Guillaume Meurice est allé rencontrer Ellen Salvi à Médiapart pour parler de sa non-invitation au déjeuner de l'Elysée...
Retrouvez « Le Moment Meurice » dans C'est encore nous ! sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-moment-meurice
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00:00 - En fait c'est Guillaume Meurice. - Pas aujourd'hui, je voudrais revenir sur cette polémique qui n'en finit pas.
00:04 Macron a invité des journalistes à bouffer à l'Elysée pour causer réforme des retraites.
00:08 Alors ils étaient une dizaine et parmi eux, le fleuron de ce qu'on a de mieux à France Inter,
00:12 Dobilix, le petit prince du CAC 40, et Yael Ghos, le chef du service politique de notre station,
00:18 le Pulitzer de la social-démocratie. Au menu du déjeuner, il y avait de la bonne sous-soupe et du gratin de coulœuvre.
00:24 Parait-il que c'était délicieux. Et moi, je vais vous dire tout de suite, ça ne me choque pas du tout,
00:27 parce que c'est un truc qu'on fait vraiment régulièrement dans les médias.
00:30 Moi je l'avoue, moi-même j'ai déjà déjeuné avec Philippe Poutou au Pizza Pinot de Melun.
00:34 Charline Petit déjeuner avec Bruno Retailleau tous les matins en pyjama pivoté.
00:41 - C'est pour ça que je suis solidaire de mes confrères. - C'est normal, voilà.
00:44 Mais il y en a que ça choque. On parle même de journalisme de gouvernement du côté d'Edouid Plenel,
00:48 le sergent Garcia trotskiste de Mediapart. Alors je suis allé chez eux directement à Mediapart
00:54 à la rencontre d'Hélène Salvi, qui est donc la chef du service politique de Mediapart.
00:57 En première question, Hélène, pourquoi déjà elle n'a pas été invitée ?
01:01 Alors ça, c'est un vrai mystère pour Mediapart. On s'est posé la question pendant une semaine
01:05 et on n'a vraiment toujours pas trouvé.
01:07 Est-ce que ce n'est pas la grosse loose de ne pas avoir été invitée là où il fallait être ?
01:11 C'était là où il y avait la fame ?
01:13 Oui, c'était là où il y avait la fame, effectivement. Après, est-ce que la fame, c'est Dominique Seux ?
01:20 Alors, ah oui, on a la réponse à cette question, mais carrément,
01:22 aux Echos, c'est une rockstar, Domi. Aux MEDEF, ils ont des postières dédicacées de Dominique Seux.
01:26 J'ai moi-même un pin's parlant, Dominique Seux, qui dit "Remboursez la dette ! Au boulot les pauvres, remboursez la dette !"
01:31 Je l'adore, je l'adore, c'est mon préféré. Et notre Domi, on l'aime.
01:35 Hé, Hélène, est-ce qu'elle ne serait pas juste jalouse ?
01:37 Est-ce que je suis jalouse ? Est-ce que j'ai vraiment envie de faire ça ? Non, je ne sais pas.
01:43 Il y a un peu de seum quand même en vous.
01:45 Je ne suis pas bien.
01:46 Elle n'est pas bien. Elle n'est pas bien, parce que c'est vrai que c'est chouette d'être invitée parmi tous, beau monde, à l'Elysée.
01:50 Il y avait même Guillaume Tabard du Figaro.
01:53 Bon, lui, à mon avis, il bosse là-bas directement. Je pense que c'est lui qui fait la bouffe.
01:56 Il y avait Nathalie Saint-Cricq. Vous voyez qui c'est, Nathalie ?
01:58 Si la dépression nerveuse avait un visage, ce serait celui de Nathal Roche.
02:02 Et puis, c'est leur taf, aux journalistes, d'aller à la source, n'est-ce pas, Hélène ?
02:05 Aller à la source, c'est un des piliers de notre métier.
02:09 Le fait est que normalement, on va à la source. On n'est pas invité à la source.
02:12 Oui, là, c'est la source qui est régalée.
02:13 On peut, en tant que journaliste politique, solliciter des rendez-vous avec des responsables politiques.
02:19 C'est vrai que c'est assez rare, s'agissant d'Emmanuel Macron, d'être invité à sa table,
02:24 auquel cas, c'est vrai que ça ressemble davantage à une opération de communication de l'Elysée
02:30 qu'à un vrai travail journalistique de source.
02:32 Pouah, l'Elysée, faire de la com ?
02:35 Oh, oh, oh, non, je crois pas.
02:37 Non, Macron, il aime juste faire participer tout le monde.
02:39 D'ailleurs, il envoie sa meuf dans les médias, vous avez vu, elle est partout en ce moment.
02:41 Elle a 69 ans, Brigitte, et elle bosse encore !
02:44 Ça, c'est un bel exemple, voilà, au boulot les vieux.
02:46 France 5 a bien eu raison de censurer les blogs de l'infâme Pierre-Emmanuel Barré,
02:50 qui avait prévu de s'en prendre à Bribri d'Amour. Voilà, bien fait pour lui.
02:52 Ché ! J'arrive toujours pas à le dire, mais je le dis quand même.
02:55 Parce que Macron, faut pas oublier que c'est un gars sympa.
02:57 Il a invité des journalistes, il leur a payé à bouffer, quand même.
03:00 Alors, il a pas payé à bouffer.
03:01 Ah, il a pas payé à bouffer ?
03:02 Non, alors, je pense que c'est une table de la République, donc ce sont les impôts des Français.
03:06 Ah, c'est nous qui avons payé, ah oui.
03:07 Hum, bah tout le monde.
03:08 Ouais, bon alors, c'est vrai que Macron, il a notre carte bancaire.
03:10 Donc c'est quand même plus pratique pour inviter à bouffer les gens.
03:13 Et c'est vrai aussi que journaliste, c'est un métier précaire.
03:15 Donc un repas gratos, il crache pas dessus, c'est normal.
03:18 D'ailleurs, qu'est-ce qu'il faisait, Mediapart, pendant ce temps ?
03:20 C'est vrai que ce jour-là, si je me souviens bien,
03:23 on avait plutôt essayé de comprendre pourquoi, contrairement à ce que dit le gouvernement,
03:27 les femmes vont être effectivement davantage pénalisées.
03:29 Pourquoi les personnes qui sont contraintes de travailler jusqu'à 67 ans,
03:33 alors qu'elles sont épuisées, s'opposaient à la réforme.
03:36 C'est vrai qu'en fait, on était un peu sur d'autres sujets.
03:38 Des trucs un peu chiants, quoi, un peu ringards.
03:40 Ouais, un peu pénibles, mais je pense qu'ils concernent vraiment, je dirais, des millions de personnes.
03:45 Bah là là, mais c'est populiste de dire ça !
03:48 Elle a bien dit Sophia Aram dans sa chronique ce matin.
03:50 Ah bah si, elle a dit "chartine".
03:52 Faites pas cette tête là !
03:53 Bah là, attention, parce que moi, je suis à fond avec Sophia.
03:55 Moi, j'adore les chroniques de Sophia.
03:57 D'ailleurs, je trouve qu'elle est beaucoup plus drôle depuis qu'elle ne met plus de blague dedans.
04:00 Voilà, ça c'est mon avis perso.
04:01 Continue comme ça, Soso.
04:03 Et j'adore aussi les animaux.
04:04 Donc, je n'ai rien contre ces journalistes perroquets, n'est-ce pas Hélène ?
04:07 Non, c'est mignon les perroquets.
04:08 C'est hyper mignon, les perroquets.
04:09 Hyper mignon, les perroquets.
04:11 Après, si on est vraiment dans la métaphore animalière,
04:14 je dirais que je préfère les suricates.
04:16 C'est-à-dire celui qui observe, qui regarde et qui essaye de comprendre d'où ça vient.
04:20 Mais on s'en fout de ça !
04:21 Bon, alors je sais qu'il y a quand même des relous que ça intéresse de savoir comment fonctionne le journalisme politique.
04:27 Alors pour ça, je vous conseille un excellent article qui date de 2012,
04:30 qui s'appelle "Ces journalistes qui se voient déjà à l'Élysée",
04:33 écrit par une certaine Charline V.
04:35 Ah ça, je vous conseille sur Internet pour bien comprendre.
04:39 C'est déjeuner où les journalistes deviennent tout simplement des passe-plats.
04:43 Alors, pour bien connaître le sujet, c'est plus nuancé que ça.
04:47 Mais la nuance, c'est pas ce qu'on vous demande Guillaume Meurice, donc allons-y.
04:50 C'est plus nuancé votre article Charline ?
04:51 Oui, merci Guillaume !