• il y a 17 ans
Je ne pensais pas me retrouver à Warehouse deux semaines après avoir
quitté Kaboul. Et surtout dans ces tristes conditions. Hier, une
section de parachutistes d'infanterie de marine a été prise à partie
par un groupe de talibans. Nombreux morts et blessés. Le bilan est
connu et terrible. Le Président de la République a décidé
immédiatement de se rendre à Kaboul pour se recueillir devant les
soldats tués au combat et saluer les blessés. J'écris de l'airbus du
Président que j'accompagne là-bas, avec Morin, Kouchner et le Général
Georgelin. J'avoue avoir pleuré en entendant un de mes collègues qui
me racontait au téléphone mardi matin ce qu'ils avaient vécu. Je
pleurais pour les victimes, leurs familles, leurs camarades, mes
collègues du GMC. Le temps est à la peine. Il est à l'expression de
tous nos sentiments à tous ceux-là. Quelle difficulté pourtant
d'exprimer ces sentiments. Plus tard, nous tirerons toutes les leçons
de cette tragédie humaine et militaire. J'ai eu tout à l'heure le GMC
au téléphone, alors que j'attendais à l'Elysée le départ pour
Villacoublay. Ils m'ont raconté le silence assourdissant qui règne
là-bas. Et qui résume tout à lui seul.

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