Pour la journaliste Valeurs Actuelles, la France n’est pas un pays de transition, mais un pays de destination : «Certains pays en Europe sont des pays de transition, la France est un pays de destination».
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00:00 Alors d'abord, en effet, ces chiffres sortent là et tout le monde a fait très attention parce que
00:04 1. ce sont des chiffres évidemment qui intéressent, mais 2. il va y avoir bientôt la présentation d'une loi, d'un projet de loi sur l'immigration.
00:10 Évidemment, ces chiffres serviront dans tous les débats.
00:13 Et d'ailleurs, vous voyez que dans le détail, franchement, c'est la migraine assurée pour se retrouver dans tous ces chiffres.
00:19 Parce qu'on vous dit alors il y a eu tant de personnes, mais alors ça, c'est le chiffre sans les mineurs.
00:22 Alors on ne sait pas pourquoi les mineurs ne sont pas comptés.
00:24 Puis il y a le chiffre d'après, c'est avec les mineurs, enfin sans telle nationalité, avec telle nationalité.
00:30 Vous comprenez très rapidement qu'avec ces chiffres là, ça va être la migraine assurée dans le débat et qui vaut mieux s'extraire.
00:35 On comprend avec les chiffres globaux, on comprend des tendances avec les augmentations ou les diminutions.
00:41 Mais bon, on ne va pas trop s'attarder dans le détail des chiffres parce que ça n'est pas possible.
00:45 Simplement, la seule chose, c'est que les premières demandes sont majoritaires.
00:50 Mais on a également tout ce qui est débouté dans les autres pays de l'Union européenne.
00:54 Ils se retrouvent en France pour étudier à nouveau leurs demandes d'asile.
00:57 Vous savez que dans le droit européen, quelqu'un qui est en demande d'asile n'est absolument pas expulsable.
01:02 Donc plus vous faites traîner, plus vous avez un risque d'installation, évidemment, dans le pays et donc d'expulsion impossible.
01:07 Donc vous avez ces Dublinais qui sont déboutés ailleurs et qui viennent en France ou alors tout simplement parce que leur dossier n'a pas été traité dans le premier pays et qu'ils viennent directement en France.
01:16 Et alors au niveau européen, on a toutes les nationalités par grosseur dans l'ordre d'arrivée.
01:23 Et alors en France, on apprend qu'en premier lieu, ce sont les Afghans.
01:27 Alors les Ukrainiens, c'est un peu à part parce que c'est une protection automatique, mais qui est temporaire.
01:31 Vous savez, c'est assez spécial.
01:33 Mais en France, sur les nationalités, les Afghans sont en premier.
01:36 Mais ensuite, on a Bangladesh, Turquie, Géorgie et Congo sur les demandes d'asile.
01:41 Donc très directement, si tous ces pays-là peuvent participer de la demande d'asile, globalement, le monde entier peut participer de la demande d'asile.
01:48 Ce ne sont pas des pays essentiellement connus pour une guerre aujourd'hui, excepté évidemment l'Afghanistan.
01:53 L'Afghanistan, si vous permettez, rappelons que 91% si ma mémoire est bonne, ce sont des hommes.
01:57 Ah oui, alors ça, oui, c'est essentiellement des hommes.
02:00 Et d'ailleurs, en Afghanistan comme ailleurs, c'est majoritairement des hommes.
02:03 Et on apprend dans ce, on en avait déjà parlé, on apprend dans ce rapport que l'outre-mer est une voie en constante augmentation pour les demandes d'asile.
02:10 C'est par là que transitent énormément de gens.
02:12 Donc là-haut, c'est signifiant.
02:13 Et on comprend année après année que les choses se savent, que le bouche à oreille fonctionne sur le terrain de l'immigration.
02:19 C'est très clair puisque les voies d'accès sont, enfin, augmentent d'année en année.
02:24 Et on apprend une chose qui a retenu mon attention, un chiffre.
02:28 Il y a eu 34.000 sans-papiers régularisés cette année en France
02:33 et une augmentation sur les salariés régularisés de 29,1%.
02:39 Vous savez, c'était toute la partie humanité du projet de loi
02:42 de régulariser les personnes qui travaillent, de régulariser par le travail.
02:47 Eh bien, on constate que c'est déjà le cas en réalité.
02:50 Donc là, on va faire une loi, probablement pour accélérer quelque chose qui existe déjà.
02:55 Alors, par rapport à vos questions, ce n'est pas étonnant.
02:58 Pourquoi ? Parce qu'on comprend que la France est un pays de destination.
03:01 C'est ce qu'expliquent tous les spécialistes qui observent les dossiers.
03:05 Il y a certains pays en Europe qui sont des pays de transition.
03:08 La France est un pays de destination, notamment parce que c'est un pays extrêmement attractif sur le plan financier
03:14 et sur l'aide juridique, sur l'accueil, sur la prise en charge en clair
03:18 par les différentes associations dont on a déjà parlé.
03:21 Alors évidemment, il y a l'exemple qu'on connaît tous par cœur de l'aide médicale d'État,
03:25 aide qui est attribuée uniquement aux personnes en situation irrégulière.
03:29 C'est une sorte de spécificité française.
03:32 Bon, alors ça, on a 400.000 allocataires en 2022,
03:35 400.000 personnes en situation irrégulière qui bénéficient d'une aide financière médicale.
03:40 En l'occurrence, c'est un milliard d'euros de dépense quand même.
03:43 Et s'ajoutent à ça les titres de séjour accordés pour soins,
03:47 donc les personnes qui ne sont pas irrégulières, mais qui obtiennent un titre de séjour pour soins.
03:50 Alors là aussi, c'est une exception française dans le monde
03:53 qui permet à des dizaines de milliers de personnes étrangères chaque année
03:56 de venir se faire soigner sans plafond de dépense.
04:00 Il n'y a pas de plafond et vous avez un titre de séjour
04:03 auquel s'ajoute l'aide médicale d'État pour les personnes irrégulières.
04:06 Donc c'est par exemple, là, j'ai pris cet exemple-là sur le soin,
04:08 mais c'est évidemment extrêmement attractif.
04:12 Et nos brèches sont connues, on en avait déjà parlé aussi,
04:14 mais là, on apprend qu'en 2022, le taux d'accords,
04:20 c'est-à-dire le nombre de déboutés du droit d'asile parmi les personnes qui rentrent,
04:24 est de 60%.
04:25 C'est un peu en diminution, mais on sait que la majorité
04:29 des gens qui viennent faire une demande d'asile sont déboutés,
04:32 mais tous restent en France.
04:33 Et ça aussi, ça se sait, ce n'est pas forcément le cas dans tous les pays.
04:37 Alors quel coût ?
04:38 Alors là, sur le coût, c'est un peu pareil.
04:40 C'est tellement des coûts qui s'additionnent les uns aux autres
04:42 que c'est très difficile de donner un chiffre global.
04:44 Mais simplement l'aide aux demandeurs d'asile,
04:46 donc qui est un budget qui est alloué pour aider les demandeurs d'asile
04:50 pendant qu'ils font leur demande d'asile.
04:52 C'est un budget d'un demi milliard d'euros chaque année,
04:54 auquel s'ajoute l'aide pour les demandeurs d'asile,
04:58 spécifique pour les Ukrainiens cette année.
05:02 Et là, on est à plus de 50 millions d'euros par mois
05:05 pour la protection temporaire des Ukrainiens,
05:07 auquel s'ajoute l'aide financière pour tous les autres personnes.
05:11 Ce qu'on comprend globalement, c'est que tout est en augmentation.
05:14 Le nombre de demandeurs d'asile, le nombre de personnes régularisées.
05:16 Alors, le ministère de l'Intérieur a beaucoup communiqué aussi
05:19 sur le fait que le nombre d'expulsions est aussi en augmentation.
05:22 Mais d'un côté, on a 155 000 demandeurs d'asile qui rentrent en France
05:25 et les expulsions sont en augmentation.
05:27 On atteint 15 000.
05:29 Vous voyez un peu la différence sur les chiffres bruts, on va dire.
05:34 Fin.
05:34 [Musique]
05:37 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]