politique générale - les grandes infrastructures - Hervé Morin - 19-02-2018

  • il y a 6 ans
Se déclarant toujours opposé à l'État jacobin, Hervé Morin fait le choix des grandes infrastructures et de la route. C'est la région normande qui prendra en charge le chantier de la mise en 2x2 voies Évreux-Chaufour, même si la compétence est nationale, et qu'il relie l'Île de France à la Normandie.
Avant de remettre à l'État qui l'exploitera. Il n'est plus donc question d'une concession à la SAPN, sauf si l'État le concède effectivement à la SAPN.
La région financera en outre la mise en 2x3 voies de Pont-l'Évêque à Dozulé, et un demi échangeur, à hauteur de 1,5 M€.
L'argent public continue donc de financer une autoroute largement amortie et très rentable.
Il se conforte d'avoir repris la gestion des trains intercités dès 2020, même si cela conduit à doubler le tarif sur certains trajets essentiels pour les usagers normands.
Cela risque de ne pas favoriser le report modal, bien au contraire, avec un report train-auto.
Cela en contrepartie de l'achat de 40 rames pour les lignes Paris-Rouen-le Havre et Paris-Caen-Cherbourg par l'État. Les déficits iront par contre à la Région.
Hervé reproche à notre "bon vieil État stratège" le saucissonnage de la LNPN, avec la réalisation du doublement du Mantois tant attendu par les usagers normands, qui permettra de remettre les trains à l'heure.
Mais il regrette l'enterrement de la LNPN par l'État.
Il regrette l'abandon par l'État de la ligne Paris-Granville au delà d'Argentan, de la ligne Granville-Rennes, celles du Mans-Alençon.
Il regrette le report à quelques années de l'A28-A13,ce qui signifiera un enterrement bienvenu pour les populations .
Les 50 millions pour moderniser les ports sont pour lui une farce. Plusieurs centaines de millions d'€ seraient nécessaires pour le seul port du Havre.
Pas un mot sur le canal-Seine-Nord : le rapport Duron annonce la réalisation de Mageo. Celui-ci ne fait qu'annoncer la réalisation du canal.
Au détriment de l'axe Seine, il est vrai.
Mais face à la destruction du fret ferroviaire, soutenue par tous les partis de gouvernance, face à la chute inéluctable du fret fluvial sur la Seine, État et régions ne cessent de subventionner la concurrence par camions : celui-ci est une chance de supprimer une partie du flux de camions en provenance de toute l'Europe.
Il existe en tant que projet, et se construit en tous cas : il est impossible de ne pas en tenir compte.
Ce que ne fait pas la Normandie, en achetant certes les rames les plus dispendieuses, certes confortables, mais en laissant tomber le réseau, en en rejetant la faute sur l'État exsangue.
Une faute partagée : dans quoi investit la Région ? Les autoroutes, les concessions, le BTP.
Régions et État sont les artisans du tout routier. Qui tue le ferroviaire et le fluvial français. Des cheminots et des bateliers trop payés face aux routiers des pays de l'Est ? Ou bien les politiques qui ne le sont jamais assez, s'accusant les uns les autres de cette mort annoncée, les condoléances en bandoulière ?

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