Après Aurélien Bellanger et Jean-Christophe Bailly, c’est au tour de Simon Liberati de venir raconter l’écriture singulière d’une ville : Paris, théâtre de ses principaux ouvrages, l’Anthologie des apparitions (2004), L’hyper Justine (2009, Prix de Flore), ou Eva (2015), qui permit à son œuvre de rencontrer le public le plus large.
Sans relever à proprement parler du portrait de ville classique, tous ces livres offrent plutôt une lecture comme par touches, légères, fuyantes parfois, mais dont la cohérence tient aussi aux retours et résurgences qui la composent, et lui donnent une mystérieuse profondeur. Quelque chose s’est passé là, s’y passera. Peu à peu se dessine une ville hantée, traversée de coïncidences comme de destins tragiques.
Peut-être faudrait-il d’ailleurs dire les Paris de Simon Liberati. Car l’écrivain s’inscrit dans un sillon au moins double. Le sillon de la mémoire, revenant aux jours de sa jeunesse comme aux nuits de la décennie mille neuf cent soixante-dix / quatre-vingt, dont émerge la ville des années Palace ; mais aussi le sillon littéraire qui le rattache aux écrivains pour qui Paris fut matière d’écriture s’il en est : de Nerval à Breton, Aragon ou Léautaud. « Il peut y avoir confusion entre ce que je vis et ce que je lis ». Cet ancrage dans l’histoire littéraire ne néglige pas les auteurs du second rayon, libertins et décadents qui furent eux aussi, à d’autres époques, les témoins fascinés de l’effet corrupteur du commerce des vanités, du sexe ou de la drogue sur la Ville-Lumière et sur ses figurants.
Faut-il ajouter le contact avec une autre ville-littérature, Los Angeles (Jayne Mansfield 1967, 2011 ; California Girls, 2016), et ses écrivains : Kenneth Anger ou James Ellroy ? Le Paris de Simon Liberati est un Paris dur, cruel, désenchanté, une ville où la grâce n’est jamais bien éloignée de la ruine – à moins que celle-ci ne se résorbe en la grâce renouvelée de la littérature.
Avec : Simon Liberati, Jean-Jacques Schuhl, écrivain, Pierre Le Tan, dessinateur, chroniqueur au New Yorker, Nelly Kaprièlian, critique littéraire aux Inrocks, écrivain.
Parmi les projections : dessins et photographies de Pierre Le Tan, extrait du Feu Follet (Louis Malle, 1963) et de Saint Laurent (Bertrand Bonello, 2014).
Sans relever à proprement parler du portrait de ville classique, tous ces livres offrent plutôt une lecture comme par touches, légères, fuyantes parfois, mais dont la cohérence tient aussi aux retours et résurgences qui la composent, et lui donnent une mystérieuse profondeur. Quelque chose s’est passé là, s’y passera. Peu à peu se dessine une ville hantée, traversée de coïncidences comme de destins tragiques.
Peut-être faudrait-il d’ailleurs dire les Paris de Simon Liberati. Car l’écrivain s’inscrit dans un sillon au moins double. Le sillon de la mémoire, revenant aux jours de sa jeunesse comme aux nuits de la décennie mille neuf cent soixante-dix / quatre-vingt, dont émerge la ville des années Palace ; mais aussi le sillon littéraire qui le rattache aux écrivains pour qui Paris fut matière d’écriture s’il en est : de Nerval à Breton, Aragon ou Léautaud. « Il peut y avoir confusion entre ce que je vis et ce que je lis ». Cet ancrage dans l’histoire littéraire ne néglige pas les auteurs du second rayon, libertins et décadents qui furent eux aussi, à d’autres époques, les témoins fascinés de l’effet corrupteur du commerce des vanités, du sexe ou de la drogue sur la Ville-Lumière et sur ses figurants.
Faut-il ajouter le contact avec une autre ville-littérature, Los Angeles (Jayne Mansfield 1967, 2011 ; California Girls, 2016), et ses écrivains : Kenneth Anger ou James Ellroy ? Le Paris de Simon Liberati est un Paris dur, cruel, désenchanté, une ville où la grâce n’est jamais bien éloignée de la ruine – à moins que celle-ci ne se résorbe en la grâce renouvelée de la littérature.
Avec : Simon Liberati, Jean-Jacques Schuhl, écrivain, Pierre Le Tan, dessinateur, chroniqueur au New Yorker, Nelly Kaprièlian, critique littéraire aux Inrocks, écrivain.
Parmi les projections : dessins et photographies de Pierre Le Tan, extrait du Feu Follet (Louis Malle, 1963) et de Saint Laurent (Bertrand Bonello, 2014).
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