• il y a 2 ans

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00:00:00 Aujourd'hui, les supporters de l'OM connaissent les présidents emblématiques tels que Tapie,
00:00:10 Diouf ou actuellement Longoria.
00:00:13 Ils vont au stade pour voir les Sanchez, les Mbemba, les Rongiers et prochainement la
00:00:19 plus chère recrue de l'histoire du club, un certain Vicinia ou les autres joueurs.
00:00:24 Mais l'histoire de l'Olympique de Marseille n'a jamais été à l'on fleuve tranquille.
00:00:28 En avril 81, le club est au bord de la faillite.
00:00:32 Le tribunal de commerce rend sa décision et prononce la liquidation judiciaire.
00:00:38 Coup de tonnerre, le personnel est placé en chômage technique et les joueurs professionnels
00:00:45 sont libérés.
00:00:46 C'est sous l'impulsion du maire Gaston Defer et du président de l'ancêtre de
00:00:51 la LFP Jean Sadoul qu'une mission est lancée, sauver le club.
00:00:56 Mais avant de trouver de nouveaux investisseurs, il faut d'abord maintenir le club fossé
00:01:00 en Ligue 2.
00:01:02 Il reste 6 matchs et l'OM doit gagner au moins 3 points.
00:01:05 L'équipe des Minots rentre alors dans la légende.
00:01:08 Les vainqueurs de la coupe Gambardella en 79 jouent gratuitement pour maintenir l'OM.
00:01:14 Ils se nomment Lévy, Caminiti, Lopez, Anigo, Terrones, Castellani, Lapinta, Flo, Defalco,
00:01:24 Pascal, Dimecco, Debono, Garcia, Francini, Chancel, Blum.
00:01:31 Un homme va entraîner cette équipe mais également jouer pour assurer le maintien.
00:01:36 Le salon des légendes est fier de recevoir Roland Gransard.
00:01:40 Merci d'être avec nous Roland.
00:01:42 Merci de me recevoir.
00:01:43 Racourci, il fait remonter des choses déjà.
00:01:47 Et oui, ça s'est passé comme ça.
00:01:49 Et on retrouve aussi Marjorie.
00:01:52 Coucou Marjorie.
00:01:53 Salut Seb.
00:01:54 Roland, merci beaucoup d'être là.
00:01:57 C'est un honneur comme tous les invités que nous recevons.
00:01:59 Mais vous particulièrement parce qu'il y a une histoire quand même.
00:02:02 Vous représentez une sacrée période et nous allons donc en parler pendant une heure
00:02:08 d'émission.
00:02:09 Tu es donc né le 1er janvier 1954 à Marseille d'une famille marseillaise.
00:02:14 Et on aimerait s'il te plaît que tu nous expliques un peu ton enfance, l'enfance
00:02:19 du petit Roland.
00:02:20 Ah, l'enfance.
00:02:21 Comme vous le savez, mon père était joueur professionnel à l'Olympique de Marseille.
00:02:30 Mon enfance, c'était que dès les 5-6 ans, lorsque je n'avais pas l'école, il m'a
00:02:36 amené avec lui dans ses entraînements, etc.
00:02:41 Et mes premiers souvenirs sont le stade de Luvon avec les anciens, cette grande tribune
00:02:51 où ils avaient un entraîneur qui les faisait monter, descendre, monter, descendre.
00:02:55 J'ai toujours le souvenir de voir ces joueurs monter, descendre et le bruit aussi sur les
00:03:02 planches.
00:03:03 Et puis après c'était aller au stade où Rituel Mang à la sortie, il me donnait son
00:03:09 sac et je ne le portais pas, je le tirais.
00:03:12 Et mes premiers moments, souvenirs sont là.
00:03:17 C'est mon père, l'ambiance, ses copains, l'odeur des vestiaires, la douche, l'odeur
00:03:30 de la pelouse.
00:03:31 Voilà, c'est mes premiers souvenirs.
00:03:33 Bon, puisque vous voulez que je parle de ma famille, ma mère était basketeuse aussi
00:03:40 à l'époque, c'était un club omnisport, ils se sont rencontrés là.
00:03:44 Je crois qu'ils avaient un siège, avant d'avoir fait l'Isbarré, je ne sais pas
00:03:52 si vous êtes au courant, ils avaient un siège en bas des escaliers du bouloir d'Athènes,
00:03:58 c'était une transition, ça a été un hôtel.
00:04:02 Et c'était là que les Olympiens, le dimanche, après avoir fait leur compétition, se retrouvaient.
00:04:08 Ça c'est ce que surtout ma mère m'a raconté.
00:04:12 Et donc il y avait une vie associative, les différentes disciplines se sont rencontrées,
00:04:21 mes parents se sont rencontrés là.
00:04:22 Et puis voilà, après je suis né, ma soeur après, et c'est le début de ma vie olympienne.
00:04:30 Et oui, parce que tu es donc un enfant de la balle, un enfant du club, parce que tu
00:04:34 prends ta première licence dans le club de l'Olympique de Marseille.
00:04:38 Quel âge avais-tu ? Alors ma première licence, je la prends au
00:04:43 volontaire de Saint-Pierre, qui était le quartier où j'habitais, et on jouait en
00:04:49 FSF, FSF c'était le patronage, et mon père m'a dit "avant que ce soit, tu vas t'amuser
00:04:57 avec tes copains".
00:04:58 Alors je sais qu'il venait me voir jouer en clan d'eau pour pas faire etc.
00:05:03 Et un jour il m'a dit "bon", c'était le jeudi de la saison 66-67, première licence,
00:05:16 il m'a dit "je t'amène à Luvonne, et tu verras".
00:05:20 Il m'a présenté, qui était déjà là, M.
00:05:25 Léa, et comme ils se connaissaient, il a dit "ben voilà, tiens mon fils", puis il
00:05:29 est parti.
00:05:30 Donc 66-67.
00:05:31 Et cette passion du foot s'est née du coup avec le papa ?
00:05:36 Bien sûr.
00:05:37 Le papa, les copains du quartier Saint-Pierre, où on jouait au patronage, on jouait dans
00:05:44 la cité loucheur, on jouait dans la cité frécinée, c'était la vie de quartier quoi.
00:05:50 Et ça a commencé comme ça.
00:05:53 Et tu as bien fait de prendre cette licence à l'Olympique de Marseille, parce qu'en
00:05:59 1974-75, tu débutes en tant que joueur en équipe première, et quoi que l'on dise
00:06:04 à cette époque, tu es automatiquement comparé à ton père Maurice.
00:06:07 Ah ouais, il y a eu des grands moments.
00:06:10 Avant de jouer en pro, à l'époque la Coupe de Provence était importante, et donc ils
00:06:22 m'avaient appelé pour jouer en réserve, et on fait un match contre l'Aciota au
00:06:28 stade Vallier.
00:06:29 Le stade plein, etc.
00:06:31 Moi je joue latéral, et à un moment donné, je tacle et je poursuis mon élan sur les
00:06:45 grillages.
00:06:46 Et comme quoi, l'histoire, il y a un type qui dit "oh qui c'est lui ?"
00:06:51 Et l'autre il dit "tu vois pas, c'est Grand Sarr".
00:06:54 Putain, il joue encore lui !
00:06:55 Là je me suis dit "oh, oh se calme".
00:07:01 Donc voilà, il y a toujours eu la comparaison.
00:07:05 Mon père a fait 12 ou 15, enfin plus, je ne sais combien d'années en professionnel.
00:07:11 Il n'est pas loin du record des matchs, dans une période où on jouait beaucoup moins
00:07:17 que maintenant.
00:07:18 C'était un personnage.
00:07:19 Mon père, footballistiquement, mais pas que.
00:07:23 Est-ce que l'élève a dépassé le maître du coup ?
00:07:26 Je ne pense pas.
00:07:27 Je pense que mon père c'était vraiment un grand joueur.
00:07:30 D'ailleurs, pas que par Marseille, parce que quand j'ai bougé, quand je vais à Paris,
00:07:35 les anciens, ils me parlent de mon père, qui était très rapide, et qui était un
00:07:40 peu un costaud.
00:07:41 Il était de la capelette avec tout le côté personnage, etc.
00:07:49 Bagarreur, méchant.
00:07:52 Si je vous raconte une anecdote, c'est parce que vers la fin de sa vie, j'ai passé de
00:08:02 longs moments avec lui, etc.
00:08:04 Et je lui ai parlé du foot, de la vie.
00:08:08 Et il a fait un truc que je pense qu'il est unique, qu'il ne voulait pas que j'en parle.
00:08:14 Un jour, il me dit, je joue au vélodrome, et je me fais houspiller par un type, là,
00:08:21 comme ça, dans la tribune gagnée, et qu'il n'arrête pas, il n'arrête pas, il n'arrête
00:08:26 pas.
00:08:27 Et à un moment donné, il me dit, je le repère un peu, et j'arrive à le capter, et je lui
00:08:31 dis, attends, attends, à la fin du match, j'arrive.
00:08:33 Je lui dis, papa, à la fin du match, d'un match professionnel, tu vas monter à la tribune.
00:08:38 Il me dit, oui, je voulais savoir ce qu'il me voulait.
00:08:40 Donc, 10 minutes avant la fin du match, il voit le gars s'échapper.
00:08:46 Il dit, tiens, c'est pas possible.
00:08:48 Alors, ça le travaille, et 15 jours après, il y a un match à Marseille, il dit à ses
00:08:56 copains de la capelette, peut-être il ne sera pas, peut-être il y sera, il y a un
00:09:02 type à tel endroit, il n'arrête pas, il n'arrête pas, il n'arrête pas.
00:09:06 Empêchez-le de partir.
00:09:07 Et qu'est-ce qui se passe ? Le gars est là, et il recommence son sketch.
00:09:12 Mon père, il avait ses copains, il dit rien, et 10 minutes avant la fin, il essaie de partir.
00:09:18 Et les copains, ils disent, non, non, vous ne pouvez pas partir, il va falloir lui dire.
00:09:22 Le type, il essaie de partir, et à la fin, mon père, il est monté.
00:09:26 Bon, je ne sais pas si ça… Je dis, mais papa, il y a une raison.
00:09:31 Il dit, non, non, papa, il y a prescription de tout maintenant.
00:09:35 Il dit, non, non, comme ça, il m'a pris en grippe, et ça m'avait chauffé.
00:09:39 Voilà le… Le personnage.
00:09:42 Le personnage.
00:09:43 Je pense qu'il y a eu quelques bagarres avec des adversaires, peu importe.
00:09:47 Mais voilà, bon, après, moi, je suis arrivé, et puis j'ai fait ma… Je lui rends…
00:09:55 C'est pas un hommage, c'est… Jamais il ne s'est inséré dans mon football, entre guillemets.
00:10:07 Jamais, jamais.
00:10:08 C'est jamais réussi.
00:10:10 Il me dit, il veut… Après, quand j'ai commencé à jouer en cadet, etc., je sais qu'il venait voir les matchs,
00:10:15 mais il n'y avait ni commentaire…
00:10:17 Pas de conseil.
00:10:18 Non. Si une fois, on fait un match, parce que, bon, c'était les championnats départementaux.
00:10:26 Quand tu arrives avec le maillot de l'OM, tout le monde veut te battre, quoi.
00:10:30 Et on fait un match, je ne sais pas où, là, dans un quartier, enfin, je sais où, mais bon, peu importe.
00:10:38 Et ça part en vrille, et je fais un mauvais geste.
00:10:44 Et le dimanche, un midi, j'arrive, ma mère, elle avait le masque, elle ne parle pas.
00:10:51 Et vers la fin du repas, mon père, il me regarde et il me dit, si c'est pour faire ça, t'y arrêtes.
00:10:58 C'est la seule fois où il a intervenu, mais ce n'était pas sportif, c'était comportement.
00:11:02 Non.
00:11:03 C'est bien ?
00:11:03 J'ai appris il n'y a pas très longtemps que Zateli, qui supervisait un peu les jeunes,
00:11:11 c'est lui qui, plus tard, enfin, pour moi, il venait voir, mettons, un match de junior,
00:11:17 il te disait, bon, petit, parce qu'il y avait le match le jeudi matin au Vélodrome,
00:11:23 elle est probable, quand elle est possible, viens au Vélodrome, etc.
00:11:29 Et il a dit un truc à quelqu'un qui me l'a rapporté,
00:11:34 que jamais mon père n'est venu demander quoi que ce soit pour moi.
00:11:38 Jamais.
00:11:39 Jamais.
00:11:40 Il m'a laissé faire et je le remercie.
00:11:43 C'est très bien parce qu'aujourd'hui, c'est compliqué, ce n'est plus trop le cas.
00:11:46 Les parents s'accrochent au grillage.
00:11:49 Alors 1974-75, tu...
00:11:54 Non, 77-78, c'est cette saison que tu vas jouer le plus.
00:11:58 Donc, il y a 13 heures qu'il se blesse.
00:12:00 Bracci passe libéraux et tu joues donc 7 matchs arrière gauche.
00:12:05 C'est une belle période, parce que c'est le moment où tu vas le plus t'exprimer.
00:12:09 Oui, ça faisait partie de la trajectoire.
00:12:14 Bon, évidemment, quand tu es jeune à Marseillais, pour jouer en pro,
00:12:18 il faut des concours de circonstances.
00:12:21 Parce que quand tu arrives, il n'y a que des internationaux pour prendre la place.
00:12:26 Ou il faut être très très fort pour sortir des normes,
00:12:29 ou il faut un concours de circonstances.
00:12:31 Parce que moi, perso, il y a eu beaucoup de bons joueurs qui auraient pu.
00:12:37 Mais la porte, elle ne s'ouvre pas.
00:12:39 Pourquoi elle ne s'ouvre pas ? Parce qu'il y a de la qualité au-dessus.
00:12:43 Et surtout aussi, à mon avis,
00:12:45 c'est qu'il y a très peu d'entraîneurs qui ont les rougnasses
00:12:48 pour dire à un international, écoute, tu sors et je vais mettre un jeûne.
00:12:52 Et le jeûne, pour que ça continue,
00:12:55 il faut que le premier match soit déjà tip top.
00:12:59 Alors, la barre, pour un gamin qui sort de la 3e division,
00:13:03 qui se retrouve en 1ère division au vélodrome avec tout ce que ça a,
00:13:08 d'émotion, etc.
00:13:10 Et pour assumer, c'est pas simple.
00:13:14 - Et le public a toujours été exigeant envers les jeunes en plus, du côté de l'OM.
00:13:17 De ton époque, c'était déjà pareil.
00:13:19 - Tu manquais une passe, tu te faisais couper en deux.
00:13:22 Alors, on peut chercher des explications.
00:13:29 Au bout de mon explication,
00:13:31 et je sais que ça fait pas bien, ça fait mal,
00:13:34 je pense que nous, les Marseillais, public, on est décomplexés.
00:13:38 - Ah bon ?
00:13:39 - On est décomplexés parce que tout ce qui arrive de l'extérieur, c'est mieux.
00:13:42 Et tout ce qui est chez toi,
00:13:45 outre que tu n'es pas conscient de ses qualités,
00:13:50 mais surtout, tu ne les défends pas.
00:13:51 Tu ne donnes pas, comme dans certains clubs,
00:13:54 le jeûne débute, il y a 3-5 matchs et on fera le bilan après.
00:13:59 Là, c'est le premier match.
00:14:02 - On ne te loupe pas.
00:14:04 - Il y a des gamins, enfin des gamins,
00:14:07 il y avait des joueurs de qualité,
00:14:09 qui déjà, ils appréhendaient de jouer au vélodrome,
00:14:11 qui avaient cette pression,
00:14:13 et que ça s'est relativement mal placé,
00:14:15 et ça a été leur dernier...
00:14:19 - Alors qu'ils avaient des super qualités,
00:14:20 mais avec la pression, ils n'arrivaient pas à les montrer.
00:14:22 - Mais il faut du temps aussi.
00:14:23 Quand vous faites 15-20 matchs,
00:14:29 vous n'êtes pas le même que celui qui est du premier.
00:14:32 Et puis voilà, on n'était pas vraiment soutenus.
00:14:40 C'est comme ça.
00:14:41 - C'était plus de la pression.
00:14:42 - Ça veut dire aussi que ceux qui ont réussi,
00:14:45 très souvent, ils ont été internationaux.
00:14:49 - Oui.
00:14:50 - Tu réussis à l'OM.
00:14:51 - C'est ça, tu peux jouer partout.
00:14:52 Ma génération, on voit un peu à Nantes,
00:14:55 Brassy, Courbis, Aimon,
00:14:59 un immense joueur,
00:15:02 qui n'a même pas été considéré tel qu'il était
00:15:05 par le public marseillais.
00:15:06 Albert et d'autres joueurs.
00:15:10 Plus tard, Nasseri, peu importe.
00:15:15 Les minots, entre guillemets, par la liquidation,
00:15:20 la porte s'est ouverte, il n'y avait plus personne.
00:15:22 Tant qu'ils ont joué, ils ont progressé,
00:15:23 ils ont fait des résultats, certains ont eu une carrière.
00:15:26 Quand il y a eu la double rétrogradation,
00:15:29 ça a permis à des jeunes de monter,
00:15:33 de fonctionner et d'exister.
00:15:37 Il ne faut pas souhaiter qu'il y ait toujours une catastrophe
00:15:39 pour pouvoir jouer, mais c'est une caractéristique ici.
00:15:43 - Ah oui, bien sûr, c'est là qu'on voit.
00:15:46 1981, c'est l'époque des minots, justement, on en parle.
00:15:50 L'OM est au bord du dépôt de bilan.
00:15:54 À cette époque, l'OM vire tout le monde, y compris Lul, Kossou.
00:15:59 Et Jean-Robin te propose le poste d'entraîneur,
00:16:01 alors que tu n'as seulement que 27 ans
00:16:04 et que tu es encore joueur.
00:16:06 C'est incroyable.
00:16:08 - Moi, quand on est descendu, j'ai dit, si c'est pour vivre ça,
00:16:12 je ne veux pas rentrer dans les détails, ça ne m'intéresse pas,
00:16:14 j'ai d'autres choses à faire de ma vie,
00:16:17 donc j'avais décidé d'arrêter.
00:16:19 Et je ne savais pas quoi faire, j'avais des propositions,
00:16:22 bon, peu importe.
00:16:23 Et il était le président des amateurs, M. Seta,
00:16:26 il vient me voir, il me dit, voilà, il y a un poste au centre de formation,
00:16:31 je te le propose.
00:16:32 Et moi, j'ai dit, j'ai 27 ans, j'ai que le BE1.
00:16:37 Il me dit, non, mais je sais que tu n'es pas d'accord sur certaines choses,
00:16:41 vas-y, vas-y, va au casse-pipe.
00:16:45 Donc, j'ai dit, ok, pour un an.
00:16:49 Un an, pourquoi ? Parce que si ça ne me plaît pas, je m'en vais.
00:16:52 Et si je ne conviens pas, encore plus.
00:16:55 Donc, il n'y avait aucune arrière pensée.
00:16:59 Et je jouais en 3e division.
00:17:03 M. Batteux, qui était l'entraîneur de l'équipe première,
00:17:09 régulièrement, il venait me voir, il me dit, Roland, vous ne voulez pas jouer ?
00:17:12 Je dis, non, non, je dis que j'ai arrêté.
00:17:13 Mais venez, alors, quand tu es dans cette situation,
00:17:16 ils te sortent tous pour le club, tu es olympien,
00:17:20 c'est ta maison, c'est ton club.
00:17:22 Quand tu es à l'essai, tu n'existes plus, tu te prends une tournoile et tu n'existes plus.
00:17:27 Dégage de toi, dégage.
00:17:29 Donc, je jouais, etc.
00:17:32 Et un jour, il y a la liquidation, je suis à Livonne,
00:17:36 il y a M. Robin qui vient me chercher.
00:17:38 Il avait une 104 blanche.
00:17:41 Il me dit, il y a une réunion au stade, il va te voir.
00:17:44 Je dis, quoi ? Moi, il ne me connaissait pas.
00:17:46 Si, si, il te connaissait.
00:17:47 Il cherche un entraîneur.
00:17:49 Et moi, je lui dis, M. Robin, c'est à vous d'y aller.
00:17:52 Moi, si vous voulez, je vous fais l'entraînement, etc.
00:17:55 C'est à vous.
00:17:55 Il me dit, non, non, il faut que tu te lances.
00:17:58 Et moi, je me souviens, on était dans la contre-allée.
00:18:01 Je lui dis, vous ne le sentez pas le coup.
00:18:04 Vous m'avez envoyé au casse-pipe.
00:18:06 Il n'a pas répondu.
00:18:07 Et donc, j'arrive au vélodrome.
00:18:09 Il y avait, dans l'ancienne salle de la société du stade,
00:18:16 il y avait M. Sadoul,
00:18:17 il y avait le président de la Méditerranée,
00:18:21 il y avait les représentants de la mairie.
00:18:23 Il y avait du monde.
00:18:25 Oui, et comment on appelle ?
00:18:26 Je ne me souviens plus, ils appelaient
00:18:30 ceux qui ont pu réussir dans la vie.
00:18:32 Les chefs d'entreprise ?
00:18:33 Oui, ils avaient un truc comme ça.
00:18:35 Ils étaient tous là, attablés.
00:18:39 Et il me dit, voilà, on te propose l'équipe,
00:18:42 il y a six matchs, mais il faut que tu nous assures
00:18:45 de prendre trois points.
00:18:47 Ah, je dis, alors là, moi, je ne me l'assure pas.
00:18:50 Ils sont tous comme ça.
00:18:51 Il dit, comment ?
00:18:52 Je ne peux pas vous assurer, je ne suis pas marchand devant.
00:18:55 Moi, je ne vais pas vous dire.
00:18:57 Par contre, si je ne peux vous assurer que d'une chose,
00:18:59 c'est qu'on va essayer de tous les prendre.
00:19:03 Et Sadoul, c'était le parrain, il dit, c'est toi.
00:19:08 Donc, je pars.
00:19:10 Et on avait la chance qu'il y ait une trêve de dix jours
00:19:15 jusqu'au match de Grenoble.
00:19:16 Donc, tu fais l'entraînement, tu essaies de protéger,
00:19:22 de dédramatiser, puis faire les trois prix.
00:19:25 Et avec le recul, quand tu regardes toute cette épopée,
00:19:31 pourquoi ça s'est porté sur toi ?
00:19:33 Ce choix-là, pourquoi pas sur un autre ?
00:19:38 Le charisme ?
00:19:40 Ce que je sais, c'est que j'ai intrigué à rien.
00:19:43 Ah oui ?
00:19:44 Non, mais ça, c'était clair.
00:19:46 Pourquoi sur moi ? Je ne sais pas.
00:19:48 Le leadership ?
00:19:50 Je ne sais pas.
00:19:51 Je ne peux pas.
00:19:51 C'est difficile de parler de soi-même.
00:19:54 J'avais un prof à l'école, il me dit, monsieur Gansard,
00:19:56 il n'y a que les imbéciles qui parlent avec l'eloquence d'eux-mêmes.
00:19:59 Alors, calmez-vous.
00:20:01 Il y a Alain Delon aussi.
00:20:02 Ah oui ?
00:20:03 Oui, la troisième personne.
00:20:05 Et dans la continuité, il y a eu les six matchs.
00:20:10 On s'est maintenu, il y a eu un crescendo,
00:20:12 parce qu'on a démarré Grenoble 10, 10 000, enfin bref.
00:20:17 Et le lendemain du dernier match...
00:20:21 Contre Montpellier ?
00:20:21 Contre Montpellier, je marque un but.
00:20:25 Hop, ça s'est fait.
00:20:27 J'appelle monsieur Sadoul.
00:20:31 Je ne l'avais jamais appelé.
00:20:34 Je lui dis, voilà monsieur Sadoul, ma mission est terminée.
00:20:37 Il me dit, comment ça, ma mission ?
00:20:38 Il m'a dit, vous m'avez confié l'équipe avec un objectif,
00:20:42 l'objectif, il est atteint,
00:20:43 maintenant, je retourne au centre de formation.
00:20:45 Il y a eu un blanc, il m'a dit, tu plaisantes ou quoi ?
00:20:49 Je lui dis, non, monsieur Sadoul.
00:20:50 Il me dit, tu seras l'entraîneur l'an prochain.
00:20:54 Je lui dis, ah, tu te dis, c'est pas pareil.
00:20:55 Il me dit, c'est comme ça, c'est comme ça.
00:20:58 Et je sais qu'il y a des réseaux après avec la mairie,
00:21:02 les journaux, Darmon, qui ont fait en sorte que...
00:21:10 Parce qu'une fois qu'il y a eu les six matchs,
00:21:12 ils ont eu 50, 60 candidatures, ce qui est normal.
00:21:18 Les gars, ils disent, putain, ce petit con de 27 ans,
00:21:20 qu'est-ce qu'il connaît rien, il retourne...
00:21:23 Ben oui, c'est la vie et ça peut s'argumenter.
00:21:27 Voilà, ça s'est passé comme ça et c'est parti.
00:21:31 La question que je me posais,
00:21:33 quand on est l'entraîneur des minots,
00:21:36 est-ce que par exemple, Eric Dimecco,
00:21:37 qui fera la carrière que l'on connaît tous,
00:21:39 on le voit déjà de par la personnalité ou par la technique
00:21:42 ou autre chose ou non ?
00:21:43 C'est un joueur parmi tous les autres minots.
00:21:45 À ce moment-là, il n'est pas déjà un petit peu au-dessus ?
00:21:50 Alors moi, quand j'ai eu mon premier record de vie,
00:21:54 je vous promets que tous, vous allez jouer.
00:21:58 Et Eric, il ne jouait pas à l'époque, il était ailier gauche.
00:22:02 Il avait un peu de mal à percuter,
00:22:06 mais c'était un ailier gauche qui taquait les arrières-droits.
00:22:10 Et quand il y avait des séances physiques, il avait du mal,
00:22:17 à tel point qu'il avait surnommé "poumon de chat".
00:22:21 Mais chaque fois, il allait au bout.
00:22:23 Chaque fois, il allait...
00:22:25 Enfin, il ne trichait pas.
00:22:27 On faisait le parborélie et chaque fois, il gagnait.
00:22:31 De mon point de vue, je dis "putain, il y a du caractère".
00:22:34 Le gars, il est mort.
00:22:38 Donc, moi, j'ai fait faire...
00:22:41 Je n'aime pas le jeu, mais il a fait son premier match chez lui,
00:22:45 à Avignon, où on a gagné.
00:22:48 Et il était là, quoi.
00:22:50 Il était là.
00:22:51 Et si... Alors, c'est des anecdotes.
00:22:56 Parce que là, c'est plus qu'une anecdote.
00:22:58 C'est comment se construit, se fait une carrière pour lui.
00:23:04 L'année d'après, il part au service militaire.
00:23:07 Et ils avaient fait venir Cuny, puis il y avait un autre directeur, là.
00:23:11 Parce que quand ça va bien, dans l'administratif,
00:23:15 on empile les directeurs, les CI, les LA, etc.
00:23:18 Bon, bref, peu importe.
00:23:20 Et il dit "je m'en occupe pour lui faciliter les entraînements".
00:23:26 Ce que l'OM faisait avant.
00:23:29 Et fatalité, il n'arrivait pas à se dégager, à s'entraîner.
00:23:34 Et en fin d'année, il était en fin d'année de contrat stagiaire,
00:23:40 dans une réunion où il y avait Gilly, Cuny, peut-être une autre personne et moi.
00:23:45 Il arrive le cas... Enfin, le cas, c'est pas le cas.
00:23:48 Il dit "mais quoi, il n'a pas joué, etc. Allez, on le libère".
00:23:52 Et moi, je dis "non".
00:23:54 Le club, il n'a pas fait ce qu'il fallait.
00:23:57 Il n'a pas respecté ses engagements.
00:24:00 Il faut lui donner une année en plus.
00:24:02 Enfin, bref, discussion pas très élégante.
00:24:08 Finalement, il y a eu un deal.
00:24:10 Il y a eu un truc de fou. Un deal entre...
00:24:14 "Bon, ok, on te fait plaisir, on lui donne une année en plus".
00:24:17 Et puis, il y avait une autre discussion avec Koé.
00:24:24 Et le truc, ça a été de dire "bon, allez, un et un".
00:24:28 Et après, il a prolongé.
00:24:32 Après, moi, je suis parti.
00:24:34 Il avance, ils l'ont prêté.
00:24:36 Et après, il s'est lancé.
00:24:39 Et il s'est construit aussi.
00:24:40 Il s'est construit en jouant à Martigues, en Anssi,
00:24:44 dans un contexte pas simple.
00:24:47 Voilà.
00:24:49 C'est ça.
00:24:51 C'est le Mino qui a eu le plus de titres.
00:24:55 Et qui, au départ, était un peu plus brune que les autres.
00:24:59 Mais voilà.
00:25:00 Je reviens un petit peu sur cette période qui était super, super importante
00:25:03 parce qu'il restait quand même six matchs
00:25:04 pour éviter que l'OM descende en troisième division.
00:25:07 Vous avez réussi l'exploit de maintenir l'OM avec ses Minos
00:25:10 en ne perdant aucun match.
00:25:11 Surtout en étant, je reviens dessus, entraîneur et joueur.
00:25:15 Et on dit que dans cette période-là, il se dit
00:25:18 que vous entraîniez l'équipe le matin et que l'après-midi,
00:25:22 vous vous entraîniez tout seul en tant que joueur.
00:25:24 C'est la folie.
00:25:26 C'est bien renseigné.
00:25:28 Parce que quand tu entraînes,
00:25:33 tu ne t'entraînes pas.
00:25:36 Tu gères, etc.
00:25:39 Et je savais qu'il fallait que je sois le meilleur de l'équipe.
00:25:46 Double pression.
00:25:47 Sinon, tu n'es pas crédible.
00:25:49 Dans l'après-midi, oui, j'allais...
00:25:53 Et quand on est entraîneur-joueur comme toi,
00:25:55 est-ce qu'on se sélectionne facilement pour jouer ?
00:25:58 Ou est-ce qu'on se met plus d'exigences qu'avec les autres, justement ?
00:26:01 Oui, tu as plus d'exigences.
00:26:02 Tu as le regard des autres.
00:26:03 Il faut être devant.
00:26:05 Quand tu reprends quelqu'un,
00:26:08 il faut que toi, tu n'aies pas fait de fautes.
00:26:11 De bourdes, oui.
00:26:13 Bon, après, il y a eu...
00:26:17 Et tu t'es déjà mis sur le banc, toi-même ?
00:26:19 Oui.
00:26:20 Il y a eu un match à Montluçon où...
00:26:24 Je crois que c'est le petit...
00:26:26 Chancel, qui est...
00:26:28 Je ne me souviens plus.
00:26:31 J'avais fait jouer quelqu'un parce qu'il fallait...
00:26:33 Comment j'avais fait une promesse ?
00:26:35 Il faut la tenir.
00:26:36 Bien sûr.
00:26:36 Et on est prisonnier de ce qu'on dit.
00:26:38 Donc, je m'étais mis remplaçant à Montluçon.
00:26:42 Voilà.
00:26:43 Bon, après, il y avait des jolis matchs.
00:26:46 Toulouse-Montpellier, Montpellier qui monte.
00:26:48 Toulouse qui jouait la montée.
00:26:51 Et qu'est-ce qui explique ce fait avec des jeunes ?
00:26:53 Bon, même si vous aviez gagné la gamme Ardennas,
00:26:56 deux ans auparavant,
00:26:58 c'est un esprit de revanche.
00:27:00 C'est ce côté, justement, marseillais de défendre la peau du club.
00:27:03 Qu'est-ce qu'il fait ?
00:27:04 Parce qu'il a vaincu.
00:27:04 Il fallait trois points, au final.
00:27:06 C'est un vaincu sur les six matchs.
00:27:07 C'est beau, quoi, je veux dire.
00:27:09 Déjà, ils avaient un vécu ensemble.
00:27:10 Ils avaient gagné ensemble.
00:27:12 Ils se connaissaient bien.
00:27:14 L'équipe, elle était équilibrée.
00:27:18 Il y avait des...
00:27:19 Des automatismes ?
00:27:20 Oui.
00:27:21 Mais chacun...
00:27:22 Il y a eu beaucoup de compensation entre eux.
00:27:24 Et après, il y avait le...
00:27:29 le sentiment d'être olympien,
00:27:31 de jouer quelque chose pour la ville.
00:27:33 Ils étaient tous dans les quartiers.
00:27:35 Quand ils partaient d'entraînement,
00:27:36 ils allaient au quartier.
00:27:37 Sûrement, ils se faisaient attraper.
00:27:38 Alors, comment ça se passe ?
00:27:39 Putain, Dimanche, il faut que tu silles, il faut que tu l'as.
00:27:42 Et ils le vivaient de l'intérieur, aussi.
00:27:46 Et après, à mon avis, l'équipe, elle jouait
00:27:49 comme les marseillais, ils aiment, quoi.
00:27:51 Ouais.
00:27:52 Beaucoup de...
00:27:53 D'engagement.
00:27:54 D'engagement.
00:27:55 Aller vite vers l'avant.
00:27:57 Mouiller le maillot.
00:27:58 Mouiller le maillot, prendre des initiatives,
00:28:00 s'arracher, quoi.
00:28:01 Et là, il y avait...
00:28:03 Il y avait pas à appuyer, hein.
00:28:05 Ça partait seul, quoi.
00:28:06 C'est juste parfois un peu contrôlé.
00:28:08 Mais voilà, donc tu étais en phase avec ta ville,
00:28:12 avec ton logo, avec ton logo et ton blason.
00:28:15 Tu es...
00:28:15 Voilà.
00:28:16 Parfois, il faut pas chercher plus loin, hein.
00:28:20 Moi, une équipe, elle est...
00:28:23 Elle est à l'image de son contexte, normalement.
00:28:26 Normalement, si tu veux...
00:28:27 Enfin, bref.
00:28:29 Et comme tu le disais tout à l'heure,
00:28:30 donc, dès la saison d'après, tu es maintenu à la tête
00:28:33 de l'équipe.
00:28:34 Tu fais un début de saison magistral.
00:28:36 Plus de 12 matchs sans défaite.
00:28:39 C'est incroyable.
00:28:40 Et ça y est, donc, Roland, la légende des Minots, est née.
00:28:45 Bien aidé par la presse.
00:28:47 Mais tout le monde était gagnant-gagnant, là.
00:28:50 Tout le monde était...
00:28:51 Bien sûr.
00:28:51 On était une histoire...
00:28:54 Ce qui est une anomalie, un peu, dans le monde du foot.
00:28:57 Tu gagnes.
00:28:59 Les gens se reconnaissent.
00:29:01 Et...
00:29:04 Et ça se passe bien, quoi.
00:29:06 Donc...
00:29:07 Oui.
00:29:09 Donc, voilà.
00:29:11 Saison 83-84, tu décides de faire venir des joueurs expérimentés,
00:29:17 pour renforcer.
00:29:18 François Bracci,
00:29:20 Boubacar,
00:29:21 Zarco,
00:29:22 Olanevic,
00:29:23 Rubio,
00:29:24 et Carjean.
00:29:25 Vous montez en première division en fin de saison.
00:29:28 Encore magnifique.
00:29:29 Et là, je dois partir.
00:29:32 Et là, je dois partir.
00:29:34 Et ça a eu...
00:29:36 Vous êtes limogé, quoi.
00:29:38 Je sais pas si Gérard Gilly s'en souvient, j'étais dans le bureau.
00:29:43 Et je lui ai dit, tu vois, si je dois faire...
00:29:45 Moi, je vais pas le dire.
00:29:47 Une...
00:29:50 Comme certains entraîneurs font, je me mets à retrait, et puis...
00:29:54 Puis je...
00:29:55 Je dois partir.
00:29:57 Pourquoi je dois partir ?
00:29:59 Parce que...
00:30:01 Quelque part, je maîtrisais plus rien.
00:30:04 Je maîtrisais plus rien.
00:30:05 J'avais un président qui était...
00:30:10 Comment dire ?
00:30:11 Sous l'influence... Enfin, pas sous l'influence.
00:30:13 Il découvrait ce monde, il y avait des agents qui l'appelaient, ça commençait.
00:30:17 Ouais, mais j'ai de source... Je me suis dit, mais putain...
00:30:20 On va dire des choses.
00:30:22 Monsieur Carieux voulait prendre deux défenseurs de la plus mauvaise défense qui a fonctionné l'année dernière.
00:30:31 Ils arrivaient de l'Anse.
00:30:32 C'était des gens charmants, etc.
00:30:34 Je lui ai dit, si vous prenez, prenez du lourd.
00:30:37 Prenez du lourd.
00:30:38 Ou prenez pas.
00:30:39 Non, mais tu comprends, j'ai un bon contact avec eux.
00:30:42 Ça se passe bien au téléphone.
00:30:43 Et je lui ai dit, ouais, là...
00:30:45 Engagez les hôtesses de l'air, quoi.
00:30:47 Parce qu'après, ça...
00:30:50 Après, t'es arrivé à Cunningham, Laling, tu sais pas d'où, enfin bref.
00:30:53 Là, tu te dis, putain...
00:30:55 Ça finit sur toi, quoi.
00:30:59 Normal.
00:30:59 Donc, j'aurais dû partir.
00:31:01 Mais bon, après, t'es là, t'es...
00:31:03 Putain, c'est mon club.
00:31:07 Là, des agents sont importants, là.
00:31:09 Pour dire au calme, la vie est longue.
00:31:12 Construis-toi.
00:31:15 Mais bon, là...
00:31:17 Mais j'ai eu ce...
00:31:21 Ce sentiment, quoi.
00:31:24 Ça change vite, un club, l'ambiance, tout.
00:31:28 Quand il y a eu la liquidation, il y avait M. Martini qui était à l'entrée.
00:31:32 Il n'y avait plus personne dans les bureaux.
00:31:34 Plus personne.
00:31:35 Il y avait le secrétaire des amateurs, M. Kiappe,
00:31:38 qui faisait le déplacement, aidé par quelqu'un du district.
00:31:42 On partait en car.
00:31:44 Quand il y a eu la montée, ça allait dans les bureaux.
00:31:48 Il y avait les premiers ordinateurs.
00:31:50 Il y avait un ordinateur, il faisait 5 mètres de long.
00:31:53 Il mettait de la ventilo pour s'achauffer.
00:31:55 Et, bref, je montais une usine à gaz, quoi.
00:32:00 Presque, à un moment donné, le foot, il n'est plus là.
00:32:03 Le foot, il n'est plus là.
00:32:05 Donc, moi, j'ai le ressenti.
00:32:07 Mais bon, après, voilà, je ne suis pas...
00:32:11 Je ne suis pas été...
00:32:13 Je ne sais pas, perspicace ou...
00:32:16 Après, je suis là, c'est comme ça, je ne regarde pas.
00:32:18 - Tu étais jeune aussi, à l'époque.
00:32:22 - Oui, mais je l'avais dans la tête, quoi.
00:32:26 - Non, mais entre la voie et passer ensuite à l'action.
00:32:31 - Mais je ne me voyais pas ailleurs qu'à l'OM.
00:32:33 C'est couillon, hein.
00:32:34 C'est couillon parce que tu ne peux pas dire
00:32:36 "je suis en 30 ans à l'OM".
00:32:37 Ce n'est pas possible, ou n'importe où,
00:32:40 dans les postes à responsabilité.
00:32:42 En plus, être entraîneur à l'OM,
00:32:46 ce n'est pas simple, quoi.
00:32:49 Mais voilà, bon, après, ça s'est fait comme ça,
00:32:52 ça s'est fait comme ça.
00:32:53 - Et à cette époque, ça se passait aussi comme aujourd'hui,
00:32:55 c'est-à-dire quand tu passais dans la ville,
00:32:57 Roland, bravo pour le match, tout ça,
00:33:00 c'était déjà le poumon de la ville, l'OM, quoi.
00:33:02 C'est-à-dire, si ça gagnait, tout le monde était heureux,
00:33:05 si ça perdait, tout le monde était triste.
00:33:07 Ça a toujours été, quoi.
00:33:09 - Ouais, bon, ma femme, elle avait un magasin de fleurs
00:33:12 à la place de l'Opéra,
00:33:14 dont les supporters y passaient, enfin, c'était...
00:33:20 C'est curieux que vous parliez de ça.
00:33:23 J'avais un président, M. Carieux,
00:33:25 que je pense qu'il était quelqu'un de bien,
00:33:27 de bien, vraiment, mais il n'était pas de la région,
00:33:31 ni du milieu.
00:33:34 Et bon, il voulait qu'on ait des discussions,
00:33:37 et un jour, enfin, je passe à des détails,
00:33:40 un jour, il me dit, tu sais, Roland, j'étais au feu, là,
00:33:42 les gens, ils m'ont salué.
00:33:44 J'ai dit, M. Carieux, c'est pas vous qu'ils ont salué.
00:33:47 Il m'a dit, comment, c'est pas moi.
00:33:48 Ils ont salué le président de l'OM.
00:33:50 Demain, vous n'êtes plus président de l'OM,
00:33:52 ils ne vous calculent plus, les gens.
00:33:54 Et il restait tout couillant,
00:33:55 il dit, oui, c'est comme ça, c'est comme ça,
00:33:58 tu n'existes plus.
00:33:59 Et là, il m'a dit, ah bon ?
00:34:04 Malheureusement, les événements ont montré que
00:34:08 ce n'est pas simple, c'est une ville dangereuse,
00:34:11 qui rend fou, qui rend fou.
00:34:13 - C'est particulier, Massillon.
00:34:15 - Tu as plein d'amis, les Millat, les Sides, les Lats,
00:34:18 tu n'as pas de deux invites, tu as plein de courtisans.
00:34:21 Et oh, il faut...
00:34:23 Alors, si tu mets trop de distance pour qu'ils se prennent,
00:34:26 si tu n'en mets pas, tu te fais manger.
00:34:30 Il faut trouver le bon équilibre, je ne sais pas.
00:34:33 - Complètement. C'est le plus compliqué.
00:34:35 Donc, après avoir été limogé en 1985,
00:34:39 on a dit de toi que tu avais du sang-froid,
00:34:42 que tu dégageais beaucoup de calme, de sérénité,
00:34:44 que tu rassurais énormément les joueurs
00:34:47 et que tu étais aussi très réputé pour ta franchise
00:34:49 avec la presse locale.
00:34:51 - Oui.
00:34:52 Ah oui ?
00:34:53 - Oui.
00:34:55 Et ton humour aussi, apparemment.
00:34:59 - J'ai vécu...
00:35:02 Il y a eu des grandes équipes, 71, 72, etc.
00:35:09 Et je les ai un peu côtoyés.
00:35:13 Et...
00:35:18 Quand ça a fonctionné, c'était l'euphorie, etc.
00:35:22 Et moi, j'ai le souvenir, c'est complètement fou,
00:35:24 il y avait des titres énormes sur les journaux,
00:35:27 la Provence, la Marseillaise, la Méridionale, etc.
00:35:31 Et si tu es au premier degré, que tu prends tout ça,
00:35:35 que tu croises tout ce que tu dis, tu deviens fou.
00:35:38 Et moi, j'avais toujours l'image que deux, trois jours après,
00:35:42 ma grand-mère, quand elle épluchait les pommes de terre,
00:35:45 elle prenait le journal, elle mettait tout dedans,
00:35:47 elle le jetait à la poubelle.
00:35:49 Et tu te dis, oui, il ne faut pas s'arrêter à ça.
00:35:52 Calme, calme.
00:35:53 Tu as des moments de joie, des moments de vie,
00:35:57 des moments de souvenir.
00:35:59 Mais il ne faut pas prendre au premier degré.
00:36:02 Donc, moi, je me suis un peu construit sur ça.
00:36:05 Ce qui est arrivé aux autres, ça peut t'arriver.
00:36:08 Et surtout, par rapport à la presse,
00:36:11 dire les choses.
00:36:12 Dire les choses.
00:36:13 Dire les choses.
00:36:15 Et ils l'ont très bien compris,
00:36:17 parce qu'à un moment donné, ils te titillent un peu, etc.
00:36:21 Et un jour, bon, vous avez connu M. Vollery ?
00:36:25 M. Vollery, c'est le directeur du Méridional.
00:36:30 Il t'avertissait, il dit, bon, demain,
00:36:32 j'ai sorti le stylo vitriol.
00:36:35 Donc, tu savais que ça allait...
00:36:37 Et un jour, on s'entraînait à s'y amener,
00:36:39 il m'a dit, bon, écoute, toi, tu es un malin.
00:36:43 Moi, je t'avertis, que tu fasses jouer en 4-3-3,
00:36:46 en 4-5-1, je m'en fous.
00:36:49 Par contre, tu mets un taquet à ton président,
00:36:51 alors là, je suis là.
00:36:53 Je m'en fous plus.
00:36:54 Je dis, vous n'aurez pas cette chance.
00:36:57 Donc, voilà, après, le respect, il se fait.
00:37:00 Il n'y a pas de copinage, il n'y a pas de non-dit,
00:37:03 parce que tout se sait dans cette ville.
00:37:06 Déjà, quand tu as un secret à deux,
00:37:08 il y a une personne en trois.
00:37:09 - Exactement.
00:37:10 - Donc, tu n'as rien caché.
00:37:12 Tu dis, non, oui, c'est ça,
00:37:13 je vous le dis, ne m'en parlez pas.
00:37:15 Et ils ont toujours respecté.
00:37:17 Et plutôt que de...
00:37:20 Après, il faut avoir la distance.
00:37:22 Essayer.
00:37:24 - 86, tu quittes la cité phocéenne
00:37:27 pour prendre les Rennes de Bastia.
00:37:29 Tu y restes l'entraîneur pour cinq saisons.
00:37:32 Donc, si tu peux nous parler de ces cinq saisons.
00:37:35 - Ça a été rock'n'roll, là-bas.
00:37:37 - Sur l'île de beauté.
00:37:39 - Il y a...
00:37:43 Bon, je connais rien.
00:37:46 Quand je me fais...
00:37:49 Lourder de l'OM, ils ne veulent pas me libérer.
00:37:57 C'est-à-dire, il me restait six mois.
00:38:00 Parce que quand j'ai signé,
00:38:02 c'était des contrats courts.
00:38:05 Donc, ça se passe au mois d'octobre.
00:38:08 Je dis, on va négocier jusqu'à la fin de l'année.
00:38:12 Et vous me libérez.
00:38:14 Ils ne voulaient pas.
00:38:16 J'avais des contacts de première division.
00:38:21 Ils le savaient.
00:38:24 Quand on met l'histoire,
00:38:27 que vous avez un peu retracée,
00:38:29 et la réalité que le gars te dit non, non.
00:38:32 Il ne te le dit pas à toi.
00:38:34 On ne va pas le libérer,
00:38:36 imaginons qu'il réussisse.
00:38:38 Tu te dis, putain,
00:38:40 toi, tu n'es pas au niveau pour diriger un club comme ça.
00:38:44 Il faut avoir un peu d'auteur,
00:38:47 un peu d'élégance, un peu de classe.
00:38:50 Je te souhaite bonne chance.
00:38:53 Vu ce que tu as fait ou pas.
00:38:56 Pour ne pas sortir les violons.
00:38:59 Donc, ils ne voulaient pas.
00:39:02 Il y avait eu une réunion chez Arsania.
00:39:08 Ils avaient le domaine de tournant.
00:39:11 Il y avait Hidalgo,
00:39:14 la place marseillaise, etc.
00:39:17 Il me dit, on t'amène,
00:39:20 on va te donner une équipe nationale.
00:39:23 J'ai dit non.
00:39:25 Je suis 30 ans,
00:39:27 il y a d'autres personnes, etc.
00:39:30 Mais bon, il y avait l'opportunité.
00:39:34 Ils n'ont pas voulu me libérer.
00:39:37 Ils étaient contents.
00:39:39 En fin de mai,
00:39:42 Bastia, qui était en première division,
00:39:45 m'appelle, etc.
00:39:48 Et quelque part, je donne mon accord.
00:39:53 En sachant que ça allait être compliqué.
00:39:56 Je donne mon accord parce qu'après Marseille,
00:39:59 autant aller dans le dur.
00:40:02 Si tu as le truc ou pas,
00:40:05 il faut aller dans le dur.
00:40:08 Et en même temps,
00:40:11 il y a M. Lebrou qui m'appelle.
00:40:15 Je suis avec Bernard.
00:40:18 Je lui dis pardon.
00:40:21 On va prendre le club.
00:40:24 On veut que tu sois l'entraîneur.
00:40:27 Je lui dis non.
00:40:30 Je lui donne mon accord.
00:40:33 Je lui dis que je peux signer.
00:40:36 Et il me baratine.
00:40:39 Lebrou, Bernays, Lanuit, etc.
00:40:42 Je lui dis non.
00:40:45 Et à un moment donné,
00:40:48 M. Lebrou me dit qu'on cherche un stopper.
00:40:51 Je lui dis que je ne vois rien.
00:40:54 Il me dit un top.
00:40:57 Je lui dis, prends les Foster.
00:41:00 Comme ça.
00:41:03 Je me dis que c'est mieux.
00:41:06 Je sais que M. Lebrou m'en a voulu longtemps.
00:41:09 Il me dit, tu as un compte de ce que tu as raté ?
00:41:12 Dans ma chronologie,
00:41:15 il fallait que je parte d'ici
00:41:18 et que j'aille dans le dur.
00:41:21 Donc Bastia, c'était un challenge.
00:41:24 On a raté la montée une ou deux années.
00:41:27 Après, il y a eu des histoires.
00:41:30 C'était...
00:41:33 - Et avec le recul, il n'y a pas de regret ?
00:41:36 - Non.
00:41:39 Pourquoi ?
00:41:42 Parce que c'était ma décision.
00:41:45 Et parce que...
00:41:48 Ça a...
00:41:51 C'est le secret d'un policy-nad.
00:41:54 Je n'aurais pas fonctionné 15 jours.
00:41:57 - Tu avais des raisons personnelles ?
00:42:00 - Oui.
00:42:03 Viscérale.
00:42:06 Il y en a qui ont accepté.
00:42:09 Tant mieux pour eux.
00:42:12 Il n'y a pas de jugement.
00:42:15 - Il y a une date.
00:42:18 1988.
00:42:21 Tu réussis l'exploit d'éliminer le grand O.M. de Papin.
00:42:24 Tu refuses sa proposition.
00:42:27 En 1988, tu les mets à la marde.
00:42:30 - Non.
00:42:33 Le match aurait dû se jouer sur la ligue Corse.
00:42:36 Ils avaient la puissance.
00:42:39 Ils se sont débrouillés de faire le match à Martigues.
00:42:42 Et on le gagne.
00:42:45 1-0 à la dernière minute.
00:42:48 - Tout à fait.
00:42:51 C'est une belle date.
00:42:54 Un grand exploit.
00:42:57 En 1991, Guegnon.
00:43:00 Chez les Forgerons.
00:43:03 C'est un petit renseignement que j'ai eu.
00:43:06 Après l'émission, tu y resteras 7 saisons.
00:43:09 Pour y faire monter le club en 1ère division en 1995.
00:43:12 Tu réussis tous tes challenges.
00:43:15 - Oui.
00:43:18 A Guegnon, c'était la 1ère fois.
00:43:21 En tant qu'entraîneur.
00:43:24 J'avais des terrains d'entraînement.
00:43:27 A Marseille, on s'entraînait à Saint-Menet.
00:43:30 Quand le gardien n'était pas de bonne humeur.
00:43:33 Tu ne t'entraînais pas.
00:43:36 - Il n'y avait pas la commanderie encore.
00:43:39 - Non.
00:43:42 A Bastia, tu t'entraînais sur le stade.
00:43:45 Le gardien, la veille, il avait mis l'arrosage.
00:43:48 C'était la 1ère fois.
00:43:51 Il y avait des terrains d'entraînement.
00:43:54 Ils ont mis dans le foot.
00:43:57 La mentalité de l'entreprise.
00:44:00 Avec mon président, on faisait les réunions.
00:44:03 Le mardi matin à 6h.
00:44:06 Dans le club, on s'entraînait à 6h.
00:44:09 On s'entraînait à 6h.
00:44:12 Dans le monde industriel,
00:44:15 les réunions se font très tôt le matin.
00:44:18 Après, tu vas travailler.
00:44:21 Chacun a sa place.
00:44:24 L'entraîneur t'entraîne.
00:44:27 Le joueur, tu joues.
00:44:30 Ils ont mis ce concept dans le foot.
00:44:33 Tout le monde le savait.
00:44:36 Sauf quand il y avait des nouveaux joueurs.
00:44:39 Un petit passé.
00:44:42 Le président, je peux vous voir ?
00:44:45 Il leur disait, oui.
00:44:48 Il y a des problèmes de paye ?
00:44:51 Je voudrais vous parler de la coche.
00:44:54 Je ne sais pas.
00:44:57 Je ne sais pas ce que c'est.
00:45:00 Il y avait un gars qui était arrivé.
00:45:03 Un peu de notoriété.
00:45:06 Il disait, je veux voir le président.
00:45:09 Les anciens disaient, n'y va pas.
00:45:12 Ça ne sert à rien.
00:45:15 Il va t'envoyer voir la personne concernée.
00:45:18 J'avais la possibilité de construire une équipe.
00:45:21 Sans argent.
00:45:24 Mais ça bossait.
00:45:27 Il y avait que ça à faire.
00:45:30 J'étais peu maître d'oeuvre.
00:45:33 On est monté en première division.
00:45:36 On a raté le maintien d'un point.
00:45:39 Humainement, c'était très bien.
00:45:42 Qu'est-ce qui a manqué ?
00:45:45 À ce moment-là ?
00:45:48 À part le point.
00:45:51 Du maintien.
00:45:54 La deuxième partie de saison,
00:45:57 on finit 7ème.
00:46:00 C'est sûr que parfois,
00:46:03 on finit 7ème.
00:46:06 Le troisième match,
00:46:09 on reçoit Paris Saint-Germain.
00:46:12 Rai, toute cette équipe.
00:46:15 Moi, mes joueurs.
00:46:18 Avant le match, tu es dans la closerie.
00:46:21 Tout le monde s'embrasse.
00:46:24 Tout le monde se déteste.
00:46:27 Ils arrivaient avec des panini.
00:46:30 "Vous pouvez me signer ?"
00:46:33 "Dans 10 minutes, il va falloir lui rentrer dedans."
00:46:36 "Tu cours derrière."
00:46:39 "On est morts. On a déjà perdu."
00:46:42 Justement, ce match.
00:46:45 On avait mis en place une organisation.
00:46:48 On harcelait.
00:46:51 On les faisait chier.
00:46:54 À la fin, Rai m'a attaqué à Giurietti.
00:46:57 Il se fait expulser.
00:47:00 Ça a été l'électrochoc pour nous.
00:47:03 "Tu as vu le champion du monde ?"
00:47:06 Contre un petit joueur, une petite équipe, un petit entraîneur.
00:47:09 C'est un champion du monde.
00:47:12 Le match d'après, on a commencé à grignoter des points.
00:47:15 On a perdu des matchs dans les fins.
00:47:18 Dans les dernières minutes.
00:47:21 Au final, il nous manquait un électron libre.
00:47:24 L'équipe était structurée.
00:47:27 Elle était solide.
00:47:30 Elle était là.
00:47:33 Ce n'était pas facile à jouer.
00:47:36 Il manquait un joueur qui avait la bille.
00:47:39 Il pouvait te faire un raid de 50 mètres.
00:47:42 On ne l'avait pas.
00:47:45 Tous nos matchs, on avait un élément.
00:47:48 On ne l'avait pas.
00:47:51 Tous nos matchs, c'était à l'énergie.
00:47:54 Ça se jouait à rien.
00:47:57 - Mental.
00:48:00 - Tu nous disais que tu ne te voyais pas ailleurs qu'à l'OM.
00:48:03 Quand tu devais affronter l'OM, comment tu le vivais ?
00:48:06 Le Marseillais qui est amoureux du club.
00:48:09 On arrive à faire abstraction ?
00:48:12 On entend toujours dire qu'on est professionnel.
00:48:15 On joue pour le club.
00:48:18 Au fond de toi, tu jouais l'OM ?
00:48:21 - Olympien, je le suis toujours.
00:48:24 On vient avec Gugnon, on joue la montée.
00:48:27 On joue contre l'OM.
00:48:30 Un dimanche après-midi, ils avaient Cascarino à l'entraînement.
00:48:33 On arrive, c'est mon club.
00:48:36 Dans l'ancien vélodrome, les Corsives.
00:48:39 Ils n'avaient pas mis du Fatshulou Mak.
00:48:42 Ils essayaient de nous impressionner.
00:48:45 On disait que ce n'était pas le cas.
00:48:48 Le mec venait, il te fait des coups d'épaule.
00:48:51 Tu te disais où tu vas ?
00:48:54 C'était un choc négatif.
00:48:57 Que les gens puissent penser que ça peut se marcher.
00:49:00 Deuxièmement, abaisser le club à ce niveau.
00:49:03 Tu te dis que tu n'as rien à faire.
00:49:06 Tu n'as rien à faire.
00:49:09 C'est leur histoire.
00:49:12 Elle n'est pas unique l'histoire de l'OM.
00:49:15 Elle n'est pas...
00:49:18 - Mais émotionnellement, quand tu joues contre ton club de coeur,
00:49:21 ça se fait.
00:49:24 Il n'y a pas...
00:49:27 Professionnel, on fait abstraction.
00:49:30 - Oui.
00:49:33 J'aurais été emmerdé si j'avais été un peu plus proche.
00:49:36 J'aurais été emmerdé.
00:49:39 S'il fallait 3 points à l'OM pour qu'il monte,
00:49:42 et qu'il y a des manières de l'utiliser...
00:49:45 Pardon.
00:49:48 Ce n'est pas ici.
00:49:51 - Roland, toi qui as lancé tant de minots
00:49:54 et aussi dirigé le centre de formation de 2003 à 2005,
00:49:57 qui a réussi beaucoup de challenges dans différents centres,
00:50:00 dans différents domaines.
00:50:03 Quel regard portes-tu aujourd'hui sur cette formation à l'OM ?
00:50:06 - On a été 2 fois champions de France en 17 ans consécutivement.
00:50:09 2 fois.
00:50:12 La malchance pour ces gamins, c'est que la porte en haut
00:50:15 n'est quasiment pas ouverte.
00:50:18 Il y avait des gars de qualité, etc.
00:50:21 Moi, ce que je ressens,
00:50:24 je ne cherche pas à savoir,
00:50:27 les gens commencent à me parler,
00:50:30 je ne sais même pas qui il y a, etc.
00:50:33 C'est qu'à peine une équipe arrive,
00:50:36 elle veut détruire ce que l'équipe d'avant a fait.
00:50:39 Là, tu te dis que le club a une histoire,
00:50:42 il a toujours eu des bons joueurs.
00:50:45 - C'est dans nos renommées.
00:50:48 - Oui, c'est un vivier.
00:50:51 Respectez-le, essayez de le prendre.
00:50:54 Par principe, on détruit tout ce qui est avant,
00:50:57 et à partir de maintenant, vous allez voir ce que vous allez voir.
00:51:00 2 ou 3 ans après, c'est à leur tour.
00:51:03 Tu n'y avances pas.
00:51:06 Enfin, tu n'y avances pas.
00:51:09 Tu y avances toujours, parce qu'il y a des moyens,
00:51:12 ils ont mélioré un peu ci, un peu là.
00:51:15 Mais sur l'idée, ça ne peut pas être ça.
00:51:18 Pour moi, il faut une continuité.
00:51:21 Très souvent, c'est incarné.
00:51:24 La formation, c'est incarné.
00:51:27 Pas qu'à Marseille, mais quand je vois les directeurs de centres
00:51:30 qui, en cours de saison, partent de Metz,
00:51:33 qui vont à Monaco, tu te dis, qu'est-ce que c'est que ça ?
00:51:36 Tu fais ta carrière. Tu joues pour toi.
00:51:39 Tu ne joues pas pour les gamins qui sont là.
00:51:42 Tu n'as pas le projet de club.
00:51:45 Inversement, les dirigeants aussi, ils n'ont pas le projet de club.
00:51:48 Ils l'ont dans les discours, dans les papiers.
00:51:51 Mais humainement, ils n'ont pas ça.
00:51:54 Enfin, pas tous les clubs.
00:51:57 - Ça, c'est perdu.
00:52:00 - Lyon, très longtemps, il l'avait. C'était sa force.
00:52:03 Tu allais à Lyon, tu allais voir un match de 17 ans,
00:52:06 tu y avais dans la tribune, Lacombe, Bolas.
00:52:09 Dimanche après-midi, à Marseille.
00:52:12 Et l'équipe B, etc.
00:52:15 Ils ne font pas semblant. Ils sont là.
00:52:18 Les gamins savent que leurs responsables sont là.
00:52:21 Les éducateurs.
00:52:24 Après...
00:52:27 - Puis Lyon, ils privilégient beaucoup leurs jeunes.
00:52:30 - C'est l'histoire de...
00:52:33 Il n'y a pas de fatalité.
00:52:36 Mais malgré tout, il y a toujours des bons joueurs.
00:52:39 Parfois, il y en a qui partent.
00:52:42 Après, c'est aller au vélodrome.
00:52:45 - C'est le vélodrome qui fait beaucoup.
00:52:48 - Oui.
00:52:51 Mais bon, après, c'est des challenges.
00:52:54 Il ne faut pas comparer les époques.
00:52:57 Oui, on le fait de fait, mais...
00:53:00 - On le fait automatiquement.
00:53:03 - Oui, chacun son histoire.
00:53:06 Parfois, il y a des minots qui ont un ressentiment.
00:53:09 Par rapport à leur époque,
00:53:12 par rapport à ce qu'ils ont amené,
00:53:15 à ce qu'ils ont donné,
00:53:18 ils pensent qu'il n'y a pas de retour.
00:53:21 Ce qui est vrai en partie.
00:53:24 Mais ce n'est pas ça l'essentiel.
00:53:27 Aujourd'hui, ils font un film sur toi.
00:53:30 On parle des minots.
00:53:33 Dans Marseille, ça identifie une période.
00:53:36 Et des joueurs, c'est important.
00:53:39 Tu es là, tu es là, tu es là,
00:53:42 et tu ne la ramènes pas.
00:53:45 Ne la ramènes pas.
00:53:48 Au contraire, tu as été.
00:53:51 - Se respecter soi-même.
00:53:54 - Tu as été.
00:53:57 On me dit...
00:54:00 C'est un peu prétentieux, ce que je vais dire.
00:54:03 Pourquoi tu fais pas ci, pourquoi tu fais pas là,
00:54:06 pourquoi tu fais pas là, pourquoi tu fais pas là.
00:54:09 C'est une fois que je revendique.
00:54:12 Je suis.
00:54:15 Pas besoin de revendiquer.
00:54:18 Je suis, c'est tout.
00:54:21 - Tu sais ce que tu as été et ce que tu es.
00:54:24 - Je sais pas si c'est clair.
00:54:27 - T'es conscient de ce que tu as été,
00:54:30 de ce que tu as fait.
00:54:33 - Ils sont allés me chercher pour que je sois pris en les anciens.
00:54:36 Ce qu'au début je voulais pas,
00:54:39 parce que c'était me ramener avec l'OM.
00:54:42 Et j'ai accepté,
00:54:45 parce qu'ils allaient disparaître.
00:54:48 Et aujourd'hui, ça se réchauffe avec eux,
00:54:51 avec la direction actuelle.
00:54:54 Parce que je suis compris,
00:54:57 ils se sont rendu compte qu'ils avaient pas de réseau dans la ville.
00:55:00 Ils étaient en Marseille.
00:55:03 Donc ça se réchauffe par l'interveneur du walking foot.
00:55:06 Et je voudrais qu'il y ait une section
00:55:09 OM de walking foot.
00:55:12 Et essayer d'accrocher.
00:55:15 Pour le moment on a une équipe que d'anciens joueurs.
00:55:18 Ils ont pas tous joué en pro.
00:55:21 Essayer de les ramener pour que ça soit la mémoire du club.
00:55:24 Pour que ça vive.
00:55:27 On est en négociation là, gentiment.
00:55:30 Mais je leur dis surtout,
00:55:33 si il y en a un qui vous dit que Grandsart,
00:55:36 pourquoi ils ont acheté Tartampion et pas Duchenne,
00:55:39 c'est un menteur. Je veux même pas savoir.
00:55:42 Je veux même pas savoir si vous achetez un arrière droit.
00:55:45 Ça m'horreur de pas.
00:55:48 Par contre, il y a des actions à mener.
00:55:51 Et on tape un peu dans les objets de la fondation.
00:55:54 Sports santé, tout ça.
00:55:57 Donc ils sont ouverts, on va se voir lundi.
00:56:00 Et moi je voudrais,
00:56:03 c'est mon deuxième mandat, j'aurais déjà annoncé qu'après j'ai arrêté.
00:56:06 Il faut pas trop rester longtemps.
00:56:09 Que les relations soient institutionnalisées.
00:56:12 Et qu'après, chacun le fait vivre.
00:56:15 Dans le foot et dans l'OM.
00:56:21 Le walking foot, ça va démarrer, c'est obligé.
00:56:24 Mais qu'on soit les premiers, pour une fois.
00:56:27 - Que ce soit les précurseurs.
00:56:30 Pour marquer une époque et un club.
00:56:33 - C'est peut-être naïf, mais voilà.
00:56:36 Voilà le discours que j'ai, mon petit challenge perso.
00:56:39 - Encore un challenge.
00:56:42 - Mais il en faut, sinon...
00:56:45 - Il se passerait rien non plus, il y a pas de personne de challenge.
00:56:48 - Mais oui.
00:56:51 Mais bon, j'essaie qu'il soit réalisable aussi.
00:56:54 Mais voilà, bon après,
00:56:57 je peux refaire l'histoire.
00:57:00 Si si, si là, si patin,
00:57:03 que c'est ainsi.
00:57:06 Voilà, j'ai fait mon chemin.
00:57:09 - Avec déci.
00:57:12 - Comme il dit l'autre.
00:57:15 - C'est une fierté.
00:57:18 - Parfois tu peux pas faire autant.
00:57:21 Mais bon, moi je préférais...
00:57:24 Moi j'étais bien gagnant.
00:57:27 Parce que tu étais l'acteur de ton équipe.
00:57:30 Et d'un président remarquable.
00:57:33 Le président, il arrivait à 7h30 au stade.
00:57:36 Alors coche, je suis parti.
00:57:39 Je suis parti.
00:57:42 Le président, il arrivait à 7h30 au stade.
00:57:45 Alors coche, quelle est l'équipe ?
00:57:48 Le président, j'ai un problème.
00:57:51 Je vous paye pour ça. Réglez-le.
00:57:54 C'est beau ça.
00:57:57 C'est beau. Et tout le monde le savait.
00:58:00 Quand tu allais voir un joueur, il t'écoutait.
00:58:03 - Oui, parce que tu étais pris en considération.
00:58:06 - Le directeur de cible du même, qu'est-ce qui t'arrive ?
00:58:09 Et tout se déstabilise.
00:58:12 Ça n'empêche pas que tu te trompes.
00:58:15 Mais au moins, c'est clair.
00:58:18 Voilà, vous me faites parler.
00:58:21 - Tu es là pour ça.
00:58:24 Si tu avais un moment à nous évoquer,
00:58:27 à nous faire partager,
00:58:30 durant toute ta carrière d'entraîneur, de joueur,
00:58:33 un seul moment qui te tient vraiment à cœur,
00:58:36 si tu peux nous en parler, s'il te plaît.
00:58:39 - Alors, attends.
00:58:42 C'est curieux, parce qu'il y a quelques mois,
00:58:45 quelqu'un m'a dit ça, Thomas, etc.
00:58:48 Alors, c'est un truc complètement décalé.
00:58:51 C'est un dimanche après-midi, au vélodrome,
00:58:54 on reçoit un goulème.
00:58:57 Vente d'est, pluie, éclaircie,
00:59:00 pluie, éclaircie, le vent, etc.
00:59:03 Dimanche après-midi.
00:59:06 Ça commence à jouer,
00:59:09 et très rapidement, on mène 2 ou 3 zéros,
00:59:12 peut-être dans les archives, etc.
00:59:15 Et je suis sur le banc,
00:59:18 face aux collines de Carnoux,
00:59:21 et je vois passer le soleil.
00:59:24 Et j'ai eu un moment,
00:59:27 où j'ai débranché de qui études.
00:59:30 Parce que quand tu es sur ce banc,
00:59:33 tu es toujours en stress,
00:59:36 tu es toujours en sous-tension.
00:59:39 Et là, l'équipe jouait bien,
00:59:42 elle a gagné, et il y avait ce décor qui changeait.
00:59:45 Et je me suis rendu compte que je n'étais plus.
00:59:48 Dans ça, ça a été un moment unique.
00:59:51 Il n'y a rien à voir avec l'émotion,
00:59:54 mais unique.
00:59:57 J'ai des grands souvenirs des matchs
01:00:00 de l'OM de 1961-1972.
01:00:03 Il y a eu des grands moments,
01:00:06 des grands joueurs, des grandes équipes.
01:00:09 Il y avait une ferveur.
01:00:12 Et après, je les ai côtoyés.
01:00:15 Et quasiment tous,
01:00:18 c'étaient des bonnes personnes.
01:00:21 Je dis "c'était" parce que Charlie vient de partir,
01:00:24 mais c'est encore aujourd'hui des bonnes personnes.
01:00:27 Des vraies.
01:00:30 Des vraies, à l'ancienne.
01:00:33 - Des valeurs.
01:00:36 - Ils payaient de leur personne.
01:00:39 Et moi, quand j'y allais le jeudi matin,
01:00:42 ils me disaient "Viens avec moi".
01:00:45 Ils te conseillaient.
01:00:48 Quand ils sentaient que tu accrochais,
01:00:51 ils te donnaient, ils t'aidaient.
01:00:54 Ils sont encore liés entre eux.
01:00:57 Quand j'ai annoncé à Diego Lopez
01:01:00 le départ de Charlie,
01:01:03 ils m'ont dit "C'est pas possible".
01:01:06 J'étais au téléphone hier avec lui.
01:01:09 "Diego, c'est pas de te faire une farce".
01:01:12 Ils m'ont dit "C'est pas possible".
01:01:15 Ils sont liés encore, mais c'était des vrais.
01:01:18 J'ai des grands moments de l'art.
01:01:21 Il y a eu les matchs d'Emino,
01:01:24 le match de la montée.
01:01:27 Mais c'est ensemble.
01:01:30 - C'est un ensemble.
01:01:33 - Oui.
01:01:36 Ressortir un match.
01:01:39 Avec Gugnion,
01:01:42 on va au Paris Saint-Germain.
01:01:45 Le match de janvier.
01:01:48 Mon angoisse en tant qu'entraîneur,
01:01:51 c'était de se dire "Putain,
01:01:54 il se peut qu'un jour on en prenne 7 ou 8".
01:01:57 C'était arrivé une année à Bordeaux.
01:02:00 Mon angoisse, c'était ça.
01:02:03 Comment tu te relèves ?
01:02:06 On va à Paris,
01:02:09 Bruce Fernandez est l'entraîneur.
01:02:12 Il nous jongle pendant 20 minutes.
01:02:15 Mais jongler,
01:02:18 George Kaïf met une frappe de 25 mètres lunette,
01:02:21 on n'existait pas.
01:02:24 Gugnion appartenait à Usinor.
01:02:27 C'est l'acier.
01:02:30 Le directeur de le grand europage de l'époque,
01:02:33 qui était à la défense,
01:02:36 il a dit "On va à Paris".
01:02:39 Le grand europage de l'époque,
01:02:42 qui était à la défense,
01:02:45 ils étaient venus voir le match,
01:02:48 ils avaient pris les loges, etc.
01:02:51 Le président m'a dit "Putain, ils sont tous là,
01:02:54 il faut qu'on les fasse".
01:02:57 5 minutes avant la mi-temps,
01:03:00 on a un contre, on marque.
01:03:03 Et en deuxième mi-temps,
01:03:06 on pose des problèmes sur le physique.
01:03:09 - Avec la confiance.
01:03:12 - On a une occasion de but.
01:03:15 On a la balle de match.
01:03:18 On ne l'aimait pas.
01:03:21 A peine je sors du bain,
01:03:24 descend George Boulogne,
01:03:27 il était hilarant.
01:03:30 Il m'embrasse, il me dit "C'est une leçon pour eux".
01:03:33 Mon président était content.
01:03:36 L'europage, ils se sont gonflés.
01:03:39 - Ça donne de la valeur, l'importance.
01:03:42 - C'est un match un peu particulier.
01:03:45 Et encore plus particulier,
01:03:48 parce qu'on avait des primes au classement.
01:03:51 On prend un prix à Paris,
01:03:54 et le président me dit
01:03:57 "La prime, c'était 600 francs en époque".
01:04:00 T'imagines, 600 francs ?
01:04:03 Il me dit "Qu'est-ce que je fais ?"
01:04:06 Je lui dis "Mais président,
01:04:09 600 francs, c'est même pas la prime de présence qu'ils ont en face".
01:04:12 "Dites rien, dites rien".
01:04:15 "Ouais, mais il faut les récompenser".
01:04:18 Je lui dis "Dites rien, faites un repas dans la semaine,
01:04:21 vous allez le faire quoi ?"
01:04:24 Nos joueurs étaient heureux d'avoir joué au Parc des Princes.
01:04:27 Ils avaient l'argent.
01:04:30 Il faut que je fasse quelque chose.
01:04:33 Je lui dis "Faites ce que vous voulez".
01:04:36 Là-haut, pour avoir de l'argent, ils ont payé 12 briques.
01:04:39 Bon, bref, c'était pas le même monde.
01:04:42 Mais on s'en foutait.
01:04:45 Et le plus important, c'était ça, de vivre.
01:04:48 Moi j'en parle aujourd'hui, mais tu parles aux joueurs,
01:04:51 ils s'en souviennent.
01:04:54 C'est ça, c'est la chose.
01:04:57 Et l'important, c'est ça.
01:05:00 Naïvement, mais...
01:05:03 - C'était un bon moment.
01:05:06 - Ouais, sereinement.
01:05:09 - Nous allons continuer et finir cette émission, malheureusement,
01:05:12 avec une série de petites questions et réponses courtes.
01:05:15 Si ça va OK pour toi.
01:05:18 Ton principal trait de caractère ?
01:05:21 - Pas.
01:05:24 L'opinion de la traité.
01:05:31 Mais sans extrêmement la fidélité.
01:05:34 Ton joueur préféré, actuel ou passé ?
01:05:40 - Scoblar.
01:05:43 Le joueur le plus fêtard ou drôle que tu aies connu ?
01:05:46 - Je peux être méchant, mais...
01:05:49 Le plus drôle, sans s'en rendre compte,
01:05:52 c'est peut-être Marcel De Falco.
01:05:55 - Ton vrai pote dans le milieu du foot ?
01:05:58 - C'est Gilly.
01:06:01 Gérard.
01:06:04 - Le joueur avec qui ça s'est pas très bien passé ?
01:06:07 Sur le terrain ?
01:06:10 En tant qu'entraîneur ou en tant que joueur ?
01:06:13 - C'est mal passé...
01:06:16 Il y en a une liste.
01:06:19 Je ne me souviens plus de son prénom.
01:06:22 Deon, à Marseille, ça s'est pas bien passé.
01:06:25 A gagné en Brunel.
01:06:28 C'était dommage, je massacre son nom.
01:06:31 Il était prêté à la Delance.
01:06:34 Il pensait qu'il jouait à la Ligue.
01:06:37 Il était prêté à la Ligue.
01:06:40 Il pensait qu'il jouait avec des charlots.
01:06:43 Il avait d'autres valeurs.
01:06:46 Du talent, mais à gifler.
01:06:49 - J'espère que M. Brunel a bien entendu.
01:06:52 Ton héros dans la vie réelle ?
01:06:55 - Ouh là !
01:06:58 Albert Camus.
01:07:01 - A part le foot, quelles sont tes passions ?
01:07:04 - Je me suis lancé dans le foot.
01:07:07 J'ai planté des oliviers.
01:07:10 On a fait une belle récolte.
01:07:13 Avec des amandes.
01:07:16 - OK.
01:07:19 - Je fais de la psychanalyse de prisonnique.
01:07:22 De laisser quelque chose.
01:07:25 Je suis un peu comme ça.
01:07:28 Je suis un peu comme ça.
01:07:31 Je suis un peu comme ça.
01:07:34 Je fais de la psychanalyse de prisonnique.
01:07:37 Je fais de la psychanalyse de prisonnique.
01:07:40 - Il y a rien de plus beau qu'un olivier.
01:07:43 Si tu avais une chose à changer,
01:07:46 malgré tout à l'heure, tu as dit qu'il n'y avait rien à changer.
01:07:49 Je comprends ce que tu voulais dire.
01:07:52 Il faut assumer ce qu'on a vécu.
01:07:55 - Après la menthe de partir de Marseille.
01:07:58 - D'accord.
01:08:01 - As-tu une devise ?
01:08:04 - Un jour,
01:08:07 la tolérance.
01:08:10 L'humour, c'est vrai.
01:08:13 Et l'humilité.
01:08:16 - OK.
01:08:19 Et enfin, la dernière.
01:08:22 Si tu as quelque chose à dire aux supporters
01:08:25 qui t'ont soutenu, regardé en tant que joueur et entraîneur.
01:08:28 Aujourd'hui, on a peut-être quelques-uns qui vont te voir.
01:08:31 Qui vont voir cette émission.
01:08:34 - Il y a plusieurs catégories de supporters.
01:08:37 Moi, je ne comprends pas.
01:08:40 Il doit y avoir une cohérence.
01:08:43 Il y a des supporters qui mettent des fumigènes
01:08:46 en sachant qu'ils pénalisent leur club.
01:08:49 Je n'arrive pas à comprendre.
01:08:52 La dichotomie qu'il y a.
01:08:55 Tu fais du mal à ton club que tu supportes.
01:08:58 Il y a une équation, il y a une inconnue.
01:09:01 Après,
01:09:04 je sais que
01:09:07 pour certaines personnes,
01:09:10 c'est important, l'OM.
01:09:13 Pas qu'ils vivent à travers l'OM,
01:09:16 mais beaucoup.
01:09:19 Qu'ils essaient de rendre l'image encore plus
01:09:22 blanche que ce qu'est le maillot.
01:09:25 Qu'ils participent à ça.
01:09:28 J'ai travaillé un peu avec les japonais.
01:09:31 Kukite de Vestiaire.
01:09:34 Monsieur Propre peut passer.
01:09:37 Il n'a rien à faire.
01:09:40 Tout est nickel.
01:09:43 Dans les tribunes, tout est nickel.
01:09:46 Dans leur vie,
01:09:49 parce qu'ils ont cette éducation
01:09:52 de ce qu'ils pensent représenter.
01:09:55 Et de l'image qu'ils laissent.
01:09:58 Ce n'est pas la même culture.
01:10:01 Il y a du boulot là.
01:10:04 Après, il n'y a pas de fatalité.
01:10:07 Pendant la Coupe du Monde,
01:10:10 ils avaient montré des coréens,
01:10:13 je ne sais plus, qui nettoient les tribunes à la fin.
01:10:16 C'est peut-être exagéré.
01:10:19 Mais tu ne te représentes pas que toi-même.
01:10:22 Quand tu es supporter, joueur,
01:10:25 d'un club, d'un maillot,
01:10:28 tu ne te représentes pas que toi-même.
01:10:31 Donc, prends conscience de ça.
01:10:34 Ce n'est pas facile.
01:10:37 Le suicidaire qui va leur dire,
01:10:40 il va s'en prendre.
01:10:43 Mais en même temps,
01:10:46 à quoi ça sert ?
01:10:49 - C'est bien d'avoir évoqué ça.
01:10:52 - Merci beaucoup.
01:10:55 - Merci à vous.
01:10:58 [SILENCE]

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