• il y a 2 ans
ESPACE - C’est une première pour l’Humanité, et elle est digne d’« Armageddon » et d’Hollywood. Dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 septembre, la sonde de la mission Dart de la Nasa est parvenue à percuter, à onze millions de kilomètres de la planète Terre, un astéroïde. Un test qui vise à dévier la trajectoire du corps céleste et à apprendre à se protéger d’une potentielle menace future.

Le vaisseau, plus petit qu’une voiture, a foncé à une vitesse de plus de 20 000 kilomètres / heure sur sa cible, atteinte à l’heure prévue (1h14 du matin en France, 19 heures 14 sur la côte Est des États-Unis). Les équipes de la Nasa, réunies au centre de contrôle de la mission dans le Maryland, ont explosé de joie au moment de la collision.

Quelques minutes avant, l’astéroïde Dimorphos, situé à environ 11 millions de kilomètres de la Terre, a peu à peu grandi sur les spectaculaires images retransmises en direct par le vaisseau. On pouvait y distinguer clairement les cailloux à sa surface grise, juste avant que les images stoppent au moment de l’explosion.

« Nous sommes embarqués dans une nouvelle ère, où nous avons potentiellement la capacité de nous protéger d’un impact d’astéroïdes dangereux », a déclaré Lori Glaze, directrice des sciences planétaires à la Nasa.

Dimorphos fait environ 160 mètres de diamètre et ne représente aucun danger pour notre planète. Il est en réalité le satellite d’un plus gros astéroïde, Didymos, dont il faisait jusqu’ici le tour en 11 heures et 55 minutes. La Nasa cherche à réduire l’orbite de Dimorphos de 10 minutes, c’est-à-dire à le rapprocher de Didymos, soit en clair à modifier sa trajectoire grâce à la puissance de l’impact.

Il faudra attendre entre quelques jours à quelques semaines avant que les scientifiques puissent confirmer que cette trajectoire de l’astéroïde a bien été altérée. Ils le feront grâce aux télescopes sur Terre, qui observeront la variation de l’éclat lorsque le petit astéroïde passe devant et derrière le gros.

Si le but reste ainsi modeste comparé aux scénarios catastrophes de films de science-fiction comme « Armageddon », cette mission de « défense planétaire », nommée Dart (« fléchette », en anglais), est la première à tester une telle technique. Elle permet à la Nasa de s’entraîner au cas où un astéroïde menace un jour de frapper la Terre. « Je pense que les Terriens peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles, ce sera mon cas », a lancé Elena Adams, une ingénieure de la mission.

Le vaisseau avait voyagé durant dix mois depuis son décollage, en Californie. Pour atteindre une cible aussi petite que Dimorphos, la dernière phase de vol était entièrement automatisée, comme pour un missile autoguidé.

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