• l’année dernière
OPEN D'AUSTRALIE 2008 - Il y a 15 ans, le 27 janvier 2008, Jo-Wilfried Tsonga disputait sa première finale de Grand Chelem face à Novak Djokovic à l'Open d'Australie. Le Français revient sur ce moment fort dans sa carrière et comment il a appréhendé ce match. Suivez l'Open d'Australie en intégralité sur Eurosport.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Ce qui se passe, c'est que moi, c'est la première fois que je me retrouve là.
00:04 C'est la première fois que je me retrouve en quart de finale d'un Grand Chlem.
00:09 En demi-finale d'un Grand Chlem.
00:11 Émotionnellement, c'est un peu différent.
00:13 Quand vous finissez un match allongé par terre en pensant que c'est le plus beau jour
00:17 de votre vie, c'est pas la même chose que quand vous l'avez déjà fait huit fois,
00:21 que vous gagnez et que vous vous dites "demain il y a un match, j'ai gagné aujourd'hui,
00:27 je suis content, mais c'est demain que ça...
00:31 Il y a une prochaine étape."
00:33 Et quand on fait tout pour la première fois, évidemment qu'au niveau émotionnel, au niveau
00:42 de la charge émotionnelle, ça prend de l'énergie.
00:45 Ça prend de la jernie.
00:46 Vous parlez à n'importe quel grand sportif qui vit un grand moment dans sa carrière,
00:50 il va vous dire après "pfff, ça chute un petit peu parce que c'était tellement fort".
00:54 Il avait évidemment dans son escarcelle des choses positives.
01:03 Déjà jouer une finale de Grand Chlem, déjà faire plusieurs fois même demi, il était
01:10 dans le top 10 mondial, il connaissait tout ça, il était déjà aguerri au grand circuit,
01:16 aguerri aux grands matchs.
01:17 Ce que moi j'avais un peu moins.
01:20 Et du coup, forcément, ça, ça penchait de son côté.
01:25 Après, évidemment, j'avais là un peu la folie, j'avais mon tennis avec moi aussi.
01:32 Je gagne le premier set, je break dans le deuxième, franchement je suis bien engagé
01:37 dans cette partie-là.
01:38 Après, je pense que j'ai été rattrapé peut-être aussi un peu par les émotions,
01:44 parce que c'était la première, parce que si, parce que ça...
01:46 On ne pourra jamais vraiment savoir le pourquoi du comment.
01:50 Ce que je sais, c'est que je l'ai battu 4 ou 5 fois de suite après la finale.
01:56 Donc ça voulait dire que je l'avais dans la raquette ce match.
02:03 Et qu'il y a peut-être des détails à un moment donné qui m'ont perturbé, mais c'est...
02:10 Enfin, qui m'ont perturbé, qui ont fait que je n'ai pas gagné ce match.
02:15 Pour mes parents, voilà, ils ont beaucoup sacrifié pour moi.
02:18 Et pour eux, c'était un réel plaisir de venir me voir jouer dans un moment comme ça,
02:24 même s'ils avaient à faire 24 heures d'avion, aller-retour sur deux jours.
02:28 C'était un peu de la folie quand même, ce voyage.
02:31 Et donc forcément, c'était un moment qui était avec le recul.
02:39 Moi, je pense que si je devais le refaire, je l'aurais peut-être fait différemment,
02:46 parce que c'était émotionnellement pour moi tellement fort.
02:49 Parce qu'avec mes parents, qui se sont quand même sacrifiés pour moi,
02:52 parce que je suis d'une fratrie, entre guillemets, de 2-3 enfants.
02:56 Ils m'ont toujours amené au tennis, ils m'ont amené les week-ends en tournoi,
02:58 à 200, 300, 400 kilomètres de la maison.
03:02 Ils ont forcément fait énormément de sacrifices,
03:05 parce qu'on vient d'une famille, on va dire, modeste.
03:09 C'est vrai qu'à un moment donné, émotionnellement, pour moi, ça a été peut-être trop.
03:16 Peut-être trop, et ça m'a peut-être enlevé un peu de vigueur, d'énergie.
03:23 Ça m'a peut-être, comment dire, en termes d'émotion, adouci aussi, peut-être.
03:31 Et je pense que si j'avais à le refaire, j'aurais dit,
03:34 "Papa, maman, je vais gagner ce match-là et je vais ramener la coupe à la maison."
03:43 Et peut-être, parce qu'on ne le saura jamais, si c'était un élément pour moi,
03:49 réellement, qui a eu un impact sur ma finale.
03:57 Mais en tout cas, si j'avais à le refaire, je le ferais peut-être différemment.
04:01 Et voilà.
04:04 [Générique]

Recommandations