• il y a 3 ans
On voit qu’Antoine Chevrier a toujours le soucis du bien des personnes. Dans sa correspondance, il montre combien il est important de faire du bien aux gens pour gagner leur confiance. Oui, il importe de montrer que nous les aimons.
Nous en avons le témoignage dans les lettres envoyées au fondateur de la cité de l’Enfant Jésus. Une œuvre sociale pour répondre à l’extrême urgence de trouver des logements pour les personnes en grande difficulté;, notamment après les inondations de 1856. « Il faut passer par le corps pour aller jusqu’aux âmes, » écrit t-il dans la
Lettre n°18 (17) [3] écrite de la Citée en février 1859
AU FRERE CAMILLE, qui vit A ROME par ses études en vue de la prêtrise
J.M.J. [Cité, fin février 1859]
Que la grâce et la lumière de Notre-Seigneur Jésus soit toujours avec vous et vous conduise toujours dans le vrai chemin que le Seigneur veut que vous parcouriez, malgré toutes les difficulté, elles s’effaceront toutes par la puissance de Celui qui conduit tout.
Nous recevons toujours vos lettres avec un véritable plaisir tout spirituel, et nous sommes bien consolés de penser que Dieu vous donnera toujours le courage et la persévérance.
Je remercie Dieu de ce qu’il m’a fait un peu comprendre cette vérité que mon devoir principal était de m’occuper plus spécialement des enfants de la maison, que ce devoir était aussi et plus important que tout autre, que ces enfants sont aussi bien les enfants de Dieu que les autres personnes, et que le bien est plus facile et plus réel auprès d’eux qu’auprès des autres, et plus convenable, plus approprié à mon caractère, mon esprit, que tout autre bien en réalité plus difficile et plus infécond: priez s’il vous plaît pour que j’agisse selon la lumière et la grâce de Dieu. Le véritable zèle consiste toujours à chercher ce que les autres ne veulent pas ou semblent dédaigner, et ces pauvres enfants sont bien dignes d’intérêt et d’affection; je les aime davantage depuis que je suis plus au milieu d’eux et même, si je pouvais, je cesserais tout travail extérieur pour m’y occuper exclusivement, si je croyais que Dieu le demandât.
Il faut passer par le corps pour aller jusqu’aux âmes, il faut être le protecteur, le médecin de leur corps pour leur bien faire comprendre qu’on aime leur âme; l’amour de l’invisible se manifeste par l’amour du visible, du sensible. Hier soir, assez tard, j’ai fait une infusion à Joseph et à Ménétrier, j’ai compris que cela leur faisait plaisir, il faut s’attirer l’affection par tous les moyens. J’ai établi pour nos malades la lecture spirituelle, ou plutôt conférence spirituelle à 9 h du soir, j’en profite pour leur donner paternellement les petits avis à donner, et le matin à 6 h ½ je vais leur faire la prière et quelques courtes réflexions pour la journée; il faudra quelque temps pour les habituer à ces petits exercices, mais j’espère en venir à bout, ce n’est pas en quelques jours que l’on peut parvenir à corriger et à redresser ; on peut compter sur Joseph, François

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