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Retrouvez "Europe Matin - 5h-7h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-5-6

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00:00 Europe Matin, Yontreet et Amblin Roche.
00:04 Europe 1, il est 5h43, excellent début de matinée.
00:06 On parle à nouveau éducation ce matin avec une association qui a fêté ses 10 ans il y a peu de temps,
00:12 Espérance Banlieue, une fondation qui crée des écoles dans des quartiers pour permettre à des milliers d'élèves
00:17 d'avoir tous les outils pour réussir et devenir des citoyens libres et responsables.
00:22 Aujourd'hui, cette association sort un sondage, un sondage IFOP, sur l'école en France,
00:27 un modèle qui ne plaît pas aujourd'hui et votre invité, Yontreet, tente de changer cela.
00:32 Bonjour Eric Mestralet.
00:34 Bonjour monsieur.
00:35 Vous êtes le fondateur de Banlieue Espérance.
00:37 Banlieue Espérance est aujourd'hui 17 écoles, plus de 1000 élèves, 120 professeurs et 90 classes,
00:43 de la maternelle à la troisième, 10 ans après la création, donc en 2012, vous êtes fier du chemin accompli je suppose.
00:50 Le chemin accompli est assez remarquable, voir tous ces enfants s'épanouir,
00:55 leurs familles extrêmement contentes, on aurait plein d'anecdotes à citer, j'en citerai qu'une seule,
01:01 c'est notamment cet ancien élève d'Espérance Banlieue qui à la soirée des 10 ans s'est exprimé remerciant
01:08 de son passage chez Espérance Banlieue, ça lui avait permis d'acquérir cette maturité, cette confiance en lui
01:14 qui lui permettait de passer le bac, parce que nous on arrête à la troisième et donc il avait été rentré dans le circuit classique
01:20 et donc il croquait la vie à pleines dents et ça faisait plaisir à voir.
01:24 Alors à l'époque vous partez d'un constat, l'éducation dans les quartiers doit être prioritaire,
01:29 aujourd'hui j'ai pu lire quelques chiffres, 50% des élèves dans ces réseaux prioritaires n'ont pas la moyenne au brevet,
01:37 40% de ces jeunes qui habitent ces quartiers se retrouvent au chômage et je rajoute 80 000 élèves sortent de l'école sans avoir de qualification,
01:45 vous aviez envie de changer un petit peu tout ça ?
01:48 Alors oui, c'est l'entrepreneur qui parle et le citoyen, on ne peut pas se satisfaire de ces constats
01:54 et l'enjeu n'est pas de dénoncer, l'enjeu est de trouver des solutions et donc une démarche entrepreneuriale pour dire
01:59 essayons de relever les manches, de mettre les mains dans le cambouis pour donner des idées sur des pistes possibles
02:06 qui pourraient voir le jour, demain, après-demain et après-après-demain, pour permettre aux enfants de s'épanouir dans l'école,
02:12 d'avoir envie d'y aller et que leur famille fasse confiance à l'école, autant d'éléments qui aujourd'hui font défaut.
02:17 Et d'ailleurs ce que montre très bien le sondage qui a été fait.
02:21 Justement, ce sondage IFOP pour Espérance Banlieue que vous avez commandé,
02:26 eh bien on voit en feuilletant un petit peu à l'intérieur que l'école est assez mal vue en France.
02:31 64% des Français trouvent que l'école fonctionne mal.
02:35 Alors vous, vous essayez de fonctionner différemment, vous partez aussi en voyant ces chiffres,
02:40 de changer un petit peu ce mode de fonctionnement de l'école.
02:43 Oui, c'est vraiment une perception de l'école.
02:46 Donc c'est vrai que quand on a une perception qui n'est pas bonne,
02:49 peut-être que ça peut avoir des conséquences un peu dramatiques pour la société.
02:52 Et donc c'est important de pouvoir changer cette perception.
02:55 Donc comment y remédier ?
02:56 Alors d'abord, on peut poser la question, ce que montre le sondage, c'est quels sont les besoins.
03:01 Le sondage c'est culture générale, préparer la vie en société,
03:04 et avoir les codes pour se préparer au marché de l'emploi, ce que veulent les Français.
03:08 Après, comment y remédier ?
03:09 Eh bien ils évoquent l'apprentissage des savoirs fondamentaux,
03:12 et puis l'apprentissage de la vie en société,
03:14 en se posant une question, c'est pourquoi fait-on peut-être moins bien que les pays européens ?
03:18 Voilà les éléments majeurs qui sortent de ce sondage.
03:21 Et donc nous, à travers ça, on a proposé un modèle.
03:24 On montre des pistes possibles qui pourraient inspirer l'éducation nationale,
03:29 avec cette alliance avec les parents.
03:31 Là, dans nos écoles, il y a plusieurs échanges par semaine entre les professeurs et les parents,
03:35 de telle manière à ce que les parents sachent ce qui se passe à l'intérieur de l'école.
03:39 Et une maman me disait dernièrement, c'est fabuleux,
03:42 les professeurs me donnent des nouvelles même quand ça va bien.
03:45 Et comme ça je peux m'associer au succès de l'enfant, je peux même le féliciter.
03:49 Et donc c'est collectivement les adultes qui poussent ensemble l'enfant vers sa réussite.
03:53 Mais comment vous vous différenciez de l'école publique, du parcours de l'école publique ?
03:58 C'est quoi, c'est une éducation différente ?
04:01 C'est juste des petits à côté avec un encouragement ?
04:04 C'est ce qu'on peut voir aussi un peu plus les élèves, du suivi,
04:07 pour ces élèves qui sont moins nombreux dans vos classes notamment.
04:09 Tout à fait.
04:10 Comment vous vous différenciez ?
04:11 On a évoqué cette alliance avec les parents fondamentale.
04:14 Après il y a les petits effectifs qui permettent de mettre en place un modèle
04:18 qui permet à la fois exigence académique avec une pédagogie très spécifique,
04:22 qui permet d'emmener tous les enfants quelque soit leur forme d'intelligence,
04:26 un accompagnement éducatif notamment pour les aider à entrer en vie, en société,
04:30 et puis une connaissance des codes culturels de notre pays
04:34 afin qu'ils puissent savoir les comprendre et se les approprier et puis finalement vivre avec.
04:40 Je vous renvoie au film de Melissa Torrio qu'elle a tourné pendant un an sur une école,
04:44 on voyait que les parents et les enfants se sentaient exclus de la société française
04:50 et on pose l'action de qui est français, on a un tiers des élèves qui lèvent la main.
04:54 Les autres répondent "je suis musulman, je suis maghrébin, je suis arabe, turc",
04:58 enfin plein de choses différentes.
05:00 Or ils sont tous français.
05:02 L'enjeu c'est vraiment de leur donner la possibilité de comprendre
05:06 ce trésor dont ils sont des dépositaires grâce à cette intuïté qu'ils ont.
05:09 Et puis les résultats sont bons, voire très bons,
05:12 vos élèves dépassent dans toutes les classes et matières les moyennes des REP,
05:15 des réseaux d'éducation prioritaire et même parfois les moyennes nationales,
05:19 tout court, je suppose que c'est une grande satisfaction.
05:22 Mais alors tout ça, c'est un prix parce que vous êtes des écoles hors contrat,
05:26 privées, vous dites favoriser les quartiers pauvres notamment,
05:28 mais avoir accès à cette éducation, est-ce qu'elle a un coût ?
05:31 Alors elle a un coût au sens large du terme bien évidemment,
05:34 mais il est quand même inférieur de 30% au coût d'un élève dans l'école publique.
05:39 Et donc comment nous on le finance ? Les parents payent 50 à 80 euros par mois et par enfant,
05:45 et le reste est aujourd'hui financé par la générosité privée,
05:47 qu'on réussit à mobiliser pour cette expérimentation,
05:50 cette incubation de ce nouveau modèle.
05:53 C'est comme ça que nous arrivons à réaliser cette belle aventure,
05:56 cette belle expérimentation.
05:57 Aujourd'hui nous commençons à discuter avec les pouvoirs publics.
06:00 Alors vous avez pour le moment des écoles plutôt présentes en banlieue parisienne
06:04 ou en Ile-de-France, il y en a aussi ailleurs, ça c'est sûr,
06:07 à Marseille, dans l'Est, dans l'Ouest, au Mans notamment,
06:10 voilà plein d'autres villes.
06:11 L'objectif c'est d'en avoir encore plus très rapidement, M. Mestralet.
06:16 Alors l'objectif, sans financement public, on n'augmentera pas le nombre d'écoles,
06:20 parce que le coût est quand même important pour la générosité privée que l'on mobilise.
06:25 En revanche, on réfléchit à la possibilité de maximiser l'impact pour les enfants
06:32 en augmentant encore le modèle que nous réalisons
06:35 à travers une école enrichie, une école augmentée,
06:39 c'est-à-dire qu'on va permettre à l'enfant et à sa famille
06:42 et aux activités qu'il réalise hors l'école d'être le plus cohérente possible,
06:48 de telle manière à ce qui est réalisé au sein de l'école
06:50 soit le mieux réussi possible et le plus pérenne.
06:52 On sait bien qu'à chaque retour de vacances,
06:54 s'il a été attiré par la rue, la cité avec tous ces codes,
06:58 il peut avoir du mal à retrouver le mode de fonctionnement,
07:01 notamment avec la discipline positive que nous mettons en place dans nos écoles.
07:05 C'est vraiment important qu'on puisse rendre cohérents
07:08 ces différents environnements dans lesquels l'enfant évolue.
07:11 – Et vous allez le dire, notamment lors d'un colloque
07:14 qui a lieu cet après-midi avec d'autres intervenants
07:17 au palais de Luxembourg, à Paris, il y a ce sondage IFOP
07:20 qui vient de paraître pour donner un regard nouveau
07:24 sur l'éducation en France et le fonctionnement des écoles.
07:28 Vous avez un fonctionnement un petit peu différent avec Espérance Banlieue.
07:32 Merci en tout cas M. Mestralet, Eric Mestralet d'avoir été avec nous.
07:36 – Merci beaucoup, et on démontre que c'est possible
07:38 de réaliser des belles choses qui fonctionnent.
07:41 C'est un vrai espoir et il faut regarder comme ça ce que nous faisons.
07:44 – Fondateur d'Espérance Banlieue, merci beaucoup
07:47 et merci d'avoir passé un petit peu de temps avec nous sur Europe 1.
07:49 – Je vous remercie, au revoir monsieur.

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