Hautes-Pyrénées : Un habitant occasionnel attaque en justice pour faire taire le coq Pitikok

  • il y a 2 ans
Maintenant que le coq Maurice n'est plus, Pitikok pourrait bien reprendre le flambeau de la défense de la ruralité. Son propriétaire, un habitant du tout petit village d'Oursbelille, dans les Hautes-Pyrénées, est en effet convoqué le 7 juin devant le tribunal de Tarbes pour répondre du « trouble anormal du voisinage » engendré par le volatile. « Tout a commencé en 2019. Le propriétaire de la maison voisine (…) qui vient deux fois par an en vacances à Oursbelille, est venu me trouver (…) pour me sommer de me débarrasser de mon coq », explique le « maître » de Pitikok. « Il y a eu conciliation (…) mais ce fut un échec puisque la seule solution que monsieur propose, c’est que nous nous débarrassions de notre animal », poursuit-il. Or, « il n’en est pas question », assure-t-il. « Une fois de plus, nous avons des néoruraux qui viennent à la campagne, et qui ne supportent pas ou peu, des sons qui sont naturels », renchérit Stéphane Jaffrain, son avocat.6.000 euros de dommages et intérêts Le plaignant demande 6.000 euros de dommages et intérêts et 100 euros par jour de retard en cas d’éventuelle condamnation. « Pour mon client, c’est une véritable souffrance », justifie Anne Bacarat, son conseil. « Il souffre d’un cancer, de problèmes cardiaques, d’acouphène et il porte un système d’aide auditive ».  En 2019, sur l’île d’Oléron, la justice avait autorisé le coq Maurice à poursuivre ses vocalises. L’affaire avait fait tant de bruit qu’en 2021, une loi a été votée. Elle protège les sons et les odeurs des milieux naturels : le son des cloches, le coassement des grenouilles, le cancanement des canards, les effluves de crottin. Et donc aussi théoriquement le chant des coqs.

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