• il y a 5 ans
Si Thierry Mariani a claqué la porte des Républicains pour un rapprochement avec le Rassemblement national, il n’a pas encore prise sa carte du parti. Pourquoi ? «Il faut un certain temps avant de rejoindre un parti, explique-t-il. Mais je suis désormais entièrement d’accord avec l’approche des questions européennes par Marine Le Pen».

Il ajoute: «Ce n’est pas un stage d’observation mais un stage d’acclimatation !  Le RN, depuis Fréjus, a une nouvelle approche des questions européennes. Désormais, on reste dans l’Europe mais on la change de l’intérieur. On garde l’euro mais on tente de changer sa gouvernance. Et ça, ça me convient !».

L’ancien ministre explique encore ce qui l’a poussé à franchir le cap: «Le FN des années 90/00, ce n’est pas le RN d’aujourd’hui. Les excès de cette époque ont été condamnés, aujourd’hui, c’est une nouvelle génération (…) Ce qui m’a attiré, c’est un programme clair sur l’Europe et aussi je fais parti de ceux qui sont persuadés, qu’un jour ou l’autre, il faudra un rapprochement entre Les Républicains et le Rassemblement national». 

Il affirme encore: «Notre but, c’est de montrer que l’on peut travailler avec le RN, montrer qu’il peut tendre la main. La vraie nouveauté entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen, c’est que le premier a toujours dit ne pas vouloir de rapprochement avec la droite. Sa fille, dit, que cela dépend de la sensibilité du candidat LR. Les choses bougent, aujourd’hui». 

Pour Thierry Mariani, l’enjeu est aussi de faire du RN un parti de gouvernement. «L’ambition de Marine Le Pen, c’est de continuer aujourd’hui à réformer le mouvement en essayant de lui donner une vraie carrure de parti de gouvernement. Et c’est en cours».

Concernant ses divergences avec le RN, Thierry Mariani explique: «L’ISF et la proportionnelle sont deux sujets sur lesquels je suis plutôt en désaccord avec Marine Le Pen. Je pense qu’il faut une dose de proportionnelle mais la proportionnelle intégrale, on sait ce que ça a donné dans le passé.  Concernant l’ISF, je pense d’abord que les très riches payent pas cet impôt  car ils sont partis depuis longtemps et qu’aujourd’hui c’est un frein».

Enfin, à propos du Brexit et de la situation délicate dans laquelle se trouve Theresa May, Thierry Mariani explique: «Cela prouve que l’Europe est un ensemble dont on ne sort pas. Aujourd’hui, le RN dit qu’on doit rester dans l’Europe mais la réformer de l’intérieur (…) S’il faut donner un mois ou deux de plus à la Grande Bretagne pour trouver une solution, on peut le faire. Mais il ne faut pas que ça soit éternel !». 

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