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00:00 Valentin, comment cette affaire est accueillie en Italie ?
00:04 Bonsoir à tous.
00:06 C'est quand même compliqué parce que ça faisait deux mois qu'on n'avait pas eu un match de football concernant
00:12 une équipe italienne, puisque l'Italie n'était pas la coupe du monde.
00:14 C'est la reprise hier, enfin.
00:16 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:18 Le retour des cris racistes dans les stades.
00:21 Il y a aussi la Mec Banda, l'attaquant zambien de Lecce qui a été ciblée.
00:29 J'étais en contact avec l'entourage de Samuel Umtiti, qui effectivement ne veulent pas donner,
00:35 pas faire de la publicité aux supporters racistes.
00:38 Et du coup, c'est la réaction qu'ils ont choisie.
00:40 C'est tout à fait respectable de ne pas en parler, de ne pas en rajouter une couche.
00:43 Et d'ailleurs, les larmes à la fin du match de Samuel Umtiti, c'était des larmes de soulagement, de joie.
00:49 D'une, par rapport au stade qui scandait son nom et à sa prestation qui a été monumentale.
00:56 On retrouve enfin le grand Umtiti, le Umtiti format champion du monde.
01:01 L'Aladzio, c'est malheureusement, oui, pas un hasard.
01:04 Je vais vous dire quelque chose.
01:06 On va éviter les raccourcis faciles, mais c'est quand même assez significatif.
01:09 Sur le banc de l'Aladzio, il y avait le fameux Romano Floriani Mussolini,
01:12 qui est l'arrière petit-fils du célèbre Benito Mussolini.
01:17 Et parmi les réactions, il y a eu des choses habituelles, mais il n'y a toujours pas eu de réaction.
01:24 J'ai vérifié, peut-être qu'entre-temps il y a quelque chose, mais je ne crois pas.
01:27 De la part du gouvernement italien, il ne faut pas oublier que depuis septembre,
01:30 l'Italie est gouvernée par une coalition de droite, extrême droite.
01:34 Le parti qui a été le plus voté, c'est Fratelli d'Italia, qui est un parti post-fasciste.
01:40 Et la première ministre, Giorgia Meloni, qui a réagi au décès de Pellé,
01:43 qui a réagi au décès de Sinisa Mielewicz ces dernières semaines,
01:46 elle n'a pas encore réagi à ce qui s'est passé hier lors de ce match Lecce-Lazioni.
01:52 D'ailleurs, son ministre des Sports, Andrea Bodi.
01:54 Donc, on peut s'en prendre au ce matin-là,
01:57 mais l'exemple doit aussi venir d'en haut, cette espèce de prévention.
02:01 Et de ce point de vue-là, c'est loin d'être fait.
02:04 C'est loin d'être fait.
02:06 Ça veut dire quoi ?
02:07 Ça veut dire que ce genre de choses ne sera pas sanctionnée, alors ?
02:10 Le Code de la justice sportive prévoit...
02:15 Ça a beaucoup changé.
02:17 On ne peut pas dire que l'institution italienne n'a rien fait.
02:20 L'institution footballistique, il y a eu une période il y a dix ans
02:23 où ils ont fermé beaucoup de secteurs, voire des stades.
02:26 C'était allé trop loin, entre guillemets, parce que c'était devenu un jeu
02:29 pour les supporters, pour les ultras, notamment, qui sont dans les COP.
02:33 Et c'était la discrimination raciale et territoriale.
02:37 Et voilà, ils défiaient la justice sportive en chantant,
02:41 en faisant esprit de chanter des chants qui pouvaient être sanctionnés
02:45 et du coup pénaliser leur propre club.
02:47 Donc désormais, c'est un peu plus léger.
02:49 On parle de grosse amende, évidemment, et on va fermer
02:52 probablement un secteur de la Lazio, probablement la Cour Vainord,
02:56 parce qu'il y avait 1200 supporters en déplacement au stade de Lecce.
02:59 C'était principalement des ultras de la Lazio.
03:02 Voilà, ça, c'est pour la répression, mais la répression, là aussi,
03:06 n'a pas fait grand chose.
03:07 Je pense que c'est simplement un problème insoluble
03:09 qui est lié à la culture italienne, européenne, voire mondiale.
03:15 Ça fait 50 ans qu'on a ça dans le monde du foot.
03:17 Il n'y a rien qui change et rien qui changera, malheureusement.
03:21 - On continuera aussi, comme vous, à le dénoncer, ça va de soi,
03:24 mais il faut que ça change de toute façon.
03:26 Bon courage, merci Valentin pour votre témoignage
03:29 du Luttoir droit d'Italie, avec, je le répète, ce contexte
03:32 qui fait qu'il n'y a même pas de soutien tout en haut.
03:34 - Il y a deux trucs à comprendre.
03:35 Il y a deux trucs qui marchent.
03:36 Quand vous tapez au portefeuille et fort, ça, ça marche.
03:39 Non, mais ça marche en partie.
03:41 Et puis, dans les années 80, on avait bien viré les Anglais
03:43 pour l'illégalisme des Coupes d'Europe.
03:45 - Mais il faut avoir une volonté politique pour le faire.
03:46 - Je ne dis pas que ça doit être le cas pour les clubs italiens,
03:49 parce que ce n'est pas que l'Italie où ça arrive.
03:52 Ça arrive dans d'autres championnats,
03:54 des fois un peu plus à l'est encore.
03:56 Eh bien, si vous tapez fort et que vous excluez des clubs,
03:59 là, vous verrez que ça bougera.