Pour notre deuxième balade parisienne de cette saison, nous avons choisi le quartier Mouffetard, qui est l'un des rares de Paris à avoir su conserver son cachet médiéval. La rue éponyme remonte à un chemin du néolithique menant à un gué sur la Seine. Plus tard, les Gallo-Romains l'aménagèrent en route pour conduire à Rome. De tout temps, la rue Mouffetard a été très fréquentée par un trafic incessant de voyageurs et de marchands.
On s'est beaucoup interrogé sur le nom de Mouffetard. Certains l'ont fait dériver du mot Moufette, désignant les puanteurs dégagées par les corroyeurs et les tanneurs installés le long de la Bièvre que coupe la rue. À tort.
Mouffetard dérive certainement de « mont Cetardus » , lequel était une petite éminence, située sur la rive droite de la Bièvre, à proximité de l'actuel carrefour des Gobelins. De premières masures de paysans s'y étaient installées à l'abri des crues de la Seine. Au cours du Moyen Âge, les maisons ont escaladé progressivement la montagne Sainte-Geneviève, le long de cet axe routier devenu la rue Saint-Marcelle (du nom de l'église Saint-Marcelle, disparue aujourd'hui), puis Saint-Marceau, avant d'adopter les noms de Mont-Cétard, Mont-Fétard et, enfin, Mouffetard. Cette rue se déroulait autrefois jusqu'à la place d'Italie, avant que le baron Haussmann n'ouvre l'avenue des Gobelins.
Pendant longtemps, la Mouff' était située hors des murs de Paris. Ce n'est qu'en 1724 qu'elle lui a été rattachée. La muraille ceinturant Paris, élevée par Philippe Auguste à partir de 1200, passait au nord de la place de la Contrescarpe. Du reste, ce dernier nom est le terme désignant la paroi extérieure du fossé bordant une muraille défensive.
Après avoir escaladé la pente raide de la rue Mouffetard, les voyageurs pénétraient dans la capitale par la porte Bordelle, aujourd'hui disparue. Les commerçants introduisant des marchandises devaient y payer l'octroi. C'est pour éviter de verser cette taxe que de nombreux marchands de vin s'installaient dans les faubourgs. L'une des plus célèbres tavernes durant quatre siècles fut celle à l'enseigne de la Pomme de pain, abattue lors de la création de la place de la Contrescarpe au XIXe siècle. Elle y avait accueilli Villon, puis tous les écrivains de la Pleïade : Ronsard, du Bellay, Baïf, Jodelle… Plus tard encore, Molière et Racine seraient venus s'y rafraîchir.
étaient encore très champêtres avec de nombreuses vignes. Un petit village entourait l'église Saint-Médard et l'église Saint-Marcel disparue. Au fil des siècles, l'urbanisation remonta le long de la voie jusqu'à la porte Jodelle. Les grands propriétaires terriens découpèrent leurs terres pour les vendre à des bourgeois faisant construire. Aujourd'hui, la plupart des maisons bordant la rue Mouffetard remontent aux XVIe et XVIIe siècles, mais elles sont assises sur des caves ou même des rez-de-chaussée plus anciens encore. Sous les caves, il y a encore les carrières ayant servi à rebâtir les églises et les abbayes après les invasions normandes.
Le tumulte de la Saint-Médard
Les marques du passé s'observent aussi au niveau des toits. Au Moyen Âge, ils étaient perpendiculaires à la direction de la rue, afin que les charpentes s'appuient les unes sur les autres. Le pignon faisait donc face à la rue. En 1667, après le grand incendie de Londres, les autorités interdirent le pignon sur rue, afin d'éviter la propagation trop rapide des incendies d'une charpente à l'autre. Sur beaucoup de maisons de la rue Mouffetard, on peut encore repérer les anciens pignons sur rue, transformés en lucarnes.
Au fil de notre promenade, nous rencontrerons le vieux Verlaine quelques jours avant sa misérable mort, Villon éméché en train de préparer un vilain coup, ou encore le jeune marquis de Sade essayant de convaincre une jeune prostituée de s'introduire des hosties dans le vagin. Nous évoquerons également le tumulte de Saint-Médard de 1561 qui alluma, à Paris, le feu aux poudres des guerres de religion. Bref, soyez à l'heure pour cette balade exceptionnelle où nous croiserons également le « joyeux Nègre » Zamor de Madame du Barry, que représentait l'enseigne d'une des premières chocolateries de la capitale.
On s'est beaucoup interrogé sur le nom de Mouffetard. Certains l'ont fait dériver du mot Moufette, désignant les puanteurs dégagées par les corroyeurs et les tanneurs installés le long de la Bièvre que coupe la rue. À tort.
Mouffetard dérive certainement de « mont Cetardus » , lequel était une petite éminence, située sur la rive droite de la Bièvre, à proximité de l'actuel carrefour des Gobelins. De premières masures de paysans s'y étaient installées à l'abri des crues de la Seine. Au cours du Moyen Âge, les maisons ont escaladé progressivement la montagne Sainte-Geneviève, le long de cet axe routier devenu la rue Saint-Marcelle (du nom de l'église Saint-Marcelle, disparue aujourd'hui), puis Saint-Marceau, avant d'adopter les noms de Mont-Cétard, Mont-Fétard et, enfin, Mouffetard. Cette rue se déroulait autrefois jusqu'à la place d'Italie, avant que le baron Haussmann n'ouvre l'avenue des Gobelins.
Pendant longtemps, la Mouff' était située hors des murs de Paris. Ce n'est qu'en 1724 qu'elle lui a été rattachée. La muraille ceinturant Paris, élevée par Philippe Auguste à partir de 1200, passait au nord de la place de la Contrescarpe. Du reste, ce dernier nom est le terme désignant la paroi extérieure du fossé bordant une muraille défensive.
Après avoir escaladé la pente raide de la rue Mouffetard, les voyageurs pénétraient dans la capitale par la porte Bordelle, aujourd'hui disparue. Les commerçants introduisant des marchandises devaient y payer l'octroi. C'est pour éviter de verser cette taxe que de nombreux marchands de vin s'installaient dans les faubourgs. L'une des plus célèbres tavernes durant quatre siècles fut celle à l'enseigne de la Pomme de pain, abattue lors de la création de la place de la Contrescarpe au XIXe siècle. Elle y avait accueilli Villon, puis tous les écrivains de la Pleïade : Ronsard, du Bellay, Baïf, Jodelle… Plus tard encore, Molière et Racine seraient venus s'y rafraîchir.
étaient encore très champêtres avec de nombreuses vignes. Un petit village entourait l'église Saint-Médard et l'église Saint-Marcel disparue. Au fil des siècles, l'urbanisation remonta le long de la voie jusqu'à la porte Jodelle. Les grands propriétaires terriens découpèrent leurs terres pour les vendre à des bourgeois faisant construire. Aujourd'hui, la plupart des maisons bordant la rue Mouffetard remontent aux XVIe et XVIIe siècles, mais elles sont assises sur des caves ou même des rez-de-chaussée plus anciens encore. Sous les caves, il y a encore les carrières ayant servi à rebâtir les églises et les abbayes après les invasions normandes.
Le tumulte de la Saint-Médard
Les marques du passé s'observent aussi au niveau des toits. Au Moyen Âge, ils étaient perpendiculaires à la direction de la rue, afin que les charpentes s'appuient les unes sur les autres. Le pignon faisait donc face à la rue. En 1667, après le grand incendie de Londres, les autorités interdirent le pignon sur rue, afin d'éviter la propagation trop rapide des incendies d'une charpente à l'autre. Sur beaucoup de maisons de la rue Mouffetard, on peut encore repérer les anciens pignons sur rue, transformés en lucarnes.
Au fil de notre promenade, nous rencontrerons le vieux Verlaine quelques jours avant sa misérable mort, Villon éméché en train de préparer un vilain coup, ou encore le jeune marquis de Sade essayant de convaincre une jeune prostituée de s'introduire des hosties dans le vagin. Nous évoquerons également le tumulte de Saint-Médard de 1561 qui alluma, à Paris, le feu aux poudres des guerres de religion. Bref, soyez à l'heure pour cette balade exceptionnelle où nous croiserons également le « joyeux Nègre » Zamor de Madame du Barry, que représentait l'enseigne d'une des premières chocolateries de la capitale.
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