REAL - ATLETICO : Le Debry de Madrid expliqué

  • l’année dernière
Le Réal Madrid reçoit l'Atletico ce soir en Coupe du Roi

Découvre la rivalité qui existe entre ces 2 clubs que tout opposent. D’un côté, le prestige, les trophées, le clinquant du Real. Et de l’autre, l’abnégation, le courage, l’art de souffrir de l’Atlético. ⚔
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Transcription
00:00 Le derby madrilène. S'il y a bien deux clubs que tout oppose, ce sont le Real Madrid et l'Atletico Madrid.
00:06 On a ici deux conceptions de la vie qui se font face. D'un côté le prestige, les trophées, le clinquant du Real.
00:12 Et de l'autre, l'abnégation, le courage, l'art de souffrir de l'Atletico.
00:17 Mais pourquoi ces deux clubs sont-ils si diamétralement opposés ?
00:21 Et pourquoi chaque derby est un affrontement entre deux styles, deux valeurs si différentes ?
00:25 C'est ce qu'on va essayer de vous expliquer dans ce nouvel épisode sur les plus grandes rivalités du football.
00:30 Abonne-toi à Megafoot, on t'explique tout sur les plus beaux derbys.
00:34 Aujourd'hui, le derby de Madrid.
00:37 Au début du XXe siècle, le football s'établit partout en Europe et l'Espagne ne fait pas exception.
00:44 Le Real Madrid est fondé en 1902 par deux frères catalans, oui oui, des catalans, et devient vite le club phare de la capitale.
00:51 Il absorbe les autres petits clubs de la ville et va se voir attribuer son appellation royale de Real Madrid par le roi Alphonse XIII en 1920.
00:59 Mais un voisin encombrant va vite se mêler à l'affaire.
01:01 En 1903, l'Athlétic Bilbao s'impose en finale de coupe face au Real Madrid
01:06 et certains étudiants basques décident de fonder une filiale de leur club à Madrid du nom d'Athletic Club Sucursale de Madrid,
01:13 qui est donc en premier lieu une branche madrilène du club basque.
01:16 En 1907, le club cesse d'être une sucursale et devient indépendant.
01:21 Et c'est en 1916 que la rivalité entre les deux clubs débute vraiment.
01:25 Nous sommes en finale de coupe régionale et le score est de 3-1 pour le Real.
01:29 Le match est loin d'être terminé, mais dans les tribunes, les insultes commencent à pleuvoir entre les supporters des deux camps.
01:35 Il paraît que ceux du Real Madrid auraient traité les fans de l'autre camp de sans-abri.
01:39 Et à partir de là, une immense bagarre générale éclate dans les tribunes, provoquant l'arrêt du match.
01:44 Car on touche ici au nerf de la guerre, la différence sociale des deux équipes qui se caractérise de nombreuses manières
01:50 et qui sera le point névralgique de la haine entre les deux clubs et leurs fans.
01:54 Déjà, prenons les maillots.
01:56 Lorsque le président Santiago Bernabéu décide de fixer les couleurs du Real après la guerre,
02:00 il ne choisit pas un ensemble blanc par hasard.
02:03 Comme la plupart des matchs se jouent la nuit, il se dit que la réverbération des lumières sur les maillots
02:07 va donner une allure stellaire, une impression que des étoiles scintillent sur le terrain.
02:12 Alors que du côté de l'Atletico, le choix des couleurs est bien plus terre à terre.
02:16 S'ils portent un maillot à bandes rouges et blanches, c'est car le tissu coûtait moins cher aux étudiants basques qui ont créé le club.
02:21 Et encore, pour une question d'économie, ils s'arrangeaient avec les fabricants de matelas pour récupérer ces tissus rouges et blancs inutilisés.
02:28 C'est d'ailleurs de là que provient un des surnoms de l'Atletico, les "cocheneros", traduisez les matelassiers.
02:34 Sur le terrain, les duels sont tendus, mais en termes de palmarès,
02:38 les clubs se tiennent la dragée haute jusqu'à l'arrivée de l'attaquant argentin Alfredo Di Stefano au Real en 1953.
02:44 Avec les meilleurs joueurs du monde à l'époque, les merengues deviennent alors une véritable machine à gagner.
02:49 Mais s'ils raflent le tout sur la scène européenne, les madrilènes doivent faire avec un voisin pas du tout décidé à lâcher l'affaire.
02:55 L'Atletico était aussi dans de belles années et était le seul club à remporter des titres de champion d'Espagne durant cette période dorée du Real.
03:03 Fereng Puskas dira à cette époque que l'Atletico était le grand rival du club,
03:07 tandis qu'une autre légende du Real, Paco Rento, déclare que cette équipe de l'Atletico était l'équipe la plus difficile qu'ils aient rencontré.
03:14 Mais les décennies passent et si le Real gagne toujours, comme les 13 ligues des champions en attestent aujourd'hui,
03:19 l'Atletico a du mal à garnir son armoire à trophées.
03:22 D'ailleurs, symbole de cette blouse qui entoure les colchoneros, leur unique finale de ligue des champions au XXe siècle en 1974 face au Bayern.
03:30 Le score est de 1-0 pour l'Atletico et on joue les dernières secondes.
03:34 Un joueur de l'Atletico peut dégager en touche pour faire stopper le match, mais balance plutôt le ballon au milieu de terrain
03:40 et c'est alors que le bavarois Hans-Georg Schwarzenbeck arrive et décoche une frappe de plus de 35 mètres dans les buts madridens.
03:48 Et comme à l'époque, les prolongues et les tirs au but ça n'existait pas, c'est un nouveau match que doivent jouer les deux équipes.
03:54 Sauf que celui-là, le Bayern le gagne 4-0.
03:57 Cruel, oui, mais terriblement représentatif de ce club.
04:01 Et la différence de trophées amassés symbolise à merveille cette rivalité.
04:05 D'un côté le Real Madrid pour qui gagner est la seule chose qui compte et qu'il a prouvé à travers le temps,
04:09 et de l'autre un Atlético Madrid loser magnifique, que l'on admire plus pour son abnégation que pour sa réussite.
04:15 L'Atletico c'est l'authenticité, les valeurs prolétaires du travail, un amour sans limite des couleurs malgré les défaites,
04:22 tandis que le Real surfe sur son succès et son immense prestige comme le montre l'inscription devant le musée du club.
04:28 Les trophées racontent l'histoire, ce sont des faits concrets qui définissent leur détenteur, loin des critiques et des clichés.
04:34 Chaque trophée gagné ferme une période de victoire pendant laquelle le Real Madrid était meilleur que chacun de ses rivaux,
04:40 ce qui lui vaut le titre bien mérité de plus grand club de tous les temps.
04:44 Et à l'opposé de ça, on retrouve donc l'Atletico Madrid.
04:47 Un slogan souvent repris par les fans colchoneros raconte "Atleti hasta la muerte, Real hasta la próxima derrota".
04:54 L'Atletico jusqu'à la mort, le Real jusqu'à la prochaine défaite.
04:58 Car pour eux, les fans du Real Madrid sont comme des enfants gâtés qui ne sont jamais rassasiés,
05:02 remettant en cause leur amour de l'écusson à chaque défaite de leur club.
05:06 Alors que l'Atletico est réputée pour sa base de fans ultra fidèles, fiers de porter ses couleurs malgré les défaites.
05:12 Par exemple, lorsque l'Atletico descend en 2ème division espagnole à l'issue de la saison 1999-2000,
05:18 le club enregistre une hausse des abonnements avec 40 000 ventes pour la saison suivante.
05:23 Car pour eux, c'est dans la défaite et dans la souffrance que se construit l'amour de l'Atletico en opposition au succès du Real.
05:30 Fernando Torres, el niño, l'enfant chéri de l'Atletico, raconte ça très bien lorsqu'on lui demande d'où lui vient cet amour pour les cocheneros.
05:37 Pendant des années, Madrid a été le grand club de la ville, mais pas seulement, d'Espagne et d'Europe aussi.
05:42 Nous, nous étions l'équipe pauvre, de la classe ouvrière, qui essayons de les rattraper.
05:46 Forcément, les fans de l'Atletico fêtent les victoires avec plus de joie et plus de passion.
05:50 Les fans de Madrid en demandent toujours plus et en ont toujours plus.
05:54 Ce sont les riches, mais ils n'apprécient pas leur football.
05:56 Les enfants pourraient penser "pourquoi supporter l'Atletico quand les fans du Real sont toujours contents ?"
06:01 La réalité, c'est qu'ils ne sont pas contents. Ils n'en ont jamais assez.
06:05 Être un fan de l'Atletico, cela peut te faire souffrir, mais cela te rend beaucoup plus fort.
06:10 Mais ce qui est peut-être le pire dans tout ça, c'est que le Real, du haut de ses succès, accorde bien plus d'attention et de haine envers l'autre mastodonte espagnol,
06:18 le FC Barcelone, qu'envers son propre voisin.
06:21 Ce qui tue les fans de l'Atletico, c'est que le Real leur a toujours fait l'insulte de l'indifférence, la pire de toutes.
06:27 Les Rory Blancos sont réduits à un rôle de fervalois, de petit frère un peu encombrant, mais qui ne vole pas tant de trophées que ça au final.
06:34 Peut-être que si l'Atletico avait gagné une des deux finales de Ligue des Champions disputées par les deux clubs en 2014 et 2016, la donne aurait été différente.
06:42 Et encore une fois, c'est un Real Madrid cynique qui remportera les deux trophées, ne laissant que les miettes à l'Atletico.
06:48 Ce derbide, vraiment l'impression que deux mondes s'affrontent.
06:52 D'un côté, un club qui brille de mille feux, qui parade avec ses trophées et ses meilleurs joueurs du monde.
06:56 Un club qui, pour son centenaire, ramène un orchestre au Bernabeu pour chanter l'hymne du Real.
07:01 Et de l'autre, un club plus bestial, forgé dans l'ombre de son voisin, animé par la passion et marqué par la défaite.
07:08 Car cette rivalité dépasse largement les limites du terrain, elle infuse dans toute la capitale espagnole.
07:13 Et à travers le monde, n'importe qui peut comprendre toute l'importance de cette dualité.
07:18 Et en ça, le derby de Madrid restera bien unique en son genre.
07:21 Et toi, dans quel camp tu te situes ? N'hésite pas à nous lâcher ton meilleur argumentaire en commentaire.
07:27 Sur ce, bye !

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