rencontre avec Jean-François Richet pour la sortie de Mayday au cinéma.
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00 Ils font "yeah motherfuckers yeah"
00:02 Mais c'est un truc de fou
00:04 C'est exactement ça
00:05 Il y a un working class héros
00:07 Gérard Butler il est comme ça
00:12 Moi je le vois hein
00:13 Il est super accessible avec les gens
00:15 C'est un héros de la classe populaire
00:17 Libre avec Rocky
00:18 Libre avec L'arme fatale
00:20 J'ai aimé aussi les films de Romère
00:22 Tu vois j'ai...
00:23 Mais on n'est pas que ça
00:25 Moi j'ai pas de plaisir coupable
00:27 J'ai entendu "oh plaisir coupable"
00:28 J'ai aimé le film
00:29 C'est parce que tu veux faire l'intelligent
00:31 Ouais c'est stressant
00:44 Moi je me force à être poussé dans les corps
00:46 Je peux tourner par des plateformes
00:48 Le film va faire le buzz
00:50 S'il fait le buzz 10 jours c'est fini
00:52 Donc le prix à payer pour être en salle
00:54 Déjà vu c'est rare d'être en salle maintenant
00:56 Surtout pour un film d'action
00:57 Là je suis content parce qu'on est content des résultats
00:59 J'ai reçu un coup de fil d'ailleurs
01:01 Du grand boss de l'Alliance Gate
01:03 Où c'est au delà de leurs espérances
01:04 Puis surtout c'est le premier film d'action
01:06 Qui marche après le Covid
01:08 Hors super héros et hors franchise
01:10 Le producteur qui m'a appelé aussi
01:12 Il y a une heure avant
01:13 Qui m'a dit "est-ce que tu es d'accord pour la suite ?"
01:15 Donc on est content
01:16 Mais j'ai du...
01:17 Moi j'y mets mon coeur
01:18 Voilà j'y mets tout dans mes films
01:20 Après on peut les aimer ou pas les aimer
01:21 Je suis vraiment...
01:22 Je m'estime comme un artisan
01:23 Même si j'ai bossé dans l'industrie
01:24 Parce que les gens aux Etats-Unis
01:25 Ils m'ont laissé bosser comme un artisan
01:27 Et tu dis tout se joue là
01:28 Mais le problème c'est pas forcément
01:30 Que la qualité du film
01:31 C'est que il y a deux choses que j'ai appris
01:32 Mais je l'ai appris très vite
01:33 Dès mon premier film
01:34 Il y a le savoir-faire
01:36 Et puis il y a le faire savoir
01:38 Moi le faire savoir c'est pas mon métier
01:40 C'est-à-dire que vous donnez un film
01:41 Que vous estimez à tort ou à raison
01:43 Que vous estimez bien
01:44 En tout cas moi j'ai rien lâché sur aucun détail
01:46 Et puis maintenant ce film
01:49 Ceux qui vont le promouvoir
01:52 Ceux qui sont responsables de son existence
01:55 En tant que...
01:56 Ça n'a plus eu du matériel
01:57 Les gens le connaissent
01:59 C'est plus moi
02:00 Alors oui un peu je fais des interviews
02:01 Mais au moment c'est pas que ça
02:02 En tout cas aux Etats-Unis
02:03 C'est pas moi les interviews
02:04 Puisque moi je parle très peu l'anglais
02:06 Un peu mais pas beaucoup
02:07 Assez pour diriger un film
02:08 Mais pas pour parler comme ça
02:10 Et donc c'est...
02:11 Ouais c'est tellement stressant
02:13 Et en plus plus ça avance avec l'âge
02:15 Plus c'est stressant parce que
02:16 Le marché du cinéma s'appauvrit
02:19 Et que les gens font de moins en moins d'entrées
02:21 C'est vraiment vraiment vraiment très stressant
02:23 Parce que surtout que
02:24 Ton avenir bascule
02:26 Par exemple je me refuse à faire des clips
02:27 Je me refuse à faire des pubs
02:28 Je me refuse à faire des films
02:30 Que je ne crois pas
02:32 La sécurité c'est d'aller dans les plateformes
02:34 Ou direct en VOD
02:36 Tu vas direct en VOD
02:37 Tu gagnes beaucoup d'argent avec un film comme ça tout de suite
02:39 Là le studio y a accru assez
02:40 Pour prendre le risque de sortir en salle
02:42 Sachant qu'une sortie en salle
02:43 La promotion c'est entre 20 et 25 millions
02:45 Si tu sors en VOD
02:46 T'as pas 20-25 millions
02:47 Mais tu fais 40 millions tout de suite
02:49 Donc c'est plus bénef pour eux
02:51 Là ils savent qu'ils doivent remonter
02:53 En plus du prix du film
02:54 Alors ils sont pas tous sur la paye
02:55 Y a pas que les américains
02:56 Mais en plus du prix du film
02:57 Ils ont aussi pris du marketing sur le territoire américain
02:59 Donc c'est un vrai risque même pour un studio
03:01 Comme l'Alliance Gay
03:02 C'est un vrai risque
03:03 Alors là ils sont ravis
03:05 Mais ouf
03:06 Tu sais le truc
03:07 C'est presque la guillotine
03:08 Presque on va dire
03:09 C'est de l'image forte quand même
03:11 Mais c'est presque la guillotine
03:13 Mais
03:14 Quel plaisir de voir les gens vibrer dans une salle
03:17 Tu sais Godard disait
03:19 Le cinéma on regarde la tête en haut
03:20 Et la télé on regarde la tête en bas
03:22 Quel plaisir
03:24 Y a des scènes dedans qui méritent le cinéma
03:26 Le scène du crash de l'avion
03:28 Moi je te jure un écran ciné avec du bon son
03:31 Tu vois
03:32 Ca peut pas faire ça
03:34 Ca peut pas faire ce que donne le cinéma
03:36 Le cinéma c'est le cinéma
03:38 Et puis aux Etats-Unis
03:39 Ils sont funs le public
03:41 Oh purée
03:42 Non mais tu regardes le public
03:44 Tu vois moi je regardais le public
03:46 Ca applaudit, ça se lève
03:48 Ils sont bons
03:50 C'est un truc de malade
03:52 C'est exactement ça
03:59 Y a un work in class héros
04:01 C'est proche du peuple
04:03 Tu vas voir les gens qui sont
04:04 Mais moi j'adore ce public
04:06 Les gens comme nous
04:07 De base
04:08 Tout est un peu mélangé
04:09 Y a du mexicain
04:10 Y a du black
04:11 Y a du blanc
04:12 Y a un peu des petits bourgs
04:13 Et y a des hard rock
04:14 Et des ouvriers
04:16 Et le mec qui vient de sortir de son Mc Donald
04:18 Et ça y va
04:19 Ca envoie
04:20 Et moi d'abord
04:21 Ca me saoule du pop-corn
04:22 Quand je vais au cinéma
04:24 Y a toujours le mec qui est là
04:25 Qui mange
04:26 Mais aux Etats-Unis c'est pas ça
04:27 Parce qu'ils sont actifs
04:29 Ils font "yeah motherfuckers"
04:31 "yeah"
04:32 Mais c'est un truc de fou
04:33 Non mais je te jure
04:34 Moi ça m'a jamais fait ça
04:35 C'est un truc de fou
04:37 Et Jarrah Butler
04:39 Y a ce côté work in class héros
04:41 C'est exactement ce que je pense
04:42 C'est à dire que moi j'aime Stallone
04:44 J'aime Stallone dans Rocky
04:46 Rocky il se lève
04:47 Il est fatigué
04:48 Il est crevé
04:49 Il sait qu'il a
04:50 De toute façon il a rien à perdre
04:51 A part se faire défoncer la tête
04:52 Il va y aller
04:53 Et il prend ses oeufs là
04:54 Il les met dans son verre
04:55 Il a 4-5
04:56 Il fait "ouh"
04:57 T'as pas envie de les boire
04:58 Et il commence à courir
04:59 Comme un gros porc
05:00 Et puis au fur et à mesure
05:01 Il tape dans la bidoche
05:02 Y a tous les enfants
05:03 Alors ils viennent dans le 2 je crois
05:04 "Oh la la"
05:05 Et c'est ça
05:06 Où Mel Gibson
05:07 C'est des mecs qui arrivent avec un background
05:09 Et j'ai dit
05:10 Jérard Butler il est comme ça
05:12 Moi je le vois
05:13 Il est super accessible avec les gens
05:15 C'est un écho de la classe populaire
05:17 J'ai envie d'ouvrir
05:18 C'est Working Class Hero aux Etats-Unis
05:20 Mais c'est de la classe populaire
05:22 Moi j'ai vibré avec ça
05:23 Et ça veut pas dire qu'on est que ça
05:25 Moi j'ai vibré avec Rocky
05:26 J'ai vibré avec
05:28 Avec L'Arme Fatale
05:29 J'ai aimé aussi les films de Romère
05:31 Mais on est pas que ça
05:33 Moi j'ai pas de plaisir coupable
05:35 J'ai entendu "Oh plaisir coupable"
05:37 J'ai aimé le film
05:38 Mais coupable de quoi ?
05:39 C'est pas intelligent
05:40 Moi je suis balsique
05:41 J'aime, j'aime pas
05:42 Moi j'ai rien contre les intellectuels
05:43 Mais par contre l'intellectualisation
05:45 Ça commence à me fatiguer
05:46 De m'expliquer ce qu'on doit aimer
05:47 Et pourquoi
05:48 Et si t'aimes ça
05:49 T'es ci et t'es ça
05:50 Moi je voulais faire un film viscéral
05:52 Pas bien pensant du tout
05:53 Je m'en fous de la bien pensance
05:55 Je fais mon film
05:57 Je veux qu'on s'éclate
05:58 Je veux qu'on s'amuse
05:59 Et puis c'est qu'un film
06:00 Mon but c'est qu'on passe à un bon moment
06:03 Et c'est ce qui se passe
06:05 J'espère
06:06 Et ça me plaît assez de transmettre
06:09 Les films que je kiffais des années 90
06:11 Alors maintenant c'est l'archétype
06:13 C'est filmé en année 2020, 2023
06:16 Mais ça me fait plaisir de transmettre
06:18 C'est simplement ça que je fais avec le public
06:20 J'adore les films des années 70
06:22 Américains
06:23 J'ai fait "Bodfather"
06:24 J'ai un hommage à "Don't say girl"
06:25 Tous ces films là tu vois
06:26 Et là c'est des films
06:27 Qu'on pourrait appeler "Body movie" à l'époque
06:29 Et dire voilà les jeunes
06:30 Nous on avait ça à cette époque
06:31 Des trucs comme ça
06:32 Et on n'en avait pas qu'un
06:33 On n'avait pas des films avec des super-héros
06:35 On n'avait pas des franchises comme ça
06:37 Il n'y avait pas beaucoup
06:38 Mais voilà on avait ça aussi
06:40 J'espère que vous kifferez
06:41 Parce qu'ils kiffent, ils kiffent, ils kiffent pas
06:42 Mais toi c'est ce truc qui a très
06:44 Moi j'ai vraiment l'amour du
06:46 Fais faire le populisme
06:48 J'ai vraiment l'amour du peuple
06:49 Tu vois je pense
06:51 Tu sais toujours à quoi
06:52 Je pense putain le mec il va
06:53 Il va venir avec sa femme et tout
06:55 Tranquille
06:56 Après il va bosser quand même
06:57 Et sa femme aussi va bosser d'ailleurs
06:59 Ils vont venir un samedi soir
07:00 Un vendredi soir
07:01 Oh il faut que tu sois au top mon gars
07:04 À un moment tu peux pas baisser les bras
07:06 T'es un gros privilégié Jean-François
07:07 Je suis nul de rien, je suis un nul là
07:09 Mais quand même tu vois
07:11 Je pense toujours à ça
07:13 Et j'ai du mal un peu
07:15 Surtout à ce qui se passe en France maintenant
07:17 Avec...
07:19 Tu sais où on se croit
07:20 C'est le message qui compte
07:22 Après la forme elle est nulle
07:23 Ils font 40 000 entrées
07:24 C'est un pâtissier quoi
07:26 Si vous êtes plus intelligent que le public
07:27 Faites des bouquins qu'on n'ira pas quoi
07:29 Et on voit pas vos films
07:30 Non mais c'est...
07:31 Moi je suis pour que tout le monde fasse tout dans un coin
07:34 Moi je me crois comme un artisan
07:35 Et j'ai pas de problème avec ça
07:37 Mais commencez pas à...
07:39 Parce que nous on commence à vous critiquer
07:40 On va vous critiquer
07:41 Et moi je commence
07:42 Et je suis pas le seul dans le métier
07:43 Je commence à en avoir un peu
07:44 Bah oui il y a des producteurs en plus
07:52 Il y a les Ville et Mérine
07:54 Il y a les Ville et Empereur de Paris
07:55 J'arrive, c'est son acteur préféré
07:56 C'est Vincent Cassel
07:57 Donc ça aide
07:58 D'accord
07:59 D'ailleurs j'ai un projet pour eux deux
08:00 Faut que je l'écrit mais...
08:01 Oui et puis voilà
08:02 Ils m'ont envoyé un scénario
08:03 Que je trouvais un peu too much
08:05 Donc j'ai dit voilà moi ce qui m'intéresse
08:06 C'est revenir à un principe de réalité
08:07 Tout ce qui est supérieur on le dégage
08:09 Donc j'ai convaincu les producteurs
08:11 Jerry était convaincu déjà
08:12 C'est pour ça qu'ils m'ont pris aussi tu vois
08:14 Et puis les producteurs étaient convaincus
08:16 Ils ont fait une réécriture
08:17 J'ai accepté
08:18 J'ai encore remis un peu à la baisse
08:19 Tout ce qui était un peu héroïque
08:21 Et puis j'ai rajouté ce que je voulais
08:22 Il y a plein de choses dans le scénario
08:23 Qui n'étaient pas là
08:24 Par exemple
08:25 Comment les gens meurent
08:26 Ils ont coupé la tête
08:27 La massue
08:28 Le 50K
08:29 C'est pas dans le scénario tout ça
08:30 D'accord
08:31 C'est moi qui l'apporte
08:32 Tous les trucs c'est eux vraiment
08:33 Ouais alors le studio ils font "Ah"
08:34 Parce que c'est brutal
08:35 Ouais c'est brutal
08:36 Moi je me souviens que la première scène
08:38 J'ai tourné comme ça de mort
08:39 Ils coupent la tête
08:40 Ils ont fait
08:43 On a vu les rushs
08:44 Ils m'ont envoyé un scénario
08:45 On a vu les délices
08:47 "Oh"
08:49 Plein de "Oh" avec des "Ah"
08:51 Je sais pas
08:52 Genre expression américaine
08:53 "Oh"
08:54 Genre
08:55 "Ok"
08:56 On a vu
08:57 Au regard
08:58 Et ils m'ont laissé tout le temps tranquille
09:00 Ils sont pas là pour t'embêter
09:02 Ils sont vraiment là en vrai
09:03 Pour te laisser de liberté à t'expliquer
09:05 Dans un cadre
09:06 C'est à toi de pousser
09:07 Imagine que t'es dans une pièce de 2m2
09:09 T'es là
09:10 C'est ça au lieu
09:11 Alors tous les réalisateurs français
09:12 Qui sont faits écraser par le système
09:13 C'est qu'ils avaient un ego pour croire
09:14 Qu'ils allaient démonter le système
09:15 Enfin tu vois
09:16 Même Scorsese il s'est écrasé
09:17 Donc c'est pas moi petit français
09:19 Qui l'a réalisé
09:20 Par contre il faut comprendre les règles
09:21 Il faut comprendre les règles
09:22 Parce qu'il faut que tu fasses le même film que l'acteur
09:24 Si tu veux pas faire le même film que l'acteur
09:25 On y va pas à ta permis
09:26 Tu vas perdre face à surtout à une star comme ça
09:28 Si mais
09:29 Ou si
09:30 Qui tu veux
09:31 Ou Laurence Visburne
09:32 Ou Gérard Butler
09:33 Veulent faire
09:34 Le contraire
09:35 Moi je veux faire un film réaliste
09:36 Et eux ils veulent faire
09:37 Tu vois des trucs
09:38 Des ralentis
09:39 Tout ça
09:40 Ou n'importe quoi
09:41 Tu vois
09:42 J'en sais rien
09:43 J'écrase
09:44 Je suis malheureux
09:45 Tu vois je suis malheureux
09:46 Et je reste
09:47 Et je traîne des pieds
09:48 Et je suis mort
09:49 Et tu perds ton film
09:50 C'est un bon film
09:51 C'est un bon film
09:52 Tu vois mon générique
09:53 Parce que t'arrives pas à l'enlever
09:54 Parce que t'as signé des contrats
09:55 Et c'est un tache-fonceur imbé qui l'a fait
09:56 Tu vois
09:57 Donc petit manioc
09:58 Donc moi je lui ai dit à Gérard
09:59 Il faut qu'on fasse
10:00 On voulait faire le même film
10:01 Le studio c'est pareil
10:02 Le studio
10:03 Bon c'est moins viril
10:04 Parce qu'ils ont tellement de films qui marchent
10:05 Qu'ils veulent retrouver ces trucs là
10:06 Mais t'as un débutant
10:07 On va dire
10:08 Et tu pousses
10:09 Tu pousses
10:10 Tu pousses
10:11 Tu pousses
10:12 Tu pousses
10:13 Tu pousses
10:14 T'es bien
10:15 Tant que ça se passe bien sur le plateau
10:16 Avec l'acteur
10:18 Avec le producteur
10:19 Qui est sur le plateau
10:20 C'est pas pareil
10:21 Producteur et studio
10:22 Et qu'ils sont contents des rushs
10:23 Ils te foutent une paire royale
10:24 T'en fous
10:25 Ils te foutent une paire royale
10:26 Ils te montrent des fois
10:27 Oh oh
10:28 Par exemple là
10:29 Le Hammer
10:30 Oh oh
10:31 Ça suffit
10:32 De toute façon je parle très mal l'anglais
10:33 Donc s'ils commencent à me parler des trucs
10:34 Ils ont compris
10:35 Ils disent
10:36 Ouais tu fais semblant de ne pas comprendre
10:37 Je fais what ?
10:38 Tu vois
10:39 Et Géry c'est pareil
10:40 Quand je dis des trucs
10:41 Ça me fait déchirer
10:42 Il fait
10:43 Ah bon là quelle est la partie ?
10:44 Donc ils n'insistent pas
10:45 Tu peux retourner avec ton écossais
10:46 Ah ouais
10:47 Tiens
10:48 Moi je n'aime pas la différence
10:49 Et donc ils ne sont pas là pour t'embêter
10:50 Et puis surtout
10:51 C'est quand même des gens intelligents
10:52 Je peux le voir
10:53 Et puis voilà
10:54 Après
10:55 Tu fais ton montage
10:56 Ça c'est ton montage
10:57 C'est le director script
10:58 Parce que tes syndicats
10:59 Je suis syndiqué
11:00 Ils sont très forts
11:01 Les syndicats
11:02 Les réalisateurs
11:03 Je fais mon montage
11:04 Eux ils font des tests avec ça
11:05 Et quand ça ne se passe rien
11:06 C'est ton montage
11:07 D'accord
11:08 C'est mon montage
11:09 D'accord
11:10 C'est mon montage
11:11 C'est-à-dire que
11:12 Ce qu'ils font
11:13 C'est qu'ils font des tests screening
11:14 Après t'as des tests
11:15 Tu fais des tests screening
11:16 Après t'as ta version
11:17 C'est toujours comme ça
11:18 Sur tous les films américains
11:19 T'as la version
11:20 Tu fais tes tests screening
11:21 En fonction du genre
11:22 Ils additionnent
11:23 Les excellents
11:24 Et les très biens
11:25 Même pas les biens
11:26 Excellents et très biens
11:27 Moi un genre comme ça
11:28 60% de facts
11:29 X facts
11:30 100%
11:31 C'est acceptable
11:32 72% c'est le roi du monde
11:33 J'ai dit 89%
11:34 Ils n'en reviennent pas
11:35 Ils font les comptes
11:36 Non les 88%
11:37 Ils n'en reviennent pas
11:38 Ils font les comptes
11:39 Ils trouvent 89%
11:40 Et là
11:41 Ce n'est pas pour vanter
11:42 Je ne dis pas comment ça marche
11:43 Et là
11:44 Ils disent
11:45 Ok
11:46 Tu fais ce que tu veux
11:47 Et moi je leur dis
11:48 Parce qu'ils sont intelligents
11:49 Donnez-moi vos notes
11:50 Ils me donnent leurs notes
11:51 Il y en a plein
11:52 Il y en a une centaine
11:53 Et puis moi je suis tout sous-exécuté
11:54 Et tu t'aperçois que sur les 100 notes qu'ils te donnent
11:55 Il y en a 50 qui sont bien
11:56 C'était tout petit truc
11:57 Tiens là on a perdu
11:58 Parce qu'ils font un récapitalitif
11:59 Des notes de ce que j'ai
12:00 Les gens
12:01 15% des gens ne comprennent pas
12:02 Ce qui se passe à ce moment-là
12:03 Si il y a 15% des gens
12:04 Qui ne comprennent pas
12:05 Ce qui se passe à ce moment-là
12:06 C'est que moi je suis
12:07 Je suis un peu
12:08 qui ne comprennent pas ce qui se passe à ce moment-là...
12:10 Attends, s'il y a 15% des gens qui ne comprennent pas ce qui se passe à ce moment-là,
12:13 c'est que moi j'ai bien fait mon travail.
12:15 Donc tu diras mais je mets ce plan qui va faire comprendre que tiens,
12:18 une sortie de champ, n'importe quoi, je mets.
12:20 Et en fin de compte, ça bonifie le film !
12:22 Le fait que tu travailles pour un public, pas artistiquement,
12:27 pour la compréhension, pour les arcs des personnages,
12:30 ça c'est phénoménal, les projections festes.
12:33 Moi on m'a jamais dit "Où mettre la caméra, comment monter mon film ?"
12:36 Ça n'existe pas, en tout cas moi j'ai jamais vécu ça sur aucun film américain.
12:40 Donc tu as une liberté artistique.
12:42 Tant que ça marche, tu as une liberté artistique.
12:45 Par contre si tu tapes à 50%, là ton film il va remonter 100 fois.
12:49 T'es là, mais t'as perdu.
12:53 T'as bien vu.
12:55 Déjà moi j'ai jamais vu un film pour faire le sourd,
13:08 ça serait difficile de l'éliminer.
13:10 Non mais c'est fou, tu sais qu'il y en a 10 ça ?
13:12 Parce que lui il fait le 10ème, il propose un il y a longtemps,
13:15 un truc au Japon, j'ai lu le scénario, il est tombé.
13:17 J'ai même pas vu, quand j'ai lu le truc, j'ai même pas vu le 1, le 2, je crois que c'est le 4.
13:21 J'ai même pas vu.
13:23 Je sais pas si on l'a proposé, mais mon agent m'a dit "lis ça, il y a peut-être un truc".
13:27 J'ai vu des voitures qui volent.
13:30 Mais je ne dis pas que ce n'est pas bien.
13:33 Peut-être que si on m'avait proposé, j'aurais eu les 9,
13:35 et je dirais peut-être que dans cet espace-là,
13:38 avec cette codification, je vais m'amuser,
13:40 et je vais amuser les spectateurs, parce qu'en plus ça marche bien.
13:42 Les gens ils kiffent.
13:44 Après il faut avoir des réserves, moi je ne les ai pas vues.
13:46 Mais les gens ils kiffent.
13:48 Moi je n'ai rien contre ça.
13:49 Je me déchange du genre.
13:51 Et si j'en avais conscience moi sur le tournage, c'était que je passais d'un genre à un autre.
13:53 Catastrophique, sur-vivant de mon vie, etc.
13:56 Mais il fallait un lien.
13:59 Sinon j'aurais fait une série télé, tu vois.
14:01 Il fallait un lien.
14:02 Je me suis dit "il faut que toujours ça soit tendu comme un thriller".
14:05 Et c'est pour ça que je passe d'un genre différent à l'autre,
14:08 et c'est assez smooth en même temps.
14:10 Parce que c'est le thriller, on suit un personnage,
14:12 un thriller est presque en temps réel.
14:14 Ça aurait été un film, ça aurait pas été un film en temps réel,
14:16 mais presque.
14:17 Une vérité, sur plusieurs jours, j'avais évité de changer de style comme ça à chaque fois.
14:21 Ah oui, bien sûr, le texte "All" m'a félicité.
14:28 Il m'a dit "bonne chance".
14:30 Ah oui, il est super.
14:32 J'aime bien.
14:34 On va se revoir.
14:36 Bonne année, joyeux anniversaire.
14:38 J'espère que tu vas bien.
14:40 Qu'est-ce que tu fais là ?
14:41 Ah, il faut que tu lises ça, il faut que tu vois ça.
14:43 Ouais, ok.
14:44 Il a tourné en France il y a peu de temps,
14:46 très vite, je crois, deux semaines.
14:48 Ouais, c'est ça, 10 jours.
14:50 Je ne sais pas plus de ça,
14:52 mais il me parle de tous ces projets-là qu'il veut réaliser.
14:55 Il me parle plus de ça que des rôles.
14:58 T'as tout le film qui l'enchaîne.
15:00 T'es un metteur en scène incroyable.
15:02 Masterpiece.
15:04 La première fois que je l'ai rencontré, j'ai lu ça.
15:06 On a parlé, et j'ai dit "écoute, je vais te le dire qu'une fois,
15:09 je trouve que t'es un des meilleurs réseauseurs contemporains".
15:12 Il me fait "tu dis, t'as compris".
15:14 Je lui dirai plus jamais.
15:16 Et c'était super, c'est simple.
15:18 Le mec, il est apocalypto.
15:21 Ouais.
15:22 Il est passionné, le Christ, on peut le faire.
15:27 Dans l'histoire, on est con.
15:29 Tu as déjà vu le Christ ?
15:30 Ouais, ouais, ouais.
15:31 Écoute, moi je l'avais vu au cinéma.
15:33 C'est extrême.
15:34 Et je crois que c'est la seule fois,
15:36 en l'ayant déjà vu,
15:38 que je vais voir en bourrée sur mon écran,
15:40 que j'arrête le film.
15:42 Quand il s'est frappé, là, je me suis dit "oh putain, ça va pas".
15:46 Je dois aller le chercher.
15:47 Mes passagers, ma responsabilité.
15:50 Je vais avoir besoin de votre aide.
15:52 Tu vas avoir besoin de ça.
15:54 Un militaire ou quelque chose ?
15:56 Tu peux dire ça.
15:57 Pourquoi ils t'ont enlevé ?
16:01 Personne ne s'importe ce qui se passe.
16:03 Mais ils disent que la rédemption peut être trouvée dans les endroits les plus inusuels.
16:06 Si tu fais ça, tu ne verras probablement jamais ta famille de nouveau.
16:12 Mais qu'est-ce qu'il y a de ta famille ?
16:13 Je suis son père.
16:14 J'ai une fille.
16:16 Et j'ai tous les intérêts de la rendre chez moi.
16:18 Ils vont venir à nous avec tout ce qu'ils ont.
16:22 On va partir de cette île.
16:27 *Bruit de tirs*
16:30 [Générique de fin]