• il y a 7 ans
Ce n'est pas, comme l'a dit M. Questel (LREM), « cette conception de la République qui consisterait à dire : et bien nous on a du pognon, on est capables de mettre 75% du coût sur la table [et 4 ans de fonctionnement, NdR], donc vous nous foutez la paix et vous nous faites un collège. En termes d’équité du territoire et d’égalité devant laquelle doivent être traités les enfants du département, on est en contradiction avec l’idéal que l’on est censé porter.  »
Bruno Questel déplore que certains conseillers n'appréhendent les dossiers qu'à la seule mesure de leur canton sans souci d'intérêt général.
« Sur le collège de Bourtheroulde [son canton, NdR], je me rappelle avoir découvert en séance que ce collège avait été rayé du PPI, et que j’ai quitté la salle de séance, j’ai été de l’autre côté en expliquant pourquoi. Cela faisait 8 ou 9 ans que je demandais que cette question soit prise en compte, soit prise en compte, et il a fallu que je me fâche très fort, et je sais faire, pour que ce collège soit réinscrit dans le PPI. Tout ça pour dire qu’il y a des approches… discutables sur ces questions là. Oui il y a eu du boulot de fait entre 2001 et 2015. Moi, je souscris pleinement à ce qui nous est présenté aujourd’hui. En cohérence avec le vote qui a été le mien en 2016. En ce qu’on ne peut plus appréhender le département de l’Eure sous l’angle d’un canton, un collège, une caserne des pompiers sur des territoires dessinés il y a plus de 200 ans. »

Les propos de M. Questel m’interpellent, dans le sens où il a - c’est lui qui le dit - demandé durant 8 ou 9 ans que la question du collège de son canton soit prise en considération, qu’il s’est fâché pour faire entendre raison aux politiques de son groupe à l’époque, et qu’il a obtenu satisfaction. Pour son canton. D’intérêt général celui-là. Pas les REP de Val de Reuil ou d'ailleurs !..

Et ce n’est pas de la gêne que je ressens quand il cite le « pognon » que la CASE et la commune de Val de Reuil exhibent. Je suis vraiment choqué. Nous parlons d’une des communes les plus pauvres de France en termes de revenus per capita. Les plus pauvres de l’Eure.

Ne ressent-il pas que c’est un cri d’alerte et de détresse ? Ne ressent-il pas l’union de tous les maires d’une agglomération, des parents, des enseignants et des équipes éducatives pour qu’un collège ne ferme pas, parce qu’il est nécessaire, qu’on y développe un environnement adapté aux conditions locales : 70 nationalités, la difficulté de fournir l’aide aux devoirs pour nombre d’enfants. Mais la difficulté à les vêtir, à les nourrir, et à leur fournir le confort de vie que nous souhaitons pour tous nos enfants.

Il n'y a pas de privé pour eux. Peu de moyens de transports accessibles. Faut-il le dire, et le re-dire, et encore ?
Nous voulons la mixité sociale à Val de Reuil. Que cela ne devienne pas un territoire de plus abandonné par la République. Que des riches viennent à Val de Reuil pour habiter, pas seulement travailler.
Des formations et des études adaptées pour les habitants, dans des secteurs de haut niveau, quand le nombre d’emplois dépasse le nombre d’actifs, et « qu’en même temps » le taux de chômage frise les 30% ?
La mixité sociale à Val de Reuil ne se fera pas sans prendre en compte l’éducation. Collèges défavorisés - et on en ferme un des deux. Manque d’argent, donc de mobilité, lycée surpeuplé, inadaptation de l’offre locale à la demande locale. Il faut mettre le paquet, pas laisser crever les quartiers. C’est le sens du travail de la commune, de l’agglo, et de la politique de la ville.

Mais M. Questel a eu « son » collège rénové et étendu dans son canton en 2014. Dans le canton voisin, à Bourg-Achard, celui de M. Gatinet et de Mme Tamarelle-Verhaeghe, prompts tous deux à tacler les arguments, à réclamer le « pognon » de Val de Reuil pour le département, pour in fine fermer le collège des pauvres : ils ont obtenu en 2015 20 millions €uros du département pour reconstruire leur collège.

PMF, ils le ferment en réclamant l’argent d’une des communes les plus pauvres de France. Au nom de la péréquation, c’est-à-dire, entre autres, pour eux. Je trouve cela choquant, voire scandaleux.

J’ai vu des enseignantes pleurer à l’annonce des fermetures. Pas pour elles, pour leur mission éducative de haut niveau avec des populations en difficultés. Parfois en grandes difficultés. Et qui assument en plus la mission de raccrocher les décrocheurs de tout le département.
Les enseignants retrouveront un poste à côté, les points vont s’accumuler pour eux en cas de fermeture. S'ils pleurent, c'est sur le travail ruiné, le futur brisé, les quartiers encore une fois stigmatisés.

PS (enfin ex-PS) : M. Questel fait désormais partie du même parti que Mme Tamarelle-Verhaeghe et que M. Lecornu. Ceci peut-il expliquer cela ?

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