Une enceinte connectée d'Amazon a-t-elle été « témoin » d’un double meurtre ?

  • il y a 6 ans
L’affaire n’est pas banale. Une enceinte connectée Echo va peut-être aider la police à résoudre l’énigme d’un double meurtre perpétré en 2017 dans le New Hampshire, aux États-Unis. Un suspect, accusé d’avoir tué deux femmes dans une maison de la ville de Farmington, a été inculpé en janvier dernier, mais plaide non coupable. Les autorités souhaitent donc mettre la main sur d’éventuels enregistrements vocaux de l’enceinte connectée d’Amazon, présente dans la maison, pour confondre l’assassin.

Drôle de témoin. Son nom ? Echo. Son allure ? Celle d’un petit cylindre d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Discret, de couleur sobre, juste frappé d’un petit logo Amazon. Et pourtant. Cette petite enceinte connectée détient peut-être la clé d’un double meurtre, commis en 2017 à Farmington, New Hampshire, États-Unis.

Flash-back. Le 29 janvier 2017, Christine Sullivan et Jenna Pellegrini sont sauvagement assassinées dans la maison que Christine occupe avec son petit ami. La première est morte après avoir été poignardée 43 fois et la seconde a été retrouvée avec le crâne fracassé.

L’enceinte connectée était dans la cuisine
Un suspect, Timothy Verrill, a été appréhendé par la police au terme de l’enquête. Mais l’homme plaide non coupable. Et les preuves formelles manquent.

L’homme doit passer en jugement en mai prochain. D’ici là, la justice espère obtenir les éventuels enregistrements de l’enceinte connectée présente dans la cuisine au moment des faits. Un juge du New Hampshire a donc demandé à Amazon de lui fournir les données de l’enceinte. Car elle a pu effectivement enregistrer des éléments, avant, pendant et après le meurtre de l’une d’entre elles.

« Les enquêteurs pensent que Christine Sullivan a été attaquée dans la cuisine du 979 Meaderboro Road, où se trouvait l’Echo, et les procureurs estiment qu’il y a des raisons de croire qu’il existe des preuves à son sujet, telles que des enregistrements sonores de l’attaque et des événements qui ont suivi », a indiqué le tribunal.

Une double difficulté technique et juridique
Reste que cette demande se heurte à une double difficulté. Technique, d’abord. Juridique, ensuite. Détaillons-les.

Techniquement, rappelons que le micro de cette enceinte reste ouvert en permanence, afin de pouvoir déterminer à tout moment n’importe quelle demande de l’utilisateur à « Alexa », qui est le nom de l’assistant vocal équipant ces enceintes : « Alexa, quel temps va-t-il faire demain ? » ou « Alexa, qu’y a-t-il à la télé ce soir ? » par exemple.

Car voilà bien le hic : la demande doit commencer par « Alexa » (comme avec « Dis Siri » sur les iPhone), afin que l’enceinte puisse « comprendre » que c’est bien à elle que l’on s’adresse. Cela dit, avec cet équipement, on peut aussi commencer sa requête par « Echo » ou par « Amazon ». Et ce n’est qu’à partir de ce moment-là que les serveurs l’enregistrent et la transmettent à l’entreprise, afin que la question soit décryptée et que l’appareil puisse y apporter une réponse.

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