la retraite
01:35:33 comme une libération après l'asservissement du monde du travail
01:35:37 et l'exploitation des salariés par leurs employeurs.
01:35:42 Travailler peut être assurément une source de réalisation
01:35:45 et d'épanouissement personnel.
01:35:48 Travailler, c'est aussi apporter sa participation au collectif.
01:35:53 Nous croyons beaucoup aux vertus du travail.
01:35:56 Cependant, il est certain que notre rapport au travail
01:36:01 n'est pas le même pour tous.
01:36:04 Il est parfois subi plus que choisi.
01:36:07 Il peut être pénible physiquement
01:36:10 et forcément, la perception d'un décalage de l'âge
01:36:12 ne sera pas la même.
01:36:15 Au lieu de se focaliser uniquement sur l'âge de départ,
01:36:19 nous devrions nous questionner collectivement
01:36:22 pour changer notre rapport au travail.
01:36:25 Faut-il se résigner à ce que des millions de Français
01:36:29 exercent toute leur carrière, un métier laborieux et usant,
01:36:33 et vouloir le compenser en leur permettant de partir
01:36:35 quelques années plus tôt ?
01:36:38 Nous saluons toutes les mesures du texte
01:36:40 qui permettent une meilleure prise en compte de la pénibilité.
01:36:44 Mais nous voulons aller plus loin.
01:36:46 Il nous faut, par exemple, un véritable entretien de mi-carrière
01:36:50 pour proposer des reconversions à ceux qui exercent
01:36:52 les métiers les plus exigeants.
01:36:55 Il nous faut prévenir plutôt que guérir.
01:36:59 Et cela s'inscrit pleinement dans les efforts
01:37:01 portés par cette majorité pour promouvoir une formation
01:37:04 tout au long de la vie.
01:37:06 Le rapport au travail, c'est aussi la considération
01:37:12 à la place que nous accordons à nos seniors.
01:37:15 Pendant des décennies, ils ont été la variable d'ajustement
01:37:18 des politiques d'emploi, que ce soit à l'échelle de l'entreprise,
01:37:22 avec de pseudo plans de départ volontaires,
01:37:25 ou à l'échelle du pays avec différents dispositifs
01:37:28 de pré-retraite qui ont pu se succéder.
01:37:31 C'est à la fois un gâchis économique et humain.
01:37:34 Notre pays s'est privé de travailleurs expérimentés.
01:37:39 Nous devons y remédier.
01:37:41 Les mesures qui concernent le départ en retraite progressive
01:37:44 ou le cumul emploi-retraite sont très intéressantes.
01:37:47 Nous considérons que le passage à la retraite
01:37:50 devrait être plus une transition qu'une rupture.
01:37:53 Sur le sujet de l'index, il nous faudra aussi aller plus loin
01:37:56 que la version de la Commission pour être à la hauteur des enjeux.
01:38:00 Mes chers collègues, la réforme des retraites
01:38:03 dont nous sommes saisis est indispensable
01:38:04 si nous voulons pouvoir transmettre à nos enfants
01:38:07 un modèle de solidarité entre les générations
01:38:09 parmi les plus généreux au monde et qui fait honneur à notre pays.
01:38:13 Mais au-delà de la question des pensions,
01:38:15 le groupe démocrate est convaincu que ce projet de loi
01:38:19 représente une étape importante pour adapter notre modèle social
01:38:21 et notre rapport au travail et aux réalités de 2023.
01:38:25 Nous aurons l'occasion, lors de l'examen de prochains textes,
01:38:27 de nous mobiliser de nouveau en ce sens,
01:38:29 mais d'ici là, faisons preuve aujourd'hui de responsabilité
01:38:33 et votons cette nécessaire réforme des retraites.
01:38:36 -Merci beaucoup, mon cher collègue.
01:38:39 (Applaudissements)
01:38:41 La parole est à Olivier Faure pour le groupe socialiste.
01:38:44 (Applaudissements)
01:38:47 (...)
01:38:53 (...)
01:39:01 -Madame la présidente, monsieur le ministre,
01:39:03 mes chers collègues,
01:39:05 ce n'est pas le moindre des paradoxes.
01:39:07 C'est un pays ruiné au lendemain d'une guerre mondiale
01:39:11 qui a jeté les bases de notre système de retraite par répartition.
01:39:14 Et c'est le gouvernement d'un pays qui n'a jamais été aussi riche
01:39:18 qui propose une régression dont la brutalité est sans précédent.
01:39:22 (Applaudissements)
01:39:24 Depuis l'entame du débat, vous avez aligné tous les arguments.
01:39:28 Le président aurait été élu sur le recul de l'âge légal,
01:39:31 alors même que chacun sait qu'il a été réélu
01:39:34 grâce au barrage républicain.
01:39:37 La réforme, selon vous, serait juste,
01:39:39 alors même qu'elle repose sur les femmes,
01:39:41 les précaires, les Français qui ont commencé à travailler tôt
01:39:44 et dont l'espérance de vie est la plus courte.
01:39:47 Vous prétendez aussi qu'à des avancées pour les femmes
01:39:51 ou pour le minimum contributif, qui ont toutes été démontées
01:39:54 et reconnues comme des mensonges.
01:39:56 Le recul de 2 ans se justifierait par un impératif financier, dites-vous,
01:40:01 alors que le Corps dit clairement qu'il n'y a pas de dérapage
01:40:04 et que ses prévisions démographiques sont même contestées
01:40:06 par l'un de nos démographes les plus éminents, Hervé Lebrun.
01:40:11 Pris de court par une mobilisation inédite des Français,
01:40:14 vous avez osé disqualifier les manifestants
01:40:17 en les présentant comme des fainéants,
01:40:19 alors même que ceux qui manifestent aujourd'hui,
01:40:22 de la propreté à l'agroalimentaire,
01:40:23 sont ces métiers essentiels que vous applaudissiez, Naguère,
01:40:27 à 20h.
01:40:29 Si les Français resettent votre réforme,
01:40:33 ce n'est pas du côté de la pédagogie qu'il faut rechercher vos manques,
01:40:37 mais plutôt de celui de l'empathie,
01:40:40 pour reprendre les mots de Laurent Berger.
01:40:42 2 visions du modèle français s'opposent.
01:40:45 Le vôtre, qui repose sur un postulat simple,
01:40:48 non seulement il n'est plus possible de prélever un euro
01:40:51 sur les grandes entreprises ou sur les grandes fortunes,
01:40:54 mais il faudrait même diminuer, baisser en permanence
01:40:56 le taux de prélèvement.
01:40:58 En conséquence, il faut baisser hier les prestations de chômage,
01:41:02 aujourd'hui les retraites, pour tenir l'équilibre budgétaire.
01:41:06 Pour vous, la vie et le marché se confondent.
01:41:09 L'utilité se mesure à sa seule valeur commerciale.
01:41:12 Vous prenez en réalité tous les sujets à l'envers.
01:41:16 Plutôt que de vous interroger sur ce qui permettrait
01:41:18 une vie meilleure pour les humains et la planète qui les nourrit,
01:41:21 vous commencez toujours par vous préoccuper
01:41:23 de savoir ce que pensent les puissances arrogantes de l'argent.
01:41:28 Leur réponse, elle est connue.
01:41:30 Elles n'acceptent jamais rien.
01:41:33 Elles demandent à l'Etat de leur venir en aide à chaque crise,
01:41:36 et lorsqu'elles sont à nouveau prospères,
01:41:39 elles crient à la spoliation dès que l'on a la mauvaise idée
01:41:42 de leur nier sur leur super-profit.
01:41:46 La vision que nous défendons avec l'ensemble de la gauche
01:41:49 est symétriquement opposée à la vôtre.
01:41:51 Elle fut celle d'Ambroise Croizat, à la Libération,
01:41:56 lorsqu'il a juré que la retraite ne soit plus l'antichambre de la mort,
01:41:59 mais un nouvel âge de la vie.
01:42:02 Depuis la nuit des temps,
01:42:04 vieillir était un naufrage au fond des abysses de la misère.
01:42:07 Vivre décemment, jusqu'à son dernier souffle,
01:42:10 relever les corps brisés par l'usure,
01:42:12 a été la grande conquête du XXe siècle.
01:42:16 C'est ce nouvel âge que vous entendez sacrifier,
01:42:18 celui où, après avoir consacré l'essentiel de sa vie
01:42:22 au travail salarié, on désire ce temps libéré
01:42:25 à la vie familiale, pour ses descendants,
01:42:28 pour ses ascendants dépendants, à la vie associative,
01:42:31 qu'elle soit culturelle, sportive, caritative,
01:42:34 mais aussi à la vie démocratique.
01:42:36 Et il faut beaucoup de paresse intellectuelle
01:42:39 pour ne pas saisir ce qui se joue.
01:42:41 Ces travaux-là ne sont pas rémunérés,
01:42:44 mais ils tiennent notre pays debout.
01:42:47 Et c'est cet équilibre-là que vous profanez.
01:42:50 Vous avez en charge la plus belle des missions,
01:42:53 celle de la cohésion de notre nation.
01:42:56 Elle ne repose pas, je le dis, sur quelques milliards
01:42:59 que vous ne cherchez que dans la poche des gens ordinaires.
01:43:03 Elle repose sur un contrat social
01:43:06 qui donne à chacune et à chacun,
01:43:08 sa juste part, des efforts collectifs.
01:43:12 Applaudissements
01:43:14 Prendre sur la vie de ces cohortes
01:43:17 qui, tous les matins, se croisent
01:43:20 dans le RER ou dans les bus aux Aurores,
01:43:22 pendant que d'autres se couchent après avoir veillé
01:43:25 sur nos routes, sur nos rails,
01:43:26 sur notre approvisionnement.
01:43:28 Prendre sur la vie de ceux qui ont affronté la météo sur les chantiers,
01:43:32 ont travaillé à la chaîne, affronté les 3-8.
01:43:35 Prendre la vie de ceux qui ont trimé dans les entrepôts,
01:43:38 qui sont notre sécurité, accompagner les malades.
01:43:41 Il n'est pas d'impôt plus injuste
01:43:44 donner au dernier âge le souffle de la vie.
01:43:48 Il n'est pas de projet, au contraire, plus noble.
01:43:50 Dans cet hémicycle, chers amis, chers collègues,
01:43:53 résonne la voix des Français,
01:43:55 qui a une écrasante majorité
01:43:58 dans les sondages comme dans la rue.
01:44:00 Vous le clame, renoncez !
01:44:03 Applaudissements
01:44:06 - Je vous remercie, mon cher collègue.
01:44:08 Applaudissements
01:44:11 La parole est à monsieur Nicolas Dupont-Aignan.
01:44:15 Applaudissements
01:44:17 ...
01:44:29 - Madame la présidente,
01:44:31 messieurs les ministres, chers collègues,
01:44:34 4 milliards de plus par an
01:44:40 entre 2018 et 2022,
01:44:42 ce sera davantage dans les années futures
01:44:44 pour nourrir l'Union européenne.
01:44:46 Mais cela ne vous gêne pas.
01:44:48 200 millions selon la Cour des comptes,
01:44:50 1 milliard selon le journal Capital
01:44:53 pour entretenir des retraités à l'étranger
01:44:55 qui sont morts depuis longtemps.
01:44:57 Cela ne vous choque pas.
01:44:59 Entre 10 et 20 milliards d'euros perdus
01:45:02 pour la sécurité sociale
01:45:04 du fait des millions de fausses cartes vitales,
01:45:07 cela vous indiffère.
01:45:10 15,9 milliards, mes chers collègues,
01:45:13 écoutez ça, 15,9 milliards
01:45:16 ajoutés aux charges d'intérêt en 2022
01:45:19 pour payer les charges d'intérêt à taux variable
01:45:22 indexées sur l'inflation,
01:45:24 c'est-à-dire ces fameuses obligations scandaleuses
01:45:27 alors que vous auriez pu emprunter à taux fixe.
01:45:30 Vous avez donc gaspillé en 2022
01:45:33 et vous allez gaspiller en 2023 15 milliards d'euros
01:45:36 pour une faute de gestion
01:45:37 et pour servir vos amis les banquiers.
01:45:40 Plusieurs milliards perdus,
01:45:41 plusieurs milliards perdus en ne taxant pas les pétroliers
01:45:45 qui ont spéculé sur le prix de l'énergie.
01:45:48 Chaque année, vous gaspillez des dizaines de milliards d'euros
01:45:53 et vous prétextez soudain un déficit hypothétique
01:45:57 en 2030 d'une dizaine de milliards
01:46:01 pour racketter nos futurs retraités
01:46:03 de 12 milliards d'euros.
01:46:04 C'est le chiffre donné par la Première ministre
01:46:07 à la télévision jeudi soir.
01:46:10 Quand il s'agit de l'Union européenne,
01:46:11 quand il s'agit des banquiers,
01:46:13 quand il s'agit des spéculateurs,
01:46:15 quand il s'agit des fraudeurs,
01:46:16 vous n'avez aucun scrupule à dépenser sans compter.
01:46:20 Mais quand il s'agit des retraités modestes,
01:46:22 déjà essorés par la réforme tourenne
01:46:24 que M. Ford a votée, d'ailleurs,
01:46:26 et bien à bénéficier d'une retraite décente,
01:46:31 vous devenez implacables.
01:46:34 Votre modèle, c'est pas Margaret Thatcher,
01:46:36 c'est le fameux shérif de Nottingham,
01:46:38 celui qui volait les pauvres pour donner aux plus riches.
01:46:41 Voilà votre politique.
01:46:43 En vérité, vous ne faites pas cette réforme
01:46:46 pour sauver le système de retraite par répartition,
01:46:49 vous la faites pour le couler,
01:46:51 vous la faites pour obéir à l'Union européenne,
01:46:54 vous la faites pour servir les amis de M. Macron,
01:46:57 Blackrock, qui a ses entrées à l'Elysée
01:47:00 et qui rêve de s'emparer de l'épargne des Français.
01:47:04 Car vous le savez très bien, au fond de vous-même,
01:47:07 en passant de 62 à 64 ans,
01:47:11 très peu de Français auront une carrière complète
01:47:15 et l'ampleur des décotes va réduire les pensions de nos anciens.
01:47:19 Ceux qui le pourront seront incités donc à cotiser
01:47:23 à des fonds de pension par capitalisation
01:47:25 pour compléter leur retraite de misère.
01:47:28 Avec un taux d'emploi de 55-64 ans
01:47:31 qui dépasse tout juste les 54 %,
01:47:34 vous êtes en train de construire une machine à RSA.
01:47:39 C'est ça, la réalité.
01:47:40 Et si vraiment vous étiez si attaché
01:47:43 à sauver le régime de répartition,
01:47:46 vous concentreriez votre action sur sa viabilité à long terme,
01:47:51 qui passe, et vous le savez tous,
01:47:52 d'une part par l'augmentation de la productivité,
01:47:55 c'est-à-dire par la relocalisation des activités,
01:47:57 et d'autre part par la mise en place d'une vraie politique familiale,
01:48:01 celle que François Hollande et Emmanuel Macron ont détruite.
01:48:05 Voilà la réalité.
01:48:06 Votre réforme est indéfendable.
01:48:09 Et vous le savez très bien, sinon vous n'auriez pas utilisé
01:48:11 l'artifice de l'article 47.1,
01:48:14 ni la menace du 49.3.
01:48:18 Mais le peuple français a compris,
01:48:21 et comme toujours dans l'histoire, se réveille
01:48:23 lorsque l'essentiel est en jeu.
01:48:26 Voilà pourquoi l'idée du référendum
01:48:30 peut continuer à faire son chemin.
01:48:32 Pour des raisons purement politiciennes,
01:48:34 absolument ahurissantes,
01:48:35 vous avez à gauche refusé de voter une motion référentaire
01:48:39 totalement identique à celle que vous aviez vous-même proposée.
01:48:43 C'est incompréhensible.
01:48:46 Et nos concitoyens qui nous regardent se demandent
01:48:50 si cette maison est un maison de fous.
01:48:53 Parce que, vous le savez très bien,
01:48:56 les Français seraient heureux de trancher cette question
01:49:00 par référendum, parce que c'est un choix de société.
01:49:03 Combien de recettes voulons-nous attribuer
01:49:06 pour que nos concitoyens aient une retraite digne ?
01:49:09 Voilà la seule question qui se pose sur les bancs aujourd'hui.
01:49:13 Mais nous pouvons nous rattraper collectivement.
01:49:17 Le référendum d'initiative partagée,
01:49:19 185 signatures de parlementaires,
01:49:22 peut permettre d'enclencher la signature
01:49:25 des 4,5 millions de citoyens.
01:49:27 Je vous demande de signer cette proposition
01:49:29 d'un référendum d'initiative partagée
01:49:32 qui contraindrait le président de la République
01:49:34 à consulter les Français au suffrage universel.
01:49:37 La responsabilité est là, à nous tous,
01:49:40 à l'Assemblée nationale et au Sénat.
01:49:43 -Je vous remercie, mon cher collègue.
01:49:45 La discussion générale est close.

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