Le 26 novembre 1974, alors qu'elle était ministre de la Santé, Simone Veil prononçait à l'Assemblée nationale son discours pour la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse.
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00:00Je le dis avec toute ma conviction, l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours
00:12pour des situations sans issue.
00:14Mais comment le tolérer sans qu'il perde ce caractère d'exception, sans que la société
00:20paraisse l'encourager ? Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction
00:26de femme.
00:27Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes.
00:32Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement, il suffit d'écouter
00:37les femmes.
00:38C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame.
00:52C'est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de
00:57fête existante, s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse, c'est
01:03pour la contrôler et autant que possible en dissuader la femme.
01:08Nous pensons ainsi répondre au désir conscient ou inconscient de toutes les femmes qui se
01:15trouvent dans cette situation d'angoisse, actuellement celles qui se trouvent dans cette
01:19situation de détresse, qui s'en préoccupent ? La loi les rejette non seulement dans l'opprobre,
01:25la honte et la solitude, mais aussi dans l'anonymat et l'angoisse des poursuites.
01:30Contraintes de cacher leur état, trop souvent elles ne trouvent personne pour les écouter,
01:36les éclairer et leur apporter un appui et une protection.
01:40Parmi ceux qui combattent aujourd'hui une éventuelle modification de la loi répressive,
01:48combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d'aider ces femmes dans leur détresse ?
01:52Combien sont-ils ceux qui, au-delà de ce qu'ils jugent comme une faute, ont su manifester
01:57aux jeunes mères célibataires la compréhension et l'appui moral dont elles avaient ainsi
02:01grand besoin ?