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Eliot Deval revient sur l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver sur Soir Info Week-end.
00:00:04 On revient sur l'actualité de la journée.
00:00:05 On débat ce soir avec Shannon Séban.
00:00:08 Bonsoir Shannon.
00:00:09 Bonsoir.
00:00:10 Élue Renaissance, Rony Soubois.
00:00:11 À vos côtés, Nathan Devers.
00:00:12 Bonsoir mon cher Nathan.
00:00:13 Bonsoir cher Olivier.
00:00:14 On le rappelle, agrégé de philosophie, Jean Messia.
00:00:17 Bonsoir.
00:00:18 Bonsoir Olivier.
00:00:19 Président de l'Institut Apollon.
00:00:20 Bonsoir Judith Vintraube.
00:00:21 Bonsoir Olivier.
00:00:22 Grand reporter, Le Figaro.
00:00:23 Bien évidemment, le sommaire dans un instant, mais tout de suite, le rappel des titres avec
00:00:27 vous Isabelle Piboulot.
00:00:28 Joe Biden félicite les pilotes qui ont abattu le ballon chinois.
00:00:35 Un avion de chasse américain a supprimé l'engin au large de la côte est des États-Unis.
00:00:40 Il survolait le pays depuis plusieurs jours.
00:00:43 Le Pentagone, qui assure qu'il s'agit d'un ballon espion, avait signalé sa présence
00:00:48 hier.
00:00:49 Une violation inacceptable de la souveraineté américaine, selon le ministre de la Défense.
00:00:54 En France, un enseignant mis en examen est écroué pour des attouchements sur 10 de
00:00:59 ses élèves et pour le viol d'une autre, des fillettes âgées de 7 à 10 ans.
00:01:04 Ce professeur des écoles, âgé de 55 ans, exerçait dans un village près de Mulhouse.
00:01:09 Lors d'une perquisition, une cinquantaine de films pédopornographiques ont été retrouvés
00:01:15 à son domicile.
00:01:16 L'homme a reconnu les agressions sexuelles, mais dément l'accusation de viol.
00:01:20 Et puis dans le 15e arrondissement de Paris, l'école désaffectée, occupée par des
00:01:25 personnes sans-abri, a été évacuée.
00:01:28 Près de 200 individus y étaient entrés par effraction au milieu de la nuit.
00:01:32 Une opération à l'initiative d'une association d'aide aux migrants et aux demandeurs d'asile.
00:01:38 57 personnes ont accepté d'être prises en charge.
00:01:41 Un membre de l'association, présent sur les lieux, a été placé en garde à vue
00:01:45 pour dégradation des locaux.
00:01:47 Merci Isabelle, Isabelle Piboulot, on vous retrouve à 22h30 pour un nouveau point sur
00:01:53 l'actualité.
00:01:54 Soir Info Weekend, au sommaire, ce soir nous nous intéresserons aux métiers en première
00:01:58 ligne pendant la crise sanitaire.
00:01:59 Il se sent que les exclus de la réforme des retraites, après avoir été applaudis, ils
00:02:04 ont le sentiment d'être aujourd'hui punis.
00:02:05 Alors est-ce le cas ? La question de la pénibilité a-t-elle été suffisamment prise en compte
00:02:10 ? On en débat dans un instant.
00:02:11 On se posera également la question de savoir s'il faut réformer le régime des députés
00:02:15 et des sénateurs.
00:02:16 C'est en tout cas la volonté de l'un d'eux, Charles de Courson, au nom de l'exemplarité.
00:02:21 La colère du maire d'Antibes après la réquisition d'un hôtel pour accueillir des mineurs isolés.
00:02:27 Ils ont franchi la frontière entre l'Italie et la France.
00:02:30 Le maire Jean Léonetti dit s'être retrouvé au pied du mur, sans concertation.
00:02:34 Alors est-ce le signe d'un état défaillant dans ces missions régaliennes et humanitaires
00:02:39 qui se déchargent sur les collectivités ? C'est oui pour le maire d'Antibes.
00:02:42 Alors qu'en pensent nos invités ?
00:02:44 Débat à suivre.
00:02:45 Et puis l'alerte des personnels du centre pénitentiaire Saint-Quentin-Falavier en Isère.
00:02:50 L'établissement est en proie à une flambée de violence entre détenus mais aussi contre
00:02:55 les surveillants.
00:02:56 Et au cœur des tensions, les trafics de drogue.
00:02:58 Comment de tels trafics peuvent-ils se produire dans une prison ?
00:03:01 Pour en parler, nous serons en liaison avec Cyril Wett-Lambeng, délégué général syndicat
00:03:06 pénitentiaire des surveillants.
00:03:08 Et puis dans un instant, retour bien évidemment sur cette information du soir.
00:03:14 Les Etats-Unis ont abattu le ballon chinois, supposé espion qui survolait le territoire
00:03:18 américain.
00:03:19 On sera en liaison avec le général Clermont, correspondant Défense pour ces News.
00:03:25 Un programme très riche qui nous attend ce soir.
00:03:29 Ça commence dans un instant, juste après la pause.
00:03:32 Restez avec nous sur ces News.
00:03:33 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:03:42 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:03:43 Nous sommes toujours avec Shannon Seban, Nathan Devers, Jean Messia et Judith Vintraube.
00:03:48 Et pour démarrer, retour sur cette information du soir.
00:03:52 Les Etats-Unis ont abattu le ballon chinois qui survolait le territoire américain au
00:03:56 large de la côte Est.
00:03:58 Une réponse à une violation inacceptable de la souveraineté américaine, selon le
00:04:02 ministre de la Défense américain, Joe Biden.
00:04:04 Il a félicité les pilotes qui ont mené l'opération à un ballon supposé espion.
00:04:10 Pour mieux comprendre, nous accueillons le général Clermont, consultant Défense pour
00:04:16 ces News.
00:04:17 Mon général, bonsoir.
00:04:18 Merci d'être en liaison avec nous pour nous éclairer un peu.
00:04:23 Déjà, pour ceux qui nous rejoignent, qui n'auraient pas suivi, ce ballon, qu'est-ce
00:04:27 qu'on en sait ? Ce ballon qui survolait jusque-là les Etats-Unis ?
00:04:31 On sait qu'il a pénétré, en tout cas qu'il a été annoncé par les Etats-Unis
00:04:37 mercredi dernier.
00:04:38 On sait en tout cas que les Américains ont considéré que c'était un ballon d'origine
00:04:42 chinoise.
00:04:43 On sait également qu'il volait à très haute altitude.
00:04:46 Il est rentré à peu près à 20 km d'altitude au-dessus du territoire des Etats-Unis en
00:04:50 commençant par survoler l'Alaska, puis le Canada, puis les Etats-Unis.
00:04:54 On connaît son itinéraire parce qu'il était suivi par les radars américains.
00:04:57 Et, vis-à-part ça, on ne sait pas grand-chose.
00:04:59 On a des images, on a des vidéos.
00:05:01 C'est une espèce de grosse montgolfière de 30 à 50 mètres de diamètre qui était
00:05:07 alimentée par des panneaux solaires, une belle panneau solaire qu'on voyait sur les
00:05:10 vidéos.
00:05:11 Voilà l'essentiel de ce qu'on en sait.
00:05:13 Si c'est un ballon espion, c'est un ballon qui portait à l'intérieur des capteurs,
00:05:18 à l'intérieur de l'enveloppe, une enveloppe sous forme de ballon en hélium.
00:05:21 Et, vis-à-part ça, on n'en sait pas plus.
00:05:24 On n'en savait pas plus, en tout cas, avant que les Américains ne se décident à l'abattre.
00:05:27 Jean Messiaen, qui est autour de ce plateau, souhaiterait vous poser une question, mon
00:05:31 général.
00:05:32 Oui, bonsoir mon général.
00:05:33 Les Chinois avancent l'hypothèse, enfin en tout cas, il y a comme explication que c'est
00:05:38 un ballon météorologique qui aurait dérivé.
00:05:39 Mais que n'ont-ils donné cette explication tout au début ? Pourquoi ils ont attendu
00:05:46 autant et notamment que les Américains posent la question pour finalement venir faire une
00:05:51 telle déclaration ? Parce que quand on perd un ballon, on essaye au moins de l'annoncer
00:05:54 avant histoire d'éviter une crise diplomatique et éventuellement une crise militaire.
00:05:57 Or là, les Chinois ont eu un retard à l'allumage, si je puis me permettre.
00:06:01 Il y a effectivement eu un dialogue entre le Patagone et les Chinois depuis que ce ballon
00:06:08 a été détecté par les Américains.
00:06:11 La position des Chinois était de dire que c'était un ballon civil.
00:06:14 La réalité, c'est qu'il n'existe pas de ballon civil de cette nature, que ce ballon
00:06:18 a suivi un itinéraire qui était commandé à distance.
00:06:22 Cet itinéraire longeait des sites militaires essentiels des États-Unis.
00:06:26 Donc ça fait partie de l'intoxication, en tout cas de la capacité des Chinois à trafiquer
00:06:33 la réalité.
00:06:34 Ce qui est certain, on reviendra peut-être sur les raisons, mais c'est évidemment une
00:06:37 provocation, une intimidation faite par les Chinois vis-à-vis des Américains dans le
00:06:42 contexte international qu'on connaît, en particulier dans le contexte des tensions
00:06:46 avec la Chine sur Taïwan.
00:06:48 Avant de revenir sur les raisons et ses conséquences, Judith Vintraud, mais aussi Nathan Devers
00:06:53 souhaitait également vous interpeller.
00:06:54 Oui, bonsoir Général.
00:06:56 Pourquoi est-ce que les États-Unis n'ont pas abattu ce ballon tout de suite ?
00:06:59 Effectivement, la raison a été donnée.
00:07:03 En réalité, elle avait déjà été donnée dans un communiqué de presse du Pentagone.
00:07:07 Elle a été confirmée par le président Biden ce soir à la descente d'une mission.
00:07:11 Il a répondu à des journalistes.
00:07:12 Il n'a pas été abattu parce que les Américains n'ont pas considéré que compte tenu de
00:07:17 sa taille, de sa masse, de la charge, l'abattre au-dessus du territoire des États-Unis pouvait
00:07:23 entraîner des débris, donc des risques vis-à-vis de la population qui se trouve en dessous.
00:07:28 C'est la raison pour laquelle, en tout cas, ils ont attendu qu'il soit au-dessus de
00:07:32 la mer pour l'abattre.
00:07:33 Et d'ailleurs, le président Biden a confirmé à cette occasion que c'est depuis mercredi
00:07:38 qu'il a donné l'ordre à l'armée américaine d'abattre ce ballon lorsqu'il pouvait le
00:07:42 faire.
00:07:43 Donc, l'ordre était donné mercredi.
00:07:44 La mission a été effectuée lorsque le ballon était au-dessus de la mer, donc au large
00:07:49 de la Caroline du Nord, au-delà de 12 nautiques d'écote.
00:07:52 Et c'est à ce moment-là que deux chasseurs ont décollé de la base de Langley, qui est
00:07:56 une base de F-22.
00:07:57 Ils ont fait décoller leur chasseur le plus performant.
00:08:00 On voit d'ailleurs sur la vidéo la traînée de condensation des deux chasseurs, dont un
00:08:06 des deux chasseurs a abattu le ballon avec un missile RR de courte portée.
00:08:10 Avant de parler de la possibilité d'une erreur de pilotage ou de guidage des Chinois
00:08:16 possibles, c'est ce qui a été avancé.
00:08:18 Nathan Devers.
00:08:19 Oui, bonsoir, mon général.
00:08:20 J'avais deux petites questions, mais qui reviennent un peu au même.
00:08:22 Premièrement, est-ce que l'utilisation des ballons dans des activités d'espionnage
00:08:27 ou de surveillance, est-ce que c'est ancien ? Est-ce que c'est utilisé par beaucoup de
00:08:30 pays ? Et quel est l'intérêt par rapport aux drones, par rapport aux satellites ? Quelle
00:08:34 est la singularité de cet outil ?
00:08:37 D'abord, il y a un certain nombre de pays qui ont des moyens considérables, qui peuvent
00:08:42 avoir ce qu'on appelle des black programs.
00:08:44 Ce sont des programmes qui sont totalement clandestins ou confidentiels pour des missions
00:08:50 d'espionnage.
00:08:51 Là, un ballon comme ça, à ma connaissance, ça n'existait pas.
00:08:54 Un ballon de cette nature, de cette taille, avec cette capacité de déplacement, être
00:08:58 capable de surveiller les États-Unis à une altitude d'entre 10 et 20 kilomètres,
00:09:03 en tout cas, je n'en connais pas d'équivalent.
00:09:06 Donc l'intérêt, ça représente, au-delà de la question dont je reviendrai, de l'intimidation
00:09:11 ou de la provocation des Américains, c'est que si vous mettez beaucoup de capteurs à
00:09:14 l'intérieur, ça peut faire du relevé de photographie, ça peut faire des écoutes
00:09:20 de radio, des écoutes électromagnétiques.
00:09:22 Donc le fait que ça se déplace à très lente vitesse et à une altitude beaucoup
00:09:26 plus basse qu'un satellite permet, si le ballon est bien équipé, de recueillir beaucoup
00:09:30 de renseignements.
00:09:31 Je pense que d'ailleurs, ce ballon s'étant abîmé pas très loin des côtes américaines,
00:09:36 je pense que les services américains n'auront pas de mal à récupérer les restes du ballon
00:09:40 et à savoir de quoi étaient constitués exactement les capteurs de ce ballon.
00:09:44 Pékin a assuré que c'était un aéronef civil météorologique.
00:09:49 Est-ce que c'est une hypothèse qui vous semble plausible que cet appareil ait pu dériver
00:09:57 sans que les autorités chinoises puissent le maîtriser ?
00:10:01 Ce n'était pas un appareil qui dérivait, c'était un appareil qui suivait une route,
00:10:06 une certaine route, donc qui avait le moyen d'être guidé à distance et qui avait des
00:10:10 moteurs, soit des moteurs électriques, soit des moteurs à plasma, qui étaient alimentés,
00:10:14 on l'a vu, par cette grande barre de panneau solaire qu'on a percevue sous le ballon.
00:10:19 Donc, tant que les Américains n'auront pas identifié, récupéré les morceaux de ce
00:10:25 ballon, il y aura toujours un doute, mais je pense que le doute sera levé une fois
00:10:28 que les débris auront été récupérés par les Américains.
00:10:31 Alors avant de parler des conséquences diplomatiques, Jean-Méssia.
00:10:35 Oui, comment est-ce possible que les Chinois aient pu un seul instant penser que ce ballon
00:10:40 pouvait passer inaperçu dans la mesure où, de surcroît, depuis le 11 septembre 2001,
00:10:45 le ciel américain est évidemment archi-contrôlé et archi-surveillé ? Ça paraît quand même
00:10:50 assez incroyable.
00:10:51 Alors d'abord, il a pénétré l'espace aérien à une altitude de plus de 20 km.
00:10:57 Il se trouve que dans la réglementation internationale qui a été conçue dans les années 50, il
00:11:02 n'était pas prévu qu'un objet puisse évoluer au-dessus de 20 km.
00:11:06 La réglementation aérienne concerne le sol à 20 km et ensuite la réglementation repasse
00:11:11 à 100 km pour ce qui concerne ce qu'on appelle l'espace exo-atmosphérique.
00:11:16 Donc il y a une espèce de vide juridique quand même sur l'exercice de la souveraineté
00:11:21 d'un pays dans la tranche de 20 km/100 km.
00:11:24 Cet engin est rentré dans cette altitude, mais très rapidement, on s'est aperçu,
00:11:30 les services de contrôle américains se sont aperçus qu'il pertait de l'altitude et
00:11:33 au moment où il est intercepté, il n'était plus du tout à 20 km d'altitude, il était
00:11:36 plutôt à 10 km d'altitude, c'est-à-dire là en entière violation de l'espace aérien
00:11:40 américain.
00:11:41 Lorsque tout aéronef pénètre dans l'espace américain, contrôlé, il doit avoir un plan
00:11:45 de vol.
00:11:46 Ou si c'est un aéronef militaire, il doit avoir une autorisation diplomatique.
00:11:50 Donc c'est extrêmement réglementé.
00:11:52 Celui-ci, et en fonction de ça, le contrôle aérien, les services d'interception, classent
00:11:56 ces objets en trois catégories.
00:11:58 Un objet, quel qu'il soit, qui pénètre l'espace aérien est soit ami, soit douteux,
00:12:03 soit hostile.
00:12:04 Et dans ce cas-là, le président Biden a confirmé qu'il avait été classifié hostile dès
00:12:08 son entrée, puisque dès mercredi, il avait donné l'ordre à l'aviation américaine
00:12:13 d'abattre ce ballon, ce qui a été fait une fois qu'il avait quitté le survol terrestre
00:12:18 des États-Unis au large de la Caroline du Nord.
00:12:20 Mon général, il nous reste quelques secondes, on y reviendra à 23h.
00:12:24 Peut-être cette dernière question.
00:12:25 Cet épisode a fait capoter un déplacement très attendu du chef de la diplomatie américaine
00:12:30 à Pékin.
00:12:31 Est-ce qu'on doit, dans les heures qui viennent, s'attendre à une nouvelle escalade diplomatique
00:12:35 entre les deux pays ?
00:12:36 En tout cas, si c'est effectivement un ballon de nature militaire, qui faisait de l'esclanage
00:12:41 de nature militaire, le seul précédent à cette situation qui existe nous fait remonter
00:12:46 à 63 ans en arrière, le 1er mai 1960, où un avion de la CIA, un avion U-2 de la CIA,
00:12:53 piloté par un pilote aujourd'hui célèbre, qui s'appelle Gary Powers, avait été abattu
00:12:58 au-dessus du Nord-soviétique.
00:13:00 Le pilote s'était éjecté, avait été resté prisonnier pendant 17 mois et avait
00:13:04 été échangé par un espion du KGB.
00:13:07 Donc là, effectivement, il n'y a pas d'équipage dans ce ballon, on n'est pas dans ce cas
00:13:10 de figure, mais il faut remonter quand même très longtemps en arrière pour avoir, en
00:13:15 quelque sorte, une action qui consiste à détruire de manière militaire un objet présumé
00:13:21 militaire d'un pays comme la Chine par une puissance comme les États-Unis.
00:13:25 Donc ce n'est pas du tout un événement mineur, c'est un événement majeur qui
00:13:30 montre, qui rappelle en tout cas, qui veut signifier pour les États-Unis leur fermeté
00:13:35 vis-à-vis de la Chine, en particulier concernant les prétentions de la Chine pour Taïwan.
00:13:38 Là, le message est tout à fait clair.
00:13:41 Merci beaucoup mon général pour votre éclairage ce soir sur cet épisode.
00:13:46 On y reviendra sur C News à 23h.
00:13:49 On reviendra également sur les retraites dans un instant et également sur la situation
00:13:54 à Antibes où le maire est très en colère après la réquisition d'un hôtel.
00:13:59 Merci à vous général Clermont.
00:14:01 On marque une très courte pause.
00:14:03 On revient dans un instant.
00:14:04 A tout de suite sur C News.
00:14:05 Et de retour sur le plateau de soir info week-end.
00:14:11 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:14:12 Nous sommes toujours avec Shannon Séban, Nathan Devers, Jean Messia et Judith Vintraub.
00:14:16 Et on va parler à présent de la réforme des retraites.
00:14:19 Alors plus précisément, on va parler de la déception de certains secteurs, de certains
00:14:23 professionnels dans certains secteurs.
00:14:25 Les premières et les deuxièmes lignes pendant les confinements avaient espéré que leur
00:14:29 rôle pendant l'épidémie allait faire prendre conscience aux politiques du caractère pénible
00:14:33 de leur métier.
00:14:34 La réforme des retraites ne prend pas en compte la difficulté de nos professions, disent-ils.
00:14:38 Voyez ce sujet de Jean-Michel Decaze et de Mickaël Chahut.
00:14:41 Midi sur le parking du relais routier.
00:14:45 Nicolas, 45 ans, dont 25 passés au volant, fait partie de ceux que le gouvernement avait
00:14:50 désigné comme les premières lignes pendant le confinement.
00:14:53 Les remerciements passés, il estime que le pouvoir politique a déjà tout oublié.
00:14:58 On a un peu l'impression qu'on nous a dit qu'il fallait qu'on...
00:15:01 Grâce à nous qu'on faisait ci, qu'on faisait ça, mais finalement, aujourd'hui, c'est un
00:15:07 coup de poignard dans le dos.
00:15:08 Autre profession félicitée pendant la crise de la Covid, les caissières.
00:15:12 Elles ont reçu des centaines de clients malades.
00:15:15 Patricia, 59 ans, devra faire neuf mois de plus.
00:15:19 C'est une injustice.
00:15:20 On a vraiment trimé par rapport au Covid.
00:15:24 On était au premier plan, comme beaucoup de professions, mais aujourd'hui, il me semble
00:15:30 qu'on est désoublié.
00:15:31 Gilles, 50 ans, aide-soignante dans le service géontologie du CHU de Nantes, devra travailler
00:15:37 jusqu'à 68 ans pour bénéficier de sa retraite pleine.
00:15:40 68 ans parce qu'il est monté en grade après le Ségur de la santé.
00:15:45 On le prend très mal, forcément, puisqu'on a des métiers qui sont tellement pénibles
00:15:49 qu'on se dit que oui, on ne va pas pouvoir travailler jusqu'à 68 ans.
00:15:58 C'est juste impossible.
00:16:00 Selon la fondation Jean Jaurès, 88% des salariés se sentant exposés à des formes de pénibilité
00:16:07 refusent le recul de l'âge de la retraite.
00:16:09 – Shannon, c'est bon, qu'est-ce que vous répondez à ces Français ?
00:16:15 Vous avez entendu, on en entendait un routier qui disait
00:16:18 « c'est comme un coup de poignard dans le dos, finalement, cette réforme des retraites »
00:16:22 après avoir été applaudie, on se souvient, pendant l'épidémie.
00:16:26 – Vous savez, je suis élue à Rony-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis,
00:16:29 un département qui est connu pour être un des départements les plus pauvres
00:16:33 de France métropolitaine et j'entends ici et là que la réforme des retraites
00:16:37 que nous souhaitons porter laissera des stigmates au sein de la population locale
00:16:41 et pénalisera en tout cas en priorité les personnes les plus précaires.
00:16:45 Le message que je veux passer aussi ce soir sur ce plateau,
00:16:48 c'est rassurer nos concitoyens et leur dire que cette réforme est non seulement nécessaire
00:16:52 mais elle est aussi juste en ce qu'elle tient compte de la pénibilité du travail.
00:16:58 Et ce que je devrais parler du dispositif carrière longue,
00:17:02 qui permettra d'assurer en tout cas à tout travailleur qui a commencé à travailler tôt
00:17:06 de ne pas avoir à travailler plus de 44 ans.
00:17:09 In fine, on se rend compte qu'avec ce dispositif-là,
00:17:11 vous avez 4 personnes sur 10 qui partiront à la retraite avant 64 ans,
00:17:15 donc c'est déjà une mesure qui est très forte.
00:17:17 On s'engage par ailleurs à pouvoir accompagner,
00:17:20 à mettre en place un suivi médical renforcé pour les personnes qui exercent un travail pénible,
00:17:25 avec notamment une visite médicale obligatoire à 61 ans,
00:17:27 à mettre en place un fond doté d'un milliard d'euros
00:17:31 pour justement accompagner au mieux les personnes qui exercent un travail difficile.
00:17:35 Mais en tout cas, c'est vrai que ce n'est pas perçu ou entendu comme cela
00:17:39 par les Français qui ont été interrogés en tout cas dans ce sujet.
00:17:43 On continue d'en parler dans un instant mais il est 22h30
00:17:45 et Isabelle Piboulot nous attend pour le rappel des titres.
00:17:48 À vous Isabelle.
00:17:55 Premier incendie de l'année dans les Bouches-du-Rhône.
00:17:57 À Mauriès, le feu est fixé.
00:17:59 Mais près de 110 hectares de végétation ont brûlé dans le massif des Alpies.
00:18:04 Aucune victime n'est à déplorer.
00:18:06 230 sapeurs-pompiers ont été déployés sur les lieux.
00:18:09 Certains resteront sur place cette nuit.
00:18:12 Le feu s'est déclaré vers 5h30 ce matin.
00:18:15 Une enquête a été ouverte pour en déterminer les causes.
00:18:18 À Paris, l'incendiaire présumé de la rue Erlanger est jugé aux assises à partir de lundi.
00:18:24 La suspecte de 44 ans, atteinte de troubles psychiatriques,
00:18:28 aurait mis le feu au deuxième étage de son immeuble après un différent avec son voisin.
00:18:33 Le drame avait fait 10 morts dans la nuit du 4 au 5 février 2019.
00:18:39 22 maires de gauche interpellent Emmanuel Macron au sujet des familles sans abri.
00:18:44 Dans une lettre ouverte publiée par le JDD,
00:18:47 des élus socialistes et écologistes exposent cette proposition à déployer en urgence
00:18:52 sur l'ensemble du territoire national.
00:18:54 Ils demandent en priorité un plan pour la prise en charge des enfants,
00:18:58 parfois scolarisés, mais qui dorment dans la rue.
00:19:01 Merci Isabelle, Isabelle Piboulot, on vous retrouve à 23h pour un nouveau point sur l'actualité.
00:19:07 On continue de parler de la question de la pénibilité dans la réforme des retraites.
00:19:11 Alors Shannon Séban, vous nous disiez,
00:19:13 oui, la pénibilité est prise en compte dans la réforme des retraites,
00:19:17 alors qu'on entendait ces Français dire,
00:19:19 voilà, on a été trahi un coup de poignard dans le dos même pour reprendre cette expression.
00:19:22 Alors je vous pose la question, Judith Lintrouve, Jean Messiaen, Nathan Devers, à tous les trois.
00:19:26 Est-ce que le projet de la réforme actuellement débattu
00:19:30 prend suffisamment en compte la pénibilité selon vous, Judith ?
00:19:33 Ça c'est une question piège parce que les gens concernés vous diront jamais assez.
00:19:37 La pénibilité, le système français de prise en compte de la pénibilité
00:19:43 n'a quasiment pas d'équivalent au monde.
00:19:45 Pourquoi ? Parce que c'est une usine à gaz, que ça ne marche pas.
00:19:48 D'ailleurs, les gouvernements de gauche qui l'ont mis en place ont fini par l'abandonner le même.
00:19:54 Moi, je trouve que c'est aborder le problème par le mauvais biais.
00:19:56 Le bon biais, c'est quand on fait un travail pénible.
00:19:59 Et évidemment, il y a des travails qui sont pénibles, usants physiquement.
00:20:05 Et ça doit être pris en compte, mais ça doit être pris en compte dans le salaire,
00:20:08 dans la rétribution, pendant qu'on est en bonne santé et qu'on bosse,
00:20:12 pas après quand on est tout cassé.
00:20:14 Nathan Devers, sur la pénibilité,
00:20:17 à mon avis, il y a deux choses à noter.
00:20:18 J'entends ce que vous dites et c'est vrai que les critères,
00:20:21 il y en a qui sont rajoutés dans cette réforme.
00:20:23 Il faut quand même rappeler à mon avis deux choses.
00:20:25 C'est qu'en 2017, beaucoup de critères ont été enlevés,
00:20:29 des dits critères de pénibilité,
00:20:30 qu'Emmanuel Macron lui-même avait dit qu'il n'appréciait pas ce terme
00:20:34 et qu'il voulait en finir avec le concept de pénibilité.
00:20:36 Et que dans cette réforme, on voit un glissement sémantique
00:20:39 qui a lieu quand même entre on passe de la pénibilité vers la notion d'usure.
00:20:43 Et en fait, ça n'a pas du tout la même signification.
00:20:45 Quand vous parlez de la pénibilité d'un métier,
00:20:48 évidemment, la réforme n'abandonne pas totalement ce concept,
00:20:50 mais elle l'abandonne en partie.
00:20:51 La pénibilité d'un métier, c'est de dire qu'un métier est objectivement pénible.
00:20:54 Ensuite, le travailleur qui le fait,
00:20:55 peut-être que biologiquement, il n'aura pas d'impact lui,
00:20:58 mais on estime que le fait que le métier soit pénible
00:21:00 signifie qu'on doit en tenir compte.
00:21:02 Quand vous parlez de l'usure, c'est très différent.
00:21:04 Ça signifie que ce qu'on va mesurer, ce n'est pas le métier en lui-même,
00:21:06 mais c'est est-ce que votre corps ou est-ce que votre santé a été abîmée par un métier ?
00:21:10 Et ça, évidemment, ça se fait après coup.
00:21:12 Une fois qu'on constate qu'un médecin vient constater qu'il y a de l'usure,
00:21:15 ça fait une belle jambe de savoir qu'il y a un médecin qui fait un diagnostic.
00:21:18 Ça ne sert pas à grand-chose puisque l'usure est déjà là.
00:21:20 Et deuxièmement, évidemment, c'est individué.
00:21:22 C'est-à-dire, c'est à la carte.
00:21:23 C'est est-ce que toi, tu as été usé ou est-ce que tu ne l'as pas été ?
00:21:26 J'estime que le concept de pénibilité,
00:21:27 précisément parce qu'il est objectif
00:21:29 et précisément parce qu'il est universel et qu'il n'est pas individué,
00:21:31 il est beaucoup plus efficace pour protéger les droits des travailleurs
00:21:34 que le concept d'usure.
00:21:35 Il ne l'a jamais été.
00:21:36 Je ne vois pas comment, si vous voulez,
00:21:38 on peut tenir compte de la pénibilité en décalant l'âge de la retraite à deux ans.
00:21:42 Alors, on en tient compte de manière subjective.
00:21:45 Nathan Devers vient de le dire.
00:21:47 Mais le problème, si vous voulez, c'est que la notion de pénibilité,
00:21:51 elle est particulière sur certains métiers dont on sait qu'ils sont pénibles
00:21:55 parce qu'ils sont difficiles, usant physiquement pour tout le monde.
00:22:02 Quand vous faites du marteau-piqueur toute votre vie,
00:22:04 il n'y a pas des gens qui à 60 ans se sentent en pleine forme.
00:22:06 Ou même, tout simplement, hôtesse de caisse, par exemple.
00:22:08 Voilà, j'allais y venir.
00:22:10 C'est-à-dire que les métiers dits pénibles
00:22:14 ne doivent pas être les arbres qui cachent la forêt, si vous voulez.
00:22:18 Parce qu'aujourd'hui, le problème plus général,
00:22:21 c'est que le travail, de manière générale, devient pénible
00:22:24 parce qu'il y a une perte de sens.
00:22:26 C'est-à-dire que même si vous posez la question à des gens qui travaillent,
00:22:29 des employés, des salariés, des cadres moyens,
00:22:33 voire des cadres supérieurs.
00:22:35 J'ai en mémoire, il y a une dizaine d'années,
00:22:37 une enquête qui avait été faite dans l'encadrement supérieur de l'État,
00:22:40 où il y avait 62% de l'encadrement supérieur de l'État
00:22:43 qui ne savait pas à quoi servait ce qu'ils faisaient au jour le jour.
00:22:47 Donc, à partir de là, vous avez, si vous voulez,
00:22:50 une perte de sens qui rend le travail pénible.
00:22:53 Donc, à ce que vous nous dites, c'est qu'un métier difficile,
00:22:55 mais un métier passionnant, c'est moins pénible ?
00:22:58 Moi, je pense, on avait vu, si vous voulez,
00:23:00 d'ailleurs, on le voit de manière régulière,
00:23:03 les boulangers, les artisans,
00:23:04 tous ceux qui ont choisi un métier qui n'est pourtant pas un métier facile,
00:23:08 où on se lève tôt le matin, on se couche tard le soir.
00:23:10 Si on le fait par passion et qu'on y trouve du sens,
00:23:12 il risque pour vous, en tout cas, de manière subjective et individuelle,
00:23:16 de paraître beaucoup moins pénible
00:23:18 qu'un métier qui l'est objectivement au jour le jour,
00:23:22 ou alors un métier qui n'a pas de sens
00:23:23 dans ce que vous faites pendant toute votre vie.
00:23:25 Aujourd'hui, les gens passent davantage leur vie à la gagner
00:23:28 qu'à la comprendre.
00:23:28 Allez, on va avancer avant de parler de la situation à Antibes.
00:23:32 Peut-être cette dernière question concernant les retraites.
00:23:34 Est-ce qu'il faut supprimer le régime spécial des parlementaires ?
00:23:37 Alors, c'est oui pour le député centriste de la Marne, Charles de Courson.
00:23:40 Il demande cette suppression du régime des parlementaires.
00:23:44 Il estime que ces derniers doivent donner l'exemple
00:23:46 en s'imposant à eux-mêmes les efforts finalement demandés aux Français.
00:23:49 Écoutez-le.
00:23:51 L'article 1er de ce projet de loi
00:23:56 prévoit la mise en extinction de 5 régimes spéciaux.
00:24:01 Banque de France, EDF, GDF.
00:24:05 Enfin, ils sont 5.
00:24:07 Mais il y a 14 régimes spéciaux,
00:24:09 dont le régime de l'Assemblée nationale et du Sénat.
00:24:13 Et moi, j'ai dit aux collègues, mes collègues,
00:24:15 un peu de cohérence.
00:24:17 Ne pas demander des efforts aux autres
00:24:19 et ne pas les appliquer, même pas à vous-mêmes,
00:24:22 aux futurs députés, aux futurs sénateurs.
00:24:25 Donc, ce n'est pas raisonnable et ce n'est pas juste.
00:24:29 Ce n'est pas équilibré.
00:24:31 C'est Demagos ou pas cette réflexion ?
00:24:33 Oui, c'est Demagos.
00:24:35 Il le sait très bien d'ailleurs.
00:24:36 Il insiste sur le régime des sénateurs.
00:24:39 Or, le régime des sénateurs, c'est vrai que c'est un régime spécial,
00:24:42 mais sa grosse différence avec tous les autres régimes spéciaux
00:24:45 qui sont touchés par la réforme,
00:24:46 c'est qu'il est parfaitement en équilibre.
00:24:49 Ce n'est pas l'État qui paye pour la retraite des gaziers
00:24:53 ou pour la retraite des autres régimes spéciaux, des cheminots.
00:24:58 C'est le contribuable qui paye, les sénateurs, non.
00:25:01 Nathan Devers, il a raison sur un point à mon avis,
00:25:04 c'est la cohérence.
00:25:04 C'est-à-dire qu'on ne peut pas s'en prendre au régime spécial
00:25:06 et protéger un régime spécial qui est celui des politiques en plus.
00:25:10 Ça, c'est un manque de cohérence.
00:25:11 Mais sur le fond, moi j'estime que plus on s'en prend
00:25:14 aux privilèges des parlementaires,
00:25:17 soit à leur salaire, soit à leurs petits privilèges.
00:25:20 D'abord, c'est complètement Demagos
00:25:21 parce que ça passe à côté du fait que ce sont des salaires
00:25:24 qui sont importants, évidemment,
00:25:26 mais qui sont maudits par rapport aux mêmes métiers
00:25:28 qui sont faits dans le privé.
00:25:29 Et si vous voulez, pour des individus qui passent du privé au public,
00:25:32 la comparaison, il faut quand même la faire.
00:25:34 Et deuxièmement, c'est que plus on enlève ces privilèges,
00:25:36 plus on enlève les régimes spéciaux
00:25:38 et plus on abîme la fonction politique et on la dévalue.
00:25:41 Ce à quoi on assiste aujourd'hui, me semble-t-il, depuis 30 ans,
00:25:43 Régis Debray a très bien analysé tout ça,
00:25:45 c'est une disparition du prestige politique
00:25:48 au profit du prestige économique.
00:25:50 Et donc, si vous voulez, plus tous ces discours-là vont dans ce sens.
00:25:53 Maintenant, évidemment, il faut défendre les régimes spéciaux en général,
00:25:57 pas celui des députés ou celui des sénateurs,
00:25:59 celui des travailleurs en général.
00:26:01 Et donc, évidemment, que si on veut faire une réforme des retraites
00:26:03 qui abolit ces régimes, pour les autres, il faut l'abolir pour les députés.
00:26:07 Shannon, c'est bon, et puis Jean Messia vous répondra ensuite.
00:26:09 J'entends, moi, la proposition, effectivement, de ce député.
00:26:13 Ce que je veux rappeler, c'est que, d'abord, le régime des députés
00:26:16 a été réformé à deux reprises.
00:26:18 C'est déjà le premier point.
00:26:20 Par ailleurs, je suis tout à fait d'accord avec vous, M. Devers,
00:26:23 moi, à titre personnel, je ne suis pas favorable, justement,
00:26:26 à une réforme du régime des députés et des sénateurs,
00:26:28 parce que, je vous rejoins tout à fait,
00:26:30 je trouve que ça dévalue le politique
00:26:32 et ça dévalue la valeur et la fonction du politique en tant que telle.
00:26:36 On verra, ces régimes spéciaux, ça fait l'objet d'un article
00:26:38 qui est l'article premier de ce projet de loi.
00:26:40 Vous avez cinq régimes spéciaux qui sont visés, justement, par une suppression.
00:26:44 Nous sommes, comme je vous l'ai rappelé tout à l'heure,
00:26:47 ouverts au débat, on verra bien ce qu'il en est,
00:26:49 mais, encore une fois, moi, à titre personnel,
00:26:51 si je devais me précisionner, je ne suis pas en faveur.
00:26:54 Mais est-ce que les autres régimes spéciaux pourraient dire
00:26:56 « oui, mais ça dévalue aussi ma profession, finalement, Jean-Mésien ? »
00:27:00 Non, mais le problème, si vous voulez, c'est qu'il faut savoir que,
00:27:04 si on veut une classe politique de qualité,
00:27:07 il faut, évidemment, qu'il y ait des conditions favorables
00:27:10 pour que les gens puissent être candidats.
00:27:13 Évidemment que, quand vous êtes dans la fonction publique
00:27:16 et que vous êtes titulaire, vous exercez un mandat,
00:27:20 après, vous récupérez facilement votre poste au sein de l'administration,
00:27:23 il n'y a pas de problème.
00:27:24 Mais quid de ceux qui ont, par exemple, des cabinets libéraux ?
00:27:28 Quid des gens qui viennent des entreprises ?
00:27:30 C'est très difficile pour eux, ensuite, de retrouver du travail.
00:27:33 C'est toujours une prise de risque pour les gens, si vous voulez,
00:27:35 de faire de la politique.
00:27:36 Or, si on veut que la politique reste ouverte à tous les citoyens,
00:27:39 et pas seulement à une catégorie qui serait protégée par ses statuts,
00:27:44 ses fonctions, etc., eh bien, il faut garantir un minimum de sécurité
00:27:48 pour attirer, si vous voulez, les meilleurs dans toutes les sphères
00:27:54 du marché du travail.
00:27:55 Ça veut dire que, quand vous sortez de la sphère politique,
00:27:57 comme député, ce n'est pas toujours facile de trouver un travail ?
00:28:00 Vous êtes étiqueté, l'employeur.
00:28:02 Beaucoup d'employeurs considèrent que, quand vous avez une étiquette politique,
00:28:05 ils ne veulent pas s'embarrasser avec ça.
00:28:07 Ils préfèrent prendre quelqu'un de neutre qui n'est pas connu.
00:28:09 Il y a non seulement ça, et on l'a vu, d'ailleurs,
00:28:11 lors des dernières élections législatives.
00:28:13 Vous avez effectivement, d'une part, celles et ceux qui avaient un métier,
00:28:17 donc qui exerçaient notamment une profession libérale, avocat, médecin,
00:28:20 c'est bien plus facile de se réinsérer dans le marché de l'emploi
00:28:23 si vous perdez à une élection législative ou autre.
00:28:25 Mais vous avez effectivement aussi tout un pendant des députés
00:28:29 qui étaient en émission ou en exercice,
00:28:31 qui, dès lors qu'ils ne sont pas réélus ou dès lors qu'ils échouent
00:28:33 à une élection législative, il est très difficile de se réinsérer
00:28:36 sur le marché de l'emploi parce que, d'un côté, effectivement,
00:28:39 vous êtes étiqueté politiquement, et puis, d'autre part,
00:28:41 vous avez disparu du milieu de l'emploi pendant cinq ans.
00:28:44 Alors certes, c'est une expérience qui est superbe,
00:28:46 mais je crois qu'aujourd'hui, il faut aussi reconnaître
00:28:48 qu'être député, être élu de la République,
00:28:50 c'est un engagement en temps plein, parfois jour, nuit,
00:28:54 avec des séances à l'Assemblée qui durent jusque très tard le soir.
00:28:56 Et il me semble que ce régime, aujourd'hui, spécial, est tout à fait justifié.
00:29:00 Allez, on va parler de la colère du maire d'Antibes et Julie de Vintreau.
00:29:04 Vous vouliez conclure sur ce sujet.
00:29:05 Si je suis bien qu'on va mener pour l'égalité,
00:29:08 j'aimerais bien que Charles de Courson le mène.
00:29:10 Ce serait d'obliger les candidats à la députation
00:29:14 de démissionner de la fonction publique quand ils sont fonctionnaires,
00:29:17 comme ça se fait en Grande-Bretagne, par exemple.
00:29:20 Là, ça rétablirait l'égalité entre les libéraux et les fonctionnaires.
00:29:23 Et on pourra voir le débat, effectivement.
00:29:24 Vous avez énormément de fonctionnaires à l'Assemblée nationale à cause de ça.
00:29:28 Et on pourra voir le débat, effectivement, prochainement autour de ce plateau.
00:29:31 On va parler, je vous le disais à présent, de la colère du maire d'Antibes.
00:29:33 Alors pourquoi ?
00:29:34 Puisqu'un nombre inhabituellement élevé de mineurs migrants franchise
00:29:38 depuis quelques semaines la frontière franco-italienne à Menton.
00:29:41 Le préfet des Alpes-Maritimes vient de signer un arrêté
00:29:43 pour réquisitionner un appart city à Antibes
00:29:48 pour l'hébergement d'urgence de ces mineurs non accompagnés.
00:29:50 Le maire d'Antibes a exprimé son désaccord.
00:29:52 Voyez ce sujet de Solène Boulan et de Franck Rivio.
00:29:55 C'est dans cet hôtel situé à Antibes dans les Alpes-Maritimes
00:30:00 que des jeunes migrants sont accueillis selon la volonté du préfet.
00:30:03 Au total, 120 chambres sont réquisitionnées pour une durée d'un mois,
00:30:07 car les foyers d'accueil saturent face à l'arrivée d'un nombre important
00:30:11 de mineurs non accompagnés.
00:30:12 Une mesure qui ne passe pas à la mairie d'Antibes.
00:30:15 On parle souvent du couple maire-préfet,
00:30:17 mais le maire ici se retrouvait au pied du mur, sans concertation.
00:30:20 Une fois de plus, l'État, défaillant dans ses missions régaliennes et humanitaires,
00:30:23 se décharge sur les collectivités.
00:30:26 À Antibes, situé au sud du département,
00:30:28 les mineurs non accompagnés affluent depuis Menton,
00:30:31 à la frontière franco-italienne.
00:30:33 Il y avait moins de 200 mineurs non accompagnés dans les Alpes-Maritimes
00:30:36 il y a 10 ans, contre près de 5000 enregistrés sur une année aujourd'hui.
00:30:40 Nos frontières sont des passoires et l'État n'a pas les moyens d'y faire face.
00:30:42 C'est un constat.
00:30:44 Le maire d'Antibes va même jusqu'à interpeller Gérald Darmanin.
00:30:47 J'entends bien ce que dit le ministre de l'Intérieur sur la fermeté,
00:30:50 mais les actes ne sont pas en rapport avec les paroles.
00:30:53 Le divorce permanent entre la loi et la réalité
00:30:55 fait que ce gouvernement perd aujourd'hui toute crédibilité.
00:30:58 Les Alpes-Maritimes hébergent environ 700 mineurs non accompagnés.
00:31:02 Considérés comme des personnes vulnérables,
00:31:04 ils doivent être pris en charge par la protection de l'enfance,
00:31:07 qui relève de la compétence des départements.
00:31:10 Alors cette colère du maire d'Antibes, est-ce que vous la comprenez ?
00:31:13 Il dit que c'est le signe d'un État défaillant dans ses missions régaliennes et humanitaires.
00:31:18 Il parle même d'un divorce permanent entre la loi et la réalité.
00:31:24 Alors qu'est-ce que vous lui répondez là encore, Shannon ?
00:31:28 Je trouve que sur les questions migratoires, dès lors qu'on parle de migrants,
00:31:32 on tombe tout de suite dans un discours très anxiogène
00:31:34 et je trouve qu'aujourd'hui il y a un certain décalage entre la réalité et ce qu'on entend ici et là.
00:31:40 Ce que je veux rappeler ici, c'est un fondement juridique de base.
00:31:43 C'est que les mineurs non accompagnés, ce sont des enfants avant toute chose,
00:31:48 et ils sont soumis à ce qu'on appelle la Convention internationale des droits de l'homme.
00:31:51 L'article 2 de cette Convention internationale des droits de l'homme, qu'est-ce qu'elle dit ?
00:31:55 Elle dit que les mineurs étrangers ont, lorsqu'ils sont en France,
00:32:00 les mêmes droits que les mineurs de nationalité française.
00:32:03 Donc à partir de cela, on leur doit un devoir d'assistance.
00:32:06 L'Aide à l'enfance, l'Aide sociale à l'enfance, la ASE,
00:32:08 a justement pour mission de pouvoir accompagner ces enfants-là
00:32:11 qui sont arrivés sur le territoire français, qui sont mineurs,
00:32:14 donc ils n'ont pas de famille, qui ont d'ailleurs traversé parfois,
00:32:17 pour arriver en France, dans des conditions assez difficiles,
00:32:21 donc on leur doit de leur porter assistance.
00:32:23 À titre personnel, et je crois que c'est aussi la position qui est celle de notre majorité présidentielle,
00:32:27 nous souhaitons, plutôt que de les laisser dans la nature,
00:32:30 les encadrer dans des structures, en mettant notamment, via les départements,
00:32:34 des hôtels à disposition, pour pouvoir justement évaluer la situation
00:32:37 et pouvoir ensuite les rediriger vers les bonnes structures,
00:32:40 faire des bilans de santé, leur fournir un accompagnement psychologique
00:32:44 qui soit adapté, et ensuite pouvoir les rediriger vers les structures adaptées.
00:32:47 Mais est-ce que ces bonnes structures ne sont-elles pas saturées aujourd'hui ?
00:32:51 Alors peut-être Julie de Vintraud, Jean-Michelin, répondez.
00:32:54 Vous dites que ce sont des enfants, on n'en sait rien.
00:32:57 Si vous lisez bien, en tout cas, ceux qui ont été accueillis à Antibes, ce sont tous des mineurs.
00:33:02 On n'en sait rien, pour une bonne et simple raison,
00:33:04 c'est qu'on ne peut pas les obliger à subir des tests osseux,
00:33:08 qui serait la seule manière d'avoir approximativement leur âge,
00:33:15 puisque les tests osseux, le juge constitutionnel a décidé
00:33:19 qu'ils ne seraient effectués que sur des gens qui sont volontaires.
00:33:23 Donc, primo, on ne sait pas si ce sont des enfants.
00:33:25 Il y a eu un rapport sénatorial il y a quelques années
00:33:27 qui avait essayé d'évaluer la proportion de faux mineurs.
00:33:31 Ça tournait autour de 40%.
00:33:33 Ce n'est pas rien 40%.
00:33:34 40% de faux mineurs, donc qui exposent les autres,
00:33:38 les vrais enfants avec lesquels ils vont coexister dans les centres ou ailleurs,
00:33:43 à des dangers, au passage.
00:33:46 Deuxièmement, vous parlez d'hôtels.
00:33:47 Ça existe déjà et c'est une calamité,
00:33:51 à tel point qu'Emmanuel Macron s'était engagé à ce qu'en 2023,
00:33:56 plus aucun mineur ne soit logé à l'hôtel.
00:33:59 Et vous vous dites qu'il en faut davantage.
00:34:01 Ben non, je suis désolée.
00:34:02 Parce qu'à l'hôtel, les associations qui sont chargées des mineurs,
00:34:06 les représentants des associations passent une fois par jour
00:34:11 pour leur donner de l'argent et le reste, c'est dans la nature.
00:34:15 On ne sait absolument pas ce qu'ils font.
00:34:16 Ou plutôt si on sait, puisqu'il y a une proportion
00:34:19 d'étrangers dans la délinquance des mineurs qui est tout à fait effrayante.
00:34:26 Répondez, Shannon, c'est bon.
00:34:28 Et puis après, Jean-Mécia.
00:34:29 J'entends tous vos points, mais moi, ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:34:31 Je ne vous dis pas aujourd'hui qu'il faut plus d'hôtels.
00:34:33 Je vous dis juste que...
00:34:34 Vous vous rappelez qu'Emmanuel Macron avait proposé le contraire.
00:34:35 Emmanuel Macron avait effectivement proposé...
00:34:37 C'était engagé.
00:34:38 ...de neutraliser, si vous voulez, ces structures-là.
00:34:40 Mais moi, je vous dis qu'aujourd'hui, plutôt que de les laisser dans la nature
00:34:43 et justement de former une nouvelle génération de délinquants étrangers
00:34:46 qui plus tard...
00:34:47 Pourraient tenir sa promesse plutôt.
00:34:48 ...qui plus tard seront visés par des obligations de quitter le territoire français,
00:34:51 eh bien nous, ce que nous préférons, c'est avoir une immigration qui est contrôlée
00:34:54 plutôt qu'une immigration qui est choisie.
00:34:56 Et aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, le moyen dont nous disposons,
00:34:59 c'est justement via les départements et les préfets
00:35:02 de pouvoir accueillir ces personnes-là dans des hôtels,
00:35:04 de pouvoir effectuer les tests, les évaluations nécessaires
00:35:07 pour ensuite justement leur permettre de mieux s'intégrer sur le territoire.
00:35:10 Jean-Mécia, vous liez et agir.
00:35:13 40% des vols à la tire, 30% des vols avec violence,
00:35:17 30% des cambriolages à Paris étaient faits de mineurs isolés étrangers en 2020.
00:35:23 Les mineurs étrangers représentent 75% de la totalité des mineurs
00:35:28 déférés devant la justice.
00:35:31 Donc quand vous nous dites, si vous voulez, qu'il y a une espèce d'hystérie anxiogène
00:35:37 autour de la question des mineurs étrangers,
00:35:39 excusez les Français au regard de ces chiffres d'être un peu circonspects
00:35:44 par rapport au discours lénifiant que diffusent les progressistes
00:35:50 et les gauchistes sur la question.
00:35:52 Vous préférez laisser ces personnes-là dans la dame-chambre ?
00:35:54 La deuxième chose, si vous voulez, c'est que le problème,
00:35:57 c'est qu'à quel moment on s'arrête ?
00:35:59 Parce que vous nous avez cité tout un tas de textes avec lesquels je suis d'accord,
00:36:03 sauf que ces textes ne mentionnent pas que les mineurs,
00:36:05 quand ils sont en France, il faut qu'ils se comportent bien,
00:36:08 il ne faut pas qu'ils se lancent dans la délinquance et la criminalité.
00:36:11 Or, c'est ce que nous constatons.
00:36:12 Donc les Français, il y a les textes, il y a la théorie,
00:36:15 il y a les grands discours et il y a ce que les Français vivent sur le terrain.
00:36:18 Donc descendez un peu sur le terrain et ensuite venez commenter les choses.
00:36:22 Vous répondez, on va avancer sur le projet de loi d'immigration.
00:36:28 Je termine, c'est qu'à un moment, la meilleure manière que ça s'arrête,
00:36:32 c'est de ne pas accueillir la terre entière.
00:36:34 Parce que votre programme n'est pas de limiter l'immigration,
00:36:37 le programme c'est de l'organiser.
00:36:38 Monsieur le Messieur, tout est une question de sémantique.
00:36:40 Encore une fois, vous voyez à quel point vous basculez ici dans l'extrême.
00:36:43 Ce n'est pas l'extrême, ce n'est pas le QL.
00:36:45 Non, vous dites qu'il ne faut pas accueillir toute la terre entière.
00:36:48 Ce n'est pas ce qu'on vous dit.
00:36:49 Mais vous savez combien de mineurs arrivent tous les ans en France ?
00:36:52 On vous dit qu'il y a une immigration qui arrive sur notre sol français.
00:36:54 Oui.
00:36:55 Nous allons effectivement...
00:36:56 On n'est pas obligé de l'accueillir.
00:36:57 Mais on peut la contrôler en revanche.
00:36:59 On n'est pas obligé de l'accueillir.
00:37:01 Et tout l'objectif, c'est justement de contrôler cette immigration
00:37:04 en renforçant l'expulsion via les obligations de quitter le territoire français.
00:37:06 Mais pas seulement.
00:37:07 Et en permettant justement à ces jeunes de pouvoir mieux s'insérer
00:37:10 sur le marché de l'emploi, de pouvoir trouver un travail
00:37:13 et de pouvoir vivre de façon pérenne et de façon indépendante.
00:37:15 On ne peut pas faire ça, Madame, parce que vous avez...
00:37:18 On va continuer d'en parler.
00:37:19 On va continuer d'en parler.
00:37:21 Allez-y.
00:37:22 Dernier point, il n'y a pas de travail pour les étrangers
00:37:24 et nous n'avons plus les moyens de les accueillir.
00:37:26 Gérald Darmanin, M. Messia, il ne faut pas de quotas d'immigration,
00:37:29 il faut des quotas de rémigration.
00:37:31 Ce n'est pas la même chose.
00:37:31 Gérald Darmanin, M. Messia, s'est par ailleurs engagé à fermer les centres de rétention.
00:37:35 Vous savez qu'aujourd'hui... - Pour les mettre où ?
00:37:36 Aujourd'hui, on a en tout cas une grande majorité de ces mineurs-là
00:37:42 qui sont dans des centres de rétention, dans lesquels on a 92%,
00:37:45 92% de la population de ces centres de rétention.
00:37:48 Il faut les renvoyer dans leur pays, Madame.
00:37:49 Laissez-moi finir, s'il vous plaît.
00:37:50 Il faut les renvoyer dans leur pays.
00:37:52 Laissez-moi finir.
00:37:53 Vous ne faites que déplacer le problème.
00:37:54 Vous avez 92% des personnes qui sont actuellement dans les centres de rétention...
00:37:58 Mais vous vous perdez dans les détails.
00:38:00 ... qui sont poursuivies en justice et qui sont considérées comme des délinquantes.
00:38:03 Vous récitez vos éléments de langage, mais la question n'est pas...
00:38:05 Non, mais...
00:38:06 La question est terminée et on va avancer sur la question du projet de loi immigration.
00:38:14 Allez aux services sociaux de leur pays.
00:38:16 Nous n'avons plus les moyens de les accueillir
00:38:18 parce que ça coûte un pognon de dingue pour reprendre les mots de votre président.
00:38:21 Mais je suis d'accord avec vous, M. Messia.
00:38:24 C'est pour ça que je vous dis que plutôt que de former une génération de délinquants
00:38:26 sur le sol français, mieux vaut avoir ces personnes-là dans des structures
00:38:29 dans lesquelles ils sont encadrés.
00:38:31 Mieux vaut les renvoyer chez eux.
00:38:32 Mais M. Messia, il y a la réalité et il y a les faits.
00:38:35 Non, non, non.
00:38:35 Il y a la réalité et la fiction.
00:38:36 Mais vous...
00:38:37 Il me semble qu'aujourd'hui vous croyez en cette anisophie et vous pensez que vous résumez...
00:38:39 Non, mais votre spécialité c'est de venir sur les plateaux pour nous expliquer pourquoi on va y aller.
00:38:42 Non, mais moi je suis là pour revenir à mon super référentiel.
00:38:44 On le voit. En tout cas, dossier sensible.
00:38:45 Ce projet de loi immigration.
00:38:48 Alors, ce projet de loi immigration, pour reprendre les mots d'Emmanuel Macron,
00:38:50 justement, le texte se veut un équilibre entre fermeté et humanité,
00:38:55 avec des mesures sur les expulsions et sur les régularisations.
00:38:58 On en a parlé à l'instant avec la création notamment d'un titre de séjour
00:39:02 qui régulariserait la situation des sans-papiers,
00:39:04 déjà embauchés depuis plusieurs années dans des secteurs qui peinent à recruter.
00:39:08 On pense bien sûr à la restauration.
00:39:10 Alors, indispensable, on vous l'a entendu d'ailleurs entre les lignes,
00:39:14 et également indispensable pour le député Renaissance, Christopher Weisberg.
00:39:17 Il s'exprimait sur le plateau de Jean-Marc Morandini cette semaine et voyez ce qu'il disait.
00:39:21 Vous verrez que les gens qui vous font des très bonnes blanquettes de veau,
00:39:27 des très bons boeufs bourguignons,
00:39:29 c'est souvent des gens qui sont en situation irrégulière.
00:39:32 - Et qui travaillent au noir.
00:39:34 - C'est pour ça qu'il faut qu'ils soient expulsés.
00:39:36 - Vous les expulsez, vous les expulsez, vous les expulsez.
00:39:40 D'accord, alors sauf que ça, ça c'est vrai.
00:39:44 Alors non, ne demandez pas.
00:39:46 Ne demandez pas.
00:39:47 - Les salaires dignes, vous savez, dans la restauration...
00:39:50 - Non, attendez, attendez.
00:39:51 Dans la restauration, on a encore augmenté les salaires minimums
00:39:53 parce que c'est un secteur où les gens ont envie d'aller manger.
00:39:55 Non, la seule réponse à ce que vous dites,
00:39:57 c'est que préparez-vous à préparer la blanquette chez vous.
00:39:59 Parce que ce n'est pas juste en augmentant, c'est déjà le cas.
00:40:02 Mais par contre, ce que vous dites, c'est...
00:40:03 - Donc sans l'immigration, nous n'aurions plus...
00:40:05 Pourquoi nous ne pouvons pas nous emmener à 10 millions de plus ?
00:40:08 - Quand on est dans les affaires, quand on voit les choses...
00:40:09 - Vous voulez dire 10 millions de plus ?
00:40:10 - J'ai obligé de vous le dire.
00:40:11 Moi, j'ai connu...
00:40:11 - Sans l'immigration, il n'y a plus de blanquettes de veau dans les restos.
00:40:13 - Eh ben ouais.
00:40:14 - Voilà.
00:40:15 - Sans l'immigration, il n'y a plus de blanquettes de veau.
00:40:16 Nathan Devers, donc un argument très concret,
00:40:20 en tout cas appris par ce député renaissant.
00:40:22 Sans les travailleurs en situation irrégulière dans les restaurants,
00:40:25 nous ne pourrions plus manger de blanquettes de veau.
00:40:28 C'est une réalité pour vous ou pas, Nathan Devers ?
00:40:31 - Écoutez, ça dépend ce qu'on appelle restaurant.
00:40:33 Si on parle de restaurant étoilé, peut-être pas.
00:40:35 Mais c'est une réalité, en effet, que le métier dans les cuisines,
00:40:39 dans les restaurants, disons bistrots, la plupart des restaurants,
00:40:42 ce sont des métiers qui sont en crise,
00:40:43 qu'on appelle, c'est l'euphémisme, métier en tension.
00:40:46 En gros, des métiers qui ne recrutent plus
00:40:47 parce que les conditions de travail sont jugées inacceptables
00:40:50 par, disons, essentiellement les Français,
00:40:53 même s'il arrive qu'il y ait des Français en cuisine,
00:40:55 mais que globalement, c'est une réalité que dans ces métiers en tension,
00:40:58 vous avez énormément de gens qui sont des exilés,
00:41:02 qui sont des migrants, qui sont même parfois des gens qui sont sous OQTF.
00:41:04 Il y a beaucoup de gens sous OQTF qui continuent de travailler,
00:41:06 qui continuent d'avoir ces métiers-là, etc.
00:41:08 Donc c'est une réalité.
00:41:09 Maintenant, ce que j'aimerais dire,
00:41:11 c'est qu'à mon avis, ce n'est pas ça l'argument pour défendre l'immigration.
00:41:13 Parce que cet argument-là, en gros, c'est de dire
00:41:15 qu'il faut de l'immigration parce qu'on a besoin de prolétariat
00:41:18 et on ne va pas prendre des prolétaires chez les immigrés.
00:41:20 Je pense que ça, c'est un mauvais argument
00:41:22 et c'est une vision capitaliste, en fait.
00:41:24 Mais capitaliste au très mauvais sens du terme.
00:41:26 C'est une vision vraiment mercantile de l'immigration.
00:41:28 Et moi, j'estime que l'immigration,
00:41:30 l'argument, ce n'est pas qu'elle a une valeur marchande,
00:41:32 c'est qu'elle a une valeur politique, sociale, historique.
00:41:35 Et que justement, pour un pays comme la France,
00:41:38 l'immigration, ce n'est pas seulement le fait d'avoir du prolétariat.
00:41:41 Ce n'est pas ça la logique.
00:41:43 Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai à reprocher à votre projet de loi.
00:41:46 C'est que je trouve que justement, il rentre exactement
00:41:49 dans cette vision-là de dire que l'immigration,
00:41:50 c'est corrélé aux métiers en tension.
00:41:52 Et je pense que justement, le problème depuis les années 60-70,
00:41:55 c'est que les immigrés en France n'ont pas eu des perspectives
00:41:57 socioprofessionnelles équivalentes à celles des gens qui étaient déjà...
00:42:00 - L'attente de l'air, Jean-Méssia, je vous donne la parole tout de suite.
00:42:03 Mais regardez, il y a effectivement l'aspect économique,
00:42:06 mais pas seulement, puisque regardez ce qu'a dit Gérald Darmanin
00:42:10 sur l'apport des étrangers en France.
00:42:12 Il a pris l'exemple des prêtres le 1er février lors de l'émission
00:42:15 "C'est à vous, le ministre de l'Intérieur"
00:42:17 à souligner l'importance des prêtres étrangers
00:42:20 au sein de l'Église de France avec cette phrase.
00:42:22 "Si je devais virer tous les étrangers qui travaillent en France,
00:42:24 il n'y aurait pas beaucoup, en tout cas moins de curés
00:42:26 dans les paroisses en France."
00:42:27 Alors il parle de blanquettes de veau, il parle des curés.
00:42:30 Et c'est quand même, en tout cas moi, ça m'a frappé,
00:42:32 des symboles de l'identité française.
00:42:34 - Il y a moins de curés étrangers que d'imams déjà.
00:42:36 Donc ça, c'est la première chose.
00:42:38 La deuxième chose, c'est que je rejoins pour le coup
00:42:41 tout à fait ce que disait Nathan Devers en termes d'immigration,
00:42:44 que l'immigration, ce n'est pas simplement
00:42:45 l'importation d'agents économiques, consommateurs et producteurs
00:42:50 dans le cadre d'un pays qui ne serait qu'un marché, si vous voulez.
00:42:54 Mais par contre, pour le coup, cet argument-là
00:42:56 milite en faveur de la lutte contre l'immigration.
00:42:59 Parce que qu'est-ce que c'est un immigré ?
00:43:00 Ce n'est pas simplement...
00:43:01 Si ce n'est pas un agent économique,
00:43:03 c'est quelqu'un qui vient d'une civilisation,
00:43:05 qui a une culture, qui a une identité,
00:43:07 qui a une religion.
00:43:09 Et tout ce corpus, si vous voulez, identitaire,
00:43:12 il peut percuter frontalement notre identité à nous,
00:43:15 notre culture à nous.
00:43:16 Et c'est le cas de plus.
00:43:17 Et c'est ce qui se passe de plus en plus.
00:43:19 - Je n'ai vraiment pas le sourire de ces confrontations.
00:43:21 - Ça, c'est la première chose.
00:43:23 La deuxième chose, c'est sur les métiers en tension.
00:43:25 Attendez, ça fait des années qu'on parle de métiers en tension.
00:43:28 Ça fait des années que des centaines de milliers d'immigrés
00:43:31 rentrent en France chaque année.
00:43:33 Pourquoi les métiers en tension ne sont toujours pas pourvus ?
00:43:36 Précisément, je pose la question,
00:43:38 je ne vais pas laisser le silence cette fois-ci,
00:43:40 parce que vous avez le taux de chômage
00:43:44 des étrangers extra-européens en France
00:43:47 et le triple du chômage national.
00:43:50 Alors, si jamais les métiers sont en tension
00:43:52 et qu'on veut des immigrés,
00:43:54 qu'on commence par prendre les immigrés qui sont chez nous,
00:43:56 qui vivent des prestations et des allocations sociales
00:43:59 pour les faire travailler.
00:44:00 - Répondez, Shannon.
00:44:03 C'est bon, vous répondez.
00:44:04 - Je peux juste répondre à un point.
00:44:05 - Nathan, Shannon et Julie de Vintreau ensuite.
00:44:07 - Juste un point rapidement.
00:44:08 On a parlé du capitalisme,
00:44:10 ça on était d'accord, cette vision mercantile.
00:44:12 Et vous, vous opposez, vous dites que c'est soit ça,
00:44:13 soit ça veut dire que l'immigré vient avec sa culture
00:44:16 pour l'imposer en France, etc.
00:44:17 - Mais ce n'est pas moi qui le dis, c'est la légitimité.
00:44:19 L'être humain, il ne laisse pas son corpus identitaire
00:44:21 à la frontière, Nathan Devere.
00:44:22 - De facto, ça ne se passe pas comme ça, l'immigration.
00:44:24 - Il arrive tel qu'il est, d'ailleurs c'est le slogan.
00:44:25 Venez comme vous êtes, c'est Emmanuel Macron qui dit ça.
00:44:27 - Il y a plusieurs sortes d'immigration.
00:44:30 Vous serez d'accord avec moi qu'on ne peut pas mettre
00:44:32 sur le même plan quelqu'un qui est dans une école de commerce
00:44:34 qui va aller s'expatrier aux États-Unis.
00:44:35 - J'ai toujours dit certaines immigrations.
00:44:37 Ça, vous avez raison.
00:44:38 - Les migrations, je pense, dont nous parlons là aujourd'hui,
00:44:40 ce sont des gens qui viennent de pays où,
00:44:42 soit pour des raisons de famine, de guerre
00:44:44 ou de blocage politique, soit pour des raisons
00:44:46 tout simplement de pauvreté institutionnalisée,
00:44:49 ils n'ont pas de perspective socioprofessionnelle
00:44:51 dans leur pays.
00:44:51 Ajoutez à cela que dans les prochaines décennies
00:44:53 dues au réchauffement climatique,
00:44:55 il va y avoir des phénomènes migratoires
00:44:56 qui vont aussi avoir lieu.
00:44:57 Et donc ces gens-là viennent en France.
00:44:59 - Mais en quoi ça vous oblige ?
00:45:00 - Si évidemment vous les accueillez et que vous vous tentonnez
00:45:02 à certains métiers précis en leur disant
00:45:04 "toi tu vas faire les métiers en tension",
00:45:06 évidemment qu'à partir de là vous engagez un cercle vicieux
00:45:08 et vous n'engagez pas un cercle vertueux.
00:45:09 - Que des immigres, que des immigres.
00:45:10 - Nathan Lefer, Jean Messiaen, on va écouter Shannon Seborin
00:45:13 et Judith Vintereau, mais il nous reste quelques minutes
00:45:15 sur ce sujet, allez-y.
00:45:16 - Que des gens veuillent venir chez nous,
00:45:17 personne n'en dise combien.
00:45:19 Ils ont le droit, probablement que si j'habitais
00:45:21 dans un pays où il y avait de la pauvreté, etc.,
00:45:23 je chercherais à m'en échapper.
00:45:25 Mais le problème c'est que les Français ont aussi, eux aussi,
00:45:28 le droit et la volonté de ne pas accueillir tout le monde.
00:45:31 C'est-à-dire que où est la volonté du peuple français là-dedans ?
00:45:34 - Allez, on arrive au terme de cette partie.
00:45:36 Shannon, c'est bon, vous répondez
00:45:38 et Judith Vintereau, vous conclurez.
00:45:39 - Moi je trouve qu'il est toujours facile
00:45:41 et par ailleurs très réducteur de dire que dès lors
00:45:43 qu'on souhaite régulariser la situation
00:45:45 de certains travailleurs en papier,
00:45:46 c'est créer de façon systématique un appel d'air pour migrants.
00:45:49 C'est pas ce qu'on dit, M. Messiaen.
00:45:50 Nous ce qu'on dit c'est qu'actuellement,
00:45:52 on a des personnes qui sont sans papier sur le sol français,
00:45:55 qui contribuent par ailleurs à l'activité économique de notre pays,
00:45:58 et au développement économique de notre pays,
00:46:02 et qui souhaitent effectivement continuer à travailler.
00:46:04 On se rend compte, M. Messiaen,
00:46:07 qu'en ayant augmenté parfois dans certains métiers,
00:46:09 je pense notamment à la restauration d'un tiers
00:46:12 les salaires de ces personnes-là,
00:46:13 on ne parvient pas aujourd'hui à trouver des candidats.
00:46:16 Donc, face à cela, il y a une demande des restaurateurs
00:46:19 qui est quasi unanime, qui est de dire que...
00:46:20 On sait combien de...
00:46:21 J'ai pas ici les chiffres très précis.
00:46:24 Au niveau du top, vous dites quelques milliers,
00:46:25 mais c'est un peu approximatif.
00:46:25 Effectivement, c'est quelques milliers,
00:46:27 on n'a pas les chiffres très précis,
00:46:28 mais moi, ce que je veux vous dire,
00:46:29 c'est que derrière tout cela,
00:46:30 on a une demande des restaurateurs qui nous disent expressément
00:46:33 qu'ils souhaitent pouvoir continuer à bénéficier
00:46:36 de cette main d'œuvre qui est très volontaire par ailleurs,
00:46:38 mais d'avoir une régularisation de ces travailleurs sans papier.
00:46:41 Mais vous n'êtes pas des cristaux !
00:46:42 Il y a un moment où vous n'êtes pas des cristaux !
00:46:45 Jean Messiaen, on vous a entendu.
00:46:47 C'est pas l'intérêt d'agir comme ça.
00:46:50 Ne faites pas exprès pas continuer.
00:46:51 On parle de la restauration comme on pourrait parler du PTB.
00:46:54 Jean Messiaen, on vous a entendu.
00:46:56 Judith Vintraud ne s'est pas encore exprimée sur la question.
00:46:58 Vous conclurez avant le point info avec Isabelle Pivot.
00:47:02 Il y a plus de 100 000 personnes en France
00:47:05 qui travaillent dans la restauration
00:47:06 qui sont inscrites actuellement à Pôle emploi.
00:47:10 Des serveurs, des cristaux,
00:47:12 qui ne veulent pas travailler dans les conditions
00:47:14 dans lesquelles on leur propose de travailler.
00:47:17 Là, je rejoins Nathan Devers,
00:47:18 tu as en fait le discours que tenait George Marchais
00:47:21 dans les années 80.
00:47:23 L'appel à une main-d'œuvre étrangère corvéable à Mercier,
00:47:27 c'est évidemment une bonne affaire
00:47:29 pour certains chefs d'entreprise
00:47:31 qui ont une conception très mercantile
00:47:34 effectivement du fonctionnement de leur boîte.
00:47:37 Ça appauvrit tout le monde.
00:47:39 La réponse n'est donc pas dans l'appel
00:47:43 à davantage de main-d'œuvre étrangère.
00:47:46 Elle est dans la réforme de l'assurance chômage
00:47:48 en espérant que ça va fonctionner.
00:47:50 Il faut faire en sorte que le travail,
00:47:53 elle est dans la meurturation des conditions de travail
00:47:55 aussi dans la restauration,
00:47:56 que le travail soit plus attrayant que le chômage.
00:47:59 Et qu'on retrouve la valeur travail.
00:48:01 Effectivement, on y revient.
00:48:02 On en parlait également tout à l'heure.
00:48:03 En tout cas, on n'a pas fini de débattre
00:48:07 autour de cette réforme des retraites.
00:48:09 Il est 23h.
00:48:11 Dans un instant, on revient sur la situation aux Etats-Unis.
00:48:13 Mais tout de suite, Isabelle Piboulot
00:48:15 avec le Flash Info.
00:48:16 Bonsoir Isabelle.
00:48:18 Vers des sanctions financières pour les entreprises
00:48:23 qui ne progressent pas sur l'emploi des seniors.
00:48:26 C'est ce qu'affirme le ministre du Travail.
00:48:28 Une sanction d'à peu près 1% de la masse salariale.
00:48:31 Le gouvernement prévoit déjà d'imposer la publication
00:48:34 d'un index pour témoigner des situations
00:48:37 en matière d'emploi des plus âgés.
00:48:39 Les sanctions financières concerneraient donc
00:48:41 les entreprises qui ne publieraient pas cet indice senior.
00:48:45 Joe Biden félicite les pilotes qui ont abattu le ballon chinois.
00:48:49 Le président américain avait donné l'ordre
00:48:51 de l'abattre dès que possible.
00:48:53 Un avion de chasse américain a supprimé l'engin
00:48:56 au large de la côte de la Caroline du Sud.
00:48:58 Considéré comme un ballon espion par le Pentagone,
00:49:01 il survolait le pays depuis plusieurs jours.
00:49:04 Opération réussie pour une équipe d'enquêteurs franco-espagnols.
00:49:08 Un groupe criminel serbo-croate a été démantelé
00:49:11 le 22 novembre dernier.
00:49:13 Il s'agit d'une soixantaine de personnes soupçonnées
00:49:16 de cambriolage dans toute l'Europe.
00:49:18 Un préjudice qui dépasse au moins les 2 millions d'euros.
00:49:21 25 personnes âgées de 20 à 40 ans ont été interpellées
00:49:25 dans plusieurs pays, dont la France.
00:49:28 Merci beaucoup Isabelle pour ce point info.
00:49:32 On vous retrouve à 23h30.
00:49:35 On va revenir sur cette information du soir.
00:49:36 Les Etats-Unis qui ont abattu le ballon chinois
00:49:40 qui survolait le territoire américain.
00:49:41 Alors un ballon supposé espion.
00:49:44 On en parlait à 22h avec le général Clermont,
00:49:48 correspondant défense pour CNews.
00:49:50 Et il est avec nous également pour maintenant faire le point
00:49:56 sur les conséquences de ce qui s'est passé ce soir.
00:50:00 On le rappelle, un ballon chinois qui a été abattu.
00:50:05 Joe Biden a félicité d'ailleurs dans la soirée
00:50:08 les pilotes qui ont abattu avec succès,
00:50:10 je le cite, ce ballon.
00:50:12 Est-ce qu'on peut s'attendre désormais à des conséquences,
00:50:16 une escalade de tensions diplomatiques ?
00:50:19 On voit à l'écran en ce moment même ce ballon qui s'est fait abattre.
00:50:23 À quoi s'attendre sachant que cet épisode a déjà fait capoter
00:50:28 un déplacement qui était très attendu d'Anthony Blinken,
00:50:31 le chef de la diplomatie américaine, mon général ?
00:50:34 D'abord je pense qu'il est important de revenir
00:50:36 sur le caractère exceptionnel de ces incidents.
00:50:39 Un objet, qu'il s'agisse d'un ballon,
00:50:43 qui est assez exceptionnel d'ailleurs parce qu'il en a très peu,
00:50:45 abattu par l'armée américaine au-dessus du territoire américain.
00:50:50 Écoutez, il faut remonter très loin en arrière
00:50:52 pour trouver une situation de ce genre entre l'Union soviétique
00:50:56 et les États-Unis en 1960 avec un avion espion américain
00:50:58 qui avait été abattu.
00:51:00 Donc c'est un événement, je pense, qui fera date
00:51:03 dans l'histoire des bras de fer militaires
00:51:06 qui est en train de se renforcer entre les États-Unis et la Chine
00:51:11 dans le cadre de la tension autour de l'île de Taïwan bien évidemment.
00:51:16 Un événement particulièrement grave, mon général ?
00:51:20 En tout cas un événement particulièrement exceptionnel.
00:51:22 Je reviens sur le caractère exceptionnel.
00:51:25 Qu'est-ce qu'on va...
00:51:25 En fait, on va savoir très rapidement
00:51:28 quelle est la nature de ce ballon,
00:51:29 quels étaient ses capteurs, sa mission,
00:51:32 puisqu'on sait dès à présent qu'il a été abattu
00:51:34 à quelques kilomètres des côtes américaines,
00:51:37 que dès à présent la marine américaine
00:51:39 et les gardes aux cortes américaines
00:51:42 ont identifié les débris
00:51:43 et on sait que les débris sont à 15 mètres de profondeur.
00:51:45 Donc dans les heures qui viennent,
00:51:47 les services américains sauront de quelle nature était ce ballon
00:51:51 et quelle était la nature de sa mission.
00:51:53 Donc on va le savoir très vite.
00:51:54 Pour les Américains, jusqu'à présent, il ne fait pas de doute,
00:51:56 c'est un objet militaire, un aéronef militaire
00:52:00 qui faisait de la reconnaissance,
00:52:02 alors pour le sein de l'espionnage,
00:52:03 en tout cas de la reconnaissance sur des sites militaires
00:52:05 ou stratégiques américains.
00:52:06 Du coup, la Chine sort-elle particulièrement affaiblie
00:52:12 de cet épisode ?
00:52:13 On sait qu'elle soutient la Russie,
00:52:15 il y a eu aussi cet épisode de Covid qui l'a affaiblie.
00:52:19 Comment est-ce que les Chinois essayent de s'en tirer pour le moment ?
00:52:23 Je ne pense pas qu'on puisse dire que la Chine sort affaiblie.
00:52:29 La Chine a effectué une provocation,
00:52:31 une intimidation à défier la puissance américaine
00:52:35 avec de risques limités puisqu'il n'y avait pas de pilote,
00:52:38 il n'y avait pas d'individu à l'intérieur de ce ballon,
00:52:41 à montrer qu'elle était capable d'aller jusqu'à
00:52:43 violer l'espace aérien des États-Unis
00:52:46 pour affirmer qu'elle était prête à engager un breakthrough avec les Américains.
00:52:49 Les Américains se sont également renforcés
00:52:51 puisqu'ils ont pris la décision,
00:52:53 qui n'était pas forcément évidente à prendre,
00:52:55 qui était d'abattre ce ballon.
00:52:57 La décision a été prise dès mercredi par le président Biden,
00:53:00 c'est ce qu'on appréhende aujourd'hui.
00:53:01 Le président Biden a demandé à l'armée américaine,
00:53:04 à l'armée de l'air américaine,
00:53:05 d'attendre que les conditions de sécurité soient réunies
00:53:07 pour abattre ce ballon, ce qui a été fait
00:53:09 puisque ce sont deux chasseurs F-22
00:53:11 qui ont décollé de la base de l'Anglais,
00:53:12 qui ont tiré un missile sur ce ballon
00:53:14 une fois qu'il était au-delà des côtes
00:53:18 de la Coraline du Nord des États-Unis.
00:53:19 Donc, en quelque sorte, la mission a été effectuée.
00:53:22 Cet objet a été classé pour les Américains hostiles,
00:53:26 c'est-à-dire qu'il pouvait être abattu par l'armée américaine
00:53:28 rapidement par le président Biden lui-même dès mercredi.
00:53:31 Donc, il y a cet épisode ce soir aux États-Unis,
00:53:34 on le sait dans le contexte de la guerre en Ukraine,
00:53:37 des tensions entre Taïwan, la Chine et les États-Unis.
00:53:42 Bref, on a le sentiment ce soir que tous les voyants sont au rouge,
00:53:47 en tout cas sur la planète.
00:53:50 En d'autres termes, je vais être très franc,
00:53:51 est-ce que les ingrédients sont réunis
00:53:54 pour une potentielle nouvelle guerre mondiale ?
00:53:58 Je n'irai pas jusqu'à une guerre mondiale,
00:54:00 mais je pense que le signal des Américains et des Chinois,
00:54:03 c'est qu'ils sont déterminés, chacun de leur côté,
00:54:07 à aller à la confrontation si nécessaire
00:54:09 pour protéger, en tout cas pour les Américains et les Taïwans,
00:54:13 et pour l'annexer de la part de la Chine.
00:54:15 Donc, c'est un signal très fort qui a été envoyé.
00:54:18 Maintenant, il faut que les deux armées soient prêtes.
00:54:20 L'armée chinoise aujourd'hui, elle estime qu'elle n'est pas encore prête,
00:54:24 il lui manque encore quelques mois pour être prête.
00:54:26 De la même manière, l'armée américaine est remontée en puissance
00:54:29 pour cette opération contre la Chine,
00:54:30 et c'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle
00:54:32 cette guerre en Ukraine que soutiennent les Américains,
00:54:35 je pense que les Américains ne souhaitent pas qu'elle se prolonge éternellement,
00:54:39 parce que leur priorité, c'est la défense de Taïwan,
00:54:42 la priorité c'est l'Indopacifique,
00:54:44 c'est pas l'Europe pour les Américains.
00:54:46 Nathan Devers souhaitait vous interpeller, mon général.
00:54:50 Oui, je voulais vous poser une question,
00:54:52 c'était que quand on étudie ce qu'est en train de faire la Chine
00:54:56 depuis un certain nombre d'années, et surtout de mois,
00:54:58 c'est-à-dire que depuis le début de l'intervention de la guerre en Ukraine,
00:55:02 la Chine a compris qu'ils pouvaient jouer leur propre calendrier
00:55:05 sous l'angle de la provocation, avec analogie entre Poutine et l'Ukraine,
00:55:09 et eux avec Taïwan, est-ce que vous pensez que du côté de Taïwan,
00:55:13 ils peuvent se faire des inquiétudes particulières
00:55:16 à la suite de cette provocation du ballon ?
00:55:19 Je crois qu'il y a de toutes les raisons pour les habitants de Taïwan
00:55:23 d'être inquiets du fait que la Chine est prête à aller provoquer les Etats-Unis
00:55:28 au-dessus du territoire, au-dessus du sanctuaire
00:55:31 de la première puissance militaire du monde.
00:55:33 Oui, c'est pas du tout un signal d'apaisement,
00:55:35 c'est un signal de détermination, détermination de la part de la Chine
00:55:39 qui a tenté une provocation qui finalement se termine malgré tout à son avantage.
00:55:43 Un ballon chinois a survolé pendant plusieurs jours
00:55:46 l'espace aérien américain, un espace aérien parmi les plus protégés,
00:55:50 une provocation qui s'est mal terminée pour les Chinois,
00:55:53 mais globalement chacun a montré qu'il avait les moyens d'affirmer sa force
00:55:57 et d'affirmer sa détermination.
00:55:59 Donc c'est effectivement un signal à prendre très au sérieux
00:56:03 dans le contexte des tensions qui sont croissantes et en permanente
00:56:06 ces derniers mois autour de la question de l'île de Taïwan et du détroit de Taïwan.
00:56:11 Un signal à prendre très au sérieux.
00:56:13 À quoi vous allez être attentif dans les prochaines heures, dans les prochains jours ?
00:56:19 Il va y avoir effectivement un dialogue diplomatique,
00:56:23 on va voir de quelle nature il va être entre la Chine et les États-Unis.
00:56:27 L'annulation du voyage d'Antonin Blinken est un élément important
00:56:32 parce qu'il est indispensable que les deux diplomaties se parlent
00:56:36 pour essayer de retarder l'échéance ou de trouver un intérêt d'entente.
00:56:39 Là, visiblement, ça va être difficile de renouer les relations entre la Chine et les États-Unis.
00:56:45 Donc à quoi il faut être attentif, c'est au discours que tiendra le président Biden,
00:56:50 au discours que tiendra le président Xi, pour savoir si on y continue l'escalade
00:56:54 ou si on retourne à une forme d'apaisement.
00:56:57 Merci beaucoup Général Bruno Clermont pour votre éclairage.
00:57:01 Je le rappelle, consultant en défense CNews, merci aux États-Unis
00:57:06 qui ont abattu ce ballon chinois qui surveillait le territoire américain.
00:57:11 Peut-être un petit tour de table sur votre sentiment, je le disais,
00:57:15 la guerre en Ukraine, les tensions diplomatiques entre la Chine et les États-Unis,
00:57:20 pas vraiment rassurant finalement pour l'avenir Jean-Michel ?
00:57:24 Le problème c'est que la situation géopolitique actuelle est assez tendue.
00:57:29 On a d'une part une Chine qui ne soutient pas véritablement la guerre en Ukraine,
00:57:33 c'est le moins qu'on puisse dire, elle est plutôt du côté de la Russie avec certaines réserves.
00:57:38 Les États-Unis sont évidemment le fer de lance de la défense de l'Ukraine contre l'agression russe.
00:57:45 Donc si vous voulez, ce billard à plusieurs bandes est assez tangent,
00:57:51 c'est-à-dire qu'il suffit d'une étincelle pour faire basculer le monde du mauvais côté de la barrière.
00:57:58 Je crois que les Chinois jouent un jeu véritablement dangereux,
00:58:03 parce que les États-Unis sont devenus de facto des co-belligérants dans la guerre contre la Russie.
00:58:11 Ils sont aussi en affrontement avec la Chine sur le sujet de Taïwan, mais pas que.
00:58:16 Je pense que la retenue et l'absence de provocation seraient une excellente idée,
00:58:23 si on ne veut pas que l'irréparable arrive.
00:58:26 Je vous l'ai ajouté, je trouve que la Chine a bien des égards aujourd'hui,
00:58:30 est un monstre politique au sens littéral du terme, aussi bien en politique intérieure,
00:58:33 il n'y a pas besoin de faire un dessin, on a vu ce qu'ils ont fait pendant le coronavirus
00:58:36 et ce qu'ils ont fait en général depuis le crédit social, et évidemment surtout sur le terrain géopolitique.
00:58:42 J'aimerais donner trois exemples. Le premier, c'est l'Afghanistan.
00:58:45 Vous savez, quand les Américains se sont retirés d'Afghanistan, que les talibans sont arrivés à Kaboul,
00:58:52 le premier pays au monde qui a reconnu l'autorité légitime des talibans, c'était la Chine.
00:58:58 Ce qui est quand même incroyable, c'est qu'en Chine, être musulman ou ouïgour, ça vaut camp de concentration.
00:59:05 Juste musulman, ce n'est pas islamiste, c'est-à-dire ne pas manger de cochon, lire le Coran, faire les prières,
00:59:10 camp de concentration, travail forcé, stérilisation, etc.
00:59:13 Et être islamiste en Afghanistan, alors évidemment la Chine se tient aux côtés des islamistes d'Afghanistan.
00:59:19 Donc on voit ce premier exemple. Le deuxième exemple qu'il faut donner, à mon avis,
00:59:23 c'est naturellement la manière dont ils se comportent envers Taiwan.
00:59:27 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose d'éminemment cynique dans l'analyse qu'ils ont faite,
00:59:31 de voir qu'il y a eu un recul de la puissance américaine depuis, non pas Donald Trump,
00:59:35 mais depuis Barack Obama, recul confirmé par Donald Trump,
00:59:38 et d'estimer qu'à partir de là, un certain nombre d'autocraties, dont la Russie, dont la Turquie,
00:59:43 dont la Chine aussi, peuvent estimer que les petits pays sur lesquels ils veulent rogner
00:59:48 ou dont ils veulent s'emparer, ils vont pouvoir le faire.
00:59:50 Donc à mon avis, à beaucoup d'égards, la Chine est un des pays aujourd'hui les plus dangereux au monde.
00:59:55 Allez, on va revenir sur l'actualité française.
00:59:57 On suivra de toute façon les évolutions de ces tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Chine.
01:00:02 Je vous le rappelle, ce soir, le ballon chinois supposé espion qui survolait les États-Unis
01:00:07 a été abattu par l'armée américaine.
01:00:09 L'actualité ces derniers jours, bien sûr marquée par la mort de Siem, lycéenne de 18 ans.
01:00:14 Un multirécidiviste a reconnu l'avoir tuée.
01:00:17 Et cette interrogation, alors on s'est interrogé hier, mais la question reste prégnante.
01:00:23 Pourquoi le suspect Mafu dans sa lit, condamné à 12 ans en 2015 et qui devait être rejugé,
01:00:28 était-il en liberté ? Il y a encore des questions qui se posent.
01:00:32 Ce repris de justice aux très lourds casiers judiciaires devait aussi comparaître
01:00:36 devant la cour d'assises du Gard mercredi dernier.
01:00:38 C'était la veille du jour où il a avoué avoir tué la jeune femme.
01:00:41 Alors les précisions sur le profil avec Noémie Schultz et puis on en parle ensuite.
01:00:46 Mafu Dehache, c'est un homme de 39 ans, un homme aux lourds casiers judiciaires.
01:00:51 Il a déjà été condamné à cinq reprises pour atteinte aux biens,
01:00:54 à huit reprises pour des faits en lien avec la conduite de véhicules.
01:00:58 Il avait été condamné en avril 2015 à 12 ans de prison pour vol avec arme.
01:01:04 Une peine qu'il avait intégralement purgée. La procureure de la République a insisté là-dessus
01:01:09 lors de sa conférence de presse. Il était sorti de prison en février 2021.
01:01:13 On écoute la procureure de la République.
01:01:15 Le mis en examen est sorti de prison après avoir purgé intégralement la peine
01:01:23 dans le cadre premièrement d'une détention en maison d'arrêt,
01:01:27 puis d'aménagement de peine successif et progressif
01:01:31 sous le contrôle d'un juge d'application des peines.
01:01:33 Il aurait dû comparaitre mercredi dernier devant la cour d'assise,
01:01:39 à nouveau pour des faits de violence avec arme.
01:01:41 Il s'agit d'un braquage avec séquestration qui s'était passé en décembre 2011.
01:01:46 Il avait pris en otage un couple de buralistes,
01:01:49 des faits pour lesquels il avait fait trois ans de détention provisoire.
01:01:52 Mais il comparait ses libres. Il n'était pas sous contrôle judiciaire.
01:01:57 Il était libre de ses mouvements en attente de ce procès,
01:02:00 qui a été renvoyé à une date ultérieure.
01:02:03 - On en a parlé hier, mais on essaie toujours de comprendre.
01:02:09 Condamné à 12 ans de prison pour en faire 3,
01:02:12 est-ce que la question des remises de peine doit être sur la table ?
01:02:17 - Évidemment. En plus, en l'espèce, il semblerait qu'il y ait eu une faute
01:02:23 du juge d'application des peines dans l'évaluation de la dangerosité de l'individu.
01:02:28 C'est l'enquête administrative qui le prouvera.
01:02:32 L'Institut pour la justice a récemment publié une étude
01:02:38 dont il ressort que parmi les condamnés à des peines de prison ferme,
01:02:43 seuls 59 % iront vraiment en prison.
01:02:47 C'est-à-dire que 41 % de condamnés à la prison ferme ne feront jamais de prison.
01:02:53 Ces chiffres ont été corroborés par le ministère de la justice,
01:02:58 qui a dit que ça correspond à peu près à la proportion des gens condamnés
01:03:02 qui ne font pas leur peine parce qu'ils bénéficient d'aménagements
01:03:06 ou de peines alternatives.
01:03:08 La première condition d'efficacité d'une sanction,
01:03:13 c'est qu'elle soit immédiate et sûre.
01:03:17 C'est-à-dire qu'on soit certain qu'elle va être appliquée.
01:03:21 On n'est pas du tout dans ce schéma-là, c'est absolument délétère.
01:03:24 Est-ce que les Français ne comprennent pas, Shannon,
01:03:27 c'est bon, surtout après cette affaire qui révèle ce dysfonctionnement,
01:03:32 12 ans de prison, on n'en fait que 3, parce qu'il y a eu un aménagement de peine,
01:03:37 c'est vrai que c'est difficilement audible aujourd'hui ?
01:03:40 Je le consents tout à fait et je vous rejoins.
01:03:43 Je ne vais pas vous dire le contraire et je ne vais pas aller faire preuve de mauvaise foi
01:03:46 en vous disant qu'on n'a aucune responsabilité là-dedans.
01:03:49 En revanche, la première chose que je veux rappeler,
01:03:52 c'est que je crois que toutes mes pensées vont à sa famille.
01:03:56 Je vais rappeler ensuite, dans un deuxième point,
01:03:58 qu'une enquête judiciaire a été confiée à la Gendarmerie nationale,
01:04:01 donc on verra ce qu'il en ressort, et vous dire que, bien évidemment,
01:04:04 aujourd'hui on assiste malheureusement, et je déplore,
01:04:07 à une certaine banalisation de la violence qui est très problématique.
01:04:12 C'est effectivement un euphémisme.
01:04:16 Je vous l'accorde.
01:04:19 Mais que vous expliquez comment, vous, d'ailleurs, cette banalisation de la violence ?
01:04:22 Tout d'abord parce qu'on verra ce qu'il en ressort,
01:04:25 mais s'il était visé par une obligation de quitter le territoire français,
01:04:28 aujourd'hui on a une certaine difficulté.
01:04:30 Non, non, ce n'est pas le cas dans cette affaire.
01:04:33 Dans la majorité des cas et dans le cas des multi-récidivistes,
01:04:36 aujourd'hui, effectivement, on a une certaine difficulté à appliquer certaines peines.
01:04:39 Donc ça, je l'accorde tout à fait.
01:04:41 Et je crois que tout l'enjeu de ces prochaines années,
01:04:44 notamment sous la tutelle de Gérald Darmanin,
01:04:47 ce sera de faire en sorte de pouvoir rétablir des peines qui soient exécutées plus rapidement,
01:04:51 avec en tout cas un enfermement en prison qui soit plus rapide.
01:04:54 Et est-ce que la raison, ce ne serait pas une idéologie, là aussi ?
01:04:57 On a parlé des magistrats pour qui la prison n'est pas la solution, au fond.
01:05:02 Non, mais c'est ça.
01:05:04 L'idéologie actuelle, c'est de considérer que la prison est l'école du crime.
01:05:08 Moyennant quoi, le crime s'est passé sans que le criminel
01:05:12 ne soit passé par son école, si je puis dire.
01:05:15 S'il avait été à l'école du crime, le crime n'aurait pas été commis.
01:05:18 Ça, c'est la première chose.
01:05:20 La deuxième chose, c'est que la justice, aujourd'hui, si vous voulez,
01:05:23 fonctionne sur une forme d'escroquerie des victimes.
01:05:27 C'est-à-dire que lorsqu'elle prononce des peines,
01:05:30 et notamment dans les affaires graves, dans les crimes graves,
01:05:32 lorsqu'elle prononce des peines de prison, dans les meurtres, dans les viols, etc.,
01:05:36 les victimes croient qu'ils ont obtenu justice puisqu'ils se disent,
01:05:40 bon, le coupable condamné va faire 12 ans de prison, 15 ans de prison, 20 ans de prison.
01:05:45 Mais c'est une arnaque, parce que la vérité, c'est que les coupables ne font pas ces peines,
01:05:50 sauf que les victimes, elles, en général, l'ignorent.
01:05:53 C'est-à-dire qu'on n'annonce pas la couleur au départ.
01:05:56 Ce n'est qu'après qu'ils découvrent que les réductions de peines,
01:06:00 le juge d'application des peines en fonction des capacités hôtelières des prisons,
01:06:04 il vit, dans quelque sorte, la sanction de sa substance.
01:06:08 Ça, c'est la deuxième chose.
01:06:10 La troisième chose, c'est qu'aujourd'hui, les magistrats, l'indépendance,
01:06:14 la sacro-sainte indépendance de la justice fait que les magistrats n'ont de compte
01:06:19 à rendre à personne et ne sont responsables de rien.
01:06:22 C'est-à-dire qu'un juge qui libère un type qui est un criminel
01:06:26 et qui va tuer, encore une fois, à l'extérieur, il n'a aucune responsabilité.
01:06:31 Il n'a pas d'enquête administrative et encore moins une enquête judiciaire.
01:06:35 C'est le seul corps d'État, le seul métier en France où c'est encore comme ça.
01:06:39 Vous travaillez dans une entreprise, vous faites une faute, vous vous faites virer.
01:06:42 Vous êtes fonctionnaire, vous êtes sanctionné. Vous êtes policier, même chose.
01:06:45 Le magistrat, non.
01:06:46 Et enfin, dernière chose, un peu plus politique et je m'arrêterai là,
01:06:49 ça ne vous semble pas bizarre que depuis trois jours que cette affaire est arrivée,
01:06:52 il n'y a personne qui parle de féminicide à gauche ?
01:06:54 Alors effectivement, on n'a pas vu de réaction, en tout cas chez les filles.
01:06:58 Il n'y a personne qui a prononcé le mot féminicide.
01:07:01 Ni de Cécolo, ni de Sandrine Rousseau, ni des néo-féministes patentés.
01:07:04 Et vous savez pourquoi ?
01:07:06 On parlait de la question de la montée de la violence dans notre société.
01:07:11 Une violence qui existe également, une augmentation de la violence qui existe également dans les prisons.
01:07:17 Puisque le personnel du centre pénitentiaire Saint-Quentin-Fallavie en Isère a tiré la sonnette d'alarme
01:07:24 sur la flambée de violence que connaît l'établissement.
01:07:27 En plus des agressions contre les agents pénitentiaires, les syndicats dénoncent les agressions entre détenus.
01:07:32 Des agressions qu'ils n'hésitent plus à filmer, à diffuser sur les réseaux sociaux.
01:07:36 Vous voyez ce sujet de Valérie Lallabonne et de Sébastien Méthoud.
01:07:39 Samedi 28 janvier, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavie,
01:07:44 cinq détenus cagoulés arrivent dans le couloir, derrière l'homme en peignoir bleu et blanc.
01:07:49 Rapidement, ils s'engouffrent dans une cellule.
01:07:51 Ils vont le tabasser.
01:07:53 Un individu qui semblait être au courant de ce règlement de compte filme la scène de loin et commente.
01:07:59 C'est comme ça quand tu veux balancer en prison.
01:08:02 Des faits qui sont en augmentation selon ce syndicat pénitentiaire et qui sont liés au trafic de drogue.
01:08:07 Cette violence-là entre détenus est motivée par le fait du règlement du trafic.
01:08:14 C'est-à-dire qu'on établit la hiérarchie de cette manière-là, tout simplement.
01:08:21 Et donc, c'est des rapports de force qui s'installent avec la recherche du pouvoir.
01:08:27 Ils dénoncent également ce régime de porte ouverte dont les centres pénitentiaires bénéficient.
01:08:31 Une décision de l'administration pour donner de l'autonomie et responsabiliser les détenus,
01:08:36 mais qui pose problème surtout dans ce contexte où le personnel vient à manquer.
01:08:40 Gros manque d'agents, comme on le sait, depuis fort longtemps sur les coursives.
01:08:46 Et donc, on ne peut pas être insurveillant derrière chaque détenu.
01:08:50 Des fois, il n'y a même pas toujours un surveillant pour chaque étage en fonction de l'établissement.
01:08:54 Ce syndicat dénonce un climat délétère dans ce centre où les détenus, en plus de s'agresser entre eux,
01:09:00 n'hésitent pas à s'en prendre au personnel.
01:09:02 Alors, pour en parler avec nous, on va accueillir Cyril Huet-Lambingue, délégué général syndicat pénitentiaire des surveillants.
01:09:10 Bonsoir, merci d'être en liaison avec nous.
01:09:14 Phénomène de violence dans les prisons, c'est un phénomène assez nouveau.
01:09:19 Vous l'observez depuis combien de temps ?
01:09:22 Bonjour, tout d'abord. Alors, je ne dirais pas que c'est un fait nouveau.
01:09:27 Je dirais que c'est un fait qui existe depuis très longtemps, mais qui monte crescendo dans la violence
01:09:33 et qui se présente de plus en plus sur les coursives, sur les cours de promenade.
01:09:40 Et à ça, il y a plusieurs raisons.
01:09:43 Certainement que l'administration a failli dans le recrutement,
01:09:46 en tout cas dans le nombre de personnes qu'il faut mettre dans les établissements,
01:09:50 parce qu'on a un manque sévère de moyens humains.
01:09:52 Ça, c'est une première chose.
01:09:54 Ensuite, on a une politique aujourd'hui de l'administration pénitentiaire qui est un peu l'achat de la paix sociale.
01:10:01 Donc, comme on n'a pas beaucoup de personnel, on essaye de tout accorder en espérant que les détenus...
01:10:07 Alors, c'est intéressant, l'achat de la paix sociale, parce que j'allais y venir.
01:10:11 On parle dans le sujet, on parlait de rivalité dans le cadre de trafic de drogue.
01:10:15 La question de fond, c'est comment un détenu peut continuer un trafic de drogue en prison ?
01:10:21 C'est-à-dire que quand vous dites acheter la paix sociale, vous fermez les yeux sur d'éventuelles livraisons ?
01:10:26 Comment ça se passe ? Racontez-nous.
01:10:28 Alors, c'est très compliqué pour un fonctionnaire de faire son travail.
01:10:32 Voyez, on a les parloirs famille, où on peut rentrer beaucoup de choses par le biais des familles,
01:10:39 parce que pas tout sur nos portiques.
01:10:41 Donc, c'est extrêmement compliqué. Et puis, on n'a pas le droit de fouiller les familles.
01:10:45 Donc, c'est très compliqué.
01:10:47 Et quand les agents, par exemple, sur ces secteurs-là, arrivent à relever trop de stupéfiants,
01:10:53 ou trop de choses, et qu'ils font trop bien leur travail,
01:10:56 on leur demande gentiment de ralentir la cadence et que ça va mettre le faux poudre, par exemple.
01:11:00 Et ça, c'est mon écourant sur plusieurs établissements.
01:11:02 Alors, Dieu merci, c'est pas partout, mais ça arrive encore malheureusement.
01:11:06 Donc, ça, c'est un premier exemple.
01:11:08 On a des sujets autour des prisons aussi.
01:11:12 Autour des prisons, on projette.
01:11:15 On projette de l'alcool, on projette des armes, on projette de la drogue.
01:11:18 Donc, ça rentre aussi par les extérieurs.
01:11:20 Et on a de grosses difficultés, parce qu'on est très en retard sur nous,
01:11:24 nos équipes de sécurité périmétrique, qui ne sont pas encore armées,
01:11:28 qui ne sont pas encore formées pour certaines régions,
01:11:31 qui ne sont pas encore en activité.
01:11:33 La police, ils n'ont plus les capacités de pouvoir gérer les abords de ces établissements.
01:11:40 Donc, c'est très compliqué.
01:11:42 Parce qu'en même temps, on récupère des missions de police,
01:11:45 et en même temps, on ne met pas les personnels qu'il faut.
01:11:48 Donc, on a un manque de moyens humains, avec des missions qui évoluent,
01:11:51 des départs en retraite qui ne sont pas remplacés,
01:11:54 et on demande à la population pénale de se tenir correctement.
01:11:58 Ça ne marche pas.
01:12:00 Parce qu'il n'y a plus de surveillants pour les surveiller.
01:12:03 Donc, c'est compliqué.
01:12:05 – Et est-ce que les détenus, lorsqu'ils s'en prennent un surveillant,
01:12:09 ou lorsqu'ils s'en prennent un autre détenu,
01:12:12 est-ce qu'il y a des punitions, des sanctions ?
01:12:15 Est-ce que la loi est appliquée au sein de la prison ?
01:12:18 – Alors, on a un conseil de discipline interne.
01:12:21 Donc, on a des sanctions du premier, deuxième, troisième groupe,
01:12:24 qui sont classifiées, où le détenu va faire jusqu'à 30 jours de quartier disciplinaire,
01:12:28 25 jours, en fonction de la faute la plus grave.
01:12:32 Le souci, c'est qu'ils ont trouvé le vice.
01:12:35 Ils voient le médical, ils se déclarent inaptes au quartier disciplinaire,
01:12:39 et ils ressortent aussitôt.
01:12:41 Et à ça, on ne peut rien faire.
01:12:43 Ils ont toujours le vice à chaque procédure.
01:12:45 Et comme on prend des gants, et comme personne ne veut se mouiller,
01:12:48 donc le quartier disciplinaire, il n'est pas toujours effectué.
01:12:51 Les punitions, elles ne sont pas toujours faites.
01:12:53 Donc, ils s'en sortent toujours convenablement.
01:12:56 – Restez avec nous, n'hésitez pas à intervenir.
01:12:59 Nathan Devers, c'est vrai qu'on a le sentiment qu'il y a une espèce de vie parallèle,
01:13:03 sans loi, ou en tout cas, où la loi n'est pas appliquée dans ces prisons.
01:13:07 On le voyait, des violences, il y a du trafic de drogue, de l'impunité.
01:13:12 Comment est-ce que ça pourrait révéler pour vous ?
01:13:15 – J'ai eu la chance, ces derniers mois, d'aller plusieurs fois dans plusieurs prisons.
01:13:18 Je travaille un projet avec une prison, et j'ai l'impression,
01:13:21 je parle sous l'autorité du monsieur qui a parlé,
01:13:24 mais j'ai l'impression que souvent on présente dans le débat public
01:13:27 la prison comme une solution au problème, en disant il faut emprisonner plus.
01:13:30 Il me semble que la prison est un élément du problème.
01:13:33 Je ne suis pas contre l'existence de la prison en soi,
01:13:35 mais son fonctionnement actuel en France me semble problématique pour beaucoup de raisons.
01:13:39 D'abord, on va être d'accord là-dessus, je pense tous ensemble,
01:13:42 aujourd'hui on assiste à une détérioration du service public partout,
01:13:45 dans les hôpitaux, dans les universités, la prison ne fait pas exception.
01:13:48 Et évidemment, quand en prison, vous avez une détérioration du service public,
01:13:52 manque de moyens, manque de matériel, ça a des conséquences très lourdes.
01:13:55 Ça a des conséquences d'abord sur l'encadrement, par exemple, de ces violences-là,
01:13:58 ça a des conséquences aussi sur des conditions,
01:14:00 il ne faut pas voir au cas par cas parce que ce n'est pas la même chose dans toutes les prisons,
01:14:03 mais sur les conditions aussi d'incarcération,
01:14:05 qui sont parfois inhumaines, qui sont parfois totalement surpeuplées.
01:14:08 Donc ça, ça a ces conséquences-là.
01:14:10 Troisièmement, ce qu'il faut quand même dire,
01:14:12 c'est qu'il me semble que dans la manière dont on parle des prisons,
01:14:14 il y a beaucoup de mythes.
01:14:15 Par exemple, ce mythe de l'hermétisme.
01:14:17 Il y a des prisons de très haute sécurité qui sont en effet totalement hermétiques,
01:14:20 qui sont réservées aux prisonniers type terrorisme,
01:14:24 type vraiment grand prisonnier dont il faut qu'il y ait une sécurité totale,
01:14:28 mais on ne va pas créer des prisons comme ça pour toutes les établissements pénitentiaires,
01:14:32 ce serait un budget délirant.
01:14:33 Le mythe de l'hermétisme, ça correspond de facto à un mythe,
01:14:36 ça veut dire que le téléphone passe à l'intérieur des prisons,
01:14:38 la drogue peut passer aussi, il y a des choses qui passent,
01:14:41 et ça on le sait évidemment très bien.
01:14:42 Donc face à cela, à mon avis, et ça c'est un constat,
01:14:45 et ce n'est pas une idéologie contrairement à ce que disait Jean Messia,
01:14:47 aujourd'hui quand les gens sortent de prison en France,
01:14:50 il y en a plus d'un tiers, il y en a 30% environ, 32% je crois,
01:14:53 qui récidivent dans l'année, je ne parle même pas des deux ans, dans l'année.
01:14:56 Donc la prison non seulement n'est pas un lieu de réinsertion,
01:14:58 c'est un lieu de fabrication de la récidive,
01:15:00 et même, j'ajoute, je vais même plus loin,
01:15:01 c'est souvent un lieu où les gens aggravent leur cas.
01:15:03 Ça veut dire qu'ils rentrent par exemple pour trafic de drogue,
01:15:05 et les récidives après, c'est un cercle infernal
01:15:08 où ils récidivent en aggravant leur cas et en intensifiant leur peine.
01:15:11 Mais les aménagements de peine ne fonctionnent pas non plus,
01:15:13 puisque l'actualité nous le montre en tout cas.
01:15:16 Le progressisme est fabuleux, ça veut dire que si on suit Nathan Devers,
01:15:19 il ne faudrait plus l'emprisonner en fait.
01:15:20 Je n'ai jamais dit ça.
01:15:21 C'est-à-dire que si la prison aggrave le cas des gens et ne résout rien,
01:15:25 qu'à cela ne tienne, laissons les criminels et les délinquants,
01:15:28 ne les mettons pas derrière les barreaux, détruisons les prisons
01:15:31 et transformons en aqua boulevard.
01:15:33 Est-ce que j'ai dit cela ?
01:15:34 A peine.
01:15:36 Maintenant, si vous voulez, moi je crois qu'aujourd'hui,
01:15:39 le problème il est double.
01:15:40 D'un côté, c'est un problème quantitatif,
01:15:43 donc il n'y a effectivement pas de place.
01:15:45 Les prisons sont des prisons d'un autre âge,
01:15:47 elles sont prises hors d'âge, on les a vues à l'image.
01:15:50 Aujourd'hui, quand vous allez dans d'autres pays,
01:15:52 les prisons, avec de nouvelles technologies,
01:15:54 il y a moyen effectivement de faire des économies de personnel
01:15:57 tout en créant des prisons extrêmement sécurisées.
01:15:59 On va demander à nos surveillants qui sont avec nous.
01:16:02 Il faut créer des prisons ultra sécurisées,
01:16:04 des prisons qui soient effectivement des lieux de privation de liberté
01:16:07 dignes de ce nom pour que la sanction soit dissuasive.
01:16:10 C'est sûr que si vous avez des vieilles prisons
01:16:12 et en plus vous organisez des colentesses
01:16:14 et des courses de karting l'été,
01:16:17 ce n'est pas ça qui va dissuader les délinquants
01:16:19 ou les criminels de recommencer quand ils seront à l'extérieur.
01:16:22 Chers noms de suivants.
01:16:24 Il y a évidemment, encore une fois, l'idéologie.
01:16:28 Moi, je m'en fiche.
01:16:30 Tant que nous n'avons pas assez de places de prison
01:16:33 et que nous avons toujours des criminels
01:16:35 et des délinquants à l'extérieur.
01:16:37 Moi, la surpopulation carcérale, je m'en fiche.
01:16:40 Ce qui compte en priorité, c'est de protéger les Français
01:16:43 et de mettre hors d'état de nuire les criminels.
01:16:45 Alors, il va être bientôt 23h30 l'heure de faire un point sur l'info.
01:16:50 On va conclure sur ce dossier avec vous, Shannon et Judith.
01:16:55 Ce que j'ai entendu surtout du témoignage qu'on vient d'avoir à l'instant,
01:16:59 c'est qu'il y a un manque de moyens, un manque de moyens humains.
01:17:02 Quand vous regardez les chiffres au sein de l'administration pénitentiaire,
01:17:05 les surveillants aujourd'hui, les gradés et les officiers
01:17:08 représentent près de 70% des effectifs du personnel pénitentiaire.
01:17:12 Cela représente environ 30 000 personnes.
01:17:14 Malheureusement, ce n'est pas suffisant.
01:17:16 C'est ce à quoi aujourd'hui s'attache Eric Dupond-Moretti,
01:17:19 c'est de trouver une solution pour pouvoir attirer dans ces milieux-là,
01:17:23 dans les carrières, dans le milieu pénitentiaire,
01:17:26 des personnes de plus en plus de monde,
01:17:28 via notamment des dispositifs d'intéressement.
01:17:30 Et puis de l'autre côté, il faut par ailleurs pouvoir sécuriser
01:17:33 et assurer les moyens de pouvoir exercer son métier de façon sereine.
01:17:37 Donc c'est tout l'objet du plan d'action pour la justice d'Eric Dupond-Moretti.
01:17:40 Le plan d'action pour la justice qui a été présenté par Eric Dupond-Moretti
01:17:44 il y a quelques jours maintenant, M. Messia,
01:17:46 aura justement pour objet de généraliser le port de caméras,
01:17:49 de surveillance pour les personnels pénitentiaires.
01:17:52 – Le mot de la fin à Céril Wett-Lambingue.
01:17:55 Merci d'avoir été en liaison.
01:17:57 Peut-être un mot, vous rejoignez ce constat de Jean Messia,
01:18:00 il faut plus de technologie aujourd'hui dans les prisons françaises
01:18:04 qui sont des vieilles prisons.
01:18:06 – Alors de toute manière, chaque détenu trouvera toujours
01:18:09 l'apparat de la technologie.
01:18:10 Plus on construit, plus on remplit, ça c'est un fait.
01:18:13 Peut-être qu'il faut rendre la prison un peu plus sévère,
01:18:15 un peu plus stricte.
01:18:16 Et peut-être que la prison fasse peur pour éviter la récidive,
01:18:19 ça serait déjà un premier point.
01:18:21 Et effectivement, plus d'agents, parce que sans les moyens humains,
01:18:23 on n'arrivera à rien.
01:18:25 Et ça c'est nécessaire.
01:18:26 Et si on ne rend pas le métier attractif très rapidement,
01:18:30 on aura des personnels qui vont continuer à partir
01:18:33 et changer vers d'autres métiers.
01:18:35 Et ça c'est un gros gros problème et un constat actuel.
01:18:38 – Un grand merci Céril Wett-Lambingue d'avoir accepté notre invitation.
01:18:41 Je le rappelle, vous êtes délégué général syndicat pénitentiaire
01:18:44 des surveillants.
01:18:45 Merci à vous.
01:18:46 Il est 23h30, passé de 1 minute.
01:18:49 On a un petit peu de retard.
01:18:50 Isabelle, pardonnez-nous, le flash info d'Isabelle Piboulot.
01:18:53 [Musique]
01:18:56 – Dans le 15e arrondissement de Paris,
01:18:58 l'école désaffectée occupée par des personnes sans-abri a été évacuée.
01:19:03 Près de 200 individus y étaient entrés par effraction au milieu de la nuit.
01:19:07 Une opération à l'initiative d'une association d'aide aux migrants
01:19:11 et aux demandeurs d'asile.
01:19:12 57 personnes ont accepté d'être prises en charge.
01:19:16 Un membre de l'association a été placé en garde à vue
01:19:19 pour dégradation des locaux.
01:19:21 22 maires de gauche interpellent Emmanuel Macron
01:19:24 au sujet des familles sans-abri.
01:19:26 Dans une lettre ouverte publiée par le JDD,
01:19:29 des élus socialistes et écologistes exposent cette proposition
01:19:33 à déployer en urgence sur l'ensemble du territoire national.
01:19:37 Ils demandent en priorité un plan pour la prise en charge des enfants,
01:19:41 parfois scolarisés, mais qui dorment dans la rue.
01:19:44 Un enseignant mis en examen est écroué pour désattouchement
01:19:48 sur 10 de ses élèves et pour le viol d'une autre,
01:19:51 des fillettes âgées de 7 à 10 ans.
01:19:53 Ce professeur des écoles, âgé de 55 ans,
01:19:56 exerçait dans un village près de Mulhouse lors d'une perquisition.
01:20:00 Une cinquantaine de films pédopornographiques
01:20:03 ont été retrouvés à son domicile.
01:20:05 L'homme a reconnu les agressions sexuelles,
01:20:08 mais dément l'accusation de viol.
01:20:10 Alors on va parler à présent du groupe Indochine,
01:20:16 un petit peu de musique peut-être ?
01:20:18 A présent, je vous le rappelle, le groupe emblématique
01:20:21 a refusé de se produire dans un festival à Perpignan.
01:20:24 Baume Morane, l'aventurier ça !
01:20:26 - Oui, je connais Fabien !
01:20:28 - La raison pourquoi ce groupe n'a pas voulu jouer à Perpignan,
01:20:31 eh bien il s'agit d'une mairie du Rassemblement National,
01:20:34 mais l'événement se tiendra désormais dans une autre ville,
01:20:37 une commune d'ailleurs qui avait voté largement
01:20:40 pour Marine Le Pen aux dernières élections.
01:20:42 Vous voyez ce sujet de Clémence Barbier,
01:20:44 on accueillera Fabien Lequeuvre ensuite pour en parler.
01:20:47 Ce sera sur cette plage de Barcares, dans les Pyrénées-Orientales,
01:20:52 que les festivaliers des déferlantes se rassembleront cet été.
01:20:56 Les organisateurs ont annoncé hier le déplacement de l'événement
01:20:59 dans cette commune, mais est enfin à un mois de polémiques.
01:21:03 Initialement, le festival devait avoir lieu à Perpignan,
01:21:06 mais en janvier dernier, le groupe Indochine
01:21:09 refuse de se produire dans cette ville,
01:21:11 dirigée par le Rassemblement National.
01:21:13 Je remercie Indochine qui a choisi de se produire
01:21:16 dans la ville qui vote le plus pour Marine Le Pen.
01:21:18 Standing ovation pour les déferlantes au Barcares.
01:21:21 Au deuxième tour de l'élection présidentielle,
01:21:24 Marine Le Pen arrive en tête avec plus de 65% devant Emmanuel Macron.
01:21:29 Même constat au second tour des élections législatives,
01:21:32 où le Rassemblement National remporte la circonscription
01:21:35 avec plus de 67%.
01:21:38 La région, dirigée par la socialiste Carole Delga,
01:21:41 avait envisagé elle aussi de réduire sa contribution au festival
01:21:45 s'il était programmé à Perpignan.
01:21:47 Alors pour en parler, on a Fabien Lequeuvre qu'on va accueillir,
01:21:52 spécialiste de la chanson française, qu'on connaît bien sur CNews.
01:21:56 Bonsoir cher Fabien.
01:21:57 Peut-être pour commencer, racontez-nous,
01:22:00 est-ce qu'un artiste peut refuser de se produire
01:22:03 dans telle ou telle ville pour des raisons politiques ?
01:22:05 Est-ce qu'il a son mot à dire finalement à un organisateur de festival ?
01:22:09 Un artiste a parfaitement le droit de refuser d'aller
01:22:13 dans un lieu précis, dans une ville.
01:22:16 C'est contractuel souvent.
01:22:19 Alors, aujourd'hui c'est davantage vu comme une posture.
01:22:24 Pourquoi ? Parce que c'est compliqué, le public ne comprend pas toujours.
01:22:29 Le premier qui avait fait ça, souvenez-vous, c'était Patrick Bruel.
01:22:32 Patrick Bruel, au début des années 90,
01:22:35 qui ne souhaitait pas chanter dans certaines villes
01:22:37 qui avaient été gagnées à l'époque par le FN.
01:22:40 Donc il avait mis ses conditions dans ses premiers contrats de management
01:22:44 en disant "voilà, moi je ne souhaite pas chanter
01:22:47 dans des villes qui ont été gagnées par le FN".
01:22:50 Et puis, mais tout ça s'est un peu dissous après,
01:22:54 parce qu'on s'est aperçu que finalement ça n'a pas vraiment d'incidence.
01:22:58 Les gens, politiquement, je ne sais pas si les gens
01:23:03 qui achètent les disques de Patrick Bruel sont que des gens de gauche
01:23:06 dans sa posture gauchisante, on va dire.
01:23:09 C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'impact sur l'artiste,
01:23:11 une telle décision politique finalement n'impacte pas plus que ça
01:23:14 la carrière d'un artiste, en tout cas quand on se pose
01:23:17 à un rassemblement national, c'est peut-être autre chose
01:23:19 quand on est pour un chanteur de droit.
01:23:21 Non, en 2023, aujourd'hui, ce n'est pas la même chose
01:23:24 qu'au début des années 90.
01:23:26 Vous savez, regardez même à la dernière élection présidentielle,
01:23:29 il y a très peu d'artistes, pour dire pas du tout,
01:23:32 qui se sont engagés auprès de candidats à la campagne présidentielle.
01:23:36 Alors que depuis l'élection de Georges Pompidou en 1969,
01:23:39 tous les artistes s'étaient, on va dire, en 1969 c'était Guy Berth
01:23:44 qui avait soutenu Georges Pompidou, en 1974 il y avait eu France Gag,
01:23:47 il y avait eu Dany, il y avait eu John Halinek
01:23:49 qui avait soutenu Giscard à la barre avec des t-shirts en 1974.
01:23:53 En 1981, beaucoup d'artistes avaient rejoint François Mitterrand
01:23:56 pour certains et pour d'autres Valéry Giscard d'Estaing.
01:23:59 Il y a toujours eu ces combats.
01:24:00 Le dernier, je pense, combat c'était en 2007
01:24:03 où beaucoup d'artistes avaient rejoint Nicolas Sarkozy,
01:24:06 on se souvient, le soir de la victoire, avec Mireille Mathieu,
01:24:09 avec Enrico Macias ou avec Faudel par exemple.
01:24:11 C'était la dernière fois qu'on avait vu encore beaucoup d'artistes
01:24:13 se rassembler autour d'un candidat.
01:24:15 Aujourd'hui, ça n'a plus vraiment d'incidence.
01:24:18 C'est leur droit en tout cas, chaque artiste a le droit de choisir
01:24:21 où il veut chanter, ce sont dans les contrats,
01:24:24 les managers, les agents le savent, c'est une liberté.
01:24:28 Moi, j'ai une anecdote, je me souviens,
01:24:30 je me suis occupé pendant une dizaine d'années du groupe
01:24:33 Golden Gate Quartet, souvenez-vous, ce vocal groupe
01:24:36 qui était d'ailleurs les idoles d'Elvis Presley dans les années 50.
01:24:40 Et en France, un jour, ils ont signé pour cette fameuse fête
01:24:43 bleu-blanc-rouge.
01:24:44 La fête du Front National, c'est ça si je ne me trompe pas.
01:24:47 Ça se passait au Bourget.
01:24:49 Eh bien, les Golden Gate Quartet, Mme Wilson qui signait les contrats
01:24:53 à l'époque, ne savait pas qu'elle avait signé avec la fête
01:24:56 bleu-blanc-rouge du Front National.
01:24:58 Elle avait signé avec un agent qui était l'intermédiaire
01:25:01 d'un autre agent, ce même agent était proche du producteur
01:25:04 qui organisait la soirée, l'après-midi, sur les plaines
01:25:08 de Dunis au Bourget.
01:25:10 Et ils ne pouvaient pas annuler, parce que quand ils ont appris
01:25:13 que c'était pour le Rassemblement National, évidemment,
01:25:15 Mme Wilson qui dirigeait le management du Golden Gate Quartet
01:25:18 a voulu annuler.
01:25:20 Et elle n'a pas pu, parce qu'on demandait à ce moment-là
01:25:22 8 ou 10 fois le montant du cachet en dédit.
01:25:25 Donc ça a été très compliqué.
01:25:27 - Cher Fabien Lecoeuvre, un grand merci.
01:25:30 C'est trop cool, on s'est fait avoir par le temps.
01:25:32 On arrive malheureusement au terme de cette émission.
01:25:35 On était tous en train de vous écouter attentivement.
01:25:39 Je me rends compte que malheureusement, c'est déjà terminé.
01:25:42 Un grand merci à vous, on aura l'occasion de vous reparler
01:25:44 très certainement Fabien.
01:25:46 Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir.
01:25:48 Un grand merci, Shannon Seban, merci Nathan Devers,
01:25:50 merci Jean Messiaen, merci Julie de Vintraube.
01:25:52 Je vous présente mes excuses, je vous ai coupé deux fois la chic ce soir.
01:25:55 - C'est pas grave, on va en mettre un.
01:25:57 - La prochaine fois, vous aurez un ton de parole un peu plus grand.
01:26:00 Merci, un grand merci en tout cas à vous tous.
01:26:02 L'actualité continue bien évidemment sur CNews.
01:26:06 Vous retrouvez l'édition de la nuit à minuit,
01:26:10 à notamment nous.
01:26:12 Très belle soirée sur notre antenne.
01:26:13 Une émission à voir sur notre site www.cnews.fr
01:26:16 faire.