• il y a 5 ans
Au cœur du camp palestinien, au sud de Beyrouth, se niche un paradis caché, où des jeunes artistes sont formés. Parmi eux, Lara, 15 ans, à la voix envoûtante, se démarque par son talent. Reportage.

es ruelles du camp de Bourj el-Barajneh sont très encombrées. Entre les nœuds de câbles qui pendent dans le ciel, les maisons et immeubles entassés qui tombent en ruine, l'incessante traversée des mobylettes, vélos et minibus qui peinent à avancer sur le sol boueux des petites rues étroites, le regard se perd. Mais cette image désolante de la vie des réfugiés palestiniens serrés dans leur kilomètre carré, qui luttent chaque jour pour leur propre survie, reflète une partie seulement de la réalité. Abou Youssef, la cinquantaine, à la démarche toujours pressée, présente le camp qu'il connaît comme sa poche sous un tout autre jour. « Son camp », comme il aime à dire, vit aux couleurs de la Palestine et croit en sa jeunesse. Dans ce véritable labyrinthe, des jeunes étudiantes rient aux éclats, des membres de l'équipe de football du quartier, épuisés, sortent d'un entraînement, un groupe d'enfants s'affairent à façonner des masques en argile pour une future pièce de théâtre. Pour Abou Youssef, lui-même père de trois enfants, les habitants du camp n'ont pas attendu de recevoir de l'aide extérieure pour se prendre en main à travers l'éducation de sa jeune génération. À l'image de ce temple caché, chasse gardée de notre guide aux mille fonctions : le centre Palista pour les arts populaires et la culture.

Dénicheurs de talents
L'immeuble vide, aux fenêtres non vitrées, semble à l'abandon. Pourtant, il fait office depuis trois ans de conservatoire. Ce dernier, qui a vu le jour grâce à un bienfaiteur palestinien, est le poumon de la jeunesse qui s'exprime. À sa tête, un musicien et ancien matelassier, Moustapha Zemzem, la quarantaine. Installé dans le canapé de son modeste bureau, il explique, narguilé à la main : « Nous accueillons et formons des jeunes de tous les camps palestiniens, de Bourj el-Barajneh, de Aïn el-Héloué et de Nahr el-Bared. Notre but est de faire éclore les jeunes talents des camps, pour qu'ils aillent le plus loin possible. » Avec son ami et collègue de toujours, Abou Youssef, ils font la promotion des jeunes via des vidéos postées sur YouTube.

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http://www.lorientlejour.com/article/933213/les-rossignols-du-camp-de-refugies-de-bourj-el-barajneh.html

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