Grill : « On ne peut pas cautionner ce hold-up » - Rugby - Affaire Laporte

  • l’année dernière
Devant ce blocage, les élus de l'opposition ont donc choisi de quitter le comité directeur.

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00:00 Moi, on n'en faisait pas une affaire de personne.
00:02 La démission de Bernard Laporte n'était pas notre attente principale.
00:06 Notre attente, c'était que le comité directeur prenne ses responsabilités.
00:09 Il avait le choix entre deux solutions statutaires que la ministre a rappelées.
00:14 La première, c'était l'article 21.
00:18 L'article 21 consistant à dire, puisque Bernard Laporte a démissionné,
00:21 on nomme un président par intérim et il exerce ses fonctions jusqu'à l'Assemblée générale en juin.
00:27 Il y a une élection en juin qui s'organise.
00:30 C'était une possibilité offerte au comité directeur qui nous semble assez peu saine,
00:37 parce que ce serait une forme de hold-up.
00:40 Après, on a donné la parole au club et puis finalement, on leur retire la parole en leur imposant un président par intérim.
00:46 La deuxième option, qui était celle que nous appelions de nos voeux, c'était l'article 15.
00:51 La possibilité pour le comité directeur de démissionner.
00:54 Ça a duré exactement six semaines et on avait la possibilité d'écouter la parole des clubs,
01:01 de se montrer responsable vis-à-vis du rugby français.
01:04 Ils ont choisi la première option.
01:06 Les élus au Val-Ensemble ont décidé à l'unanimité de démissionner, de suivre les prescriptions de la ministre.
01:12 En ce qui nous concerne, on ne peut pas cautionner ce hold-up,
01:15 cette manière de faire qui est une espèce de dictature du rugby français.
01:19 Qu'est-ce qui va se passer maintenant jusqu'aux élections ?
01:21 S'ils continuent à rester dans leur logique, c'est-à-dire celle du président par intérim,
01:28 ils vont décider entre eux d'un président par intérim nommé parmi les membres du bureau fédéral.
01:34 Et ce président par intérim aura à gérer son légitimité par les urnes, la fédération, jusqu'au mois de juin.
01:41 Et en juin, un membre du comité directeur,
01:44 comme nous avons démissionné forcément un membre dans leur équipe,
01:47 pourra se présenter et devenir le nouveau président de la fédération française de rugby
01:52 sans en passer par les urnes, sans en passer par un véritable choix pour les clubs.
01:57 Nous, on considère que c'est un hold-up et que ce n'est pas respectueux.
02:00 La démocratie s'est exprimée, on parle beaucoup des valeurs du rugby.
02:04 La première des valeurs du rugby, c'est de respecter la démocratie.
02:07 La ministre a dit ce qu'elle avait à dire et je pense qu'elle l'a très bien dit
02:11 en appelant à la responsabilité des membres du comité directeur.
02:15 Ils ont décidé de s'accrocher.
02:17 Je regrette que la parole des clubs soit pas entendue
02:20 et je regrette que le sens des responsabilités a un moment critique pour le rugby français,
02:25 puisqu'on parle d'une Coupe du Monde sur notre territoire.
02:28 Tous les feux médiatiques sont braqués sur nous.
02:31 Je regrette que les bonnes décisions ne soient pas prises.
02:33 - Vous entendez que ça ressemble à un putsch ?
02:36 - Oui, c'est une forme de putsch.
02:38 Je pensais que les élus du comité directeur étaient malgré tout des bénévoles du rugby.
02:45 Et qu'ils auraient le sens de leurs responsabilités historiques.
02:50 Parce que, toutes proportions gardées,
02:53 c'est quand même un enjeu majeur pour le rugby français,
02:55 pour le pays, pour l'image du pays.
02:58 S'accrocher et refuser la décision des clubs,
03:01 c'est une position qui, à mon sens, n'est pas correcte.
03:05 Et en tout cas, c'est une position que nous, élus au Val-Ensemble,
03:08 on n'a pas voulu cautionner, d'où notre démission.
03:11 Ce comité directeur veut s'accrocher, veut gérer la fédération par lui-même,
03:18 indépendamment de la décision des clubs.
03:20 Mais qu'il assume cette responsabilité.
03:22 Et puis, il ira, il continuera jusqu'en 2024.
03:26 Alors, sans légitimité, alors qu'il y a des enjeux énormes.
03:29 La Coupe du Monde en est un, la renégociation du Stade de France en est un autre.
03:32 Les problématiques du rugby amateur en sont un troisième.
03:37 Donc, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de sujets qui sont, à notre sens, très graves.
03:41 Je regrette que le comité directeur n'ait pas écouté la parole des clubs.

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