• il y a 4 ans
De mémoire de Marocain, c'est la première fois que la prière du vendredi est interdite dans les mosquées. À Tanger comme dans les autres villes et villages du royaume chérifien, le Conseil des oulémas, la haute autorité ayant le monopole des consultations religieuses, a pris cette décision inédite et courageuse à la demande du roi Mohammed VI, commandeur des croyants. Ainsi, la décision de fermer tous les lieux de culte a été prise au plus haut niveau de l'État dans le dessein d'endiguer la pandémie du nouveau coronavirus baptisé Covid-19. Alors qu'ils ont l'habitude d'appeler à la prière cinq fois par jour les fidèles musulmans prompts à se rendre dans les mosquées, les imams prononcent désormais une réplique déroutante à plus d'un titre. « Restez chez vous, faites la prière chez vous, que Dieu vous garde ! » disent-ils désormais. « Il faut se plier à la volonté de l'État, affirme un imam d'une mosquée de Tanger. En période de pandémie, ce n'est pas un péché de prier chez soi. Au contraire, le péché serait plutôt de mettre la vie de centaines, voire de milliers, de personnes en danger. » Un avis partagé par une grande partie des Marocains, qui ont cessé de se rendre à la mosquée et qui, par ailleurs, travaillent à raisonner les plus récalcitrants. Vendredi 20 mars, la situation a été inédite dans l'histoire du pays : les mosquées du royaume ont été toutes cadenassées. Avec 86 cas confirmés et 3 décès enregistrés pour 2 rétablissements samedi, la situation est grave au Maroc.

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