Barbara Hannigan dirige l'Orchestre philharmonique de Radio France en compagnie de Mathieu Amalric (récitant) dans les Tortues, extrait du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns.
Dans Le Carnaval des animaux, on découvre les hôtes du poulailler, le coucou de la forêt, le cygne glissant sur l’eau calme, ainsi que les oiseaux indéterminés de la volière. Mais le zoo de Saint-Saëns est aussi habité d’exotiques mammifères, éléphant, lion, kangourous et autres ânes du désert, sans oublier compositeurs et interprètes croqués avec malice, pianistes virtuoses devant « imiter le jeu d’un débutant et sa gaucherie ». Le musicien est un curieux animal.
Créé, en privé, à l’occasion du concert annuel du Mardis Gras du violoncelliste Charles Lebouc, redonné, pour fêter la mi-carême, au sein de la Société « La Trompette » chez Lemoine, et le mois suivant, à la demande de Liszt, chez la cantatrice Pauline Viardot, Le Carnaval des animaux a attendu 1922 pour être révélé au public sous la direction de Gabriel Pierné. Une exécution qui n’aurait pas gêné Saint-Saëns puisque celui-ci, opposé à l’édition du cycle de son vivant – seul Le Cygne a été rapidement diffusé –, savait que l’œuvre lui vaudrait un succès immense mais posthume. Les recettes de ce succès, la plaisanterie bien sûr. Celle d’un éléphant se dandinant sur la Danse des sylphes de Berlioz ou celle de tortues absurdes peinant sur le Galop d’Orphée aux enfers d’Offenbach.
Mais au rire se mêlent de nombreuses trouvailles instrumentales : la clarinette pour le coucou, les flûtes pour les oiseaux. Plus envoûtantes encore, les textures de l’Aquarium et de ses deux pianos croisant leurs guirlandes aux rythmes différents, sur les lignes cristallines de flûte et d’harmonica de verre, à défaut de célesta ou de glockenspiel. Il y a enfin Le Cygne, « noble bêtise » immortalisée par une chorégraphie d’Anna Pavlowa. Un modèle de mélodie instrumentale, d’une poésie troublante, comme si tout soudainement s’arrêtait pour rendre hommage à sa majesté.
Dans Le Carnaval des animaux, on découvre les hôtes du poulailler, le coucou de la forêt, le cygne glissant sur l’eau calme, ainsi que les oiseaux indéterminés de la volière. Mais le zoo de Saint-Saëns est aussi habité d’exotiques mammifères, éléphant, lion, kangourous et autres ânes du désert, sans oublier compositeurs et interprètes croqués avec malice, pianistes virtuoses devant « imiter le jeu d’un débutant et sa gaucherie ». Le musicien est un curieux animal.
Créé, en privé, à l’occasion du concert annuel du Mardis Gras du violoncelliste Charles Lebouc, redonné, pour fêter la mi-carême, au sein de la Société « La Trompette » chez Lemoine, et le mois suivant, à la demande de Liszt, chez la cantatrice Pauline Viardot, Le Carnaval des animaux a attendu 1922 pour être révélé au public sous la direction de Gabriel Pierné. Une exécution qui n’aurait pas gêné Saint-Saëns puisque celui-ci, opposé à l’édition du cycle de son vivant – seul Le Cygne a été rapidement diffusé –, savait que l’œuvre lui vaudrait un succès immense mais posthume. Les recettes de ce succès, la plaisanterie bien sûr. Celle d’un éléphant se dandinant sur la Danse des sylphes de Berlioz ou celle de tortues absurdes peinant sur le Galop d’Orphée aux enfers d’Offenbach.
Mais au rire se mêlent de nombreuses trouvailles instrumentales : la clarinette pour le coucou, les flûtes pour les oiseaux. Plus envoûtantes encore, les textures de l’Aquarium et de ses deux pianos croisant leurs guirlandes aux rythmes différents, sur les lignes cristallines de flûte et d’harmonica de verre, à défaut de célesta ou de glockenspiel. Il y a enfin Le Cygne, « noble bêtise » immortalisée par une chorégraphie d’Anna Pavlowa. Un modèle de mélodie instrumentale, d’une poésie troublante, comme si tout soudainement s’arrêtait pour rendre hommage à sa majesté.
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