Olivier van Malderghem se retrouve enfin sur le plateau de son premier long métrage, Rondo. Sachant qu'il avait entamé l'écriture, il y a une dizaine d'années, nous sommes très heureux de partager son bonheur de sortir sa veste en mouton retourné, un béret et des gants, fin prêt à faire tourner les camions, les lumières et la caméra. C'est une équipe souriante que nous rencontrons dans la cour des Archives de la Ville de Bruxelles, en plein quartier des Marolles. Jean-Pierre Marielle trône dans sa superbe et sa bonne humeur, avec, à ses côtés, le jeune Julien Frison. Olivier van Malderghem a le visage ouvert, le regard lumineux. Tutto bene.
Olivier van Malderghem : Rondo est une tentative d'exprimer une colère face à la déferlante de haine qu'est la Shoah. Mes personnages interpellent tout le temps Dieu, quel qu'il soit. Moi qui suis d'une famille et d'une éducation laïques, je fais dire à mes personnages des choses que je ne dirais jamais, car je n'aborde jamais la vie de ce point de vue. Si Dieu est si souvent présent, c'est que soudain, il s'est imposé.
Dans l'écriture, j'ai dû créer un Dieu contre lequel Abraham, juif fidèle et imprégné de religiosité, se révolte. Après lui, ce sera le tour de Simon. C'est un Dieu qui non seulement est absent, mais méchant. Nous venons de tourner une superbe scène dans une synagogue où Abraham développe son point de vue magistralement. Il n'affirme pas que Dieu n'existe pas, mais que les juifs se sont laissé leurrer par un Dieu qui ne les aime pas. Ils ont cru, pendant des siècles, qu'ils étaient aimés de Dieu, qu'ils étaient les élus, mais en vérité Dieu leur a tourné le dos, ne s'est pas du tout intéressé à eux. J'ai voulu donner la parole à des personnes qui appartiennent au judaïsme et qui ne sont pas des juifs « convenables », dans le sens où ils sont très différents.
http://www.cinergie.be/article.php?action=display&id=715
Olivier van Malderghem : Rondo est une tentative d'exprimer une colère face à la déferlante de haine qu'est la Shoah. Mes personnages interpellent tout le temps Dieu, quel qu'il soit. Moi qui suis d'une famille et d'une éducation laïques, je fais dire à mes personnages des choses que je ne dirais jamais, car je n'aborde jamais la vie de ce point de vue. Si Dieu est si souvent présent, c'est que soudain, il s'est imposé.
Dans l'écriture, j'ai dû créer un Dieu contre lequel Abraham, juif fidèle et imprégné de religiosité, se révolte. Après lui, ce sera le tour de Simon. C'est un Dieu qui non seulement est absent, mais méchant. Nous venons de tourner une superbe scène dans une synagogue où Abraham développe son point de vue magistralement. Il n'affirme pas que Dieu n'existe pas, mais que les juifs se sont laissé leurrer par un Dieu qui ne les aime pas. Ils ont cru, pendant des siècles, qu'ils étaient aimés de Dieu, qu'ils étaient les élus, mais en vérité Dieu leur a tourné le dos, ne s'est pas du tout intéressé à eux. J'ai voulu donner la parole à des personnes qui appartiennent au judaïsme et qui ne sont pas des juifs « convenables », dans le sens où ils sont très différents.
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🎥
Court métrage