Retraites. Jean-Paul Delevoye veut « amener les gens à 63 - 64 ans qui est l’âge d’équilibre du système »

  • il y a 5 ans
Le Haut-commissaire à la réforme des retraites s’est voulu rassurant sur la future réforme des retraites, à l’occasion d’un entretien publiée mercredi dans L’Est républicain. Si l’âge de départ légal ne doit pas bouger, il souhaiterait cependant que les Français travaillent plus pour permettre le financement du système de répartition.

Le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a obtenu du gouvernement l’assurance que l’âge légal de départ à la retraite resterait fixé à 62 ans, mais estime que l’âge d’équilibre du régime est de 63 ou 64 ans.

La concertation sur la réforme des retraites, qui doit s’achever en mai, a pâti d’une cacophonie gouvernementale sur l’hypothèse d’un recul de l’âge minimum de la retraite, aujourd’hui fixé à 62 ans, auquel le chef de l’État s’était engagé à ne pas toucher durant la campagne de 2017.

Dans un entretien publié mercredi 24 avril dans L’Est républicain, le Haut-commissaire à la réforme des retraites l’assure : « J’ai souhaité une clarification apportée par le Premier ministre qui a confirmé mon mandat : l’âge légal ne changera pas ».

Jean-Paul Delevoye estime que le flou entretenu par le gouvernement a contribué au retrait de Force ouvrière des négociations et à « la position du Medef, qui aborde ce sujet avec une vision à caractère budgétaire ».

FO s’est retiré le 16 avril des discussions en estimant que l’attitude de l’exécutif dévoyait « le sens et l’objectif de la concertation ». Le Medef a proposé pour sa part la semaine dernière de repousser l’âge de la retraite à 64 ans d’ici à 2028.

« On veut donner la liberté de partir à 62 ans en responsabilisant la personne. Mais notre responsabilité à nous, pour la pérennité du système, c’est d’amener les gens à 63, 64 ans qui est l’âge d’équilibre du système », a dit Jean-Paul Delevoye mercredi à un groupe de journalistes.

« La droite a plutôt tendance à avoir une vision comptable et budgétaire des choses », a-t-il ajouté. « C’est une vision de court terme qui l’emporte sur le moyen terme ».