Vichy 5 / Les équipes de France

  • il y a 3 ans
Adélaïde et Sylvain, deux internationaux de longue date, nous racontent la situation et l'évolution des nos équipes de France.
Transcript
00:05AG : Adélaïde
00:06SP : Sylvain
00:08Actuellement je joue à Montpellier
00:11AG : Et moi, à Asnières.
00:14J’ai commencé le volley en 2006, cela fait 14 ans.
00:19SP : De mon côté, depuis 2002, soit 18 ans de volley.
00:28AG : En 2006, mon premier club était à Versailles.
00:33 Et quatre mois plus tard, j’ai été sélectionnée en équipe de France. Oui, cela a été assez rapide.
00:37SP : J’ai commencé à Bordeaux en 2002.
00:42Cinq ans plus tard, j’ai été appelé, en 2007.
00:46Je me souviens, lors de ma première sélection en 2007, on avait appelé environ 25 joueurs, si je me souviens bien, pour les évaluer.
00:58Au départ, nous étions tous des sourds. Les malentendants ou les sourds isolés, on ne les voyait pas.
01:03On ne savait pas s’ils étaient bien là ou non.
01:07A l’époque, le Volley Sourd était à la FSSF (ndlr : Fédération Sportive des Sourds de France), Il n’y avait pas assez d’informations.
01:13Plus tard, nous étions chez Handisport, il n’y avait pas plus d’informations.
01:17Et actuellement, nous sommes à la FFVB (ndlr : FFVolley, Fédération Française de Volley), et là, il y a plus de communications.
01:22Cela a été un gros changement, le niveau de l’équipe de France masculine passe de la départementale, il y a 18 ans, à Nationale 2, actuellement.
01:32AG : Côté féminin, il y a eu aussi un grand changement.
01:37A l’époque, il y avait peu de stages et beaucoup de changement de joueuses et d’entraineurs.
01:43Il n’y avait pas de stabilité.
01:47Après le championnat d’Europe en 2015, nous voyons enfin une évolution, une certaine stabilité avec le même entraîneur, ce qui permet une certaine osmose.
02:04C’est important. Il y a aussi plus de stages.
02:09Je me rappelle, à mes débuts, il y avait un week-end de stage par an, selon le budget bien sûr.
02:18En ce moment, c’est plutôt trois fois par an.
02:24SP : En dix-huit ans, j’ai eu trois entraineurs.
02:28Le premier était entendant et maitrisait la Langue des Signes, le deuxième aussi.
02:35Le troisième ne sait pas signer, ses deux fils sont en équipe de France des Sourds.
02:43Ce dernier entraineur est un ancien professionnel, grâce à son réseau, il trouve des joueurs sourds de niveau Nationale 2, pré-nationale.
02:55Cela évolue. Au dernier championnat d’Europe, en 2019, nous avons terminé à la sixième place, et nous sommes qualifiés pour les prochains Jeux Olympiques, en décembre 2021 au Brésil (ndlr : reporté en mai 2022).
03:09AG : Lorsque nous sommes sélectionnées en équipe de France, il est recommandé de s’entraineur en club valide.
03:15L’intensité n’est pas la même en club sourd.
03:19Côté Sourd, c’est plus pour se retrouver et faire les déplacements.
03:22Côté club valide, l’intensité en entrainement est plus élevée, nous permettant de progresser plus vite.
03:26SP : Pendant un an, j’ai fait du volley seulement en club sourd.
03:30Je sentais bien que je ne progressais pas assez.
03:32Du coup, j’ai intégré un club valide et j’ai beaucoup progressé.
03:35Dans la liste des joueurs, une moitié ne s’entrainait pas en club valide, l’entraineur ne se positionnait pas là-dessus.
03:44Chacun faisait comme bon il semblait.
03:49Actuellement, c’est obligatoire d’être en club valide.
03:52A l’époque de la FSSF, pas d’obligation, puis chez Handisport, on était flexible.
03:56Maintenant, c’est la FFVolley, c’est imposé par la hiérarchie.
04:01En ce moment, on se rassemble quatre à cinq fois par an.
04:05L’objectif n’est pas d’apprendre les bases techniques, mais de travailler la cohésion collective.
04:12Si un joueur souhaite progresser techniquement, c’est en club valide, pour gagner du temps.
04:19C’est pour ça qu’on est obligé d’être en club valide.
04:21Si l’un de nous a des difficultés à trouver un club, l’entraineur est là pour nous aider.
04:25Grâce à son réseau, on devient une solide équipe.
04:31AG : Ce n’est pas forcément obligatoire.
04:34SP : Si un joueur ne s’entraine pas en club valide, il ne sera pas pris.
04:41Il y a des conséquences.
04:44AG : Côté filles, la moitié n’est pas en club valide actuellement.
04:52Mais, si une joueuse non sélectionnée préfère s’entrainer en club valide, c’est son choix.
05:02Il est important de garder les équipes de Volley Sourd, pour motiver les plus jeunes.
05:08Grâce à la communauté sourde, pour sensibiliser les jeunes à l’identité sourde grâce au Volley Sourd.
05:17Le jeune arrivera à s’identifier grâce aux rencontres.
05:22Par exemple, chez les garçons, il y a deux jeunes qui viennent d’arriver mais ne connaissent pas le monde des Sourds.
05:27Ils le découvrent grâce au Volley Sourd, grâce aux anciens joueurs.
05:34Tu les sens comment, ces nouveaux ?
05:38SP : Le niveau n’a rien à voir, c’est un grand bond en avant.
05:41AG : Et aussi, ils se sentent moins seuls en tant que sourd.
05:48SP : Exactement, ils sont moins isolés, ils sont mieux intégrés.
05:51- FFVOLLEY, AU REVOIR.