• il y a 3 ans
La bretelle de son sac à dos passée sur une épaule, Élisée Fernandez marche dans les rues du XIVe arrondissement de Paris d’un pas décidé. Aujourd’hui, le sexagénaire fait sa rentrée au lycée, en classe de terminale. L’objectif pour lui cette année : passer le bac. Après un burn-out en 2014, cet ancien chef de projet dans le domaine des cosmétiques a voulu prendre « une revanche » sur la vie. Le Lycée d’Adultes de Paris, situé non loin de son domicile, éveille alors son intérêt. Il décide de sauter le pas en 2019 et s’inscrit dans l’établissement pour tenter de décrocher le précieux sésame qu’il n’avait pas obtenu plus jeune. « J’étais en grande perte de confiance. Le fait d’aller au lycée me redonne petit à petit confiance en moi », témoigne Élisée avant de rejoindre ses camarades de classe aux portes du lycée. Le Lycée d’Adultes de Paris est unique en son genre. Piloté par la mairie de Paris, cet établissement public dispense des cours le soir et le samedi matin, à destination des adultes souhaitant obtenir leur bac pour se reconvertir professionnellement , ou pour se fixer un défi qui leur permettra de gagner en assurance. L’école fonctionne « comme un lycée classique », explique Miguel, professeur d’humanité, littérature et philosophie avant de poursuivre : « Par exemple, on fait l’appel à l’arrivée en classe, il y a un bulletin à la fin du trimestre, et donc des évaluations. »

Les classes, divisées en quatre niveaux (seconde « reprise d’études », seconde générale, première et terminale), accueillent cette année près de 280 futurs bacheliers et les programmes scolaires suivis sont ceux de l’éducation nationale. À la fin du cursus, les auditeurs passent les épreuves du bac en candidats libres. Chaque année, « il y a environ 65 % de réussite au bac », précise Françoise Noel-Jothy, proviseure du Lycée d’Adultes de Paris. Des chiffres « un peu faussés » par la spécificité du lycée, car pour concilier leur vie professionnelle, leur vie familiale et leur scolarité, « certains sont obligés d’étaler leur cursus », et passent leur bac « en deux ou trois ans ». « Les premiers contrôles étaient angoissants », confie Élisée. Si son ancien travail l’a habitué à la prise de notes, le sexagénaire a eu plus de mal à prendre le pli de l’apprentissage des leçons et des devoirs. « Après on s’y fait et j’ai eu de très bonnes notes à mes premiers contrôles. Ça m’a permis de prendre confiance et de progresser. » Ce retour à la scolarité a développé en lui une réelle soif d’apprendre et a confirmé sa passion pour l’histoire. Une fois son bac en poche, Élisée compte bien s’inscrire à la fac et pourquoi pas se lancer dans un doctorat.

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